6 % \section{Introduction}
8 % Les liens étroits entre logique et informatique ne sont pas récents,
10 % exemple la citation suivante de plus de 40 ans:
11 % %\selectlanguage{english}
12 % {\emph "It is reasonable to hope that the relationship between computation %
13 % and mathematical logic will be as fruitful in the next century as %
14 % that between analysis and physics in the last. The development %
15 % of this relationship demands a concern for both applications and %
16 % mathematical elegance"}
18 % %\selectlanguage{french}
21 % Ce chapitre met l'accent sur le calcul des propositions, qui est un
22 % des fondements de la logique classique, initié par Friedrich Ludwig
23 % Gottlob Frege (1848--1925). Ce chapitre contient des extraits
24 % de~\cite{CL93, Lip90,LBDg07}.
30 %\subsection{Objets de la logique}
31 % L'objet de la logique est d'analyser le raisonnement humain et, si
32 % possible, de le formaliser de manière à le rendre aussi indépendant
33 % que possible des diverses contingences matérielles qui pourraient
35 % C'est une discipline philosophique, dont on étudiera les aspects
39 % Cette formalisation poursuit aussi d'autres buts:
41 % \item essai d'unification de diverses théories qui présentent, du
42 % point de vue des raisonnements qui sont utilisés, des analogies,
43 % \item essai de production automatique de résultats dans certains domaines.
47 % Indépendamment de la \og beauté théorique\fg{} de la chose, le
48 % premier point présente un intérêt pratique: faire profiter telle
49 % branche de la science des résultats qui pourraient avoir été obtenus
51 % C'est surtout le deuxième aspect qui nous occupera dans ce chapitre
55 % \subsection{Production automatique}
57 % Chacun sait que, si un ordinateur calcule vite et bien, il est
58 % parfaitement incapable de produire de lui-même quelque \og
59 % raisonnement\fg{} que ce soit.
60 % Mais s'il était possible de programmer les raisonnements étudiés par
61 % la logique sous forme de calculs, précisément, il serait raisonnable
62 % de penser que l'ordinateur serait alors, de ce point de vue aussi,
63 % bien plus rapide et efficace que l'esprit humain.
67 % Les divers domaines de recherche de ce que l'on appelle de nos jours
68 % l'\og Intelligence Artificielle\fg{} convergent presque tous vers ce
70 % Même si certains espoirs ont été déçus, comme dans le domaine de la
71 % traduction automatique (on arrive tout juste à traduire quelques
72 % textes techniques \og standard\fg{}, et il s'avère très difficile de
73 % \og donner le sens des nuances\fg{} à un algorithme\ldots), de nombreux
74 % résultats intéressants et prometteurs ont été obtenus dans divers
75 % autres domaines: diagnostic médical, vérification de programmes par
76 % preuve automatique, preuve formelle du théorème des quatre
81 % \subsection{Des problèmes de l'évidence}
83 % Avant de chercher à \og programmer un raisonnement\fg{}, il convient
84 % de savoir précisément de quoi il s'agit.
85 % Il faut apprendre à disséquer nos démarches intellectuelles, et, avant
86 % tout, ne pas se laisser paralyser par l'\og évidence\fg{}: rien
87 % n'est évident pour un ordinateur. Le plus difficile est peut-être de
88 % pourchasser, pour les expliciter clairement, tous les sous-entendus
89 % qui nous permettent de produire des raisonnements intelligibles.
90 % Finalement, il convient toujours d'adapter son discours au niveau de
91 % son auditoire: le niveau de l'ordinateur, de ce point de vue, peut
92 % être considéré comme égal à zéro.
97 \section{Les fondements de la logique des propositions}
99 \emph{Qu'est-ce donc qu'un raisonnement ? Si l'on sait que tous les
100 écureuils sont des rongeurs, que tous les rongeurs sont des
101 mammifères, que tous les mammifères sont des vertébrés et que tous les
102 vertébrés sont des animaux, on peut en déduire que tous les écureuils
103 sont des animaux.[\ldots].%
105 \indent Ce raisonnement est simple à l'extrême, mais sa structure ne diffère
106 pas fondamentalement de celle d'un raisonnement mathématique. Dans les
107 deux cas, le raisonnement est formé d'une suite de propositions dans
108 laquelle chacune découle logiquement des précédentes, [\ldots].
109 Dans ce cas, on applique la même règle trois fois. Cette
110 règle permet, si l'on sait déjà que tous les $Y$ sont des $X$ et que tous
111 les $Z$ sont des $Y$, de déduire que tous les $Z$ sont des $X$}~\cite{Dowek07}.
113 Cette section formalise la notion de proposition
114 (Sec.~\ref{sub:prop:prop}), montre comment les propositions peuvent être
115 connectées entre elles (Sec.~\ref{prop:sub:cnx}) et comment elles sont
116 représentées syntaxiquement (Sec.~\ref{prop:sub:vars}).
118 \subsection{Les propositions}\label{sub:prop:prop}
120 %\subsubsection{Articulation d'un raisonnement}
122 % L'homme exprime son raisonnement par un discours, et ce discours
123 % utilise une langue (une langue naturelle, français, anglais,\ldots).
124 % D'une manière générale, ce discours est articulé en phrases, d'un
125 % niveau de complexité variable, et c'est l'étude de ces \og
126 % énoncés\fg{} que se propose de faire la logique.
129 %\subsubsection{Les propositions, intuitivement}
131 \begin{Def}[Proposition]
132 Parmi tous les énoncés possibles qui peuvent être formulés dans une
133 langue, on distingue ceux auxquels il est possible d'attribuer une \og
134 valeur de vérité\fg{}: vrai ou faux.
135 Ces énoncés porteront le nom de \emph{propositions}
141 \og Henri IV est mort assassiné en 1610\fg{},
142 \og Napoléon Bonaparte a été guillotiné en 1852\fg{}
143 sont des propositions,
144 puisqu'on peut leur attribuer une valeur de vérité (\og vrai\fg{}
145 pour la première, \og faux\fg{} pour la seconde).
152 % \subsubsection{Des énoncés qui ne sont pas des propositions}
154 % Un énoncé \og hypothétique\fg{} comme \og Dans six mois, il y aura
155 % une exceptionnelle période de beau temps\fg{} est exclu du domaine
156 % des propositions et donc de notre étude.
157 % Il en est de même pour ce qu'on appelle les \og paradoxes\fg{} de la
158 % logique comme, par exemple, celui du menteur.
159 % En effet, il est impossible d'attribuer une valeur de vérité à ces
160 % énoncés: nous les rejetons en dehors du cadre des propositions.
164 % Si je dis: \og la présente affirmation est vraie\fg{}, cette
165 % affirmation possède-t-elle une valeur de vérité ?
170 % Les affirmations suivantes sont-elles des propositions ?
172 % \item \og l'affirmation qui suit est vraie\fg{},
173 % \item \og l'affirmation qui précède est fausse\fg{}.
179 %\subsubsection{Principes fondateurs du calcul des propositions}
181 Le calcul que l'on étudie considère toujours comme acquises
182 les vérités suivantes, élevées au rang d'axiomes.
186 \item[Principe de non-contradiction:] Une proposition ne peut être
187 simultanément vraie et fausse.\index{principe!de non-contradiction}
188 \item[Principe du tiers-exclu:] Une proposition est vraie ou fausse
189 (il n'y a pas d'autre possibilité).\index{principe!du tiers-exclu}
192 % \subsubsection{D'autres logiques}
194 % \noindent Il existe, bien entendu, d'autres logiques:
197 % \item fondées sur d'autres axiomes,
198 % \item qui admettent d'autres \og valeurs de vérité\fg{}: le \og
199 % possible\fg{}, par exemple
200 % \item qui attribuent des \og coefficients de vraisemblance\fg{} aux
205 % AG: j'aurais besoin d'ôter cette phrase pour pouvoir
206 % parler de logique intuitionniste.
207 % JFC: mis en commentaire
208 %Ces logiques sortent du cadre de notre étude.
215 \subsection{Les connecteurs logiques}\label{prop:sub:cnx}
218 % L'analyse logique d'une phrase (reconnue comme proposition) fait
219 % apparaître des sous-phrases qui constituent elles-mêmes des
221 % Ces \og membres de phrases\fg{} sont reliés entre eux par des \og
222 % connecteurs logiques\fg{}, comme expliqué dans la partie suivante\ldots
224 % \subsubsection{Analyse logique des propositions}
226 Considérons l'énoncé: \og J'ai obtenu une mauvaise note à cet examen
227 parce que je n'ai pas assez travaillé ou parce que le cours est trop
229 On suppose qu'il est possible d'attribuer une valeur de vérité à cet
230 énoncé \og global\fg{}, ce qui le classe parmi les propositions.
