X-Git-Url: https://bilbo.iut-bm.univ-fcomte.fr/and/gitweb/cours-maths-dis.git/blobdiff_plain/ad103e4d816573cfd8e1112af9ecab55f13bb78c..b2ebfe30883d87d73ffc39392a3173e64bdf60b5:/arithmetique/entiersNaturels.tex?ds=inline diff --git a/arithmetique/entiersNaturels.tex b/arithmetique/entiersNaturels.tex index babbac9..fe36e3e 100755 --- a/arithmetique/entiersNaturels.tex +++ b/arithmetique/entiersNaturels.tex @@ -1,139 +1,45 @@ +\section{Principe de récurrence } - - -\section{Nombres entiers naturels ($\N$)} - -\subsection{Définition de $\N$} - -\subsubsection{Définition} - -\begin{Def}[Ensemble des entiers naturels] -On appelle \emph{ensemble des nombres entiers naturels}\index{entiers naturels} $\N$ tout ensemble possédant les propriétés suivantes +Pour démontrer par \emph{récurrence} +\index{récurrence!restreinte} +qu'une propriété $P(n)$ est vraie quel que soit l'entier $n \ge n_0$, +on procède en deux étapes: \begin{enumerate} -\item Il existe une injection de $\N$ dans $\N$. - -Cette injection, appelée \emph{fonction de succession}\index{fonction!de succession}, sera notée $s$ dans la suite. - -L'image d'un entier $n$ par la fonction de succession $s$, soit $s(n)$, est appelée \emph{successeur} \index{successeur} de $n$.\\ - -\item Il existe un élément de $\N$ qui n'est le successeur d'aucun élément de $\N$. - -Cet élément est appelé \og \emph{zéro}\fg{}\index{zéro} et noté 0 dans la suite. - -\item Le \og \emph{Principe de récurrence} \fg{} \index{principe de récurrence} \index{récurrence} est satisfait : - -Soit $M$ la partie de $\N$ constituée par les entiers qui possèdent une certaine propriété $p$. On note \og $p(n)$\fg{} le fait que l'entier $n$ possède la propriété $p$. - -\begin{Th}[Principe de récurrence] -Il s'énonce ainsi : \og Si $M$ contient 0 et le successeur de chacun de ses éléments, alors $M=\N$.\fg{} -\end{Th} - - -Sous forme formalisée... - -Soit $M=\{n\in\N \mid p(n)\}$; si $0\in M$ et si $[n \in M \Imp s(n) \in M]$, alors $M=\N$. -\end{enumerate} -\end{Def} - - - -\begin{Rem} - $M=\N$ signifie évidemment que la propriété est -possédée par tous les entiers naturels. C'est, en général, la conclusion attendue d'un \og raisonnement par récurrence\fg{} -\end{Rem} - - -\subsubsection{Sur la récurrence} - -Il existe une version \og affaiblie\fg{} du principe de récurrence : la récurrence restreinte, qui permet de s'assurer qu'une propriété est vraie à partir d'un certain rang... - - -\begin{Th}[Récurrence restreinte] -\index{récurrence!restreinte} -Soit $M=\{n\in\N \mid p(n)\}$. - -Si $p\in M$ et si, $[n \in M \Imp s(n) \in M]$, alors $M$ est de la forme $\{p,p+1,p+2,\ldots\}$. -\end{Th} - - -Il existe encore une version \og renforcée\fg{} : la récurrence généralisée, qui permet de \og supposer la -propriété vraie jusqu'à l'ordre $n$\fg{}... - - -\begin{Th}[Récurrence généralisée] -\index{récurrence!généralisée} - Soit $M=\{n\in\N \mid p(n)\}$. - -Si, $\qqs p \in M$, $\{0,1,2,\ldots,p\} \sse M$ et si $s(p)\in M$, alors $M=\N$. -\end{Th} - -\begin{Proof} - Elle se démontre à partir de la récurrence \og normale\fg{}. -\end{Proof} - - -\begin{Rem} -La récurrence généralisée permet d'éviter un double raisonnement par récurrence. -\end{Rem} - -\bigskip - -\noindent Manière correcte de rédiger un raisonnement par récurrence : - +\item on vérifie que $P(n_0)$ est vraie; +\item\label{itm:2} on