6 \emph{Qu'est-ce donc qu'un raisonnement ? Si l'on sait que tous les
7 écureuils sont des rongeurs, que tous les rongeurs sont des
8 mammifères, que tous les mammifères sont des vertébrés et que tous les
9 vertébrés sont des animaux, on peut en déduire que tous les écureuils
10 sont des animaux.[\ldots].%
12 \indent Ce raisonnement est simple à l'extrême, mais sa structure ne diffère
13 pas fondamentalement de celle d'un raisonnement mathématique. Dans les
14 deux cas, le raisonnement est formé d'une suite de propositions dans
15 laquelle chacune découle logiquement des précédentes, [\ldots].
16 Dans ce cas, on applique la même règle trois fois. Cette
17 règle permet, si l'on sait déjà que tous les $Y$ sont des $X$ et que tous
18 les $Z$ sont des $Y$, de déduire que tous les $Z$ sont des $X$}~\cite{Dowek07}.
21 \section{Les propositions}\label{sub:prop:prop}
23 %\subsubsection{Articulation d'un raisonnement}
25 L'homme exprime son raisonnement par un discours, et ce discours
26 utilise une langue (une langue naturelle, français, anglais,\ldots).
27 D'une manière générale, ce discours est articulé en phrases, d'un
28 niveau de complexité variable, et c'est l'étude de ces \og
29 énoncés\fg{} que se propose de faire la logique.
32 %\subsubsection{Les propositions, intuitivement}
34 \begin{Def}[Proposition]
35 Parmi tous les énoncés possibles qui peuvent être formulés dans une
36 langue, on distingue ceux auxquels il est possible d'attribuer une \og
37 valeur de vérité\fg{}: vrai ou faux.
38 Ces énoncés porteront le nom de \emph{propositions}
44 Ainsi, \og Henri IV est mort assassiné en 1610\fg{}, \og Napoléon
45 Bonaparte a été guillotiné en 1852\fg{} sont des propositions,
46 puisqu'on peut leur attribuer une valeur de vérité (\og vrai\fg{}
47 pour la première, \og faux\fg{} pour la seconde).
54 Le calcul que l'on étudie considère toujours comme acquises
55 les vérités suivantes, élevées au rang d'axiomes.
59 \item[Principe de non-contradiction:] Une proposition ne peut être
60 simultanément vraie et fausse.\index{principe!de non-contradiction}
61 \item[Principe du tiers-exclu:] Une proposition est vraie ou fausse
62 (il n'y a pas d'autre possibilité).\index{principe!du tiers-exclu}
65 % \subsubsection{D'autres logiques}
67 % \noindent Il existe, bien entendu, d'autres logiques:
70 % \item fondées sur d'autres axiomes,
71 % \item qui admettent d'autres \og valeurs de vérité\fg{}: le \og
72 % possible\fg{}, par exemple
73 % \item qui attribuent des \og coefficients de vraisemblance\fg{} aux
78 % AG: j'aurais besoin d'ôter cette phrase pour pouvoir
79 % parler de logique intuitionniste.
80 % JFC: mis en commentaire
81 %Ces logiques sortent du cadre de notre étude.
88 \section{Les connecteurs logiques}\label{prop:sub:cnx}
91 L'analyse logique d'une phrase (reconnue comme proposition) fait
92 apparaître des sous-phrases qui constituent elles-mêmes des
94 Ces \og membres de phrases\fg{} sont reliés entre eux par des \og
95 connecteurs logiques\fg{}.
98 Considérons l'énoncé: \og J'ai obtenu une mauvaise note à cet examen
99 parce que je n'ai pas assez travaillé ou parce que le cours est trop
101 On suppose qu'il est possible d'attribuer une valeur de vérité à cet
102 énoncé \og global\fg{}, ce qui le classe parmi les propositions.
104 Globalement, cet énoncé exprime que \og ma mauvaise note\fg{} est
105 conséquence de l'une (au moins) des deux causes suivantes:
107 \item \og mon manque de travail\fg{},
108 \item \og un cours trop difficile\fg{}, soit:
110 %\noindent Autrement posé (il s'agit d'un début de formalisation):
113 \og mon manque de travail\fg{} ou
114 \og cours trop difficile\fg{}) entraîne
115 \og ma mauvaise note\fg{}}
120 D'une manière générale, le calcul propositionnel ne se préoccupe que
121 des valeurs de vérité, et pas du tout des liens sémantiques qui
122 peuvent exister entre des propositions. Ces dernières sont reliées
123 entre elles syntaxiquement par des connecteurs comme \og ou\fg{} ou
125 Les connecteurs logiques sont donc des symboles qui permettent de
126 produire des propositions (\og plus complexes\fg{}) à partir d'autres
127 propositions (\og plus simples\fg{}).