232 On peut alors mener %ce qu'en grammaire française on appelle
233 l'analyse logique de cette phrase, de manière à en extraire
234 les propositions (ausens grammatical du terme):
235 \og J'ai obtenu une mauvaise note à cet
236 examen\fg{}, \og je n'ai pas assez travaillé\fg{}, \og le cours est
237 trop difficile\fg{}, qui sont aussi des propositions au sens logique
241 % Ces propositions, au sens grammatical du terme, sont reliées entre
242 % elles par \og parce que\fg{} et par \og ou\fg{}, qui sont
243 % --grammaticalement parlant-- des conjonctions (respectivement de
244 % subordination et de coordination):
246 % \begin{description}
247 % \item[parce que: ] introduit habituellement un lien de \og cause à effet\fg{},
248 % \item[ou: ] se contente de juxtaposer les propositions (au même niveau).
251 % \subsubsection{Vers une formalisation}
254 Cet énoncé exprime que \og ma mauvaise note\fg{} est
255 conséquence de l'une (au moins) des deux causes suivantes:
257 \item \og mon manque de travail\fg{},
258 \item \og un cours trop difficile\fg{}, soit:
260 %\noindent Autrement posé (il s'agit d'un début de formalisation):
263 \og mon manque de travail\fg{} ou
264 \og cours trop difficile\fg{}) entraîne
265 \og ma mauvaise note\fg{}}
271 % Il ne faut pas sous-estimer la difficulté de ce travail d'analyse:
273 % \item le langage courant est souvent imprécis ou ambigu,
274 % \item il faut souvent se livrer à une véritable interprétation pour
275 % parvenir à formaliser une phrase.
281 % L'analyse en logique des propositions s'arrête au niveau des
282 % connecteurs logiques (qui vont être présentés).
283 % Elle ne permet pas de prendre en compte certaines nuances, la
284 % concordance des temps, ou d'autres liens qui peuvent exister entre des
288 % % En logique des propositions, les propositions \og il y a des gens qui font ceci ou cela\fg{} et \og les gens font ceci ou cela\fg{} sont simplement différentes, et les connecteurs logiques ne permettent pas d'établir un rapport sémantique (au niveau du sens) entre les deux.
294 D'une manière générale, le calcul propositionnel ne se préoccupe que
295 des valeurs de vérité, ;\emph{ et pas du tout des liens sémantiques qui
296 peuvent exister entre des propositions}. Ces dernières sont reliées
297 entre elles syntaxiquement par des connecteurs comme \og ou\fg{} ou
299 Les connecteurs logiques sont donc des symboles qui permettent de
300 produire des propositions (\og plus complexes\fg{}) à partir d'autres
301 propositions (\og plus simples\fg{}).
302 % Ag: relativiser. C'est ainsi dans le calcul des propositions,
303 % mais pas en déduction naturelle.
304 En calcul propositionnel,
305 ils sont définis axiomatiquement à partir de leurs tables de vérité.
307 \subsubsection{Tables de vérité des connecteurs logiques}
309 \paragraph{Disjonction logique: } Connecteur \og ou\fg{}, symbole $\ou$.
311 \`A partir de deux propositions $P$ et $Q$, ce connecteur permet la
312 construction de la nouvelle proposition ($P$ ou $Q$) [notée $P\ou Q$],
313 dont la valeur de vérité est définie %en fonction de celles de $P$ et de $Q$
314 par la table de vérité:
316 \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|}
318 $P$ & $Q$ & $P\ou Q$ \\ \hline
322 V & V & V \\ \hline \end{tabular}}
324 On remarque que $P \ou Q$ est fausse si et seulement si les deux
325 propositions $P$ et $Q$ sont fausses.
327 % AG: probleme manque espace apres guillemet fermant a resoudre.
330 Dans le langage courant, le mot \og ou\fg{} est souvent employé de deux
333 \item il est parfois utilisé avec le sens \og les deux cas peuvent se
334 produire\fg{} (comme ici) et,
335 \item parfois avec le sens
336 \og $p$ ou $q$ , mais pas les deux\fg{} (e.g. \og il ira à Paris ou à
339 Sauf indication contraire, le \og ou\fg{} sera toujours employé avec
340 cette première signification.
345 \paragraph{Conjonction logique: } Connecteur \og et\fg{}, symbole $\et$.
347 \`A partir de deux propositions $P$ et $Q$, ce connecteur permet la construction de la
348 nouvelle proposition ($P$ et $Q$) [notée $P\et Q$], dont la valeur de
349 vérité est définie %en fonction de celles de $P$ et de $Q$
350 par la table de vérité:
352 \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|}
354 $P$ & $Q$ & $P\et Q$ \\ \hline
358 V & V & V \\ \hline \end{tabular}}
359 On remarque que $P \et Q$ est vraie si et seulement si les deux
360 propositions $P$ et $Q$ sont vraies.
364 % Rappelez quels sont les différents comportements des commandes shell suivantes:
366 % \item commmande1 ; commande2
367 % \item commande1 \&\& commande2
368 % \item commande1 $||$ commande2
370 % Expliquez ces comportements à partir de ce qui précède.
373 \paragraph{Négation logique: } Connecteur \og non\fg{}, symbole $\non$.
375 \`A partir d'une proposition $P$, ce connecteur permet de construire
376 la nouvelle proposition (non $P$) [notée $\non P$], dont la valeur de
377 vérité est définie %en fonction de celle de $P$
378 par la table de vérité
381 \begin{tabular}{|c|c|} \hline
382 $P$ & $\non P$ \\ \hline
387 \paragraph{Implication logique: } Connecteur \og si\ldots
388 alors\fg{}, symbole $\imp$.
390 % AG: A Besancon, l'implication est notée $\Rightarrow$.
391 % Ceci est adapté par un ``let \imp=\ldots'' transparent.
392 % idem pour equivalence
395 \`A partir de deux propositions $P$ et $Q$, ce connecteur
396 permet la construction de la proposition (Si $P$, alors $Q$) [notée $P
397 \imp Q$], dont la valeur de vérité est définie
398 %en fonction de cellesde $P$ et de $Q$
399 par la table de vérité:
401 \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|}
403 $P$ & $Q$ & $P\imp Q$ \\ \hline
407 V & V & V \\ \hline \end{tabular}}
411 Lorsque la proposition $P$ est fausse,
412 la proposition \og Si $P$, alors $Q$\fg{} est vraie, quelle que soit
413 la valeur de vérité de la proposition $Q$,
415 % Par exemple, la proposition: \og Si le pôle Nord est l'endroit le
417 % la planète, alors les poules ont des dents\fg{} doit être considérée
418 % comme ayant la valeur de vérité \og vrai\fg{}.
419 % Le connecteur logique \og $\imp$\fg{} ne contient aucune idée de
420 % raisonnement, et ne s'occupe nullement (on l'a dit) des liens
421 % sémantiques qui peuvent exister entre la température qui règne au
422 % p\^ole Nord et la dentition des poules.
425 % Il s'agit simplement d'une proposition, qui forme un tout, et qui a la
426 % valeur de vérité \og vrai\fg{} lorsque, notamment, $P$ et $Q$ ont
427 % toutes les deux la valeur de vérité \og faux\fg{}.
431 Déterminer la valeur de vérité des propositions suivantes
432 \emph{dans le monde actuel} (c.-à-d. celui dans lequel nous vivons):
434 \item \og si la terre est plate, alors la lune est carrée; \fg{}
435 \item \og si le soleil tourne autour de la terre alors la terre est ronde\fg{}
436 \item \og si la terre est ronde alors le soleil tourne autour de la terre\fg{}
437 \item \og si vous étudiez la logique alors $E=m.c^2$\fg{}
438 \item \og si Napoléon est mort alors il a gagné la bataille de Waterloo\fg{}
439 \item \og s'il pleut en ce moment alors il pleut en ce moment\fg{}
440 \item \og si tous les hommes sont passionnés par la logique alors Dieu existe\fg{}
441 \item \og si le Diable existe alors ceci est un exercice de logique\fg{}
446 La manière de mener un raisonnement qui utilise éventuellement des
447 propositions qui se présentent sous la forme d'implications logiques
448 est l'objet de la théorie de la déduction qui sera étudiée plus loin.
450 \paragraph{Équivalence logique: } Connecteur \og si et seulement
451 si\fg{}, notation: $\eqv$.
