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6 % \section{Introduction}
7
8 % Les liens étroits entre logique et informatique ne sont pas récents,
9 % avec pour  
10 % exemple la citation suivante de plus de 40 ans: 
11 % %\selectlanguage{english}
12 % {\emph "It is reasonable to hope that the relationship between computation %
13 % and mathematical logic will be as fruitful in the next century as %
14 % that between analysis and physics in the last. The development %
15 %  of this relationship demands a concern for both applications and %
16 %  mathematical elegance"}
17 % \cite{McCarthy63}.
18 % %\selectlanguage{french}
19
20
21 % Ce chapitre met l'accent sur le calcul des propositions, qui est un 
22 % des fondements de la logique classique, initié par Friedrich Ludwig 
23 % Gottlob Frege (1848--1925). Ce chapitre contient des extraits 
24 % de~\cite{CL93, Lip90,LBDg07}.
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30 %\subsection{Objets de la logique} 
31 % L'objet de la logique est d'analyser le raisonnement humain et, si
32 % possible, de le formaliser de manière à le rendre aussi indépendant
33 % que possible des diverses contingences matérielles qui pourraient
34 % influer sur lui.
35 % C'est une discipline philosophique, dont on étudiera les aspects
36 % mathématiques. 
37
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39 % Cette formalisation poursuit aussi d'autres buts:
40 % \begin{itemize}
41 %  \item essai d'unification de diverses théories qui présentent, du
42 %    point de vue des raisonnements qui sont utilisés, des analogies, 
43 %  \item essai de production automatique de résultats dans certains domaines.
44 % \end{itemize}
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47 % Indépendamment de la \og beauté théorique\fg{}  de la chose, le
48 % premier point présente un intérêt pratique: faire profiter telle
49 % branche de la science des résultats qui pourraient avoir été obtenus
50 % ailleurs. 
51 % C'est surtout le deuxième aspect qui nous occupera dans ce chapitre
52 % (et les suivants). 
53
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55 % \subsection{Production automatique}
56
57 % Chacun sait que, si un ordinateur calcule vite et bien, il est
58 % parfaitement incapable de produire de lui-même quelque \og
59 % raisonnement\fg{}  que ce soit. 
60 % Mais s'il était possible de programmer les raisonnements étudiés par
61 % la logique sous forme de calculs, précisément, il serait raisonnable
62 % de penser que l'ordinateur serait alors, de ce point de vue aussi,
63 % bien plus rapide et efficace que l'esprit humain. 
64  
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67 % Les divers domaines de recherche de ce que l'on appelle de nos jours
68 % l'\og Intelligence Artificielle\fg{}  convergent presque tous vers ce
69 % but.
70 % Même si certains espoirs ont été déçus, comme dans le domaine de la
71 % traduction automatique (on arrive tout juste à traduire quelques
72 % textes techniques \og standard\fg{}, et il s'avère très difficile de
73 % \og donner le sens des nuances\fg{}  à un algorithme\ldots), de nombreux
74 % résultats intéressants et prometteurs ont été obtenus dans divers
75 % autres domaines: diagnostic médical, vérification de programmes par
76 % preuve automatique, preuve formelle du théorème des quatre
77 % couleurs\ldots  
78
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81 % \subsection{Des problèmes de l'évidence}
82
83 % Avant de chercher à \og programmer un raisonnement\fg{}, il convient
84 % de savoir précisément de quoi il s'agit.
85 % Il faut apprendre à disséquer nos démarches intellectuelles, et, avant
86 % tout, ne pas se laisser paralyser par l'\og évidence\fg{}: rien
87 % n'est évident pour un ordinateur. Le plus difficile est peut-être de
88 % pourchasser, pour les expliciter clairement, tous les sous-entendus
89 % qui nous permettent de produire des raisonnements intelligibles. 
90 % Finalement, il convient toujours d'adapter son discours au niveau de
91 % son auditoire: le niveau de l'ordinateur, de ce point de vue, peut
92 % être considéré comme égal à zéro. 
93
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97 \section{Les fondements de la logique des propositions}
98
99 \emph{Qu'est-ce donc qu'un raisonnement ? Si l'on sait que tous les
100 écureuils sont des rongeurs, que tous les rongeurs sont des
101 mammifères, que tous les mammifères sont des vertébrés et que tous les
102 vertébrés sont des animaux, on peut en déduire que tous les écureuils
103 sont des animaux.[\ldots].%
104 \\%
105 \indent Ce raisonnement est simple à l'extrême, mais sa structure ne diffère
106 pas fondamentalement de celle d'un raisonnement mathématique. Dans les
107 deux cas, le raisonnement est formé d'une suite de propositions dans
108 laquelle chacune découle logiquement des précédentes, [\ldots].
109 Dans ce cas, on applique la même règle trois fois. Cette
110 règle permet, si l'on sait déjà que tous les $Y$ sont des $X$ et que tous
111 les $Z$ sont des $Y$, de déduire que tous les $Z$ sont des $X$}~\cite{Dowek07}.
112
113 Cette section formalise la notion de proposition
114 (Sec.~\ref{sub:prop:prop}),  montre comment les propositions peuvent être
115 connectées entre elles (Sec.~\ref{prop:sub:cnx}) et comment elles sont 
116 représentées syntaxiquement (Sec.~\ref{prop:sub:vars}).
117
118 \subsection{Les propositions}\label{sub:prop:prop}
119
120 %\subsubsection{Articulation d'un raisonnement}
121
122 % L'homme exprime son raisonnement par un discours, et ce discours
123 % utilise une langue (une langue naturelle, français, anglais,\ldots). 
124 % D'une manière générale, ce discours est articulé en phrases, d'un
125 % niveau de complexité variable, et c'est l'étude de ces \og
126 % énoncés\fg{}  que se propose de faire la logique. 
127
128
129 %\subsubsection{Les propositions, intuitivement}
130
131 \begin{Def}[Proposition]
132 Parmi tous les énoncés possibles qui peuvent être formulés dans une
133 langue, on distingue ceux auxquels il est possible d'attribuer une \og
134 valeur de vérité\fg{}: vrai ou faux. 
135 Ces énoncés porteront le nom de \emph{propositions}
136 \index{proposition}. 
137 \end{Def}
138
139
140 \begin{Ex}
141  \og Henri IV est mort assassiné en 1610\fg{}, 
142 \og Napoléon  Bonaparte a été guillotiné en 1852\fg{} 
143 sont des propositions,
144  puisqu'on peut leur attribuer une valeur de vérité (\og vrai\fg{}
145  pour la première, \og faux\fg{}  pour la seconde). 
146 \end{Ex}
147
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149
150
151
152 % \subsubsection{Des énoncés qui ne sont pas des propositions}
153
154 % Un énoncé \og hypothétique\fg{}  comme \og Dans six mois, il y aura
155 % une exceptionnelle période de beau temps\fg{}  est exclu du domaine
156 % des propositions et donc de notre étude. 
157 % Il en est de même pour ce qu'on appelle les \og paradoxes\fg{}  de la
158 % logique comme, par exemple, celui du menteur. 
159 % En effet, il est impossible d'attribuer une valeur de vérité à ces
160 % énoncés: nous les rejetons en dehors du cadre des propositions. 
161
162
163 % \begin{Exo} 
164 %  Si je dis: \og la présente affirmation est vraie\fg{}, cette
165 %  affirmation possède-t-elle une valeur de vérité ? 
166 % \end{Exo}
167
168
169 % \begin{Exo}
170 %  Les affirmations suivantes sont-elles des propositions ?
171 % \begin{enumerate}
172 %  \item \og l'affirmation qui suit est vraie\fg{},
173 % \item \og l'affirmation qui précède est fausse\fg{}.
174 % \end{enumerate}
175 % \end{Exo}
176  
177
178
179 %\subsubsection{Principes fondateurs du calcul des propositions}
180
181 Le calcul que l'on étudie considère toujours comme acquises 
182 les vérités suivantes, élevées au rang d'axiomes.
183
184
185 \begin{description}
186  \item[Principe de non-contradiction:] Une proposition ne peut être
187    simultanément vraie et fausse.\index{principe!de non-contradiction} 
188  \item[Principe du tiers-exclu:] Une proposition est vraie ou fausse
189    (il n'y a pas d'autre possibilité).\index{principe!du tiers-exclu}
190  \end{description}
191
192 % \subsubsection{D'autres logiques}
193
194 % \noindent Il existe, bien entendu, d'autres logiques:
195
196 % \begin{itemize}
197 %  \item fondées sur d'autres axiomes,
198 %  \item qui admettent d'autres \og valeurs de vérité\fg{}: le \og
199 %    possible\fg{}, par exemple 
200 %  \item qui attribuent des \og coefficients de vraisemblance\fg{}  aux
201 %    énoncés, 
202 % \item etc.
203 % \end{itemize}
204
205 % AG: j'aurais besoin d'ôter cette phrase pour pouvoir
206 % parler de logique intuitionniste.
207 % JFC: mis en commentaire
208 %Ces logiques sortent du cadre de notre étude.
209
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214
215 \subsection{Les connecteurs logiques}\label{prop:sub:cnx}
216
217
218 % L'analyse logique d'une phrase (reconnue comme proposition) fait
219 % apparaître des sous-phrases qui constituent elles-mêmes des
220 % propositions.
221 % Ces \og membres de phrases\fg{}  sont reliés entre eux par des \og 
222 % connecteurs logiques\fg{}, comme expliqué dans la partie suivante\ldots
223
224 % \subsubsection{Analyse logique des propositions}
225
226 Considérons l'énoncé: \og J'ai obtenu une mauvaise note à cet examen
227 parce que je n'ai pas assez travaillé ou parce que le cours est trop
228 difficile\fg{}.
229 On suppose qu'il est possible d'attribuer une valeur de vérité à cet
230 énoncé \og global\fg{}, ce qui le classe parmi les propositions. 
231
232 On peut alors mener %ce qu'en grammaire française on appelle 
233 l'analyse logique de cette phrase, de manière à en extraire 
234 les propositions (ausens grammatical du terme): 
235 \og J'ai obtenu une mauvaise note à cet 
236 examen\fg{}, \og je n'ai pas assez travaillé\fg{}, \og le cours est
237 trop difficile\fg{}, qui sont aussi des propositions au sens logique
238 du terme. 