130 \subsection{Tables de vérité des connecteurs logiques}
133 \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|}
135 $P$ & $Q$ & $P\ou Q$ \\ \hline
142 \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|}
144 $P$ & $Q$ & $P\et Q$ \\ \hline
148 V & V & V \\ \hline \end{tabular}}
151 \begin{tabular}{|c|c|} \hline
152 $P$ & $\non P$ \\ \hline
157 \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|}
159 $P$ & $Q$ & $P\imp Q$ \\ \hline
163 V & V & V \\ \hline \end{tabular}}
165 \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|}
167 $P$ & $Q$ & $P\eqv Q$ \\ \hline
171 V & V & V \\ \hline \end{tabular}}
177 \item Dans le langage courant, le mot \og ou\fg{} est souvent employé de deux
180 \item il est parfois utilisé avec le sens \og les deux cas peuvent se
181 produire\fg{} (comme ici) et,
182 \item parfois avec le sens
183 \og $p$ ou $q$ , mais pas les deux\fg{} (e.g. \og il ira à Paris ou à
186 Sauf indication contraire, le \og ou\fg{} sera toujours employé avec
187 cette première signification.
188 \item Lorsque la proposition $P$ est fausse,
189 la proposition \og Si $P$, alors $Q$\fg{} est vraie, quelle que soit
190 la valeur de vérité de la proposition $Q$,
198 Déterminer la valeur de vérité des propositions suivantes
199 \emph{dans le monde actuel} (c.-à-d. celui dans lequel nous vivons):
201 \item \og si la terre est plate, alors la lune est carrée; \fg{}
202 \item \og si le soleil tourne autour de la terre alors la terre est ronde\fg{}
203 \item \og si la terre est ronde alors le soleil tourne autour de la terre\fg{}
204 \item \og si vous étudiez la logique alors $E=m.c^2$\fg{}
205 \item \og si Napoléon est mort alors il a gagné la bataille de Waterloo\fg{}
206 \item \og s'il pleut en ce moment alors il pleut en ce moment\fg{}
207 \item \og si tous les hommes sont passionnés par la logique alors Dieu existe\fg{}
208 \item \og si le Diable existe alors ceci est un exercice de logique\fg{}
213 La manière de mener un raisonnement qui utilise éventuellement des
214 propositions qui se présentent sous la forme d'implications logiques
215 est l'objet de la théorie de la déduction qui sera étudiée plus loin.
220 Même remarque que pour l'implication logique: l'équivalence logique
221 de deux propositions fausses est une proposition vraie.
226 En notant $M$ et $C$ les affirmations suivantes:
228 \item $M$ = \og Jean est fort en Maths\fg{},
229 \item $C$ = \og Jean est fort en Chimie\fg{},
232 \noindent représenter les affirmations qui suivent sous forme
233 symbolique, à l'aide des lettres $M$ et $C$ et des connecteurs
237 \item \label{it:x1} \og Jean est fort en Maths mais faible en Chimie\fg{}
238 \item \label{it:x2} \og Jean n'est fort ni en Maths ni en Chimie\fg{}
239 \item \label{it:x3} \og Jean est fort en Maths ou il est à la fois fort en Chimie et faible en Maths\fg{}
240 \item \label{it:x4} \og Jean est fort en Maths s'il est fort en Chimie\fg{}
241 \item \label{it:x5} \og Jean est fort en Chimie et en Maths ou il est fort en Chimie et faible en Maths\fg{}
244 % AG: je peux ajouter ici un mecanisme d'option qui fait que
245 % l'etudiant n'a pas la reponse dans son poly, mais le prof l'a.
249 \ref{it:x1}. $M \et (\non C)$;
250 \ref{it:x2}. $(\non M) \et (\non C)$;
251 \ref{it:x3}. $M \ou ( C \et \non M )$;
252 \ref{it:x4}. $C \imp M$;
253 \ref{it:x5}. $(M \et C) \ou (\non M \et Q)$.
257 En notant $M$, $C$ et $A$ les trois affirmations suivantes:
259 \item $M$ = \og Pierre fait des Maths\fg{};
260 \item $C$ = \og Pierre fait de la Chimie\fg{};
261 \item $A$ = \og Pierre fait de l'Anglais\fg{}.