452 % AG: ou \ssi dans symboles.sty
453 \`A partir de deux propositions $P$ et $Q$, ce
454 connecteur permet la construction de la nouvelle proposition ($P$ si
455 et seulement si $Q$) [notée $P\eqv Q$], dont la valeur de vérité est
456 donnée par la table de vérité
458 \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|}
460 $P$ & $Q$ & $P\eqv Q$ \\ \hline
464 V & V & V \\ \hline \end{tabular}}
468 Même remarque que pour l'implication logique: l'équivalence logique
469 de deux propositions fausses est une proposition vraie.
473 % AG: exercices pas relus, mis dans diapos cours
475 %\paragraph{Exercices corrigés}
478 En notant $M$ et $C$ les affirmations suivantes:
480 \item $M$ = \og Jean est fort en Maths\fg{},
481 \item $C$ = \og Jean est fort en Chimie\fg{},
484 \noindent représenter les affirmations qui suivent sous forme
485 symbolique, à l'aide des lettres $M$ et $C$ et des connecteurs
489 \item \label{it:x1} \og Jean est fort en Maths mais faible en Chimie\fg{}
490 \item \label{it:x2} \og Jean n'est fort ni en Maths ni en Chimie\fg{}
491 \item \label{it:x3} \og Jean est fort en Maths ou il est à la fois fort en Chimie et faible en Maths\fg{}
492 \item \label{it:x4} \og Jean est fort en Maths s'il est fort en Chimie\fg{}
493 \item \label{it:x5} \og Jean est fort en Chimie et en Maths ou il est fort en Chimie et faible en Maths\fg{}
496 % AG: je peux ajouter ici un mecanisme d'option qui fait que
497 % l'etudiant n'a pas la reponse dans son poly, mais le prof l'a.
501 \ref{it:x1}. $M \et (\non C)$;
502 \ref{it:x2}. $(\non M) \et (\non C)$;
503 \ref{it:x3}. $M \ou ( C \et \non M )$;
504 \ref{it:x4}. $C \imp M$;
505 \ref{it:x5}. $(M \et C) \ou (\non M \et Q)$.
509 En notant $M$, $C$ et $A$ les trois affirmations suivantes:
511 \item $M$ = \og Pierre fait des Maths\fg{};
512 \item $C$ = \og Pierre fait de la Chimie\fg{};
513 \item $A$ = \og Pierre fait de l'Anglais\fg{}.
516 Représenter les affirmations qui suivent sous forme
517 symbolique, à l'aide des lettres $M$, $C$, $A$ et des connecteurs
521 \item \label{ex2:1} \og Pierre fait des Maths et de l'Anglais mais pas de Chimie\fg{}
522 \item \label{ex2:2} \og Pierre fait des Maths et de la Chimie mais pas à la fois de la Chimie et de l'Anglais\fg{}
523 \item \label{ex2:3}\og Il est faux que Pierre fasse de l'Anglais sans faire de Maths\fg{}
524 % \item \label{ex2:4} \og Il est faux que Pierre ne fasse pas des Maths et fasse quand même de la chimie\fg{}
525 % \item \label{ex2:5} \og Il est faux que Pierre fasse de l'Anglais ou de la Chimie sans faire des Maths\fg{}
526 \item \label{ex2:6} \og Pierre ne fait ni Anglais ni Chimie mais il fait des Maths\fg{}
532 % \ref{ex2:1}. $M \et A \et (\non C)$;
533 % \ref{ex2:2}. $(M \et C) \et (\non (C \et A))$;
534 % \ref{ex2:3}. $\non (A \et (\non M))$;
535 % \ref{ex2:4}. $\non ((\non M) \et C)$;
536 % \ref{ex2:5}. $\non ((A \ou C) \et \non M)$;
537 % \ref{ex2:6}. $(\non A) \et (\non C) \et M$.
541 \'Enoncer la négation des affirmations suivantes en évitant d'employer l'expression: \og il est faux que\fg{}
544 \item \og S'il pleut ou s'il fait froid je ne sors pas\fg{}
545 \item \og Le nombre 522 n'est pas divisible par 3 mais il est divisible par 7\fg{}
546 \item \og Ce quadrilatère n'est ni un rectangle ni un losange\fg{}
547 \item \og Si Paul ne va pas travailler ce matin il va perdre son emploi\fg{}
548 % \item \og Tout nombre entier impair peut être divisible par 3 ou par 5 mais jamais par 2\fg{}
549 % \item \og Tout triangle équilatéral a ses angles égaux à 60°\fg{}
556 % \item il pleut ou il fait froid et pourtant, je sors
557 % \item Le nombre 522 est divisible par 3 ou il n'est pas divisible par 7
558 % \item Ce quadrilatère est un rectangle ou un losange
559 % \item Paul n'ira pas travailler ce matin mais il ne perdra pas son emploi
560 % \item Il existe un nombre entier impair, qui n'est pas divisible par 3
561 % ni par 5 et qui est divisible par 2
562 % \item Il existe un triangle équilatéral dont les angles ne sont pas égaux à 60°
567 Quelles sont les valeurs de vérité des propositions suivantes ?
569 \item \label{it:3:1}$\pi$ vaut 4 et la somme des angles d'un triangle
571 \item \label{it:3:2} $\pi$ vaut 3,141592\ldots implique que la somme des
572 angles d'un triangle vaut 180°
573 \item \label{it:3:3} $\pi$ vaut 4 implique que la somme des angles
574 d'un triangle vaut 182°
575 \item \label{it:3:4}Il n'est pas vrai qu'un entier impair ne puisse
576 pas être divisible par 6
577 \item \label{it:3:5}Si 2 est plus grand que 3 alors l'eau bout à 100°C
578 \item \label{it:3:6}Si 6 est plus petit que 7 alors 7 est plus petit
580 \item \label{it:3:7}Si 7 est plus petit que 6 alors 6 est plus petit
582 \item \label{it:3:8} 84 est divisible par 7 implique que 121 est
584 \item \label{it:3:9}Si $531^{617}+1$ est divisible par 7 alors
585 $531^{617}+1$ est plus grand que 7
586 % \item \label{it:3:10} Si $531^{617}+1$ est divisible par 7 alors
587 % $531^{617}-13$ est divisible par 43
588 \item \label{it:3:11} La décimale $d$ de $\pi$ qui porte le numéro
590 implique que si $d$ n'est pas 3 alors $d$ est 3.
609 % Partant des deux affirmations $P$ et $Q$, on peut en construire une autre, notée $P \downarrow Q$, bâtie sur le modèle: \og ni $P$, ni $Q$\fg{}.
611 % Cette opération est-elle une connexion ? Si oui, quelle est sa table de vérité ?
614 % Réponse: c'est une connexion, puisque $P \downarrow Q = (\non P) \et (\non Q)$.
618 % AG: remplacer partout ``forme'' par ``formule'' ?
619 % JFC: oui, c'est fait.
621 \subsection{Variables et formules propositionnelles}\label{prop:sub:vars}
625 Le calcul propositionnel ne s'occupe que des valeurs de vérité:
626 dans une expression logique on peut donc remplacer chaque
627 proposition par un symbole (une lettre de l'alphabet majuscule), appelé
628 \emph{variable propositionnelle}\index{variable propositionnelle}.
629 Il reste à étudier ensuite les valeurs de vérité de l'expression en fonction
630 des valeurs de vérité de ces symboles.
632 %\subsubsection{Formalisation}
634 % \begin{Def}[Formules propositionnelles]
635 % Les expressions ainsi obtenues sont appelées
636 % \emph{formules propositionnelles} \index{formules propositionnelles}.
640 Les règles (de syntaxe) qui permettent de former des
641 \emph{formules propositionnelles} sont les suivantes:
643 % AG: Il est plus classique et plus pratique de mettre les
644 % parentheses autour des expressions plutot qu'a l'interieur.
648 \item toute variable propositionnelle est une formule propositionnelle;
649 \item si $F$ et $G$ sont des formules propositionnelles, alors $(F)$, $\non
650 F$, $F\ou G$, $F\et G$, $F\imp G$ et $F\eqv G$
651 sont des formules propositionnelles.
658 En général une formule propositionnelle n'a pas de valeur de vérité déterminée.
659 Cette dernière dépend des valeurs de vérité de ses variables
667 $A$ et $B$ sont des variables propositionnelles, susceptibles de
668 représenter n'importe quelle proposition.