239
240
241 % Ces propositions, au sens grammatical du terme, sont reliées entre
242 % elles par \og parce que\fg{}  et par \og ou\fg{}, qui sont
243 % --grammaticalement parlant-- des conjonctions (respectivement de
244 % subordination et de coordination): 
245
246 % \begin{description}
247 % \item[parce que: ] introduit habituellement un lien de \og cause à effet\fg{},
248 % \item[ou: ] se contente de juxtaposer les propositions (au même niveau).
249 % \end{description}
250
251 % \subsubsection{Vers une formalisation}
252
253 %Globalement, 
254 Cet énoncé exprime que \og ma mauvaise note\fg{} est
255 conséquence de l'une (au moins) des deux causes suivantes: 
256 \begin{itemize}
257 \item \og mon manque de travail\fg{},
258 \item \og un cours trop difficile\fg{}, soit:
259 \end{itemize}
260 %\noindent Autrement posé (il s'agit d'un début de formalisation):
261 $$
262 \textrm{(
263   \og mon manque de travail\fg{} ou 
264   \og cours trop difficile\fg{}) entraîne 
265   \og ma mauvaise note\fg{}}
266 $$
267
268
269
270 % \begin{Rem}
271 % Il ne faut pas sous-estimer la difficulté de ce travail d'analyse:
272 % \begin{itemize}
273 %  \item le langage courant est souvent imprécis ou ambigu, 
274 %  \item il faut souvent se livrer à une véritable interprétation pour
275 %    parvenir à formaliser une phrase. 
276 % \end{itemize}
277 % \end{Rem}
278
279
280 % \begin{Rem}
281 % L'analyse en logique des propositions s'arrête au niveau des
282 % connecteurs logiques (qui vont être présentés). 
283 % Elle ne permet pas de prendre en compte certaines nuances, la
284 % concordance des temps, ou d'autres liens qui peuvent exister entre des 
285 % propositions. 
286 % \end{Rem}
287 % % \begin{Ex}
288 % % En logique des propositions, les propositions \og il y a des gens qui font ceci ou cela\fg{}  et \og les gens font ceci ou cela\fg{} sont simplement différentes, et les connecteurs logiques ne permettent pas d'établir un rapport sémantique (au niveau du sens) entre les deux.
289 % % \end{Ex}
290
291
292
293
294 D'une manière générale, le calcul propositionnel ne se préoccupe que
295 des valeurs de vérité,  ;\emph{ et pas du tout des liens sémantiques qui
296 peuvent exister entre des propositions}. Ces dernières sont reliées
297 entre elles syntaxiquement par des connecteurs comme \og ou\fg{} ou
298 \og entraîne\fg{}. 
299 Les connecteurs logiques sont donc des symboles qui permettent de
300 produire des propositions (\og plus complexes\fg{}) à partir d'autres
301 propositions (\og plus simples\fg{}). 
302 % Ag: relativiser. C'est ainsi dans le calcul des propositions,
303 % mais pas en déduction naturelle.
304 En calcul propositionnel, 
305 ils sont définis axiomatiquement à partir de leurs tables de vérité. 
306
307 \subsubsection{Tables de vérité des connecteurs logiques}
308
309 \paragraph{Disjonction logique: } Connecteur \og ou\fg{}, symbole $\ou$.
310
311 \`A partir de deux propositions $P$ et $Q$, ce connecteur permet la
312 construction de la nouvelle proposition ($P$ ou $Q$) [notée $P\ou Q$],
313 dont la valeur de vérité est définie %en fonction de celles de $P$ et de $Q$ 
314 par la table de vérité: 
315
316 \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|}
317 \hline
318 $P$ & $Q$ & $P\ou Q$ \\ \hline
319 F & F & F \\ \hline
320 F & V & V \\ \hline
321 V & F & V \\ \hline
322 V & V & V \\ \hline \end{tabular}}
323
324 On remarque que $P \ou Q$ est fausse si et seulement si les deux
325 propositions $P$ et $Q$ sont fausses.
326
327 % AG: probleme manque espace apres guillemet fermant a resoudre.
328 % JFC: résolu
329 \begin{Rem}
330 Dans le langage courant, le mot \og ou\fg{}  est souvent employé de deux
331 façons distinctes: 
332 \begin{itemize}
333 \item  il est parfois utilisé avec le sens \og les deux cas peuvent se
334 produire\fg{} (comme ici) et, 
335 \item parfois avec le sens 
336 \og $p$ ou $q$ , mais pas les deux\fg{} (e.g. \og il ira à Paris ou à
337 Marseille\fg).
338 \end{itemize}
339 Sauf indication contraire, le \og ou\fg{} sera toujours employé avec
340 cette première signification.
341 \end{Rem}
342
343
344
345 \paragraph{Conjonction logique: } Connecteur \og et\fg{}, symbole $\et$.
346
347 \`A partir de deux propositions $P$ et $Q$, ce connecteur permet la construction de la
348 nouvelle proposition ($P$ et $Q$) [notée $P\et Q$], dont la valeur de
349 vérité est définie %en fonction de celles de $P$ et de $Q$ 
350 par la table de vérité:
351
352 \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|}
353 \hline
354 $P$ & $Q$ & $P\et Q$ \\ \hline
355 F & F & F \\ \hline
356 F & V & F \\ \hline
357 V & F & F \\ \hline
358 V & V & V \\ \hline \end{tabular}}
359 On remarque que $P \et Q$ est vraie si et seulement si les deux
360 propositions $P$ et $Q$ sont vraies.
361
362
363 % \begin{Exo}
364 % Rappelez quels sont les différents comportements des commandes shell suivantes:
365 % \begin{itemize}
366 % \item commmande1 ; commande2
367 % \item commande1 \&\& commande2
368 % \item commande1 $||$ commande2
369 % \end{itemize}
370 % Expliquez ces comportements à partir de ce qui précède.
371 % \end{Exo}
372
373 \paragraph{Négation logique: } Connecteur \og non\fg{}, symbole $\non$.
374
375 \`A partir d'une proposition $P$, ce connecteur permet de construire
376 la nouvelle proposition (non $P$) [notée $\non P$], dont la valeur de
377 vérité est définie %en fonction de celle de $P$ 
378 par la table de vérité
379
380 \centerline{ 
381 \begin{tabular}{|c|c|} \hline
382 $P$ & $\non P$ \\ \hline
383 F & V \\ \hline
384 V & F \\ \hline
385 \end{tabular}}
386
387 \paragraph{Implication logique: } Connecteur \og si\ldots 
388 alors\fg{}, symbole $\imp$.
389
390 % AG: A Besancon, l'implication est notée $\Rightarrow$.
391 % Ceci est adapté par un ``let \imp=\ldots'' transparent.
392 % idem pour equivalence
393
394
395 \`A partir de deux propositions $P$ et $Q$, ce connecteur
396 permet la construction de la proposition (Si $P$, alors $Q$) [notée $P
397 \imp Q$], dont la valeur de vérité est définie 
398 %en fonction de cellesde $P$ et de $Q$ 
399 par la table de vérité:  
400
401 \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|}
402 \hline
403 $P$ & $Q$ & $P\imp Q$ \\ \hline
404 F & F & V \\ \hline
405 F & V & V \\ \hline
406 V & F & F \\ \hline
407 V & V & V \\ \hline \end{tabular}}
408
409
410 \begin{Rem}
411 Lorsque la proposition $P$ est fausse, 
412 la proposition \og Si $P$, alors $Q$\fg{} est vraie, quelle que soit
413 la valeur de vérité de la proposition $Q$,  
414
415 % Par exemple, la proposition: \og Si le pôle Nord est l'endroit le
416 % plus chaud de 
417 %  la planète, alors les poules ont des dents\fg{}  doit être considérée 
418 %  comme ayant la valeur de vérité \og vrai\fg{}. 
419 % Le connecteur logique \og $\imp$\fg{} ne contient aucune idée de
420 % raisonnement, et ne s'occupe nullement (on l'a dit) des liens
421 % sémantiques qui peuvent exister entre la température qui règne au
422 % p\^ole Nord et la dentition des poules. 
423 \end{Rem}
424
425 % Il s'agit simplement d'une proposition, qui forme un tout, et qui a la
426 % valeur de vérité \og vrai\fg{}  lorsque, notamment, $P$ et $Q$ ont
427 % toutes les deux la valeur de vérité \og faux\fg{}. 
428
429
430 \begin{Exo}
431 Déterminer la valeur de vérité des propositions suivantes 
432 \emph{dans le monde actuel} (c.-à-d. celui dans lequel nous vivons):
433 \begin{enumerate}
434 \item \og si la terre est plate, alors la lune est carrée; \fg{}
435 \item \og si le soleil tourne autour de la terre alors la terre est ronde\fg{}
436 \item \og si la terre est ronde alors le soleil tourne autour de la terre\fg{}
437 \item \og si vous étudiez la logique alors $E=m.c^2$\fg{}
438 \item \og si Napoléon est mort alors il a gagné la bataille de Waterloo\fg{}
439 \item \og s'il pleut en ce moment alors il pleut en ce moment\fg{}
440 \item \og si tous les hommes sont passionnés par la logique alors Dieu existe\fg{}
441 \item \og si le Diable existe alors ceci est un exercice de logique\fg{}
442 \end{enumerate}
443 \end{Exo}
444
445
446 La manière de mener un raisonnement qui utilise éventuellement des
447 propositions qui se présentent sous la forme d'implications logiques
448 est l'objet de la théorie de la déduction qui sera étudiée plus loin. 
449
450 \paragraph{Équivalence logique: } Connecteur \og si et seulement
451 si\fg{}, notation: $\eqv$. 
452 % AG: ou \ssi dans symboles.sty
453 \`A partir de deux propositions $P$ et $Q$, ce
454 connecteur permet la construction de la nouvelle proposition ($P$ si
455 et seulement si $Q$) [notée $P\eqv Q$], dont la valeur de vérité est
456 donnée par la table de vérité
457
458 \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|} 
459 \hline
460 $P$ & $Q$ & $P\eqv Q$ \\ \hline
461 F & F & V \\ \hline
462 F & V & F \\ \hline
463 V & F & F \\ \hline
464 V & V & V \\ \hline \end{tabular}}
465
466
467 \begin{Rem}
468 Même remarque que pour l'implication logique: l'équivalence logique
469 de deux propositions fausses est une proposition vraie. 