264 Représenter les affirmations qui suivent sous forme
265 symbolique, à l'aide des lettres $M$, $C$, $A$ et des connecteurs
269 \item \label{ex2:1} \og Pierre fait des Maths et de l'Anglais mais pas de Chimie\fg{}
270 \item \label{ex2:2} \og Pierre fait des Maths et de la Chimie mais pas à la fois de la Chimie et de l'Anglais\fg{}
271 \item \label{ex2:3}\og Il est faux que Pierre fasse de l'Anglais sans faire de Maths\fg{}
272 \item \label{ex2:4} \og Il est faux que Pierre ne fasse pas des Maths et fasse quand même de la chimie\fg{}
273 \item \label{ex2:5} \og Il est faux que Pierre fasse de l'Anglais ou de la Chimie sans faire des Maths\fg{}
274 \item \label{ex2:6} \og Pierre ne fait ni Anglais ni Chimie mais il fait des Maths\fg{}
280 % \ref{ex2:1}. $M \et A \et (\non C)$;
281 % \ref{ex2:2}. $(M \et C) \et (\non (C \et A))$;
282 % \ref{ex2:3}. $\non (A \et (\non M))$;
283 % \ref{ex2:4}. $\non ((\non M) \et C)$;
284 % \ref{ex2:5}. $\non ((A \ou C) \et \non M)$;
285 % \ref{ex2:6}. $(\non A) \et (\non C) \et M$.
292 \item Dans un même tableau, construire les tables de vérité de
293 $ P\land Q$, $ \neg (P \land Q)$, $ \neg P \land \neg Q$, $ P \land \neg Q$
294 $ P\lor Q$, $ \neg (P \lor Q) $ , $ \neg P \lor \neg Q$,
295 $P \Rightarrow Q$ et $ \neg( P\Rightarrow Q)$
296 \item Définir les négations de $ P\land Q$, $ P\lor Q$ et $P \Rightarrow Q$.
301 \'Enoncer la négation des affirmations suivantes en évitant d'employer l'expression: \og il est faux que\fg{}
304 \item \og S'il pleut ou s'il fait froid je ne sors pas\fg{}
305 \item \og Le nombre 522 n'est pas divisible par 3 mais il est divisible par 7\fg{}
306 \item \og Ce quadrilatère n'est ni un rectangle ni un losange\fg{}
307 \item \og Si Paul ne va pas travailler ce matin il va perdre son emploi\fg{}
308 \item \og Tout nombre entier impair peut être divisible par 3 ou par 5 mais jamais par 2\fg{}
309 \item \og Tout triangle équilatéral a ses angles égaux à 60°\fg{}
316 % \item il pleut ou il fait froid et pourtant, je sors
317 % \item Le nombre 522 est divisible par 3 ou il n'est pas divisible par 7
318 % \item Ce quadrilatère est un rectangle ou un losange
319 % \item Paul n'ira pas travailler ce matin mais il ne perdra pas son emploi
320 % \item Il existe un nombre entier impair, qui n'est pas divisible par 3
321 % ni par 5 et qui est divisible par 2
322 % \item Il existe un triangle équilatéral dont les angles ne sont pas égaux à 60°
327 % Quelles sont les valeurs de vérité des propositions suivantes ?
329 % \item \label{it:3:1}$\pi$ vaut 4 et la somme des angles d'un triangle
331 % \item \label{it:3:2} $\pi$ vaut 3,141592\ldots implique que la somme des
332 % angles d'un triangle vaut 180°
333 % \item \label{it:3:3} $\pi$ vaut 4 implique que la somme des angles
334 % d'un triangle vaut 182°
335 % \item \label{it:3:4}Il n'est pas vrai qu'un entier impair ne puisse
336 % pas être divisible par 6
337 % \item \label{it:3:5}Si 2 est plus grand que 3 alors l'eau bout à 100°C
338 % \item \label{it:3:6}Si 6 est plus petit que 7 alors 7 est plus petit
340 % \item \label{it:3:7}Si 7 est plus petit que 6 alors 6 est plus petit
342 % \item \label{it:3:8} 84 est divisible par 7 implique que 121 est
344 % \item \label{it:3:9}Si $531^{617}+1$ est divisible par 7 alors
345 % $531^{617}+1$ est plus grand que 7
346 % % \item \label{it:3:10} Si $531^{617}+1$ est divisible par 7 alors
347 % % $531^{617}-13$ est divisible par 43
348 % \item \label{it:3:11} La décimale $d$ de $\pi$ qui porte le numéro
350 % implique que si $d$ n'est pas 3 alors $d$ est 3.
369 % Partant des deux affirmations $P$ et $Q$, on peut en construire une autre, notée $P \downarrow Q$, bâtie sur le modèle: \og ni $P$, ni $Q$\fg{}.
371 % Cette opération est-elle une connexion ? Si oui, quelle est sa table de vérité ?
374 % Réponse: c'est une connexion, puisque $P \downarrow Q = (\non P) \et (\non Q)$.
378 % AG: remplacer partout ``forme'' par ``formule'' ?
379 % JFC: oui, c'est fait.
381 \subsection{Variables et formules propositionnelles}\label{prop:sub:vars}
385 Comme le calcul propositionnel ne s'occupe que des valeurs de vérité,
386 il est possible, dans une expression logique, de remplacer chaque
387 proposition donnée par un symbole (en général, une lettre de
388 l'alphabet majuscule), ou \emph{variable
389 propositionnelle}\index{variable propositionnelle} et
390 d'étudier ensuite les valeurs de vérité de l'expression en fonction
391 des valeurs de vérité de ces symboles.