669 Formaliser, à l'aide de connecteurs logiques appropriés, les énoncés
673 \item \og $A$ si $B$\fg{}
674 \item \og $A$ est condition nécessaire pour $B$\fg{}
675 \item \og $A$ sauf si $B$\fg{}
676 \item \og $A$ seulement si $B$\fg{}
677 \item \og $A$ est condition suffisante pour $B$\fg{}
678 \item \og $A$ bien que $B$\fg{}
679 \item \og Non seulement $A$, mais aussi $B$\fg{}
680 \item \og $A$ et pourtant $B$\fg{}
681 \item \og $A$ à moins que $B$\fg{}
682 \item \og Ni $A$, ni $B$\fg{}
688 Dans cet exercice, les variables propositionnelles $N$ et $T$ servent
689 à représenter (respectivement) les propositions \og Un
690 étudiant a de bonnes notes\fg{} et \og Un étudiant travaille\fg{}.
691 \`A l'aide des variables propositionnelles $N$ et $T$, formaliser les
692 propositions suivantes.
695 \item C'est seulement si un étudiant travaille qu'il a de bonnes notes.
696 \item Un étudiant n'a de bonnes notes que s'il travaille.
697 \item Pour un étudiant, le travail est une condition nécessaire à l'obtention de bonnes notes.
698 \item Un étudiant a de mauvaises notes, à moins qu'il ne travaille.
699 \item Malgré son travail, un étudiant a de mauvaises notes.
700 \item Un étudiant travaille seulement s'il a de bonnes notes.
701 \item \`A quoi bon travailler, si c'est pour avoir de mauvaises notes?
702 \item Un étudiant a de bonnes notes sauf s'il ne travaille pas.
709 Combien de lignes contient la table de vérité d'une formule propositionnelle qui dépend de $n$ variables ?
716 Lorsqu'on remplace, dans une formule propositionnelle, les variables
717 propositionnelles par des propositions, l'assemblage obtenu est une
719 Cependant, une formule propositionnelle n'est pas une proposition: $A
720 \imp B$ n'est ni vrai ni faux.
722 \begin{Th}[Règles de priorité des connecteurs logiques]
723 Les conventions de priorité des connecteurs logiques sont les
724 suivantes (par ordre de priorité décroissante):
727 \item la conjonction et la disjonction (au même niveau),
728 \item l'implication et l'équivalence (au même niveau).
734 $\non A\et B \imp C$ doit être interprété par $((\non A)\et B) \imp C$
735 et la formule $A\ou B\et C$ n'a pas de sens car les deux connecteurs ont même
741 \begin{Th}[Associativité des opérateurs $\ou$ et $\et$]
742 Les opérateurs $\ou$ et $\et$ sont associatifs:
744 \item $(A \ou B) \ou C = A \ou (B \ou C) = A \ou B \ou C$,
745 \item $(A \et B) \et C = A \et (B \et C) = A \et B \et C$.
747 Mais le parenthésage est obligatoire quand $\ou$ et $\et$ se trouvent
748 dans la même proposition, puisqu'il n'y a pas de priorité entre $\ou$
749 et $\et$: $(A \ou B) \et C \neq A \ou (B \et C)$.
753 L'implication n'est pas associative: $A \imp (B \imp C) \neq (A \imp
754 B) \imp C$. Donc les parenthèses sont obligatoires.
755 Il en est de même pour $\eqv$, et a fortiori quand ces deux opérateurs
756 sont mélangés dans une même proposition.
759 % AG: On convient en général d'associer à droite quand il n'y a
760 % pas de parenthèses.
763 % Quelles sont les façons de placer des parenthèses dans $\non P \ou Q
764 % \et \non R$ afin d'obtenir l'expression correcte d'une formule
765 % propositionnelle ? Déterminer la table de vérité de chacune des
772 % 1) $\non P \ou (Q \et \non R)$;
773 % 2) $(\non P \ou Q )
775 % 3) $(\non (P \ou Q)) \et \non R$;
778 % 5) $\non ((P \ou Q) \et \non R)$.
783 % \begin{array}{|c|c|c||c|c|c|c|c|}
785 % P & Q & R & 1 & 2 & 3 & 4 & 5 \\
787 % V & V & V & F & F & F & F & V \\
788 % V & V & F & V & V & F & F & F \\
789 % V & F & V & F & F & F & F & V \\
790 % V & F & F & F & F & F & F & F \\
791 % F & V & V & V & F & F & V & V \\
792 % F & v & F & V & V & F & F & F \\
793 % F & F & V & V & F & F & V & V \\
794 % F & F & F & V & V & V & V & V \\
803 %\subsubsection{Exercices}
808 Construire les tables de vérité des formules propositionnelles suivantes:
810 \item $ \non P \et Q$
811 \item $\non P \imp P \ou Q$
812 \item $\non ( \non P \et \non Q)$
813 \item $P \et Q \imp \non Q$
814 \item $(P \imp Q) \ou (Q \imp P)$
815 \item $(P \imp \non Q ) \ou (Q \imp \non P)$
816 \item $(P \ou \non Q ) \et (\non P \ou Q)$
817 \item $P \imp (\non P \imp P)$
823 $$\begin{array}{|c|c||c|c|c|c|c|c|c|c|}
825 P & Q & 1 & 2 & 3 & 4 & 5 & 6 & 7 & 8\\
827 V & V & F & V & V & F & V & F & V & V \\
828 V & F & F & V & V & V & V & V & F & V \\
829 F & V & V & V & V & V & V & V & F & V \\
830 F & F & F & F & F & V & V & V & V & V \\
839 \item $(P \ou Q) \ou (\non R)$
840 \item $P \ou (\non (Q \et R))$
841 \item $(\non P) \imp ((\non Q) \ou R)$
842 \item $(P \ou R) \imp (R \ou (\non P))$
843 \item $(P \imp (\non Q)) \ou (Q \imp R)$
844 \item $(P \ou (\non Q)) \imp ((\non P) \ou R)$
845 \item $(P \imp (\non R)) \ou (Q \et (\non R))$
846 \item $(P \imp Q) \imp ((Q \imp R) \imp (P \imp R))$
854 % $$\begin{array}{|c|c|c||c|c|c|c|c|c|c|c|}
856 % P & Q & R & 1 & 2 & 3 & 4 & 5 & 6 & 7 & 8\\
858 % V & V & V & V & V & V & V & V & V & V & V \\
859 % V & V & F & V & V & V & F & F & F & V & V \\
860 % V & F & V & V & V & V & V & V & V & F & V \\
861 % V & F & F & V & V & V & F & V & F & V & V \\
862 % F & V & V & V & F & V & V & V & V & V & V \\
863 % F & V & F & V & V & F & V & V & V & V & V \\
864 % F & F & V & F & V & V & V & V & V & V & V \\
865 % F & F & F & V & V & V & V & V & V & V & V \\
871 % \paragraph{Exercices sans correction}
874 % \begin{Exo}[Les animaux de la maison]
875 % Formalisez, en logique des propositions:
877 % \item Les seuls animaux de cette maison sont des chats.
878 % \item Tout animal qui aime contempler la lune est apte à devenir un animal familier.
879 % \item Quand je déteste un animal, je l'évite soigneusement.
880 % \item Aucun animal n'est carnivore, à moins qu'il n'aille rôder dehors la nuit.
881 % \item Aucun chat ne manque jamais de tuer les souris.
882 % \item Aucun animal ne s'attache jamais à moi, sauf ceux qui sont dans cette
884 % \item Les panthères ne sont pas aptes à devenir des animaux familiers.
885 % \item Aucun animal non carnivore ne tue de souris.
886 % \item Je déteste les animaux qui ne s'attachent pas à moi.
887 % \item Les animaux qui vont rôder dehors la nuit aiment toujours contempler la lune.
893 % \begin{Exo}[Les exercices de Logique]
896 % \item Quand un étudiant résout un exercice de logique sans soupirer, vous pouvez être sûr qu'il le comprend.
898 % \item Ces exercices de logique ne se présentent pas sous la forme habituelle.
900 % \item Aucun exercice de logique facile ne donne mal à la tête.
902 % \item Les étudiants ne comprennent pas les exercices de logique qui ne se présentent pas sous la forme habituelle.
904 % \item Les étudiants ne soupirent jamais devant un exercice de logique, à moins qu'il ne leur donne mal à la tête.
911 % \begin{Exo}[Mes idées sur les chaussons aux pommes]
912 % Toujours pareil avec
915 % \item Toute idée de moi qui ne peut s'exprimer sous forme de syllogisme est vraiment ridicule.
917 % \item Aucune de mes idées sur les chaussons aux pommes ne mérite d'être notée par écrit.