470 \end{Rem}
471
472
473 % AG: exercices pas relus, mis dans diapos cours
474
475 %\paragraph{Exercices corrigés}
476
477 \begin{Exoc}
478  En notant $M$ et $C$ les affirmations suivantes:
479 \begin{itemize}
480 \item $M$ = \og Jean est fort en Maths\fg{},
481 \item $C$ = \og Jean est fort en Chimie\fg{},
482 \end{itemize}
483
484 \noindent représenter les affirmations qui suivent sous forme
485 symbolique, à l'aide des lettres $M$ et $C$ et des connecteurs
486 usuels. 
487
488 \begin{enumerate}
489 \item \label{it:x1} \og Jean est fort en Maths mais faible en Chimie\fg{}
490 \item \label{it:x2} \og Jean n'est fort ni en Maths ni en Chimie\fg{}
491 \item \label{it:x3} \og Jean est fort en Maths ou il est à la fois fort en Chimie et faible en Maths\fg{}
492 \item \label{it:x4} \og Jean est fort en Maths s'il est fort en Chimie\fg{}
493 \item \label{it:x5} \og Jean est fort en Chimie et en Maths ou il est fort en Chimie et faible en Maths\fg{}
494 \end{enumerate}
495
496 % AG: je peux ajouter ici un mecanisme d'option qui fait que
497 % l'etudiant n'a pas la reponse dans son poly, mais le prof l'a.
498
499 Réponses: 
500
501 \ref{it:x1}. $M \et (\non C)$; 
502 \ref{it:x2}. $(\non M) \et (\non C)$; 
503 \ref{it:x3}. $M \ou ( C  \et \non M )$; 
504 \ref{it:x4}. $C \imp M$; 
505 \ref{it:x5}. $(M \et C) \ou (\non M \et Q)$.
506 \end{Exoc}
507
508 \begin{Exo}
509  En notant $M$, $C$ et $A$ les trois affirmations suivantes:
510 \begin{itemize}
511  \item $M$ = \og Pierre fait des Maths\fg{};
512 \item $C$ = \og Pierre fait de la Chimie\fg{};
513 \item $A$ = \og Pierre fait de l'Anglais\fg{}.
514 \end{itemize}
515
516 Représenter les affirmations qui suivent sous forme
517 symbolique, à l'aide des lettres $M$, $C$, $A$ et des connecteurs
518 usuels. 
519
520 \begin{enumerate}
521  \item \label{ex2:1} \og Pierre fait des Maths et de l'Anglais mais pas de Chimie\fg{}
522 \item \label{ex2:2} \og Pierre fait des Maths et de la Chimie mais pas à la fois de la Chimie et de l'Anglais\fg{}
523 \item \label{ex2:3}\og Il est faux que Pierre fasse de l'Anglais sans faire de Maths\fg{}
524 % \item \label{ex2:4} \og Il est faux que Pierre ne fasse pas des Maths et fasse quand même de la chimie\fg{}
525 % \item \label{ex2:5} \og Il est faux que Pierre fasse de l'Anglais ou de la Chimie sans faire des Maths\fg{}
526 \item \label{ex2:6} \og Pierre ne fait ni Anglais ni Chimie mais il fait des Maths\fg{}
527 \end{enumerate}
528
529 \end{Exo}
530 % Réponses:
531
532 % \ref{ex2:1}. $M \et A \et (\non C)$; 
533 % \ref{ex2:2}. $(M \et C) \et (\non (C \et A))$; 
534 % \ref{ex2:3}. $\non (A \et (\non M))$; 
535 % \ref{ex2:4}. $\non ((\non M) \et C)$; 
536 % \ref{ex2:5}. $\non ((A \ou C) \et \non M)$;
537 % \ref{ex2:6}. $(\non A) \et (\non C) \et M$.
538 % \end{Exoc}
539
540 \begin{Exo}
541  \'Enoncer la négation des affirmations suivantes en évitant d'employer l'expression: \og il est faux que\fg{}
542
543 \begin{enumerate}
544  \item \og S'il pleut ou s'il fait froid je ne sors pas\fg{}
545 \item \og Le nombre 522 n'est pas divisible par 3 mais il est divisible par 7\fg{}
546 \item \og Ce quadrilatère n'est ni un rectangle ni un losange\fg{}
547 \item \og Si Paul ne va pas travailler ce matin il va perdre son emploi\fg{}
548 % \item \og Tout nombre entier impair peut être divisible par 3 ou par 5 mais jamais par 2\fg{}
549 % \item \og Tout triangle équilatéral a ses angles égaux à 60°\fg{}
550 \end{enumerate}
551
552
553 % Réponses:
554
555 % \begin{enumerate}
556 % \item il pleut ou il fait froid et pourtant, je sors
557 % \item Le nombre 522 est divisible par 3 ou il n'est pas divisible par 7
558 % \item Ce quadrilatère est un rectangle ou un losange
559 % \item Paul n'ira pas travailler ce matin mais il ne perdra pas son emploi
560 % \item Il existe un nombre entier impair, qui n'est pas divisible par 3
561 %   ni par 5 et qui est divisible par 2
562 % \item Il existe un triangle équilatéral dont les angles ne sont pas égaux à 60°
563 % \end{enumerate}
564 \end{Exo}
565
566 \begin{Exoc}
567  Quelles sont les valeurs de vérité des propositions suivantes ?
568 \begin{enumerate}
569 \item \label{it:3:1}$\pi$ vaut 4 et la somme des angles d'un triangle
570   vaut 180° 
571 \item \label{it:3:2} $\pi$ vaut 3,141592\ldots implique que la somme des
572   angles d'un triangle vaut 180° 
573 \item \label{it:3:3} $\pi$ vaut 4 implique que la somme des angles
574   d'un triangle vaut 182° 
575 \item \label{it:3:4}Il n'est pas vrai qu'un entier impair ne puisse
576   pas être divisible par 6 
577 \item \label{it:3:5}Si 2 est plus grand que 3 alors l'eau bout à 100°C  
578 \item \label{it:3:6}Si 6 est plus petit que 7 alors 7 est plus petit
579   que 6 
580 \item \label{it:3:7}Si 7 est plus petit que 6 alors 6 est plus petit
581   que 7 
582 \item \label{it:3:8} 84 est divisible par 7 implique que 121 est
583   divisible par 11 
584 \item \label{it:3:9}Si $531^{617}+1$ est divisible par 7 alors
585   $531^{617}+1$ est plus grand que 7 
586 % \item \label{it:3:10} Si $531^{617}+1$ est divisible par 7 alors
587 %   $531^{617}-13$ est divisible par 43 
588 \item \label{it:3:11} La décimale $d$ de $\pi$ qui porte le numéro
589   $10^{400}$ est 3 
590   implique que si $d$ n'est pas 3 alors $d$ est 3. 
591 \end{enumerate}
592
593 Réponses:
594
595 \ref{it:3:1} F; 
596 \ref{it:3:2} V; 
597 \ref{it:3:3} V; 
598 \ref{it:3:4} F; 
599 \ref{it:3:5} V; 
600 \ref{it:3:6} F; 
601 \ref{it:3:7} V; 
602 \ref{it:3:8} V; 
603 \ref{it:3:9} V; 
604 %\ref{it:3:10} F; 
605 \ref{it:3:11} V. 
606 \end{Exoc}
607
608 % \begin{Exo}
609 % Partant des deux affirmations $P$ et $Q$, on peut en construire une autre, notée $P \downarrow Q$, bâtie sur le modèle: \og ni $P$, ni $Q$\fg{}.
610
611 % Cette opération est-elle une connexion ? Si oui, quelle est sa table de vérité ?
612 % \end{Exo}
613
614 % Réponse: c'est une connexion, puisque $P \downarrow Q = (\non P) \et (\non Q)$.
615
616
617
618 % AG: remplacer partout ``forme'' par ``formule'' ?
619 % JFC: oui, c'est fait.
620
621 \subsection{Variables et formules propositionnelles}\label{prop:sub:vars}
622
623
624
625 Le calcul propositionnel ne s'occupe que des valeurs de vérité: 
626 dans une expression logique on peut donc remplacer chaque
627 proposition par un symbole (une lettre de l'alphabet majuscule), appelé 
628   \emph{variable  propositionnelle}\index{variable propositionnelle}.
629 Il reste à étudier ensuite les valeurs de vérité de l'expression en fonction
630 des valeurs de vérité de ces symboles.
631
632 %\subsubsection{Formalisation}
633
634 % \begin{Def}[Formules propositionnelles]
635 % Les expressions ainsi obtenues sont appelées
636 % \emph{formules propositionnelles} \index{formules propositionnelles}.
637 % \end{Def}
638
639 \begin{Th}
640 Les règles (de syntaxe) qui permettent de former des 
641 \emph{formules propositionnelles} sont les suivantes: 
642
643 % AG: Il est plus classique et plus pratique de mettre les
644 % parentheses autour des expressions plutot qu'a l'interieur.
645 % JFC: corrigé
646 \begin{itemize}
647
648 \item toute variable propositionnelle est une formule propositionnelle;
649 \item si $F$ et $G$ sont des formules propositionnelles, alors $(F)$, $\non
650   F$, $F\ou G$, $F\et G$, $F\imp G$ et $F\eqv G$
651   sont des formules propositionnelles. 
652 \end{itemize}
653 \end{Th}
654
655
656
657 \begin{Rem}
658 En général une formule propositionnelle n'a pas de valeur de vérité déterminée. 
659 Cette dernière dépend des valeurs de vérité de ses variables
660 propositionnelles.
661 \end{Rem}
662
663
664
665
666 \begin{Exo}
667 $A$ et $B$ sont des variables propositionnelles, susceptibles de
668 représenter n'importe quelle proposition. 
669 Formaliser, à l'aide de connecteurs logiques appropriés, les énoncés 
670 suivants: 
671
672 \begin{enumerate}
673 \item \og $A$ si $B$\fg{}
674 \item \og $A$ est condition nécessaire pour $B$\fg{} 
675 \item \og $A$ sauf si $B$\fg{}
676 \item \og $A$ seulement si $B$\fg{}
677 \item \og $A$ est condition suffisante pour $B$\fg{}
678 \item \og $A$ bien que $B$\fg{}
679 \item \og Non seulement $A$, mais aussi $B$\fg{}
680 \item \og $A$ et pourtant $B$\fg{}
681 \item \og $A$ à moins que $B$\fg{}
682 \item \og Ni $A$, ni $B$\fg{}
683 \end{enumerate}
684 \end{Exo}
685
686
687 \begin{Exo}
688 Dans cet exercice, les variables propositionnelles $N$ et $T$ servent
689  à représenter (respectivement) les propositions \og Un
690 étudiant a de bonnes notes\fg{} et \og Un étudiant travaille\fg{}. 