suppose que $P(n)$ est vraie pour un certain entier $n \ge n_0$, + c'est l'hypothèse de récurrence, et on démontre que $P(n+1)$ est vraie. +\end{enumerate} +Le \emph{principe de récurrence} dit alors que $P(n)$ est vraie quel que soit +l'entier $n \ge n_0$. Une variante consiste à remplacer l'étape~\ref{itm:2} par \begin{enumerate} - \item Soit $M$ l'ensemble des entiers naturels qui vérifient ... (mettre ici l'énoncé de la propriété que l'on cherche à démontrer) - -\item Initialisation de la récurrence : vérifier que 0 est élément de $M$ (\og la propriété est vraie pour $n=0$\fg{}) - -\item Caractère héréditaire de la propriété : soit $n$ un élément de $M$ (cela a un sens, puisque l'on sait maintenant que $M$ n'est pas vide : il contient au moins 0), vérifions que $s(n)$ est encore élément de $M$ (\og la propriété est vraie pour $n+1$\fg{}) +\item[2 bis.] on suppose que $P(k)$ est vraie pour tout $k$ compris entre +$n_0$ et $n$, et on démontre que $P(n+1)$ est vraie. \end{enumerate} +Ceci se déduit du fait que $\N$ est un ensemble complètement ordonné. -\bigskip - -\begin{Rem} -Toute phrase, telle que celles que l'on peut souvent lire, de la forme \og supposons la propriété vraie pour $n$\fg{} devrait immédiatement appeler la question : qu'est-ce que c'est que $n$ ? - -\begin{itemize} -\setlength{\labelwidth}{100pt} - \item Si $n$ est \og un entier quelconque\fg{} , alors vous supposez la propriété vraie pour un entier quelconque, et il ne vous reste plus grand chose à démontrer.... - -\item Si $n$ est un entier fixé, mettons 47, alors vous allez démontrer la propriété pour 48, et il vous restera pas mal de chemin à faire\ldots -\end{itemize} - -Non, ce que vous supposez, ce n'est pas que la propriété est vraie (pour quoi que ce soit), mais que $n$ est un entier pour lequel la propriété est vérifiée (cet entier étant évidemment quelconque parmi ceux pour lesquels la propriété est vérifiée), ce n'est pas du tout la même chose. -\end{Rem} - - -\subsubsection{Exercices} - -\paragraph{Une première récurrence} \begin{Exo} \begin{enumerate} \item Calculez 1, 1+3, 1+3+5, et 1+3+5+7. \item A quoi $1+3+5+7+...+(2n-1)+(2n+1)$ semble-t-il être égal (en fonction de $n$) ? -\item Démontrer que l'on a effectivement l'égalité +\item Démontrer par récurrence que l'on a effectivement l'égalité \end{enumerate} \end{Exo} -\paragraph{Somme d'entiers élevés à une puissance donnée} - -On montre, dans ce qui suit, une application de la technique de récurrence, pour calculer $S_k(n) = 1^k+2^k+...+n^k, \forall k,n \in \N$ (d'autres techniques, plus efficaces, existent). - -\begin{Exo} -On souhaite calculer $S_1(n) = 1+2+...+n$. -\begin{enumerate} -\item Cherchez un bon candidat $S_1(n)$ pour cette formule. -\begin{itemize} -\item On pourra chercher un lien logique entre $S_1(1), S_1(2), S_1(3), S_1(4), ...$ -\item On pourra aussi faire le lien avec les suites arithmétiques. -\item Ou encore, retrouver la méthode de Gauss : $S = 1+2+...+n$, et $S = n+(n-1)+...+2+1$. Si on somme ces deux expressions... -\end{itemize} -\item Prouvez, par récurrence, que la somme est bien égale à ce candidat. -\item Quelle est la \og forme \fg{} de ce candidat (fonction tangente ? polynôme ?) -\end{enumerate} -\end{Exo} +% \begin{Exo} +% On souhaite calculer $S_1(n) = 1+2+...