393 %\subsubsection{Formalisation}
395 % \begin{Def}[Formules propositionnelles]
396 % Les expressions ainsi obtenues sont appelées
397 % \emph{formules propositionnelles} \index{formules propositionnelles}.
401 Les règles (de syntaxe) qui permettent de former des
402 \emph{formules propositionnelles} sont les suivantes:
404 % AG: Il est plus classique et plus pratique de mettre les
405 % parentheses autour des expressions plutot qu'a l'interieur.
406 % JFC: ok, je te laisse le corriger
409 \item toute variable propositionnelle est une formule propositionnelle;
411 \item si $F$ et $G$ sont des formules propositionnelles, alors $\non
412 (F)$, $(F)\ou (G)$, $(F)\et (G)$, $(F)\imp (G)$ et $(F)\eqv (G)$
413 sont des formules propositionnelles.
421 Ce ne sont plus des propositions, en ce sens qu'elles n'ont en général
422 pas de valeur de vérité déterminée.
423 Cette dernière est une fonction des valeurs de vérité des variables
424 propositionnelles qui interviennent dans
425 l'expression de la formule propositionnelle considérée.
432 $A$ et $B$ sont des variables propositionnelles, susceptibles de
433 représenter n'importe quelle proposition.
434 Formaliser, à l'aide de connecteurs logiques appropriés, les énoncés
438 \item \og $A$ si $B$\fg{}
439 \item \og $A$ est condition nécessaire pour $B$\fg{}
440 \item \og $A$ sauf si $B$\fg{}
441 \item \og $A$ seulement si $B$\fg{}
442 \item \og $A$ est condition suffisante pour $B$\fg{}
443 \item \og $A$ bien que $B$\fg{}
444 \item \og Non seulement $A$, mais aussi $B$\fg{}
445 \item \og $A$ et pourtant $B$\fg{}
446 \item \og $A$ à moins que $B$\fg{}
447 \item \og Ni $A$, ni $B$\fg{}
453 Les variables propositionnelles $N$ et $T$ serviront, dans cet
454 exercice, à représenter (respectivement) les propositions \og Un
455 étudiant a de bonnes notes\fg{} et \og Un étudiant travaille\fg{}.
456 \`A l'aide des variables propositionnelles $N$ et $T$, formaliser les
457 propositions suivantes (si, pour l'une ou l'autre d'entre elles, la
458 traduction vous paraît impossible, dites-le et expliquez pourquoi):
461 \item C'est seulement si un étudiant travaille qu'il a de bonnes notes.
462 \item Un étudiant n'a de bonnes notes que s'il travaille.
463 \item Pour un étudiant, le travail est une condition nécessaire à l'obtention de bonnes notes.
464 \item Un étudiant a de mauvaises notes, à moins qu'il ne travaille.
465 \item Malgré son travail, un étudiant a de mauvaises notes.
466 \item Un étudiant travaille seulement s'il a de bonnes notes.
467 \item \`A quoi bon travailler, si c'est pour avoir de mauvaises notes?
468 \item Un étudiant a de bonnes notes sauf s'il ne travaille pas.
475 Combien de lignes contient la table de vérité d'une formule propositionnelle qui dépend de $n$ variables ?
482 Lorsqu'on remplace, dans une formule propositionnelle, les variables
483 propositionnelles par des propositions, l'assemblage obtenu est une
485 Cependant, une formule propositionnelle n'est pas une proposition: $A
486 \imp B$ n'est ni vrai ni faux.
488 \begin{Th}[Règles de priorité des connecteurs logiques]
489 Les conventions de priorité des connecteurs logiques sont les
490 suivantes (par ordre de priorité décroissante):
493 \item la conjonction et la disjonction (au même niveau),
494 \item l'implication et l'équivalence (au même niveau).
500 $\non A\et B \imp C$ doit être interprété par $((\non A)\et B) \imp C$
501 et $A\ou B\et C$ n'a pas de sens, car les deux connecteurs ont même
507 \begin{Th}[Associativité des opérateurs $\ou$ et $\et$]
508 Les opérateurs $\ou$ et $\et$ sont associatifs:
510 \item $(A \ou B) \ou C = A \ou (B \ou C) = A \ou B \ou C$,
511 \item $(A \et B) \et C = A \et (B \et C) = A \et B \et C$.
513 Mais le parenthésage est obligatoire quand $\ou$ et $\et$ se trouvent
514 dans la même proposition, puisqu'il n'y a pas de priorité entre $\ou$
515 et $\et$: $(A \ou B) \et C \neq A \ou (B \et C)$.
519 L'implication n'est pas associative: $A \imp (B \imp C) \neq (A \imp
520 B) \imp C$. Donc les parenthèses sont obligatoires.
521 Il en est de même pour $\eqv$, et a fortiori quand ces deux opérateurs
522 sont mélangés dans une même proposition.