691 \`A l'aide des variables propositionnelles $N$ et $T$, formaliser les
692 propositions suivantes.
693
694 \begin{enumerate}
695 \item C'est seulement si un étudiant travaille qu'il a de bonnes notes.
696 \item Un étudiant n'a de bonnes notes que s'il travaille.
697 \item Pour un étudiant, le travail est une condition nécessaire à l'obtention de bonnes notes.
698 \item Un étudiant a de mauvaises notes, à moins qu'il ne travaille.
699 \item Malgré son travail, un étudiant a de mauvaises notes.
700 \item Un étudiant travaille seulement s'il a de bonnes notes.
701 \item \`A quoi bon travailler, si c'est pour avoir de mauvaises notes?
702 \item Un étudiant a de bonnes notes sauf s'il ne travaille pas.
703 \end{enumerate}
704 \end{Exo}
705
706
707
708 \begin{Exo}
709  Combien de lignes contient la table de vérité d'une formule propositionnelle qui dépend de $n$ variables ?
710 \end{Exo}
711
712 %Réponse: $2^n$.
713
714
715
716 Lorsqu'on remplace, dans une formule propositionnelle, les variables
717 propositionnelles par des propositions, l'assemblage obtenu est une
718 proposition. 
719 Cependant, une formule propositionnelle n'est pas une proposition: $A
720 \imp B$ n'est ni vrai ni faux. 
721
722 \begin{Th}[Règles de priorité des connecteurs logiques]
723 Les conventions de priorité des connecteurs logiques sont les
724 suivantes (par ordre de priorité décroissante): 
725 \begin{itemize}
726  \item la négation,
727  \item la conjonction et la disjonction (au même niveau),
728  \item l'implication et l'équivalence (au même niveau).
729 \end{itemize}
730 \end{Th}
731
732
733 \begin{Ex}
734 $\non A\et B \imp C$ doit être interprété par $((\non A)\et B) \imp C$
735 et la formule $A\ou B\et C$ n'a pas de sens car les deux connecteurs ont même
736 niveau de priorité. 
737 \end{Ex}
738
739
740
741 \begin{Th}[Associativité des opérateurs $\ou$ et $\et$]
742  Les opérateurs $\ou$ et $\et$ sont associatifs:
743 \begin{itemize}
744 \item $(A \ou B) \ou C = A \ou (B \ou C) = A \ou B \ou C$,
745 \item $(A \et B) \et C = A \et (B \et C) = A \et B \et C$.
746 \end{itemize}
747 Mais le parenthésage est obligatoire quand $\ou$ et $\et$ se trouvent
748 dans la même proposition, puisqu'il n'y a pas de priorité entre $\ou$
749 et $\et$: $(A \ou B) \et C \neq A \ou (B \et C)$. 
750 \end{Th}
751
752 \begin{Rem}
753 L'implication n'est pas associative: $A \imp (B \imp C) \neq (A \imp
754 B) \imp C$. Donc les parenthèses sont obligatoires. 
755 Il en est de même pour $\eqv$, et a fortiori quand ces deux opérateurs
756 sont mélangés dans une même proposition. 
757 \end{Rem}
758
759 % AG: On convient en général d'associer à droite quand il n'y a 
760 % pas de parenthèses.
761
762 % \begin{Exoc}
763 %  Quelles sont les façons de placer des parenthèses dans $\non P \ou Q
764 %  \et \non R$ afin d'obtenir l'expression correcte d'une formule
765 %  propositionnelle ? Déterminer la table de vérité de chacune des
766 %  formules obtenues. 
767
768
769
770 % Réponses: 
771
772 % 1) $\non P \ou (Q \et \non R)$; 
773 % 2) $(\non P \ou Q )
774 % \et \non R$; 
775 % 3) $(\non (P \ou Q)) \et \non R$; 
776 % 4) $\non (P \ou
777 % (Q \et \non R))$; 
778 % 5) $\non ((P \ou Q) \et \non R)$. 
779
780 % Tables de vérité:
781
782 % $$
783 % \begin{array}{|c|c|c||c|c|c|c|c|}
784 % \hline
785 % P & Q & R & 1 & 2 & 3 & 4 & 5 \\
786 % \hline
787 % V & V & V & F & F & F & F & V \\
788 % V & V & F & V & V & F & F & F \\
789 % V & F & V & F & F & F & F & V \\
790 % V & F & F & F & F & F & F & F \\
791 % F & V & V & V & F & F & V & V \\
792 % F & v & F & V & V & F & F & F \\
793 % F & F & V & V & F & F & V & V \\
794 % F & F & F & V & V & V & V & V \\
795 % \hline
796 % \end{array}
797 % $$
798
799 % \end{Exoc}
800
801
802
803 %\subsubsection{Exercices}
804
805
806
807 \begin{Exoc}
808 Construire les tables de vérité des formules propositionnelles suivantes:
809 \begin{enumerate}
810 \item $ \non P \et Q$
811 \item $\non P \imp P \ou Q$
812 \item $\non ( \non P \et \non Q)$
813 \item $P \et Q \imp \non Q$
814 \item $(P \imp Q) \ou (Q \imp P)$
815 \item $(P \imp \non Q ) \ou (Q \imp \non P)$
816 \item $(P \ou \non Q ) \et (\non P \ou Q)$
817 \item $P \imp (\non P \imp P)$
818 \end{enumerate}
819
820
821 Réponse:
822
823 $$\begin{array}{|c|c||c|c|c|c|c|c|c|c|}
824 \hline
825 P & Q & 1 & 2 & 3 & 4 & 5 & 6 & 7 & 8\\
826 \hline
827 V & V & F & V & V & F & V & F & V & V \\
828 V & F & F & V & V & V & V & V & F & V \\
829 F & V & V & V & V & V & V & V & F & V \\
830 F & F & F & F & F &  V & V & V & V & V \\
831 \hline
832 \end{array}
833 $$
834 \end{Exoc}
835
836 \begin{Exo}
837  Faire de même avec
838 \begin{enumerate}
839  \item $(P \ou Q) \ou (\non R)$
840 \item $P \ou (\non (Q \et R))$
841 \item $(\non P) \imp ((\non Q) \ou R)$
842 \item $(P \ou R) \imp (R \ou (\non P))$
843 \item $(P \imp (\non Q)) \ou (Q \imp R)$
844 \item $(P \ou (\non Q)) \imp ((\non P) \ou R)$
845 \item $(P \imp (\non R)) \ou (Q \et (\non R))$
846 \item $(P \imp Q) \imp ((Q \imp R) \imp (P \imp R))$
847 \end{enumerate}
848
849
850
851
852 % Réponse:
853
854 % $$\begin{array}{|c|c|c||c|c|c|c|c|c|c|c|}
855 % \hline
856 % P & Q & R & 1 & 2 & 3 & 4 & 5 & 6 & 7 & 8\\
857 % \hline
858 % V & V & V & V & V & V & V & V & V & V & V \\
859 % V & V & F & V & V & V & F & F & F & V & V \\
860 % V & F & V & V & V & V & V & V & V & F & V \\
861 % V & F & F & V & V & V & F & V & F & V & V \\
862 % F & V & V & V & F & V & V & V & V & V & V \\
863 % F & V & F & V & V & F & V & V & V & V & V \\
864 % F & F & V & F & V & V & V & V & V & V & V \\
865 % F & F & F & V & V & V & V & V & V & V & V \\
866 % \hline
867 % \end{array}
868 % $$
869 \end{Exo}
870
871 % \paragraph{Exercices sans correction}
872
873
874 % \begin{Exo}[Les animaux de la maison]
875 % Formalisez, en logique des propositions:
876 % \begin{enumerate}
877 % \item Les seuls animaux de cette maison sont des chats.
878 % \item Tout animal qui aime contempler la lune est apte à devenir un animal familier.
879 % \item Quand je déteste un animal, je l'évite soigneusement.
880 % \item Aucun animal n'est carnivore, à moins qu'il n'aille rôder dehors la nuit.
881 % \item Aucun chat ne manque jamais de tuer les souris.
882 % \item Aucun animal ne s'attache jamais à moi, sauf ceux qui sont dans cette
883 % maison.
884 % \item Les panthères ne sont pas aptes à devenir des animaux familiers.
885 % \item Aucun animal non carnivore ne tue de souris.
886 % \item Je déteste les animaux qui ne s'attachent pas à moi.
887 % \item Les animaux qui vont rôder dehors la nuit aiment toujours contempler la lune.
888 % \end{enumerate}
889 % \end{Exo}
890
891
892
893 % \begin{Exo}[Les exercices de Logique]
894 % Faire de même avec
895 % \begin{enumerate}
896 % \item Quand un étudiant résout un exercice de logique sans soupirer, vous pouvez être sûr qu'il le comprend.
897
898 % \item Ces exercices de logique ne se présentent pas sous la forme habituelle.
899
900 % \item Aucun exercice de logique facile ne donne mal à la tête.
901
902 % \item Les étudiants ne comprennent pas les exercices de logique qui ne se présentent pas sous la forme habituelle.
903
904 % \item Les étudiants ne soupirent jamais devant un exercice de logique, à moins qu'il ne leur donne mal à la tête.
905
906 % \end{enumerate}
907 % \end{Exo}
908
909
910
911 % \begin{Exo}[Mes idées sur les chaussons aux pommes]
912 % Toujours pareil avec
913 % \begin{enumerate}
914
915 % \item Toute idée de moi qui ne peut s'exprimer sous forme de syllogisme est vraiment ridicule.
916
917 % \item Aucune de mes idées sur les chaussons aux pommes ne mérite d'être notée par écrit.
918
919 % \item Aucune idée de moi que je ne parviens pas à vérifier ne peut être exprimée sous forme de syllogisme.
920
921 % \item Je n'ai jamais d'idée vraiment ridicule sans la soumettre sur le champ à mon avocat.
922
923 % \item Mes rêves ont tous trait aux chaussons aux pommes.
924
925 % \item Je ne soumets aucune de mes idées à mon avocat si elle ne mérite pas d'être notée par écrit.
926
927 % \end{enumerate}
928 % \end{Exo}
929
930
931 % AG: J'aurais besoin de ne pas faire apparaitre cet exercice.
932 % Je peux metre une option en place dans ce but.
933
934 % \begin{Exo}[Les matières enseignées à l'IUT]
935 % Formalisez, en logique des propositions:
936
937 % \begin{enumerate}
938
939 % \item Aucune matière n'est primordiale, sauf l'ACSI.