+n$. +% \begin{enumerate} +% \item Cherchez un bon candidat $S_1(n)$ pour cette formule. +% \begin{itemize} +% \item On pourra chercher un lien logique entre $S_1(1), S_1(2), S_1(3), S_1(4), ...$ +% \item On pourra aussi faire le lien avec les suites arithmétiques. +% \item Ou encore, retrouver la méthode de Gauss : $S = 1+2+...+n$, et $S = n+(n-1)+...+2+1$. Si on somme ces deux expressions... +% \end{itemize} +% \item Prouvez, par récurrence, que la somme est bien égale à ce candidat. +% \item Quelle est la \og forme \fg{} de ce candidat (fonction tangente ? polynôme ?) +% \end{enumerate} +% \end{Exo} \begin{Exo} @@ -145,7 +51,7 @@ On souhaite calculer $S_2(n) = 1^2+2^2+...+n^2$. \item Ou encore, \begin{itemize} \item Regardez la forme de $S_0(n) = 1^0+2^0+...+n^0$, et de $S_1(n) = 1^1+2^1+...+n^1$ -\item Interpolez la formule pour $S_2(n)$. On pourra imaginer que $S_2(n)$ est toujours un polynôme en $n$. Quel serait son degré le plus probable ? Quelle en serait donc la forme ? On aura à déterminer les coefficients intervenant dans ce polynôme. Pour ce faire, il suffit de considérer que cette formule doit convenir pour n=1, 2, etc. +\item Extrapolez la formule pour $S_2(n)$. On pourra imaginer que $S_2(n)$ est toujours un polynôme en $n$. Quel serait son degré le plus probable ? Quelle en serait donc la forme ? On aura à déterminer les coefficients intervenant dans ce polynôme. Pour ce faire, il suffit de considérer que cette formule doit convenir pour n=1, 2, etc. \end{itemize} \end{itemize} \item Démontrez, par récurrence, que l'on a bien égalité entre $1^2+2^2+...+n^2$ et votre candidat. @@ -153,21 +59,18 @@ On souhaite calculer $S_2(n) = 1^2+2^2+...+n^2$. \end{Exo} \begin{Exo} -Poursuivre le raisonnement pour $S_3(n)$. Cette méthode permet-elle de calculer $S_k(n), \forall k,n$ ? +Poursuivre le raisonnement pour $S_3(n)$. Cette méthode permet-elle de calculer $S_k(n)$ pour tout $k$ et $n$ dans $\N$? \end{Exo} -\paragraph{Autres exercices sur la récurrence} - - \begin{Exo} -Montrer que $\forall n \in \N$, 7 divise $3^{2n+1}+2^{n+2}$. +Montrer que pour tout $n \in \N$, 7 divise $3^{2n+1}+2^{n+2}$. \end{Exo} \begin{Exo} -Soit $(u_n)_{n \in \N}$ une suite réelle telle que $\forall n \in \N$, +Soit $(u_n)_{n \in \N}$ une suite réelle telle que pour tout $ n \in \N$, $$u_{n+2}-5u_{n+1}+6u_n = 0$$ -Montrez qu'il existe $\alpha, \beta \in \N$ tels quel $\forall n \in \N, u_n = \alpha 3^n + \beta 2^n$. +Montrez qu'il existe $\alpha, \beta \in \N$ tels quel pour tout $ n \in \N, u_n = \alpha 3^n + \beta 2^n$. \end{Exo} @@ -176,51 +79,31 @@ Montrer que $\forall m,n \in \N^*, \forall r \in \N, m^{2r+1}+n^{2r+1}$ est divi \end{Exo} -\subsection{Opérations et relation d'ordre dans $\N$} - -On suppose ici connues les opérations et la relation d'ordre classiques qui existent dans $\N$ : addition, multiplication, relation d'inégalité au sens large. - - -Ces éléments peuvent être définis rigoureusement, et toutes les propriétés démontrées par récurrence. - -\begin{Ex} -Par exemple, on peut définir la relation $p\leqslant n$ par $\exi q\in\N,\ n=p+q$. -\end{Ex} - -\begin{Th} -Les opérations précédentes ont pour propriétés : -\begin{itemize} -\item l'addition est commutative, associative, il existe un élément neutre (0), -\item la multiplication est commutative, associative et admet aussi un élément neutre (1), -\item la multiplication est distributive sur l'addition, -\item les entiers