525 % AG: On convient en général d'associer à droite quand il n'y a
526 % pas de parenthèses.
529 Quelles sont les façons de placer des parenthèses dans $\non P \ou Q
530 \et \non R$ afin d'obtenir l'expression correcte d'une formule
531 propositionnelle ? Déterminer la table de vérité de chacune des
538 1) $\non P \ou (Q \et \non R)$;
541 3) $(\non (P \ou Q)) \et \non R$;
544 5) $\non ((P \ou Q) \et \non R)$.
549 \begin{array}{|c|c|c||c|c|c|c|c|}
551 P & Q & R & 1 & 2 & 3 & 4 & 5 \\
553 V & V & V & F & F & F & F & V \\
554 V & V & F & V & V & F & F & F \\
555 V & F & V & F & F & F & F & V \\
556 V & F & F & F & F & F & F & F \\
557 F & V & V & V & F & F & V & V \\
558 F & v & F & V & V & F & F & F \\
559 F & F & V & V & F & F & V & V \\
560 F & F & F & V & V & V & V & V \\
569 %\subsubsection{Exercices}
574 Construire les tables de vérité des formules propositionnelles suivantes:
576 \item $ \non P \et Q$
577 \item $\non P \imp P \ou Q$
578 \item $\non ( \non P \et \non Q)$
579 \item $P \et Q \imp \non Q$
580 \item $(P \imp Q) \ou (Q \imp P)$
581 \item $(P \imp \non Q ) \ou (Q \imp \non P)$
582 \item $(P \ou \non Q ) \et (\non P \ou Q)$
583 \item $P \imp (\non P \imp P)$
589 $$\begin{array}{|c|c||c|c|c|c|c|c|c|c|}
591 P & Q & 1 & 2 & 3 & 4 & 5 & 6 & 7 & 8\\
593 V & V & F & V & V & F & V & F & V & V \\
594 V & F & F & V & V & V & V & V & F & V \\
595 F & V & V & V & V & V & V & V & F & V \\
596 F & F & F & F & F & V & V & V & V & V \\
605 \item $(P \ou Q) \ou (\non R)$
606 \item $P \ou (\non (Q \et R))$
607 \item $(\non P) \imp ((\non Q) \ou R)$
608 \item $(P \ou R) \imp (R \ou (\non P))$
609 \item $(P \imp (\non Q)) \ou (Q \imp R)$
610 \item $(P \ou (\non Q)) \imp ((\non P) \ou R)$
611 \item $(P \imp (\non R)) \ou (Q \et (\non R))$
612 \item $(P \imp Q) \imp ((Q \imp R) \imp (P \imp R))$
620 % $$\begin{array}{|c|c|c||c|c|c|c|c|c|c|c|}
622 % P & Q & R & 1 & 2 & 3 & 4 & 5 & 6 & 7 & 8\\
624 % V & V & V & V & V & V & V & V & V & V & V \\
625 % V & V & F & V & V & V & F & F & F & V & V \\
626 % V & F & V & V & V & V & V & V & V & F & V \\
627 % V & F & F & V & V & V & F & V & F & V & V \\
628 % F & V & V & V & F & V & V & V & V & V & V \\
629 % F & V & F & V & V & F & V & V & V & V & V \\
630 % F & F & V & F & V & V & V & V & V & V & V \\
631 % F & F & F & V & V & V & V & V & V & V & V \\
637 % \paragraph{Exercices sans correction}
640 % \begin{Exo}[Les animaux de la maison]
641 % Formalisez, en logique des propositions:
643 % \item Les seuls animaux de cette maison sont des chats.
644 % \item Tout animal qui aime contempler la lune est apte à devenir un animal familier.
645 % \item Quand je déteste un animal, je l'évite soigneusement.
646 % \item Aucun animal n'est carnivore, à moins qu'il n'aille rôder dehors la nuit.
647 % \item Aucun chat ne manque jamais de tuer les souris.
648 % \item Aucun animal ne s'attache jamais à moi, sauf ceux qui sont dans cette
650 % \item Les panthères ne sont pas aptes à devenir des animaux familiers.
651 % \item Aucun animal non carnivore ne tue de souris.
652 % \item Je déteste les animaux qui ne s'attachent pas à moi.
653 % \item Les animaux qui vont rôder dehors la nuit aiment toujours contempler la lune.
659 % \begin{Exo}[Les exercices de Logique]
662 % \item Quand un étudiant résout un exercice de logique sans soupirer, vous pouvez être sûr qu'il le comprend.
664 % \item Ces exercices de logique ne se présentent pas sous la forme habituelle.
666 % \item Aucun exercice de logique facile ne donne mal à la tête.