919 % \item Aucune idée de moi que je ne parviens pas à vérifier ne peut être exprimée sous forme de syllogisme.
921 % \item Je n'ai jamais d'idée vraiment ridicule sans la soumettre sur le champ à mon avocat.
923 % \item Mes rêves ont tous trait aux chaussons aux pommes.
925 % \item Je ne soumets aucune de mes idées à mon avocat si elle ne mérite pas d'être notée par écrit.
931 % AG: J'aurais besoin de ne pas faire apparaitre cet exercice.
932 % Je peux metre une option en place dans ce but.
934 % \begin{Exo}[Les matières enseignées à l'IUT]
935 % Formalisez, en logique des propositions:
939 % \item Aucune matière n'est primordiale, sauf l'ACSI.
941 % \item Toute matière enseignée par des professeurs dynamiques est susceptible de plaire aux étudiants.
943 % \item Je ne travaille pas les matières que je n'aime pas.
945 % \item Les seules matières intéressantes sont les matières informatiques.
947 % \item Aucune matière informatique n'évite l'abstraction.
949 % \item Aucune matière ne me réussit, excepté les matières intéressantes.
951 % \item Les mathématiques ne sont pas susceptibles de plaire aux étudiants.
953 % \item Aucune matière non primordiale ne tombe dans l'abstraction.
955 % \item Je n'aime pas les matières qui ne me réussissent pas.
957 % \item L'ACSI est enseignée par des professeurs dynamiques.
963 \section{Sémantique du calcul propositionnel}
965 Dans ce qui suit, on donne un sens aux symboles représentant les
966 connecteurs logiques en fonction de la valeur de vérité des
967 propositions de base (ainsi $\non$ signifie non).
969 \subsection{Fonctions de vérité}
971 Soit $F$ une formule propositionnelle, dans l'expression de laquelle
972 interviennent les variables propositionnelles
973 $P_1$, $P_2$, $P_3$, \ldots, $P_n$.
974 \`A chacune de ces variables propositionnelles, on associe une
976 $p_1$, $p_2$, $p_3$, \ldots, $p_n$,
977 qui représente la valeur de vérité qu'elle peut prendre (0 ou 1).
979 % AG: Devrait etre précédé d'une présentation de l'algebre de Boole
980 % Certaines tables de vérité deviennent ``tables de Pythagore'' de .
982 % JFC: dans notre approche, l'algèbre de Boole est faite au S1 donc
983 % avant. Il y a un chapitre à ce sujet que tu peux prendre aussi.
984 \begin{Def}[Fonction de vérité de $F$]
985 La fonction de vérité de $F$ est la fonction booléenne
986 $\mathcal{F}_F$ des $n$ variables booléennes concernées, obtenue de la manière
991 \item Si $F$ est une variable propositionnelle $P$, alors $\mathcal{F}_F=p$.
993 \item Si $F$ est de la forme $\non G$, o\`u $G$ est une formule
994 propositionnelle, alors $\mathcal{F}_F=\overline{\mathcal{F}_G}$.
996 \item Si $F$ est de la forme $G\ou H$, o\`u $G$ et $H$ sont des formules
997 propositionnelles, alors $\mathcal{F}_F=\mathcal{F}_G+\mathcal{F}_H$.
999 \item Si $F$ est de la forme $G\et H$, o\`u $G$ et $H$ sont des formules
1000 propositionnelles, alors $\mathcal{F}_F=\mathcal{F}_G\cdot \mathcal{F}_H$.
1002 \item Si $F$ est de la forme $G\imp H$, o\`u $G$ et $H$ sont des
1003 formules propositionnelles, alors $\mathcal{F}_F=\overline{\mathcal{F}_G}+\mathcal{F}_H$.
1005 \item \label{item:eqv} Si F est de la forme $G\eqv H$, o\`u $G$ et $H$ sont des formules
1006 propositionnelles, alors
1007 $\mathcal{F}_F=\overline{\mathcal{F}_G}\cdot\overline{\mathcal{F}_H}+\mathcal{F}_G\cdot\mathcal{F}_H$.
1013 Soit $F = P \imp Q$ et $G = \non Q \imp \non P$ qui dépendent de
1014 deux variables propositionnelles $P$ et $Q$.
1015 On construit ainsi deux fonctions $\mathcal{F}_F$ et $\mathcal{F}_G$
1016 qui dépendront des deux variables booléennes $p$ et $q$.
1018 D'une part, on a $\mathcal{F}_F(p,q) = \overline{p}+q$.
1022 \mathcal{F}_G (p,q)=
1023 \overline{\mathcal{F}_{\non Q}} + \mathcal{F}_{\non P}=
1024 \overline{\overline{q}} + \overline{p} =
1025 \mathcal{F}_F(p,q)$.
1027 On remarque que les deux fonctions de vérités
1028 $\mathcal{F}_F(p,q)$ et $\mathcal{F}_G(p,q)$ sont identiques.
1029 On en déduit que $P \imp Q$ et $\neg Q \imp \neg P$ sont logiquement
1032 Au passage, $\neg Q \imp \neg P$ est appelée \emph{implication contraposée} de
1033 l'implication $P \imp Q$.
1038 % Démontrer la règle~\ref{item:eqv}. de la définition précédente à
1039 % partir des règles énoncées avant.
1047 Soit $F=A\ou\non B\eqv(B\imp C)$. On a alors:
1049 \hfil$\mathcal{F}_F(a,b,c)=\overline{a+\overline b}\cdot
1050 \overline{\overline b+c}+(a+\overline b)\cdot(\overline
1051 b+c)=\overline a\cdot b\cdot b\cdot\overline c+\overline b+a\cdot
1052 c=\overline b+\overline a\cdot\overline c+a\cdot
1056 % AG: Faux pour imp et eqv qui ne sont pas (utiles) dans l'algèbre
1057 % et que l'interpretation ramene a ET, OU, NON. A modifier.
1059 Il est clair que les \og tables de vérité\fg{} des connecteurs
1060 logiques sont les mêmes que les tables des opérations booléennes sur
1064 \item de la négation booléenne (pour la négation logique),
1065 \item de la somme booléenne (pour la disjonction logique),
1066 \item du produit booléen (pour la conjonction logique),
1067 %\item de la fonction booléenne de deux variables appelée \og
1068 % implication\fg{} (pour l'implication logique)
1069 %\item de la fonction booléenne de deux variables appelée \og
1070 % équivalence\fg{} (pour l'équivalence logique).
1073 Ainsi, la détermination de la valeur de vérité d'une proposition composée se ramène à un simple calcul en algèbre de Boole sur la fonction de vérité de la formule propositionnelle associée.
1078 \subsection{Formules propositionnelles particulières}
1079 On verra dans cette section deux formules particulières:
1080 les tautologies et les antilogies.
1082 \subsubsection{Tautologies}
1083 % AG: fonction referentielle ? Parler seulement de la fonction qui
1085 \begin{Def}[Tautologie]
1086 Toute formule propositionnelle dont la fonction de vérité est la
1087 fonction référentielle est appelée \emph{tautologie}
1092 Ainsi, une tautologie est une formule propositionnelle dont la fonction
1093 de vérité est indépendante des valeurs de vérité associées à ses
1095 Autrement dit, quelle que soit la valeur de vérité des propositions
1096 par lesquelles on remplacerait les variables propositionnelles, la
1097 proposition obtenue serait vraie.
1100 La notation utilisée pour marquer une tautologie F est $\tauto F$ (se
1101 lit: \og F est une tautologie\fg{}).
1105 Soit $F=A \imp A$. Comme
1106 $\mathcal{F}_F(a)=\overline a+a=1$, on a $\tauto F$.
1107 %Par exemple: \og Si un étudiant est sérieux, alors il est sérieux\fg{}.
1111 $F = (A \imp C ) \imp ((B \imp C) \imp (A \ou B \imp C))$.
1113 % AG: J'aimerais un passage à la ligne avant chaque egal,
1114 % forme generale de tous les raisonnements par egalités.
1117 \mathcal{F}_F(a,b,c) & = \\
1118 \overline{\mathcal{F}_{A \imp C}} +
1119 \overline{\mathcal{F}_{B \imp C}} +
1120 \mathcal{F}_{A \ou B \imp C} & = \\
1121 \overline{\overline{a}+c} +
1122 \overline{\overline{b}+c} +
1123 \overline{a+b}+c & = \\
1124 a \overline{c} + b \overline{c} + \overline{a} \overline{b} + c & = \\
1125 a + b + \overline{a} \overline{b} + c & = 1 + c = 1
1132 Il ne faudrait pas croire, au vu de ces exemples simples, que les
1133 tautologies se ramènent toutes à des trivialités totalement
1134 inintéressantes et indignes d'être énoncées.