940
941 % \item Toute matière enseignée par des professeurs dynamiques est susceptible de plaire aux étudiants.
942
943 % \item Je ne travaille pas les matières que je n'aime pas.
944
945 % \item Les seules matières intéressantes sont les matières informatiques.
946
947 % \item Aucune matière informatique n'évite l'abstraction.
948
949 % \item Aucune matière ne me réussit, excepté les matières intéressantes.
950
951 % \item Les mathématiques ne sont pas susceptibles de plaire aux étudiants.
952
953 % \item Aucune matière non primordiale ne tombe dans l'abstraction.
954
955 % \item Je n'aime pas les matières qui ne me réussissent pas.
956
957 % \item L'ACSI est enseignée par des professeurs dynamiques.
958 % \end{enumerate}
959 % \end{Exo}
960
961
962
963 \section{Sémantique du calcul propositionnel} 
964
965 Dans ce qui suit, on donne un sens aux symboles représentant les
966 connecteurs logiques en fonction de la valeur de vérité des
967 propositions de base (ainsi $\non$ signifie non). 
968
969 \subsection{Fonctions de vérité}
970
971 Soit $F$ une formule propositionnelle, dans l'expression de laquelle
972 interviennent les variables propositionnelles 
973 $P_1$, $P_2$, $P_3$, \ldots, $P_n$. 
974 \`A chacune de ces variables propositionnelles, on associe une
975 variable booléenne 
976 $p_1$, $p_2$, $p_3$, \ldots, $p_n$,
977 qui représente la valeur de vérité qu'elle peut prendre (0 ou 1). 
978
979 % AG: Devrait etre précédé d'une présentation de l'algebre de Boole
980 % Certaines tables de vérité deviennent ``tables de Pythagore'' de . 
981 % et +.
982 % JFC: dans notre approche, l'algèbre de Boole est faite au S1 donc
983 % avant. Il y a un chapitre à ce sujet que tu peux prendre aussi.
984 \begin{Def}[Fonction de vérité de $F$]
985 La fonction de vérité de $F$ est la fonction booléenne
986 $\mathcal{F}_F$ des $n$ variables booléennes concernées, obtenue de la manière
987 suivante: 
988
989 \begin{enumerate}
990
991 \item Si $F$ est une variable propositionnelle $P$, alors $\mathcal{F}_F=p$. 
992
993 \item Si $F$ est de la forme $\non G$, o\`u $G$ est une formule
994   propositionnelle, alors $\mathcal{F}_F=\overline{\mathcal{F}_G}$. 
995
996 \item Si $F$ est de la forme $G\ou H$, o\`u $G$ et $H$ sont des formules
997   propositionnelles, alors  $\mathcal{F}_F=\mathcal{F}_G+\mathcal{F}_H$.  
998
999 \item Si $F$ est de la forme $G\et H$, o\`u $G$ et $H$ sont des formules
1000   propositionnelles, alors $\mathcal{F}_F=\mathcal{F}_G\cdot \mathcal{F}_H$.  
1001
1002 \item Si $F$ est de la forme $G\imp H$, o\`u $G$ et $H$ sont des
1003   formules propositionnelles, alors $\mathcal{F}_F=\overline{\mathcal{F}_G}+\mathcal{F}_H$.  
1004
1005 \item \label{item:eqv} Si F est de la forme $G\eqv H$, o\`u $G$ et $H$ sont des formules
1006   propositionnelles, alors 
1007  $\mathcal{F}_F=\overline{\mathcal{F}_G}\cdot\overline{\mathcal{F}_H}+\mathcal{F}_G\cdot\mathcal{F}_H$.
1008
1009 \end{enumerate}
1010 \end{Def}
1011
1012 \begin{Rem}
1013 Soit  $F = P \imp Q$ et  $G = \non Q \imp \non P$ qui dépendent de 
1014 deux variables propositionnelles $P$ et $Q$. 
1015 On construit ainsi deux fonctions $\mathcal{F}_F$ et  $\mathcal{F}_G$
1016 qui dépendront des deux variables booléennes $p$ et $q$.
1017
1018 D'une part, on a $\mathcal{F}_F(p,q) = \overline{p}+q$.
1019
1020 D'autre part 
1021 $
1022 \mathcal{F}_G (p,q)= 
1023 \overline{\mathcal{F}_{\non Q}} + \mathcal{F}_{\non P}=
1024 \overline{\overline{q}} + \overline{p} = 
1025 \mathcal{F}_F(p,q)$.
1026
1027 On remarque que les deux fonctions de vérités 
1028 $\mathcal{F}_F(p,q)$ et $\mathcal{F}_G(p,q)$  sont identiques. 
1029 On en déduit que $P \imp Q$ et $\neg Q \imp \neg P$ sont logiquement
1030 équivalentes.
1031
1032 Au passage, $\neg Q \imp \neg P$ est appelée \emph{implication contraposée} de
1033 l'implication  $P \imp Q$. 
1034
1035 \end{Rem}
1036
1037 % \begin{Exo}
1038 % Démontrer la règle~\ref{item:eqv}. de la définition précédente à
1039 % partir des règles énoncées avant.
1040 % \end{Exo}
1041
1042
1043
1044
1045
1046 \begin{Ex}
1047 Soit $F=A\ou\non B\eqv(B\imp C)$. On a alors:
1048
1049 \hfil$\mathcal{F}_F(a,b,c)=\overline{a+\overline b}\cdot
1050 \overline{\overline b+c}+(a+\overline b)\cdot(\overline
1051 b+c)=\overline a\cdot b\cdot b\cdot\overline c+\overline b+a\cdot
1052 c=\overline b+\overline a\cdot\overline c+a\cdot 
1053 c$.\hfil
1054 \end{Ex}
1055
1056 % AG: Faux pour imp et eqv qui ne sont pas (utiles) dans l'algèbre
1057 % et que l'interpretation ramene a ET, OU, NON. A modifier.
1058 \begin{Rem}
1059 Il est clair que les \og tables de vérité\fg{}  des connecteurs
1060 logiques sont les mêmes que les tables des opérations booléennes sur
1061 $\{\faux,\vrai\}$ 
1062
1063 \begin{itemize}
1064 \item de la négation booléenne (pour la négation logique),
1065 \item de la somme booléenne (pour la disjonction logique),
1066 \item du produit booléen (pour la conjonction logique),
1067 %\item de la fonction booléenne de deux variables appelée \og
1068 %  implication\fg{}  (pour l'implication logique) 
1069 %\item de la fonction booléenne de deux variables appelée \og
1070 %  équivalence\fg{}  (pour l'équivalence logique). 
1071 \end{itemize}
1072
1073 Ainsi, la détermination de la valeur de vérité d'une proposition composée se ramène à un simple calcul en algèbre de Boole sur la fonction de vérité de la formule propositionnelle associée.
1074 \end{Rem}
1075
1076
1077
1078 \subsection{Formules propositionnelles particulières}
1079 On verra dans cette section deux formules particulières:
1080 les tautologies et les antilogies.
1081
1082 \subsubsection{Tautologies}
1083 % AG: fonction referentielle ? Parler seulement de la fonction qui
1084 % vaut toujours 1
1085 \begin{Def}[Tautologie]
1086 Toute formule propositionnelle dont la fonction de vérité est la
1087 fonction référentielle est appelée \emph{tautologie}
1088 \index{tautologie}. 
1089 \end{Def}
1090
1091
1092 Ainsi, une tautologie est une formule propositionnelle dont la fonction
1093 de vérité est indépendante des valeurs de vérité associées à ses
1094 variables. 
1095 Autrement dit, quelle que soit la valeur de vérité des propositions
1096 par lesquelles on remplacerait les variables propositionnelles, la
1097 proposition obtenue serait vraie. 
1098
1099 \begin{Notation}
1100 La notation utilisée pour marquer une tautologie F est $\tauto F$ (se
1101 lit: \og F est une tautologie\fg{}). 
1102 \end{Notation}
1103
1104 \begin{Ex}
1105 Soit $F=A \imp A$. Comme 
1106 $\mathcal{F}_F(a)=\overline a+a=1$, on a $\tauto F$.
1107 %Par exemple: \og Si un étudiant est sérieux, alors il est sérieux\fg{}.
1108 \end{Ex}
1109
1110 \begin{Ex}
1111  $F = (A \imp C ) \imp ((B \imp C) \imp (A \ou B \imp C))$.
1112
1113 % AG: J'aimerais un passage à la ligne avant chaque egal,
1114 % forme generale de tous les raisonnements par egalités. 
1115 % JFC: OK
1116  $\begin{array}{ll}
1117    \mathcal{F}_F(a,b,c) & = \\ 
1118  \overline{\mathcal{F}_{A \imp C}} + 
1119  \overline{\mathcal{F}_{B \imp C}} + 
1120  \mathcal{F}_{A \ou B \imp C} & = \\ 
1121  \overline{\overline{a}+c} + 
1122  \overline{\overline{b}+c} + 
1123  \overline{a+b}+c & = \\ 
1124  a \overline{c} + b \overline{c} + \overline{a}  \overline{b} + c & = \\ 
1125  a + b + \overline{a} \overline{b} + c & = 1 + c = 1
1126 \end{array}
1127 $
1128
1129 \end{Ex}
1130
1131
1132 Il ne faudrait pas croire, au vu de ces exemples simples, que les
1133 tautologies se ramènent toutes à des trivialités totalement
1134 inintéressantes et indignes d'être énoncées. 
1135 Ainsi, dans une théorie mathématique, tous les théorèmes sont des
1136 tautologies; la reconnaissance de cette propriété n'est cependant pas
1137 toujours complètement évidente\ldots 
1138
1139
1140 \begin{Exoc}
1141 Les formules propositionnelles suivantes sont-elles des tautologies ?
1142
1143 \begin{enumerate}
1144 \item \label{item:taut:1} $(P \et Q) \imp P$
1145 \item \label{item:taut:2} $(P \ou Q) \imp (P \et Q)$
1146 \item \label{item:taut:3} $(P \et Q) \imp (P \ou Q)$
1147 \item \label{item:taut:4} $P \imp (P \ou Q)$
1148 \item \label{item:taut:5} $P \imp ((\non P ) \imp P)$
1149 \item \label{item:taut:6} $P \imp (P \imp Q)$
1150 \item \label{item:taut:7} $P \imp (P \imp P)$
1151 \item \label{item:taut:8} $(P \imp Q) \imp ((Q \imp R) \imp (P \imp
1152   R))$ 
1153 \end{enumerate}
1154
1155 Réponses: 
1156 \ref{item:taut:1}., 
1157 \ref{item:taut:3}., 
1158 \ref{item:taut:4}.,
1159 \ref{item:taut:5}., 
1160 \ref{item:taut:7}. et 
1161 \ref{item:taut:8}. sont des tautologies.