668 % \item Les étudiants ne comprennent pas les exercices de logique qui ne se présentent pas sous la forme habituelle.
670 % \item Les étudiants ne soupirent jamais devant un exercice de logique, à moins qu'il ne leur donne mal à la tête.
677 % \begin{Exo}[Mes idées sur les chaussons aux pommes]
678 % Toujours pareil avec
681 % \item Toute idée de moi qui ne peut s'exprimer sous forme de syllogisme est vraiment ridicule.
683 % \item Aucune de mes idées sur les chaussons aux pommes ne mérite d'être notée par écrit.
685 % \item Aucune idée de moi que je ne parviens pas à vérifier ne peut être exprimée sous forme de syllogisme.
687 % \item Je n'ai jamais d'idée vraiment ridicule sans la soumettre sur le champ à mon avocat.
689 % \item Mes rêves ont tous trait aux chaussons aux pommes.
691 % \item Je ne soumets aucune de mes idées à mon avocat si elle ne mérite pas d'être notée par écrit.
697 % AG: J'aurais besoin de ne pas faire apparaitre cet exercice.
698 % Je peux metre une option en place dans ce but.
700 % \begin{Exo}[Les matières enseignées à l'IUT]
701 % Formalisez, en logique des propositions:
705 % \item Aucune matière n'est primordiale, sauf l'ACSI.
707 % \item Toute matière enseignée par des professeurs dynamiques est susceptible de plaire aux étudiants.
709 % \item Je ne travaille pas les matières que je n'aime pas.
711 % \item Les seules matières intéressantes sont les matières informatiques.
713 % \item Aucune matière informatique n'évite l'abstraction.
715 % \item Aucune matière ne me réussit, excepté les matières intéressantes.
717 % \item Les mathématiques ne sont pas susceptibles de plaire aux étudiants.
719 % \item Aucune matière non primordiale ne tombe dans l'abstraction.
721 % \item Je n'aime pas les matières qui ne me réussissent pas.
723 % \item L'ACSI est enseignée par des professeurs dynamiques.
729 \section{Sémantique du calcul propositionnel}
731 Dans ce qui suit, on donne un sens aux symboles représentant les
732 connecteurs logiques en fonction de la valeur de vérité des
733 propositions de base (ainsi $\non$ signifie non).
735 \subsection{Fonctions de vérité}
737 Soit $F$ une formule propositionnelle, dans l'expression de laquelle
738 interviennent les variables propositionnelles $P_1$, $P_2$, $P_3$, \ldots,
740 \`A chacune de ces variables propositionnelles, on associe une
741 variable booléenne (généralement la même lettre de l'alphabet, mais en
742 minuscules), qui représente la valeur de vérité qu'elle peut prendre
743 (faux ou vrai, F ou V, 0 ou 1).
745 % AG: Devrait etre précédé d'une présentation de l'algebre de Boole
746 % Certaines tables de vérité deviennent ``tables de Pythagore'' de .
748 % JFC: dans notre approche, l'algèbre de Boole est faite au S1 donc
749 % avant. Il y a un chapitre à ce sujet que tu peux prendre aussi.
750 \begin{Def}[Fonction de vérité de $F$]
751 La fonction de vérité de $F$ est la fonction booléenne
752 $\Phi_F$ des $n$ variables booléennes concernées, obtenue de la manière
757 \item Si $F$ est de la forme $P$, o\`u $P$ est une variable
758 propositionnelle, alors $\Phi_F(p)=p$.
760 \item Si $F$ est de la forme $\non G$, o\`u $G$ est une formule
761 propositionnelle, alors $\Phi_F=\overline{\Phi_G}$.
763 \item Si $F$ est de la forme $G\ou H$, o\`u $G$ et $H$ sont des formules
764 propositionnelles, alors $\Phi_F=\Phi_G+\Phi_H$.
766 \item Si $F$ est de la forme $G\et H$, o\`u $G$ et $H$ sont des formules
767 propositionnelles, alors $\Phi_F=\Phi_G\cdot \Phi_H$.
769 \item Si $F$ est de la forme $G\imp H$, o\`u $G$ et $H$ sont des
770 formules propositionnelles, alors $\Phi_F=\overline{\Phi_G}+\Phi_H$.
772 \item \label{item:eqv} Si F est de la forme $G\eqv H$, o\`u $G$ et $H$ sont des formules
773 propositionnelles, alors
774 $\Phi_F=\overline{\Phi_G}\cdot\overline{\Phi_H}+\Phi_G\cdot\Phi_H$.
780 % Soit $F = P \imp Q$, $G = \non Q \imp \non P$.
781 % On a $\Phi_F(p,q) = \overline{p}+q$ et
782 % $\Phi_G (p,q)= \overline{\Phi_{\non Q}} + \Phi_{\non P} =
783 % \overline{\overline{q}} + \overline{p} = \Phi_F(p,q)$.