1135 Ainsi, dans une théorie mathématique, tous les théorèmes sont des
1136 tautologies; la reconnaissance de cette propriété n'est cependant pas
1137 toujours complètement évidente\ldots
1141 Les formules propositionnelles suivantes sont-elles des tautologies ?
1144 \item \label{item:taut:1} $(P \et Q) \imp P$
1145 \item \label{item:taut:2} $(P \ou Q) \imp (P \et Q)$
1146 \item \label{item:taut:3} $(P \et Q) \imp (P \ou Q)$
1147 \item \label{item:taut:4} $P \imp (P \ou Q)$
1148 \item \label{item:taut:5} $P \imp ((\non P ) \imp P)$
1149 \item \label{item:taut:6} $P \imp (P \imp Q)$
1150 \item \label{item:taut:7} $P \imp (P \imp P)$
1151 \item \label{item:taut:8} $(P \imp Q) \imp ((Q \imp R) \imp (P \imp
1160 \ref{item:taut:7}. et
1161 \ref{item:taut:8}. sont des tautologies.
1165 % AG: Indiquer la méthode de ``preuve'' ou dire ``Montrer''
1167 Prouver les tautologies suivantes
1169 \item $\tauto A\imp(B\imp A)$
1170 \item $\tauto (A\imp B)\imp((A\imp(B\imp C))\imp(A\imp C))$
1171 \item $\tauto A\imp(B\imp A\et B)$
1172 \item $ \tauto A\et B\imp A\qquad\qquad\qquad \tauto A\et B\imp B $
1173 \item $\tauto A\imp A\ou B$
1174 \item $ \tauto B\imp A\ou B $
1175 \item $\tauto (A\imp C)\imp((B\imp C)\imp(A\ou B\imp C))$
1176 \item $\tauto (A\imp B)\imp((A\imp\non B)\imp\non A) $
1177 \item $\tauto \non\non A\imp A $
1178 %\item $\tauto (A\imp B)\imp((B\imp A)\imp(A\eqv B)) $
1179 %\item $ \tauto (A\eqv B)\imp(A\imp B)\quad \tauto (A\eqv B)\imp (B\imp A)$
1184 \subsubsection{Antilogies}
1186 \begin{Def}[Antilogie]
1187 Toute formule propositionnelle dont la fonction de vérité est la
1188 fonction nulle est appelée \emph{antilogie} \index{antilogie}.
1191 La proposition obtenue en remplaçant les variables par des
1192 propositions ne peut alors jamais être vraie.
1195 Soit $F=A\et \non A$.
1196 $\mathcal{F}_F(a)=a\cdot\overline a=0$. Donc $F$ est bien une antilogie.
1200 % Le caractère d'antilogie d'une formule propositionnelle n'est pas
1201 % toujours aussi évident.
1206 Calculer les fonctions de vérité des formules propositionnelles suivantes, et
1207 dire s'il s'agit éventuellement de tautologies ou d'antilogies:
1211 \item $(A\imp B)\et(A\ou B)\imp B$
1212 \item $(A\imp C)\et(B\imp D)\et(A\ou B)\imp C\ou D$
1213 \item $\non(A\et B)\ou\non A\ou\non B\imp C$
1214 \item $(A\imp C)\ou(B\imp D)\imp(A\ou B\imp C\ou D)$
1215 \item $(A\imp C)\et(B\imp D)\imp(A\et B\imp C\et D)$
1216 \item $(A\et B)\ou(\non A\et\non C)\imp(B\imp C)$
1217 %\item $(\non(B\et C)\et\non\non(C\et A)\imp\non(B\et C)\et(C\et A))\imp
1218 %(\non(A\ou\non C)\eqv(A\imp B))$
1219 \item $(\non A\ou B)\et(C\imp(A\eqv B))$
1220 \item $A\et\non A\imp(B\ou C\imp(C\imp\non A))$
1221 \item $((A\imp B)\imp A)\imp A$
1222 \item $(A\imp C)\et(B\imp D)\et(\non C\ou\non D)\imp\non A\ou\non B$
1223 \item $A\et(A\ou B)\eqv A$
1224 \item $(\non A\ou B\imp(A\imp\non A\ou B))\eqv(\non A\ou B\imp(A\imp
1226 \item $(A\imp B)\et(A\ou C)\imp B\ou C$
1227 \item $(A\imp B)\et(A\ou C)\imp(A\imp C)$
1236 \subsection{Conséquences logiques}
1238 Soit ${\cal F} = \{F_1, \ldots, F_n \}$ un ensemble de formules
1241 \begin{Def}[Conséquence logique]
1242 On dit que la formule propositionnelle $A$ est une \emph{conséquence
1243 logique}\index{conséquence logique} des formules propositionnelles
1244 $F_1, \ldots, F_n$ lorsque, chaque fois que les
1245 fonctions de vérité $\mathcal{F}_{F_1}$, \ldots, $\mathcal{F}_{F_n}$
1246 prennent simultanément la valeur \og vrai\fg{}
1247 (ou 1), il en est de même pour $\mathcal{F}_A$.
1251 On note ce résultat: $\{F_1, \ldots, F_n\} \tauto A$ (se lit: $A$ est
1252 conséquence logique de $\{F_1, \ldots, F_n\}$).
1260 On reconsidère l'ensemble des deux formules propositionnelles $$\{P, P
1261 \imp Q\}$$ et on va montrer autrement que $Q$ est conséquence logique
1262 de ces deux formules.
1263 Autrement dit, on va remontrer que: \{$P$, $P \imp Q$\}$\tauto Q$.
1266 \item $\mathcal{F}_P=p$: prend la valeur 1 lorsque $p$ prend la valeur
1268 \item $\mathcal{F}_{P\imp Q}=\overline p+q$ : prend la valeur 1 lorsque
1269 $p=0$ (quelle que soit la valeur de $q$) et lorsque $p=1$ et $q=1$.
1270 \item $\mathcal{F}_P$ et $\mathcal{F}_{P\imp Q}$ prennent simultanément la
1271 valeur 1 uniquement lorsque $p=1$ et $q=1$; dans ce cas,
1272 $\mathcal{F}_Q=q=1$ aussi. Donc $Q$ est conséquence logique de $\{P, P
1280 % $\{ P \imp Q, P \} \tauto Q$. En effet:
1281 % $$\begin{array}{|c|c|c|}
1283 % P & Q & P \imp Q \\
1295 % \noindent Il n'y a qu'un seul cas dans lequel $P \imp Q$ et $P$ sont
1296 % simultanément vrais. Dans ce cas, $Q$ est vrai.
1302 Dans chacun des cas suivants, déterminer si le premier ensemble de formules
1303 a pour conséquence logique la deuxième formule:
1305 $$\begin{array}{c r l}
1306 1 & \{P \et Q\} & P\\
1307 2 & \{(P \et Q) \ou R\} & P\ \et (Q \ou R) \\
1308 3 & \{(P \et Q) \imp R \} & (P \imp R) \et (Q \imp R) \\
1309 4 & \{P \imp (Q \ou R)\} & (P \imp Q) \ou (P \imp R) \\
1310 5 & \{A \imp (P \ou Q), \neg S \lor A \} & (\neg P \lor S) \imp Q \\
1311 5 & \{A \imp (B \et C), \neg C \lor D \lor R, R \imp \neg B \} &
1312 (A \land D) \imp \neg R \\
1323 Dans chacun des cas suivants, que peut-on dire d'une formule propositionnelle:
1325 \item \label{item:cons:1} qui a pour conséquence logique une antilogie,
1326 \item \label{item:cons:2} qui a pour conséquence logique une tautologie,
1327 \item \label{item:cons:3} qui est conséquence logique d'une antilogie,
1328 \item \label{item:cons:4} qui est conséquence logique d'une tautologie.
1333 % \ref{item:cons:1}. c'est une antilogie,
1334 % \ref{item:cons:2}. rien,
1335 % \ref{item:cons:3}. rien et
1336 % \ref{item:cons:4}. c'est une tautologie.
1341 La formule propositionnelle $F$ étant fixée, que peut-on dire d'une
1342 formule propositionnelle $G$ qui possède chacune des deux propriétés:
1344 \item $F \ou G$ est une tautologie,
1345 \item $F \et G$ est une antilogie.
1349 %Réponse: la formule $g$ est équivalente à la négation de la formule $f$.