1162
1163 \end{Exoc}
1164
1165 % AG: Indiquer la méthode de ``preuve'' ou dire ``Montrer''
1166 \begin{Exo}
1167 Prouver les tautologies suivantes
1168 \begin{enumerate}
1169 \item $\tauto A\imp(B\imp A)$
1170 \item $\tauto (A\imp B)\imp((A\imp(B\imp C))\imp(A\imp C))$
1171 \item $\tauto A\imp(B\imp A\et B)$
1172 \item $ \tauto A\et B\imp A\qquad\qquad\qquad \tauto A\et B\imp B $
1173 \item $\tauto A\imp A\ou B$
1174 \item $ \tauto B\imp A\ou B $
1175 \item $\tauto (A\imp C)\imp((B\imp C)\imp(A\ou B\imp C))$
1176 \item $\tauto (A\imp B)\imp((A\imp\non B)\imp\non A) $
1177 \item $\tauto \non\non A\imp A $
1178 %\item $\tauto (A\imp B)\imp((B\imp A)\imp(A\eqv B)) $
1179 %\item $ \tauto (A\eqv B)\imp(A\imp B)\quad \tauto (A\eqv B)\imp (B\imp A)$
1180 \end{enumerate}
1181 \end{Exo}
1182
1183
1184 \subsubsection{Antilogies}
1185
1186 \begin{Def}[Antilogie]
1187 Toute formule propositionnelle dont la fonction de vérité est la
1188 fonction nulle est appelée \emph{antilogie} \index{antilogie}. 
1189 \end{Def}
1190
1191 La proposition obtenue en remplaçant les variables par des
1192 propositions ne peut alors jamais être vraie. 
1193
1194 \begin{Ex}
1195 Soit $F=A\et \non A$. 
1196 $\mathcal{F}_F(a)=a\cdot\overline a=0$. Donc $F$ est bien une antilogie.
1197 \end{Ex}
1198
1199 % \begin{Rem}
1200 % Le caractère d'antilogie d'une formule propositionnelle n'est pas
1201 % toujours aussi évident. 
1202 % \end{Rem}
1203
1204
1205 \begin{Exo}
1206 Calculer les fonctions de vérité des formules propositionnelles suivantes, et
1207 dire s'il s'agit éventuellement de tautologies ou d'antilogies:
1208
1209 \begin{enumerate}
1210
1211 \item $(A\imp B)\et(A\ou B)\imp B$
1212 \item $(A\imp C)\et(B\imp D)\et(A\ou B)\imp C\ou D$
1213 \item $\non(A\et B)\ou\non A\ou\non B\imp C$
1214 \item $(A\imp C)\ou(B\imp D)\imp(A\ou B\imp C\ou D)$
1215 \item $(A\imp C)\et(B\imp D)\imp(A\et B\imp C\et D)$
1216 \item $(A\et B)\ou(\non A\et\non C)\imp(B\imp C)$
1217 %\item $(\non(B\et C)\et\non\non(C\et A)\imp\non(B\et C)\et(C\et A))\imp
1218 %(\non(A\ou\non C)\eqv(A\imp B))$
1219 \item $(\non A\ou B)\et(C\imp(A\eqv B))$
1220 \item $A\et\non A\imp(B\ou C\imp(C\imp\non A))$
1221 \item $((A\imp B)\imp A)\imp A$
1222 \item $(A\imp C)\et(B\imp D)\et(\non C\ou\non D)\imp\non A\ou\non B$
1223 \item $A\et(A\ou B)\eqv A$
1224 \item $(\non A\ou B\imp(A\imp\non A\ou B))\eqv(\non A\ou B\imp(A\imp
1225 (A\imp B)))$
1226 \item $(A\imp B)\et(A\ou C)\imp B\ou C$
1227 \item $(A\imp B)\et(A\ou C)\imp(A\imp C)$
1228
1229 \end{enumerate}
1230 \end{Exo}
1231
1232
1233
1234
1235
1236 \subsection{Conséquences logiques}
1237
1238 Soit ${\cal F} = \{F_1, \ldots, F_n \}$ un ensemble de formules
1239 propositionnelles . 
1240
1241 \begin{Def}[Conséquence logique]
1242 On dit que la formule propositionnelle $A$ est une \emph{conséquence
1243   logique}\index{conséquence logique} des formules propositionnelles
1244 $F_1, \ldots, F_n$  lorsque, chaque fois que les
1245 fonctions de vérité $\mathcal{F}_{F_1}$, \ldots, $\mathcal{F}_{F_n}$
1246 prennent simultanément la valeur \og vrai\fg{}
1247 (ou 1), il en est de même pour $\mathcal{F}_A$. 
1248 \end{Def}
1249
1250 \begin{Notation}
1251 On note ce résultat: $\{F_1, \ldots, F_n\} \tauto A$ (se lit: $A$ est
1252 conséquence logique de $\{F_1, \ldots, F_n\}$). 
1253 \end{Notation}
1254
1255
1256
1257
1258
1259 \begin{Ex}
1260 On reconsidère l'ensemble des deux formules propositionnelles $$\{P, P
1261 \imp Q\}$$ et on va montrer autrement que $Q$ est conséquence logique
1262 de ces deux formules. 
1263 Autrement dit, on va remontrer que: \{$P$, $P \imp Q$\}$\tauto Q$.
1264
1265 \begin{itemize}
1266 \item $\mathcal{F}_P=p$: prend la valeur 1 lorsque $p$ prend la valeur
1267   1. 
1268 \item $\mathcal{F}_{P\imp Q}=\overline p+q$ : prend la valeur 1 lorsque
1269   $p=0$ (quelle que soit la valeur de $q$) et lorsque $p=1$ et $q=1$. 
1270 \item $\mathcal{F}_P$ et $\mathcal{F}_{P\imp Q}$ prennent simultanément la
1271   valeur 1 uniquement lorsque $p=1$ et $q=1$; dans ce cas,
1272   $\mathcal{F}_Q=q=1$ aussi. Donc $Q$ est conséquence logique de $\{P, P
1273   \imp Q\}$. 
1274 \end{itemize}
1275 \end{Ex}
1276
1277
1278
1279 % \begin{Ex}
1280 % $\{ P \imp Q, P \} \tauto Q$. En effet:
1281 % $$\begin{array}{|c|c|c|}
1282 %    \hline
1283 % P & Q & P \imp Q \\
1284 % \hline
1285 % F & F & V \\
1286 % \hline
1287 % F & V & V \\
1288 % \hline
1289 % V & F & F \\
1290 % \hline
1291 % V & V & V \\
1292 % \hline
1293 %   \end{array}
1294 % $$
1295 % \noindent Il n'y a qu'un seul cas dans lequel $P \imp Q$ et $P$ sont
1296 % simultanément vrais. Dans ce cas, $Q$ est vrai. 
1297 % \end{Ex}
1298
1299
1300
1301 \begin{Exo}
1302 Dans chacun des cas suivants, déterminer si le  premier ensemble de  formules
1303 a pour conséquence logique la deuxième formule:
1304
1305 $$\begin{array}{c  r  l}
1306 1 & \{P \et Q\} & P\\
1307 2 & \{(P \et Q) \ou R\} & P\ \et (Q \ou R) \\
1308 3 & \{(P \et Q) \imp R \} & (P \imp R) \et (Q \imp R) \\
1309 4 & \{P \imp (Q \ou R)\} & (P \imp Q) \ou (P \imp R) \\
1310 5 & \{A \imp (P \ou Q), \neg S \lor A \} & (\neg P \lor S) \imp Q \\
1311 5 & \{A \imp (B \et C), \neg C \lor D \lor R, R \imp \neg B \} & 
1312 (A \land D) \imp \neg R \\
1313 \end{array}
1314 $$
1315 \end{Exo}
1316
1317
1318
1319
1320
1321
1322 \begin{Exo}
1323 Dans chacun des cas suivants, que peut-on dire d'une formule propositionnelle:
1324 \begin{enumerate}
1325 \item \label{item:cons:1} qui a pour conséquence logique une antilogie,
1326 \item  \label{item:cons:2}  qui a pour conséquence logique  une tautologie,
1327 \item  \label{item:cons:3}  qui est conséquence logique d'une antilogie,
1328 \item  \label{item:cons:4}  qui est conséquence logique  d'une tautologie.
1329 \end{enumerate}
1330 \end{Exo}
1331
1332 % Réponses: 
1333 % \ref{item:cons:1}. c'est une antilogie, 
1334 % \ref{item:cons:2}. rien, 
1335 % \ref{item:cons:3}. rien et 
1336 % \ref{item:cons:4}. c'est une tautologie.
1337
1338
1339
1340 \begin{Exo}
1341 La formule propositionnelle $F$ étant fixée, que peut-on dire d'une
1342 formule propositionnelle $G$ qui possède chacune des deux propriétés: 
1343 \begin{itemize}
1344  \item $F \ou G$ est une tautologie,
1345  \item $F \et G$ est une antilogie.
1346 \end{itemize}
1347 \end{Exo}
1348
1349 %Réponse: la formule $g$ est équivalente à la négation de la formule $f$.
1350
1351
1352
1353 \subsection{Formules équivalentes} 
1354
1355 \begin{Def}[Formules équivalentes]
1356 Si la formule propositionnelle $G$ est conséquence logique de la formule
1357 propositionnelle $F$ et si $F$ est aussi conséquence logique de $G$, 
1358 alors ces deux formules sont dites \emph{équivalentes}\index{formules
1359   équivalentes} (que l'on note $\approx$), soit: 
1360 $$\{F\}\tauto G\hbox{ et }\{G\}\tauto F 
1361 \textrm{ si et seulement si  } F \approx G.$$
1362 \end{Def}
1363
1364
1365 C'est cette notion de formules équivalentes qui autorise le remplacement
1366 d'une expression par une autre (équivalente, bien sûr) dans une formule
1367 propositionnelle. 
1368
1369 \begin{Rem}
1370  On est autorisé à remplacer $\non \non A$ par $A$, puisque ces formules 
1371  sont équivalentes. 