784 % On remarque que les deux fonctions de vérités $\Phi_F(p,q)$ et $\Phi_G(p,q)$
786 % On en déduit que $P \imp Q$ et $\neg Q \imp \neg P$ sont logiquement
789 % $\neg Q \imp \neg P$ est appelée \emph{implication contraposée} de
790 % l'implication $P \imp Q$.
795 % Démontrer la règle~\ref{item:eqv}. de la définition précédente à
796 % partir des règles énoncées avant.
804 Soit $F=A\ou\non B\eqv(B\imp C)$. On a alors:
806 \hfil$\Phi_F(a,b,c)=\overline{a+\overline b}\cdot
807 \overline{\overline b+c}+(a+\overline b)\cdot(\overline
808 b+c)=\overline a\cdot b\cdot b\cdot\overline c+\overline b+a\cdot
809 c=\overline b+\overline a\cdot\overline c+a\cdot
813 % AG: Faux pour imp et eqv qui ne sont pas (utiles) dans l'algèbre
814 % et que l'interpretation ramene a ET, OU, NON. A modifier.
816 Il est clair que les \og tables de vérité\fg{} des connecteurs
817 logiques sont les mêmes que les tables des opérations booléennes sur
821 \item de la négation booléenne (pour la négation logique),
822 \item de la somme booléenne (pour la disjonction logique),
823 \item du produit booléen (pour la conjonction logique),
824 %\item de la fonction booléenne de deux variables appelée \og
825 % implication\fg{} (pour l'implication logique)
826 %\item de la fonction booléenne de deux variables appelée \og
827 % équivalence\fg{} (pour l'équivalence logique).
830 Ainsi, la détermination de la valeur de vérité d'une proposition composée se ramène à un simple calcul en algèbre de Boole sur la fonction de vérité de la formule propositionnelle associée.
835 \subsection{Formules propositionnelles particulières}
836 On verra dans cette section deux formules particulières:
837 les tautologies et les antilogies.
839 \subsubsection{Tautologies}
840 % AG: fonction referentielle ? Parler seulement de la fonction qui
842 \begin{Def}[Tautologie]
843 Toute formule propositionnelle dont la fonction de vérité est la
844 fonction référentielle est appelée \emph{tautologie}
849 Ainsi, une tautologie est une formule propositionnelle dont la fonction
850 de vérité est indépendante des valeurs de vérité associées à ses
852 Autrement dit, quelle que soit la valeur de vérité des propositions
853 par lesquelles on remplacerait les variables propositionnelles, la
854 proposition obtenue serait vraie.
857 La notation utilisée pour marquer une tautologie F est $\tauto F$ (se
858 lit: \og F est une tautologie\fg{}).
862 Soit $F=A \imp A$. Comme
863 $\Phi_F(a)=\overline a+a=1$, on a $\tauto F$.
864 %Par exemple: \og Si un étudiant est sérieux, alors il est sérieux\fg{}.
868 $F = (A \imp C ) \imp ((B \imp C) \imp (A \ou B \imp C))$.
870 % AG: J'aimerais un passage à la ligne avant chaque egal,
871 % forme generale de tous les raisonnements par egalités.
875 \overline{\Phi_{A \imp C}}(a,c) +
876 \overline{\Phi_{B \imp C}}(b,c) +
877 \Phi_{A \ou B \imp C}(a,b,c) & = \\
878 \overline{\overline{a}+c} +
879 \overline{\overline{b}+c} +
880 \overline{a+b}+c & = \\
881 a \overline{c} + b \overline{c} + \overline{a} \overline{b} + c & = \\
882 a + b + \overline{a} \overline{b} + c & = 1 + c = 1
889 Il ne faudrait pas croire, au vu de ces exemples simples, que les
890 tautologies se ramènent toutes à des trivialités totalement
891 inintéressantes et indignes d'être énoncées.
892 Ainsi, dans une théorie mathématique, tous les théorèmes sont des
893 tautologies; la reconnaissance de cette propriété n'est cependant pas
894 toujours complètement évidente\ldots
898 % Les formules propositionnelles suivantes sont-elles des tautologies ?
901 % % \item \label{item:taut:1} $(P \et Q) \imp P$
902 % % \item \label{item:taut:2} $(P \ou Q) \imp (P \et Q)$
903 % % \item \label{item:taut:3} $(P \et Q) \imp (P \ou Q)$
904 % % \item \label{item:taut:4} $P \imp (P \ou Q)$
905 % \item \label{item:taut:5} $P \imp ((\non P ) \imp P)$
906 % \item \label{item:taut:6} $P \imp (P \imp Q)$
907 % \item \label{item:taut:7} $P \imp (P \imp P)$
908 % \item \label{item:taut:8} $(P \imp Q) \imp ((Q \imp R) \imp (P \imp
913 % % \ref{item:taut:1}.,
914 % % \ref{item:taut:3}.,
915 % % \ref{item:taut:4}.,
916 % \ref{item:taut:5}.,
917 % \ref{item:taut:7}. et
918 % \ref{item:taut:8}. sont des tautologies.