1353 \subsection{Formules équivalentes}
1355 \begin{Def}[Formules équivalentes]
1356 Si la formule propositionnelle $G$ est conséquence logique de la formule
1357 propositionnelle $F$ et si $F$ est aussi conséquence logique de $G$,
1358 alors ces deux formules sont dites \emph{équivalentes}\index{formules
1359 équivalentes} (que l'on note $\approx$), soit:
1360 $$\{F\}\tauto G\hbox{ et }\{G\}\tauto F
1361 \textrm{ si et seulement si } F \approx G.$$
1365 C'est cette notion de formules équivalentes qui autorise le remplacement
1366 d'une expression par une autre (équivalente, bien sûr) dans une formule
1370 On est autorisé à remplacer $\non \non A$ par $A$, puisque ces formules
1376 Dans chacun des cas suivants, dire si les deux formules
1377 propositionnelles inscrites sur la même ligne sont équivalentes:
1379 \begin{array}{c r l}
1380 1 & \non (\non P) & P\\
1381 2 & P \et (P \imp Q) & P \et Q \\
1382 3 & P \imp Q & (\non P ) \ou (P \et Q)\\
1383 4 & P \imp Q & (\non P ) \imp (\non Q) \\
1384 5 & P \ou Q & \non ((\non P) \et (\non Q))\\
1385 6 & P \et Q & \non ((\non P) \ou (\non Q))\\
1386 7 & \non P & (\non ( P \ou Q)) \ou ((\non P) \et Q) \\
1387 8 & P \imp (Q \imp R) & (P \imp Q) \imp R\\
1388 9 & P \imp (Q \et R) & (P \imp Q) \et (P \imp R) \\
1389 10 & P \imp (Q \ou R) & (P \imp Q) \ou (P \imp R)\\
1390 11 & (P \imp Q) \et (Q \imp P) & (P \et Q) \imp (P \et Q) \\
1391 12 & (P \et Q) \ou (Q \et R) \ou (R \et P) & (P \ou Q) \et (Q \ou R)
1397 %Réponse: oui pour 1, 2, 3, 5, 6, 7, 9, 10, 12.
1401 Soit $F$ une formule propositionnelle dépendant de trois variables $P,
1402 Q, R$ qui possède deux propriétés:
1404 \item $F(P,Q,R)$ est vraie si $P, Q, R$ sont toutes les trois vraies,
1405 \item la valeur de vérité de $F(P,Q,R)$ change quand celle d'une
1406 seule des trois variables change.
1408 Construire la table de vérité de $F$, et déterminer une formule
1411 Réponse: table de vérité
1413 $$\begin{array}{|c c c|c|}
1431 (P \et \non Q \et \non R) \ou
1432 (\non P \et \non Q \et R) \ou
1433 (\non P \et Q \et \non R)$
1437 Déterminer des formules propositionnelles $F, G, H$ dépendant des
1438 variables $P,Q,R$ qui admettent les tables de vérité:
1439 $$\begin{array}{ccc}
1440 \begin{array}{|ccc|c|}
1456 \begin{array}{|ccc|c|}
1471 \begin{array}{|ccc|c|}
1491 % \noindent $ f = (P \et Q \et R) \ou (P \et (\non Q) \et R) \ou
1492 % ((\non P) \et Q \et (\non R)) \ou ((\non P) \et (\non Q) \et R) \ou
1493 % ((\non P) \et (\non Q) \et (\non R))$
1495 % \noindent $ g = (P \et Q \et (\non R)) \ou (P \et (\non Q) \et R)
1496 % \ou ((\non P) \et Q \et (\non R)) \ou ((\non P) \et (\non Q) \et R)$
1498 % \noindent $ h = (P \et Q \et R) \ou (P \et Q \et (\non R)) \ou (p
1499 % \et (\non Q) \et R) \ou ((\non P) \et Q \et (\non R)) \ou ((\non P)
1500 % \et (\non Q) \et R) \ou ((\non P) \et (\non Q) \et (\non R))$
1502 \subsection{Simplification du calcul des fonctions de vérité}
1504 \subsubsection{Théorème de substitution}
1506 \begin{Th}[Théorème de substitution]
1507 \index{théorème!de substitution}
1508 Soit $F$ une formule propositionnelle dans laquelle interviennent les
1509 variables propositionnelles $P_1\,$, $P_2\,$, $P_3\,$,\ldots, $P_n$.
1510 Supposons que l'on remplace ces variables par des formules
1511 propositionnelles $G_1\,$, $G_2\,$, $G_3\,$,\ldots, $G_n$; la nouvelle
1512 formule propositionnelle obtenue est notée $F^*$.
1515 Dans ces conditions: si $\tauto F$, alors $\tauto F^*$.
1521 $F$ étant une tautologie, sa fonction de vérité ne dépend pas des
1522 valeurs de vérité des variables booléennes, qui peuvent donc
1523 être remplacées par n'importe quelle fonction booléenne.
1527 Attention, la réciproque n'est pas vraie:
1528 soit $F=A\imp B$ et $F^*=(P\et \non P) \imp Q$,
1529 obtenue à partir de $F$ en remplaçant $A$ par
1530 $P\et \non P$ et $B$ par $Q$.
1531 Comme $\mathcal{F}_{F^*}(p,q)=\overline{p\cdot\overline
1532 p}+q=\overline 0+q=1+q=1$, alors $F^{*}$ est une tautologie.
1533 Cependant de $\mathcal{F}_{F}(a,b)$, on ne peut pas dire que $F$ est une tautologie.
1538 La formule propositionnelle
1539 $$F^*=((P\imp Q\et\non R)\ou (\non S\eqv T))\imp ((P\imp
1540 Q\et\non R)\ou(\non S\eqv T)),$$
1541 est compliquée puisqu'elle contient 5 variables propositionnelle.
1542 il y a donc 32 lignes
1543 à calculer pour obtenir les valeurs de la fonction de vérité.
1544 Cependant, il suffit de remarquer que $F^*$ est obtenue à partir de
1545 $F=A \imp A$, qui est une tautologie; donc $F^*$ en est une aussi.
1550 Ce résultat peut évidemment être appliqué aussi à des parties de
1551 formules propositionnelles, pour accélérer le calcul de leurs fonctions
1553 si une partie d'une formule propositionnelle constitue à elle seule une
1554 tautologie, la partie correspondante de la fonction de vérité peut
1555 être avantageusement remplacée par 1.
1557 \subsubsection{Théorème de la validité}
1559 \begin{Th}[Théorème de la validité]
1560 Soit $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ un ensemble de formules propositionnelles
1561 et $H$ une formule propositionnelle; alors:
1563 \{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\tauto G_n\imp H
1564 \textrm{ si et seulement si }
1565 \{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\tauto H
1573 \noindent Supposons $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\tauto H$, c'est à dire, chaque
1574 fois que les formules de $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ sont vraies, $H$ l'est
1576 Supposons que les formules de $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}$ soient vraies:
1578 \item Alors, si $G_n$ est vraie, toutes les formules de
1579 $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ sont vraies, et donc, d'après {l'hypothèse},
1581 Dans ce cas (voir table de vérité de l'implication logique), $G_n\imp
1583 \item Et si $G_n$ n'est pas vraie, alors $G_n\imp H$ est vraie.
1585 \textbf{Seulement si.}
1587 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\tauto G_n\imp H$.
1588 En d'autres termes, chaque fois que les
1589 formules de $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}$ sont vraies, $G_n\imp H$ est
1591 Regardons si $H$ est une conséquence logique de
1592 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n}\}$ en distinguant selon que $G_n$ est vraie
1595 \item soit lorsque $G_n$ n'est pas vraie, indépendamment de la valeur
1596 de vérité de $H$ sur laquelle on ne peut alors rien dire, mais peu
1597 importe, puisque, dans ce cas, les formules de
1598 $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ ne sont pas
1599 toutes vraies, puisque $G_n$ n'est pas vraie.
1600 \item soit lorsque $G_n$ est vraie, et, dans ce cas, on sait que $H$
1601 est obligatoirement vraie aussi. Ceci se produit chaque fois que
1602 toutes les formules de $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ sont vraies, et, dans
1603 ce cas, $H$ l'est aussi.
1604 Donc $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\tauto H$.
1607 % AG: Raisonnement typique de deduction naturelle, serait
1608 % mieux placé dans ce contexte.