1372 \end{Rem}
1373
1374
1375 \begin{Exo}
1376 Dans chacun des cas suivants, dire si les deux formules
1377 propositionnelles inscrites sur la même ligne sont équivalentes: 
1378 $$
1379 \begin{array}{c  r  l}
1380 1 & \non (\non P) & P\\
1381 2 & P \et (P \imp Q) & P \et Q \\
1382 3 & P \imp Q & (\non P ) \ou (P \et Q)\\
1383 4 & P \imp Q & (\non P ) \imp (\non Q) \\
1384 5 & P \ou Q & \non ((\non P) \et (\non Q))\\
1385 6 & P \et Q & \non ((\non P) \ou (\non Q))\\
1386 7 & \non P & (\non ( P \ou Q)) \ou ((\non P) \et Q) \\
1387 8 & P \imp (Q \imp R) & (P \imp Q) \imp R\\
1388 9 & P \imp (Q \et R) & (P \imp Q) \et (P \imp R) \\
1389 10 & P \imp (Q \ou R) & (P \imp Q) \ou (P \imp R)\\
1390 11 & (P \imp Q) \et (Q \imp P) & (P \et Q) \imp (P \et Q) \\
1391 12 & (P \et Q) \ou (Q \et R) \ou (R \et P) & (P \ou Q) \et (Q \ou R)
1392 \et (P \ou R)\\ 
1393 \end{array}
1394 $$
1395
1396
1397 %Réponse: oui pour 1, 2, 3, 5, 6, 7, 9, 10, 12.
1398 \end{Exo}
1399
1400 \begin{Exoc} 
1401 Soit $F$ une formule propositionnelle dépendant de trois variables $P,
1402 Q, R$ qui possède deux propriétés: 
1403 \begin{itemize}
1404 \item $F(P,Q,R)$ est vraie si $P, Q, R$ sont toutes les trois vraies, 
1405 \item la valeur de vérité de $F(P,Q,R)$ change quand celle d'une
1406   seule des trois variables change. 
1407 \end{itemize}
1408 Construire la table de vérité de $F$, et déterminer une formule
1409 possible pour $F$. 
1410
1411 Réponse: table de vérité
1412
1413 $$\begin{array}{|c c c|c|}
1414 \hline
1415 P & Q & R & F \\
1416 \hline
1417 V & V & V & V \\
1418 V & V & F & F \\
1419 V & F & V & F \\
1420 F & V & V & F \\
1421 V & F & F & V \\
1422 F & F & V & V \\
1423 F & V & F & V \\
1424 F & F & F & F \\
1425 \hline
1426   \end{array}
1427 $$
1428 \noindent Formule: 
1429 $
1430 (P \et Q \et R) \ou 
1431 (P \et \non Q \et \non R) \ou 
1432 (\non P \et \non Q \et R) \ou 
1433 (\non P \et Q \et \non R)$ 
1434 \end{Exoc}
1435
1436 \begin{Exo}
1437 Déterminer des formules propositionnelles $F, G, H$ dépendant des
1438 variables $P,Q,R$ qui admettent les tables de vérité: 
1439 $$\begin{array}{ccc}
1440 \begin{array}{|ccc|c|}
1441 \hline
1442
1443 P & Q & R & F \\
1444 \hline
1445 V & V & V & V\\
1446 V & V & F & F \\
1447 V & F & V & V \\
1448 V & F & F & F \\
1449 F & V & V & F \\
1450 F & V & F & V \\
1451 F & F& V & V \\
1452 F & F & F & V\\
1453 \hline
1454 \end{array}
1455
1456 \begin{array}{|ccc|c|}
1457 \hline
1458 P & Q & R & G \\
1459 \hline
1460 V & V & V & F\\
1461 V & V & F & V \\
1462 V & F & V & V \\
1463 V & F & F & F \\
1464 F & V & V & F \\
1465 F & V & F & V \\
1466 F & F& V & V \\
1467 F & F & F & F\\
1468 \hline
1469 \end{array}
1470 &
1471 \begin{array}{|ccc|c|}
1472 \hline
1473 P & Q & R & H \\
1474 \hline
1475 V & V & V & V\\
1476 V & V & F & V \\
1477 V & F & V & V \\
1478 V & F & F & F \\
1479 F & V & V & F \\
1480 F & V & F & V \\
1481 F & F& V & V \\
1482 F & F & F & V\\
1483 \hline
1484 \end{array}
1485   \end{array}
1486 $$
1487 \end{Exo}
1488
1489 % Réponses:
1490
1491 % \noindent $ f = (P \et Q \et R) \ou (P \et (\non Q) \et R) \ou
1492 % ((\non P) \et Q \et (\non R)) \ou ((\non P) \et (\non Q) \et R) \ou
1493 % ((\non P) \et (\non Q) \et (\non R))$ 
1494
1495 % \noindent $ g = (P \et Q \et (\non R)) \ou (P \et (\non Q) \et R)
1496 % \ou ((\non P) \et Q \et (\non R)) \ou ((\non P) \et (\non Q) \et R)$ 
1497
1498 % \noindent $ h = (P \et Q \et R) \ou (P \et Q \et (\non R)) \ou (p
1499 % \et (\non Q) \et R) \ou ((\non P) \et Q \et (\non R)) \ou ((\non P)
1500 % \et (\non Q) \et R) \ou ((\non P) \et (\non Q) \et (\non R))$ 
1501
1502 \subsection{Simplification du calcul des fonctions de vérité}
1503
1504 \subsubsection{Théorème de substitution}
1505
1506 \begin{Th}[Théorème de substitution]
1507  \index{théorème!de substitution} 
1508 Soit $F$ une formule propositionnelle dans laquelle interviennent les
1509 variables propositionnelles $P_1\,$, $P_2\,$, $P_3\,$,\ldots, $P_n$. 
1510 Supposons que l'on remplace ces variables par des formules
1511 propositionnelles $G_1\,$, $G_2\,$, $G_3\,$,\ldots, $G_n$; la nouvelle
1512 formule propositionnelle obtenue est notée $F^*$. 
1513
1514
1515 Dans ces conditions: si $\tauto F$, alors $\tauto F^*$. 
1516 \end{Th}
1517
1518
1519
1520 \begin{Proof}
1521 $F$ étant une tautologie, sa fonction de vérité ne dépend pas des
1522 valeurs de vérité des variables booléennes, qui peuvent donc
1523 être remplacées par n'importe quelle fonction booléenne. 
1524 \end{Proof}
1525
1526 \begin{Rem}
1527 Attention, la réciproque n'est pas vraie: 
1528 soit $F=A\imp B$ et $F^*=(P\et \non P) \imp Q$, 
1529 obtenue à partir de $F$ en remplaçant $A$ par
1530 $P\et \non P$ et $B$ par $Q$.
1531 Comme $\mathcal{F}_{F^*}(p,q)=\overline{p\cdot\overline
1532   p}+q=\overline 0+q=1+q=1$, alors $F^{*}$ est une tautologie.
1533 Cependant de $\mathcal{F}_{F}(a,b)$, on ne peut pas dire que $F$ est une tautologie.
1534 \end{Rem}
1535
1536
1537 \begin{Ex}
1538 La formule propositionnelle 
1539 $$F^*=((P\imp Q\et\non R)\ou (\non S\eqv T))\imp ((P\imp
1540 Q\et\non R)\ou(\non S\eqv T)),$$
1541 est compliquée puisqu'elle contient 5 variables propositionnelle.
1542 il y a donc 32 lignes
1543 à calculer pour obtenir les valeurs de la fonction de vérité. 
1544 Cependant, il suffit de remarquer que $F^*$ est obtenue à partir de
1545 $F=A \imp A$, qui est une tautologie; donc $F^*$ en est une aussi. 
1546 \end{Ex}
1547
1548
1549
1550 Ce résultat peut évidemment être appliqué aussi à des parties de
1551 formules propositionnelles, pour accélérer le calcul de leurs fonctions
1552 de vérité: 
1553 si une partie d'une formule propositionnelle constitue à elle seule une
1554 tautologie, la partie correspondante de la fonction de vérité peut
1555 être avantageusement remplacée par 1. 
1556
1557 \subsubsection{Théorème de la validité}
1558
1559 \begin{Th}[Théorème de la validité]
1560 Soit $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ un ensemble de formules propositionnelles
1561 et $H$ une formule propositionnelle; alors: 
1562 $$
1563 \{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\tauto G_n\imp H
1564 \textrm{ si et seulement si }
1565 \{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\tauto H 
1566 $$
1567 \end{Th}
1568
1569
1570
1571 \begin{Proof}
1572 \textbf{Si.}
1573 \noindent Supposons $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\tauto H$, c'est à dire, chaque
1574 fois que les formules de $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ sont vraies, $H$ l'est
1575 aussi). 
1576 Supposons que les formules de $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}$ soient vraies:
1577 \begin{itemize}
1578 \item Alors, si $G_n$ est vraie, toutes les formules de
1579 $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ sont vraies, et donc, d'après {l'hypothèse},
1580 $H$ est vraie. 
1581 Dans ce cas (voir table de vérité de l'implication logique), $G_n\imp
1582 H$ est vraie. 
1583 \item Et si $G_n$ n'est pas vraie, alors $G_n\imp H$ est vraie.
1584 \end{itemize}
1585 \textbf{Seulement si.}
1586 \noindent Supposons
1587 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\tauto  G_n\imp H$. 
1588 En d'autres termes, chaque fois que les
1589 formules de $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}$ sont vraies, $G_n\imp H$ est
1590 vraie. 
1591 Regardons si $H$ est une conséquence logique de
1592 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n}\}$ en distinguant  selon que $G_n$ est vraie
1593 ou pas.
1594 \begin{itemize}
1595 \item soit lorsque $G_n$ n'est pas vraie, indépendamment de la valeur
1596   de vérité de $H$ sur laquelle on ne peut alors rien dire, mais peu
1597   importe, puisque, dans ce cas, les formules de
1598   $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ ne sont pas 
1599 toutes vraies, puisque $G_n$ n'est pas vraie.
1600 \item soit lorsque $G_n$ est vraie, et, dans ce cas, on sait que $H$
1601   est obligatoirement vraie aussi. Ceci se produit chaque fois que
1602   toutes les formules de $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ sont vraies, et, dans
1603   ce cas, $H$ l'est aussi. 
1604 Donc $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\tauto H$.
1605 \end{itemize}
1606 \end{Proof}
1607 % AG: Raisonnement typique de deduction naturelle, serait 
1608 % mieux placé dans ce contexte.