sont totalement ordonnés par l'inégalité, et cette relation d'ordre est compatible avec l'addition et avec la multiplication. -\end{itemize} -\end{Th} - -\subsection{Nombres premiers} -\subsubsection{Définitions} +\section{Nombres premiers} \begin{Def}[Multiple, diviseur] -Si un entier $n$ peut s'écrire sous la forme $n=pq$, où $p$ et $q$ sont des entiers, on dit que $n$ est un \emph{multiple} \index{multiple} de $p$ et que $p$ est un \emph{diviseur}\index{diviseur} de $n$. +Si un entier $n$ peut s'écrire sous la forme $n=pq$, où $p$ +et $q$ sont des entiers, on dit que $n$ est un \emph{multiple} \index{multiple} +de $p$ et que $p$ est un \emph{diviseur}\index{diviseur} de $n$. +On écrit aussi $p \mid n$ pour $p$ divise $n$. \end{Def} - \begin{Exo} Soit $m = 2^3 * 5 * 7^2 * 13^3$. Combien le nombre $m$ a-t-il de diviseurs naturels ? \end{Exo} -\noindent Réponse : (3+1)*(1+1)*(2+1)*(3+1)=96. +%\noindent Réponse : (3+1)*(1+1)*(2+1)*(3+1)=96. \begin{Def}[Nombre premier] Un \emph{nombre premier}\index{nombre!premier} est un nombre entier strictement supérieur à 1 qui n'est divisible que par 1 et par lui-même. \end{Def} -\begin{Ex} +\begin{Exo} Ainsi, le plus petit nombre premier (et le seul qui soit pair) est 2. -\end{Ex} +\end{Exo} \begin{Th} Il existe une infinité de nombres premiers. @@ -233,12 +116,12 @@ Il existe une infinité de nombres premiers. -\subsubsection{Décomposition en facteurs premiers} +\subsection{Décomposition en facteurs premiers} \begin{Def}[Décomposition en facteurs premiers] L'écriture d'un entier $n$ sous la forme $n=a^{\alpha}b^{\beta}c^{\gamma}\ldots$, où $a\vir b\vir c\vir\ldots$ sont les diviseurs premiers distincts de $n$ et où les exposants $\alpha\vir\beta\vir\gamma\vir\ldots$ sont tels que, par exemple, $n$ est divisible par $a^{\alpha}$ mais pas par $a^{\alpha+1}$ s'appelle la \emph{décomposition en facteurs premiers} \index{décomposition en facteurs premiers} de $n$. -On dit que les exposants $\alpha$, $\beta$, $\gamma$, \ldots sont les ordres de multiplicité des diviseurs $a$, $b$, $c$, \ldots) +On dit que les exposants $\alpha$, $\beta$, $\gamma$, \ldots sont les ordres de multiplicité des diviseurs $a$, $b$, $c$, \ldots \end{Def} @@ -256,8 +139,46 @@ La décomposition d'un entier en ses facteurs premiers est unique. + +\subsection{Relation de divisibilité} + +Dans le chapitre sur les relations entre ensembles, +on a vu que la relation binaire de \og divisibilité\fg{} (notée $\mid$) +définie dans $\Net$. +est une relation d'ordre. +Or 6 ne divise pas 14 et 14 ne divise pas 6. +Ces deux entiers ne sont donc pas comparables. +Cet ordre n'est donc que partiel. + +Cependant 2 divise 6 et 14. C'est le plus grand des minorants de 6 et 14 +selon cette relation. C'est donc la borne inférieure. +De même 6 divise 42 et 14 aussi. C'est le plus petit des majorants de 6 et 14 +selon cette relation. C'est donc la borne supérieure. +Chaque couple d'entiers a donc une borne inférieure et une borne supérieure. + + + +\begin{Def}[PGCD, PPCM] +Tout ensemble fini de nombres entiers strictement positifs admet +une borne supérieure +et une borne inférieure pour la relation de divisibilité. +Cette borne inférieure et cette borne supérieure sont respectivement appelées \emph{plus grand commun diviseur (PGCD)} \index{plus grand commun diviseur} \index{PGCD} et \emph{plus petit commun multiple (PPCM)} \index{PPCM} \index{plus petit commun multiple} de ces deux entiers. + +Pour $a$ et $b$ dans $\N$, +$\textit{PGCD}(a,b)$ et +$\textit{PPCM}(a,b)$ et +sont respectivement notés $a\et b$ et $a\ou b$. +\end{Def} + +\begin{Def}[Nombres premiers entre eux] +Deux nombres entiers strictement positifs $a$ et $b$ sont dits \emph{premiers entre eux} lorsque $a\et b=1$. +\end{Def} + + + + \begin{Exo}[Nombres de Fermat] -On appelle nombres de Fermat les nombres de la forme $2^{2^p}+1$. +Pour $p \in \N$, on appelle nombres de Fermat les nombres de la forme $2^{2^p}+1$. \begin{enumerate} \item Montrer que, pour que $2^n+1$ soit premier, il faut que $n$ soit une puissance de 2. @@ -272,97 +193,156 @@ On appelle nombres de Fermat les nombres de la forme $2^{2^p}+1$. \end{Exo} -\subsection{Relation de divisibilité} -On a vu dans le chapitre sur les relations entre ensembles la relation binaire de divisibilité définie dans $\Net$. +\section{Algorithmes d'Euclide et applications}\index{algorithme!d'Euclide} -Cette relation est une relation d'ordre partiel : il existe des paires d'entiers non comparables par cette relation. +Par définition, le PGCD de $a$ non nul avec +0 est $a$ (défintion raisonnable, car 0 +est divisible par tout entier non nul, donc par $a$, qui l'est aussi par $a$) +et enfin le PGCD de 0 et de 0 n'est pas +défini. -\begin{Ex} -3 ne divise pas 7 et 7 ne divise pas 3. -Ces deux entiers ne sont donc pas comparables du point de vue de la divisibilité. -\end{Ex} -Cet ordre n'est donc que partiel, mais il existe, pour chaque couple d'entiers distincts, une borne inférieure et une borne supérieure... +L'algorithme consistant à comparer les décompositions en facteurs +premiers n'est pas efficace, la découverte de diviseurs de nombres +très grands est un problème difficile dont nous reparlerons plus loin. -\begin{Def}[PGCD, PPCM] -Tout ensemble fini de nombres entiers strictement positifs admet une borne sup et une borne inf pour la relation de divisibilité. -Cette borne inférieure et cette borne supérieure sont respectivement appelées \emph{plus grand commun diviseur}\index{plus grand commun diviseur} \index{PGCD} et \emph{plus petit commun multiple} \index{PPCM} \index{plus petit commun multiple} de ces deux entiers. -\end{Def} -\begin{Notation} -Ils sont respectivement notés $a\et b$ et $a\ou b$. -\end{Notation} -\begin{Proof} -L'existence du PGCD découle de l'existence de la décomposition en facteurs premiers : il suffit de comparer les décompositions des deux nombres pour découvrir leur PGCD. -Le PPCM, lui, vaut $a\ou b=ab/(a\et b)$. -\end{Proof} +On se limite ici au cas de deux entiers $a$ et $b$ strictement positifs. Supposons par exemple $a>b$ -\begin{Ex} -Comme $48=2^43$ et que $56=2^37$, on voit aisément que $48\et 56=2^3$. -\end{Ex} +\begin{enumerate} +\item La division euclidienne de $a$ par $b$ peut s'écrire $a=bq+r$ avec $0\infeg rb$... - -\begin{enumerate} -\item La division euclidienne de $a$ par $b$ peut s'écrire $a=bq+r$ avec $0\infeg rb$, si on pose $a=r_0$ et $b=r_1$, on définit une famille finie $(r_0,r_1,\ldots,r_k,r_{k+1})$ par $r_i=q_{i+1}r_{i+1}+r_{i+2}$ (c'est-à-dire que $r_{i+2}$ est le reste dans la division euclidienne de $r_i$ par $r_{i+1}$).