1610 \begin{Ex}[Exemple d'application]
1612 $$\tauto (A\imp(B\imp C))\imp((A\imp B)\imp(A\imp C)).$$
1614 On pourrait bien entendu déterminer la fonction de vérité de cette formule.
1615 Mais, d'après le théorème précédent, la démonstration du résultat
1616 demandé est équivalente à celle de:
1617 $$\{A\imp(B\imp C)\}\tauto(A\imp B)\imp(A\imp C).$$
1619 Une nouvelle application de ce même théorème nous montre que la
1620 démonstration demandée est encore équivalente à celle de:
1621 $$\{A\imp(B\imp C), (A\imp B)\}\tauto (A\imp C).$$
1622 Et enfin à celle de:
1623 $$\{A\imp(B\imp C),(A\imp B),A\}\tauto C.$$
1625 Or les fonctions de vérité de $\{A\imp(B\imp C),(A\imp B),A\}$
1630 \overline{a} + \overline{b} + c \\
1635 \textrm{ qui valent sim. 1 quand }
1644 Ainsi $C$ est vraie et on a terminé la démonstration.
1645 % Or, dire que les formules de $\{A\imp(B\imp C),(A\imp B),A\}$ sont
1646 % simultanément vraies revient à dire que $A$ est vraie.
1647 % Dans ce cas, $(A\imp B)$ ne peut être aussi vraie que si $B$ est vraie
1648 % et, de même, $A\imp(B\imp C)$ ne peut être vraie que si $(B\imp C)$
1649 % est vraie. $B$ étant vraie, $(B\imp C)$ ne peut être vraie que si $C$
1652 % Donc, chaque fois que $\{A\imp(B\imp C),(A\imp B),A\}$ sont
1653 % simultanément vraies, $C$ est nécessairement vraie. Donc
1654 % $$\{A\imp(B\imp C),(A\imp B), A\}\tauto C,$$
1655 % ce qui, d'après le théorème énoncé ci-dessus, est équivalent
1656 % à $$\tauto (A\imp(B\imp C))\imp((A\imp B)\imp(A\imp C)).$$
1667 Trois dirigeants d'une Société (Pierre P., Marc M. et Alain A.) sont
1668 prévenus de malversations financières ; au cours de l'enquête, l'agent
1669 du fisc enregistre leurs déclarations:
1671 \item Pierre P.: ``Marc est coupable et Alain est innocent''.
1672 \item Marc M.: ``Si Pierre est coupable, Alain l'est aussi''.
1673 \item Alain A.: ``Je suis innocent, mais l'un au moins des deux
1674 autres est coupable''.
1678 \item Ces trois témoignages sont-ils compatibles?
1679 \item En supposant qu'ils sont
1680 tous les trois innocents, lequel a menti?
1681 \item En supposant que chacun dit
1682 la vérité, qui est innocent et qui est coupable?
1683 \item En supposant que les
1684 innocents disent la vérité et que les coupables mentent, qui est
1685 innocent et qui est coupable?
1692 Simplifier le règlement suivant:
1695 \item Les membres de la Direction Financière doivent être choisis
1696 parmi ceux de la Direction Générale.
1697 \item Nul ne peut être à la fois membre de la Direction Générale et de
1698 la Direction Technique s'il n'est membre de la Direction
1700 \item Aucun membre de la Direction Technique ne peut être membre de la
1701 Direction Financière.
1707 Un inspecteur des services de santé visite un hôpital psychiatrique
1708 o\`u des phénomènes étranges lui ont été signalés.
1710 Dans cet hôpital, il n'y a que des malades et des médecins, mais les
1711 uns comme les autres peuvent être sains d'esprit ou totalement
1712 fous. L'inspecteur doit faire sortir de
1713 l'hôpital les personnes qui n'ont rien à y faire, c'est à dire les
1714 malades sains d'esprit et les médecins totalement fous (quitte à les
1715 réintégrer ultérieurement en tant que malades\ldots). Il part du principe
1716 que les personnes saines d'esprit ne disent que des choses vraies,
1717 alors que les personnes folles ne disent que des choses fausses.
1719 Dans une salle, il rencontre deux personnes (appelons-les A et B pour
1720 préserver leur anonymat). A affirme que B est fou et B affirme que A
1723 \item Après une intense réflexion, l'inspecteur fait sortir l'un des
1724 deux de l'hôpital. Lequel (et pourquoi ?)
1725 \item Peut-il dire quelque chose au sujet de l'autre ?
1731 Le prince de Beaudiscours est dans un cruel embarras. Le voici au pied
1732 du manoir o\`u la méchante fée Antinomie maintient prisonnière la
1733 douce princesse Vérité. Deux portes y donnent accès. L'une d'elles
1734 conduit aux appartements de la princesse, mais l'autre s'ouvre sur
1735 l'antre d'un dragon furieux. Le prince sait seulement que l'une de ces
1736 deux portes s'ouvre lorsqu'on énonce une proposition vraie, et l'autre
1737 si on énonce une proposition fausse.
1739 Comment peut-il délivrer la princesse?
1745 Que dire des raisonnements suivants?
1747 \item Si Jean n'a pas rencontré Pierre l'autre nuit,
1748 c'est que Pierre est le meurtrier ou que Jean est un menteur.
1749 Si Pierre n'est pas le meurtrier, alors Jean n'a pas rencontré Pierre
1750 l'autre nuit et le crime a eu lieu après minuit.
1751 Si le crime a eu lieu après minuit, alors Pierre est
1752 le meurtrier ou Jean n'est pas un menteur.
1753 Donc Pierre est le meurtrier
1754 \item Manger de la vache folle est dangereux pour la santé;
1755 manger du poulet aux hormones aussi, d'ailleurs.
1756 Quand on ne mange pas de la vache folle, on mange du poulet aux hormones.
1757 Notre santé est donc en danger.
1758 \item Si je n'étudie pas, j'ai des remords.
1759 Mais si je ne vis pas à fond ma jeunesse, j'ai aussi des remords.
1760 Or je n'ai pas de remords.
1761 C'est donc que j'étudie tout en vivant à fond ma jeunesse.
1762 \item Quand Marie est là, c'est qu'elle accompagne Paul ou Jean.
1763 Paul ne vient jamais en même temps que son cousin Serge.
1764 Si Jean et Serge viennent tous les deux, leur s{\oe}ur Louise les accompagne.
1765 Si Louise se pointe, Raoul ne reste pas.
1766 Hier, Raoul et Serge étaient présents jusqu'au bout. Peut-on en conclure que
1767 Marie n'était pas présente?
1770 \subsection{Conclusion}
1772 Le calcul sur les fonctions de vérité est simple et
1773 nécessite un minimum de réflexion: il est très facile à
1777 Mais, pour une formule propositionnelle qui comporte 10 variables
1778 propositionnelles (ce qui n'est pas beaucoup pour les problèmes que
1779 l'on cherche à programmer!), la table des valeurs de la fonction de
1780 vérité comporte $2^{10}=1024$ lignes.
1781 Celui qui opère à la main a déjà démissionné.
1782 L'ordinateur démissionne un peu plus loin, certes, mais il finit aussi
1783 par avouer son incapacité.
1784 Une méthode alternative guidée par le but à démontrer est
1785 présentée au chapitre suivant.
1789 % \item Sur les machines modernes, il n'est plus impossible d'envisager
1790 % d'écrire et d'exécuter une \og boucle vide\fg{} qui porte sur toutes
1791 % les valeurs entières représentables sur 32 bits, donc de 0 à
1792 % $2^{32}-1$, le temps d'exécution est récemment devenu raisonnable.
1793 % \item Il ne faut cependant pas exiger que ce temps demeure raisonnable
1794 % dès qu'il s'agit d'exécuter un algorithme un peu compliqué. Et 32
1795 % variables constituent un nombre
1796 % ridiculement petit pour un système expert, dans lequel les expressions
1797 % offrent souvent une complexité qui n'a aucune commune mesure avec ce
1798 % que l'on peut imaginer de plus compliqué\ldots
1805 % Les \og raccourcis\fg{} qui viennent d'être étudiés et qui permettent
1806 % d'accélérer, voire de supprimer totalement, le calcul d'une fonction
1807 % de vérité, sont plus utiles lorsque l'on opère \og à la main\fg{} que
1808 % pour la programmation d'algorithmes de logique.
1814 % Il faut donc garder en réserve la méthode des fonctions de vérité:
1815 % celle-ci peut être très utile dans certains cas, essentiellement
1816 % lorsque le problème peut être résolu \og à la main\fg{}, mais il faut
1817 % aussi trouver une autre méthode pour songer à aborder des problèmes
1820 % Cette méthode, qui supprime toute référence aux valeurs de vérité,
1823 \centerline{\x{Fin du Chapitre}}