1609
1610 \begin{Ex}[Exemple d'application]
1611  Soit à montrer que:
1612 $$\tauto (A\imp(B\imp C))\imp((A\imp B)\imp(A\imp C)).$$
1613
1614 On pourrait bien entendu déterminer la fonction de vérité de cette formule.
1615 Mais, d'après le théorème précédent, la démonstration du résultat
1616 demandé est équivalente à celle de: 
1617 $$\{A\imp(B\imp C)\}\tauto(A\imp B)\imp(A\imp C).$$
1618
1619 Une nouvelle application de ce même théorème nous montre que la
1620 démonstration demandée est encore équivalente à celle de: 
1621 $$\{A\imp(B\imp C), (A\imp B)\}\tauto (A\imp C).$$
1622 Et enfin à celle de:
1623 $$\{A\imp(B\imp C),(A\imp B),A\}\tauto C.$$
1624
1625 Or les fonctions de vérité de $\{A\imp(B\imp C),(A\imp B),A\}$
1626 sont 
1627 $$
1628 \left\{
1629 \begin{array}{l}
1630 \overline{a} + \overline{b} + c \\
1631 \overline{a} + b \\
1632 a
1633 \end{array}
1634 \right.
1635 \textrm{ qui valent sim. 1 quand }
1636 \left\{
1637 \begin{array}{l}
1638 a = 1 \\
1639 b = 1 \\
1640 c = 1
1641 \end{array}
1642 \right.
1643 $$
1644 Ainsi $C$ est vraie et on a terminé la démonstration.
1645 % Or, dire que les formules de $\{A\imp(B\imp C),(A\imp B),A\}$ sont
1646 % simultanément vraies revient à dire que $A$ est vraie. 
1647 % Dans ce cas, $(A\imp B)$ ne peut être aussi vraie que si $B$ est vraie
1648 % et, de même, $A\imp(B\imp C)$ ne peut être vraie que si $(B\imp C)$
1649 % est vraie. $B$ étant vraie, $(B\imp C)$ ne peut être vraie que si $C$
1650 % est vraie.  
1651
1652 % Donc, chaque fois que  $\{A\imp(B\imp C),(A\imp B),A\}$ sont
1653 % simultanément vraies, $C$ est nécessairement vraie. Donc 
1654 % $$\{A\imp(B\imp C),(A\imp B), A\}\tauto C,$$
1655 % ce qui, d'après le théorème énoncé ci-dessus, est équivalent
1656 % à $$\tauto (A\imp(B\imp C))\imp((A\imp B)\imp(A\imp C)).$$ 
1657
1658
1659 \end{Ex}
1660
1661
1662
1663
1664
1665
1666 \begin{Exo}
1667 Trois dirigeants d'une Société (Pierre P., Marc M. et Alain A.) sont
1668 prévenus de malversations financières ; au cours de l'enquête, l'agent
1669 du fisc enregistre leurs déclarations: 
1670 \begin{itemize}
1671 \item Pierre P.: ``Marc est coupable et Alain est innocent''.
1672 \item Marc M.: ``Si Pierre est coupable, Alain l'est aussi''.
1673 \item Alain A.: ``Je suis innocent, mais l'un au moins des deux
1674   autres est coupable''. 
1675 \end{itemize}
1676
1677 \begin{enumerate}
1678 \item Ces trois témoignages sont-ils compatibles? 
1679 \item En supposant qu'ils sont
1680 tous les trois innocents, lequel a menti? 
1681 \item En supposant que chacun dit
1682 la vérité, qui est innocent et qui est coupable? 
1683 \item En supposant que les
1684 innocents disent la vérité et que les coupables mentent, qui est
1685 innocent et qui est coupable? 
1686 \end{enumerate}
1687 \end{Exo}
1688
1689
1690
1691 \begin{Exo}
1692 Simplifier le règlement suivant:
1693
1694 \begin{itemize}
1695 \item Les membres de la Direction Financière doivent être choisis
1696   parmi ceux de la Direction Générale. 
1697 \item Nul ne peut être à la fois membre de la Direction Générale et de
1698   la Direction Technique s'il n'est membre de la Direction
1699   Financière. 
1700 \item Aucun membre de la Direction Technique ne peut être membre de la
1701   Direction Financière. 
1702 \end{itemize}
1703 \end{Exo}
1704
1705
1706 \begin{Exo}
1707 Un inspecteur des services de santé visite un hôpital psychiatrique
1708 o\`u des phénomènes étranges lui ont été signalés. 
1709
1710 Dans cet hôpital, il n'y a que des malades et des médecins, mais les
1711 uns comme les autres peuvent être sains d'esprit ou totalement
1712 fous. L'inspecteur doit faire sortir de 
1713 l'hôpital les personnes qui n'ont rien à y faire, c'est à dire les
1714 malades sains d'esprit et les médecins totalement fous (quitte à les
1715 réintégrer ultérieurement en tant que malades\ldots). Il part du principe
1716 que les personnes saines d'esprit ne disent que des choses vraies,
1717 alors que les personnes folles ne disent que des choses fausses. 
1718
1719 Dans une salle, il rencontre deux personnes (appelons-les A et B pour
1720 préserver leur anonymat). A affirme que B est fou et B affirme que A
1721 est médecin. 
1722 \begin{enumerate}
1723 \item Après une intense réflexion, l'inspecteur fait sortir l'un des
1724   deux de l'hôpital. Lequel (et pourquoi ?) 
1725 \item Peut-il dire quelque chose au sujet de l'autre ? 
1726 \end{enumerate}
1727 \end{Exo}
1728
1729
1730 \begin{Exo}
1731 Le prince de Beaudiscours est dans un cruel embarras. Le voici au pied
1732 du manoir o\`u la méchante fée Antinomie maintient prisonnière la
1733 douce princesse Vérité. Deux portes y donnent accès. L'une d'elles
1734 conduit aux appartements de la princesse, mais l'autre s'ouvre sur
1735 l'antre d'un dragon furieux. Le prince sait seulement que l'une de ces
1736 deux portes s'ouvre lorsqu'on énonce une proposition vraie, et l'autre
1737 si on énonce une proposition fausse. 
1738
1739 Comment peut-il délivrer la princesse?
1740 \end{Exo}
1741
1742
1743
1744 \begin{Exo}
1745 Que dire des raisonnements suivants?
1746 \begin{enumerate}
1747 \item Si Jean n'a pas rencontré Pierre l'autre nuit, 
1748 c'est que Pierre est le meurtrier ou que Jean est un menteur.
1749 Si Pierre n'est pas le meurtrier, alors Jean n'a pas rencontré Pierre 
1750 l'autre nuit et le crime a eu lieu après minuit.
1751 Si le crime a eu lieu après minuit, alors Pierre est 
1752 le meurtrier ou Jean n'est pas un menteur.
1753 Donc Pierre est le meurtrier
1754 \item Manger de la vache folle est dangereux pour la santé; 
1755   manger du poulet aux hormones aussi, d'ailleurs. 
1756   Quand on ne mange pas de la vache folle, on mange du poulet aux hormones.
1757   Notre santé est donc en danger.
1758 \item Si je n'étudie pas, j'ai des remords. 
1759   Mais si je ne vis pas à fond ma jeunesse, j'ai aussi des remords. 
1760   Or je n'ai pas de remords. 
1761   C'est donc que j'étudie tout en vivant à fond ma jeunesse.
1762 \item Quand Marie est là, c'est qu'elle accompagne Paul ou Jean. 
1763   Paul ne vient jamais en même temps que son cousin Serge.
1764   Si Jean et Serge viennent tous les deux, leur s{\oe}ur Louise les accompagne.
1765   Si Louise se pointe, Raoul ne reste pas.
1766   Hier, Raoul et Serge étaient présents jusqu'au bout. Peut-on en conclure que 
1767   Marie n'était pas présente?  
1768 \end{enumerate}
1769 \end{Exo}
1770 \subsection{Conclusion}
1771
1772 Le calcul sur les fonctions de vérité est simple et 
1773 nécessite un minimum de réflexion: il est très facile à
1774 programmer. 
1775
1776
1777 Mais, pour une formule propositionnelle qui comporte 10 variables
1778 propositionnelles (ce qui n'est pas beaucoup pour les problèmes que
1779 l'on cherche à programmer!), la table des valeurs de la fonction de
1780 vérité comporte $2^{10}=1024$ lignes. 
1781 Celui qui opère à la main a déjà démissionné.
1782 L'ordinateur démissionne un peu plus loin, certes, mais il finit aussi
1783 par avouer son incapacité. 
1784 Une méthode alternative guidée par le but à démontrer est 
1785 présentée au chapitre suivant.
1786
1787
1788 % \begin{itemize}
1789 % \item Sur les machines modernes, il n'est plus impossible d'envisager
1790 %   d'écrire et d'exécuter une \og boucle vide\fg{} qui porte sur toutes
1791 %   les valeurs entières représentables sur 32 bits, donc de 0 à
1792 %   $2^{32}-1$, le temps d'exécution est récemment devenu raisonnable. 
1793 % \item Il ne faut cependant pas exiger que ce temps demeure raisonnable
1794 %   dès qu'il s'agit d'exécuter un algorithme un peu compliqué. Et 32
1795 %   variables constituent un nombre 
1796 % ridiculement petit pour un système expert, dans lequel les expressions
1797 % offrent souvent une complexité qui n'a aucune commune mesure avec ce
1798 % que l'on peut imaginer de plus compliqué\ldots 
1799 % \end{itemize}
1800
1801
1802
1803
1804
1805 % Les \og raccourcis\fg{}  qui viennent d'être étudiés et qui permettent
1806 % d'accélérer, voire de supprimer totalement, le calcul d'une fonction
1807 % de vérité, sont plus utiles lorsque l'on opère \og à la main\fg{}  que
1808 % pour la programmation d'algorithmes de logique. 
1809
1810
1811
1812
1813
1814 % Il faut donc garder en réserve la méthode des fonctions de vérité:
1815 % celle-ci peut être très utile dans certains cas, essentiellement
1816 % lorsque le problème peut être résolu \og à la main\fg{}, mais il faut
1817 % aussi trouver une autre méthode pour songer à aborder des problèmes
1818 % plus complexes. 
1819
1820 % Cette méthode, qui supprime toute référence aux valeurs de vérité,
1821
1822 \gsaut
1823 \centerline{\x{Fin du Chapitre}}
1824
1825
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1831