\\ +En supposant $a>b$, si on pose $a=r_0$ et $b=r_1$, on définit une famille finie $(r_0,r_1,\ldots,r_k,r_{k+1})$ par $r_i=q_{i+1}r_{i+1}+r_{i+2}$ (c'est-à-dire que $r_{i+2}$ est le reste dans la division euclidienne de $r_i$ par $r_{i+1}$). \noindent Cette famille... @@ -1063,14 +976,14 @@ En supposant $a>b$, si on pose $a=r_0$ et $b=r_1$, on définit une famille finie \bigskip -On remarque que $r_{k-1}$ est un multiple de $r_k$, puisque la division euclidienne de $r_{k-1}$ par $r_k$ s'écrit $r_{k-1}=q_kr_k$.\\ +On remarque que $r_{k-1}$ est un multiple de $r_k$, puisque la division euclidienne de $r_{k-1}$ par $r_k$ s'écrit $r_{k-1}=q_kr_k$. -Soit $d$ le PGCD de $a$ et de $b$ (évidemment, $d=r_k$), on peut écrire $1 \times r_k-0 \times r_{k-1} = d$ puis $1 \times r_{k-2} - q_{k-1} \times r_{k-1}=d$.\\ +Soit $d$ le PGCD de $a$ et de $b$ (évidemment, $d=r_k$), on peut écrire $1 \times r_k-0 \times r_{k-1} = d$ puis $1 \times r_{k-2} - q_{k-1} \times r_{k-1}=d$. -D'une manière générale, si $(u,v)$ est un couple de Bézout pour $r_{i+1}$ et $r_{i+2}$, soit $u \cdot r_{i+1}+v \cdot r_{i+2}=d$, comme $r_i=q_{i+1}\cdot r_{i+1} + r_{i+2}$, on a $u\cdot r_{i+1}+v \cdot (r_i-q_{i+1}\cdot r_{i+1})=d$, soit $(u-q_{i+1}\cdot v)\cdot r_{i+1}+v \cdot r_i=d$.\\ +D'une manière générale, si $(u,v)$ est un couple de Bézout pour $r_{i+1}$ et $r_{i+2}$, soit $u \cdot r_{i+1}+v \cdot r_{i+2}=d$, comme $r_i=q_{i+1}\cdot r_{i+1} + r_{i+2}$, on a $u\cdot r_{i+1}+v \cdot (r_i-q_{i+1}\cdot r_{i+1})=d$, soit $(u-q_{i+1}\cdot v)\cdot r_{i+1}+v \cdot r_i=d$. -\subsubsection{L'algorithme.} +\subsection{L'algorithme.} \index{algorithme!d'Euclide!généralisé} Ceci donne l'idée de construire deux familles par les relations : \begin{itemize} @@ -1078,7 +991,7 @@ Ceci donne l'idée de construire deux familles par les relations : \item $v_0=0$, $v_1=1$, $v_{i+2}=v_i-q_{i+1} \cdot v_{i+1}$. \end{itemize} -C'est ce que l'on appelle algorithme d'Euclide généralisé. On a alors $(u_k,v_k,r_k)=(u,v,d)$, $u$ et $v$ tels que $a \cdot u+b \cdot v=d$.\\ +C'est ce que l'on appelle algorithme d'Euclide généralisé. On a alors $(u_k,v_k,r_k)=(u,v,d)$, $u$ et $v$ tels que $a \cdot u+b \cdot v=d$. \begin{Pre} Pour cela, il suffit de montrer par récurrence que $\qqs i \in @@ -1093,7 +1006,7 @@ v_{i+1})=r_i-q_{i+1}\cdot r_{i+1}=r_{i+2}$. \end{Pre} -\subsubsection{Exemple.} +\subsection{Exemple.} Illustrons la mise en \oe{}uvre de cet algorithme... @@ -1112,7 +1025,7 @@ On a bien $3 \times 23-4 \times 17=1$.\psaut \begin{Rem} Il est possible d'obtenir -1 (ou $-d$ en général) comme résultat, donc $au-bv=-1$, cela dépend de la parité du nombre d'itérations effectuées dans l'algorithme précédent. -Ce n'est pas un résultat faux, puisqu'alors $bv-au=1$ et qu'on a quand même un couple de Bézout pour $(b,a)$.\\ +Ce n'est pas un résultat faux, puisqu'alors $bv-au=1$ et qu'on a quand même un couple de Bézout pour $(b,a)$. S'il est nécessaire d'obtenir un couple $(u,v)$ tel que $au-bv=1$ et où $a$ et $b$ figurent dans cet ordre, et que l'algorithme a fourni un couple $(u',v')$ tel que $bv'-au'=1$, il suffit de prendre $u=b-u'$ et $v=a-v'$ et, dans ces conditions $au-bv=a(b-u')-b(a-v')= ab -au' -ab +bv'=bv'-au'=1$. @@ -1122,7 +1035,7 @@ et où $a$ et $b$ figurent dans cet ordre, et que l'algorithme a fourni un coupl Exprimer $pgcd(1330,602)$ comme combinaison à coefficients entiers des nombres 1330 et 602. \end{Exo} -\noindent Réponse $14 = 1330*(-19)+602*42$. +%\noindent Réponse $14 = 1330*(-19)+602*42$.