922 % AG: Indiquer la méthode de ``preuve'' ou dire ``Montrer''
924 Les formules propositionnelles suivantes sont-elles des tautologies ?
927 % \item $\tauto A\imp(B\imp A)$
928 % \item $\tauto (A\imp B)\imp((A\imp(B\imp C))\imp(A\imp C))$
929 % \item $\tauto A\imp(B\imp A\et B)$
930 % \item $ \tauto A\et B\imp A\qquad\qquad\qquad \tauto A\et B\imp B $
931 % \item $\tauto A\imp A\ou B$
932 % \item $ \tauto B\imp A\ou B $
933 \item \label{item:taut:5} $P \imp ((\non P ) \imp P)$
934 \item $\tauto \non\non A\imp A $
935 \item \label{item:taut:7} $P \imp (P \imp P)$
936 \item \label{item:taut:8} $(P \imp Q) \imp ((Q \imp R) \imp (P \imp
938 \item $\tauto (A\imp C)\imp((B\imp C)\imp(A\ou B\imp C))$
939 \item \label{item:taut:6} $P \imp (P \imp Q)$
940 \item $\tauto (A\imp B)\imp((A\imp\non B)\imp A) $
942 %\item $\tauto (A\imp B)\imp((B\imp A)\imp(A\eqv B)) $
943 %\item $ \tauto (A\eqv B)\imp(A\imp B)\quad \tauto (A\eqv B)\imp (B\imp A)$
948 \subsubsection{Antilogies}
950 \begin{Def}[Antilogie]
951 Toute formule propositionnelle dont la fonction de vérité est la
952 fonction nulle est appelée \emph{antilogie} \index{antilogie}.
955 La proposition obtenue en remplaçant les variables par des
956 propositions ne peut alors jamais être vraie.
959 Soit $F=A\et \non A$.
960 $\Phi_F(a)=a\cdot\overline a=0$. Donc $F$ est bien une antilogie.
964 % Le caractère d'antilogie d'une formule propositionnelle n'est pas
965 % toujours aussi évident.
970 Calculer les fonctions de vérité des formules propositionnelles suivantes, et
971 dire s'il s'agit éventuellement de tautologies ou d'antilogies:
975 % \item $(A\imp B)\et(A\ou B)\imp B$
976 % \item $(A\imp C)\et(B\imp D)\et(A\ou B)\imp C\ou D$
977 % \item $\non(A\et B)\ou\non A\ou\non B\imp C$
978 % \item $(A\imp C)\ou(B\imp D)\imp(A\ou B\imp C\ou D)$
979 % \item $(A\imp C)\et(B\imp D)\imp(A\et B\imp C\et D)$
980 % \item $(A\et B)\ou(\non A\et\non C)\imp(B\imp C)$
981 %\item $(\non(B\et C)\et\non\non(C\et A)\imp\non(B\et C)\et(C\et A))\imp
982 %(\non(A\ou\non C)\eqv(A\imp B))$
983 % \item $(\non A\ou B)\et(C\imp(A\eqv B))$
984 % \item $A\et\non A\imp(B\ou C\imp(C\imp\non A))$
985 % \item $((A\imp B)\imp A)\imp A$
986 % \item $(A\imp C)\et(B\imp D)\et(\non C\ou\non D)\imp\non A\ou\non B$
987 \item $A\et(A\ou B)\eqv A$
988 \item $(\non A\ou B\imp(A\imp\non A\ou B))\eqv(\non A\ou B\imp(A\imp
990 \item $(A\imp B)\et(A\ou C)\imp B\ou C$
991 \item $(A\imp B)\et(A\ou C)\imp(A\imp C)$
1000 \subsection{Conséquences logiques}
1002 Soit ${\cal F} = \{F_1, \ldots, F_n \}$ un ensemble de formules
1005 \begin{Def}[Conséquence logique]
1006 On dit que la formule propositionnelle $A$ est une \emph{conséquence
1007 logique}\index{conséquence logique} des formules propositionnelles
1008 $F_1, \ldots, F_n$ lorsque, chaque fois que les
1009 fonctions de vérité $\Phi_{F_1}$, \ldots, $\Phi_{F_n}$
1010 prennent simultanément la valeur \og vrai\fg{}
1011 (ou 1), il en est de même pour la fonction de vérité de la forme $A$.
1015 On note ce résultat: $\{F_1, \ldots, F_n\} \tauto A$ (se lit: $A$ est
1016 conséquence logique de $\{F_1, \ldots, F_n\}$).
1024 On reconsidère l'ensemble des deux formules propositionnelles $$\{P, P
1025 \imp Q\}$$ et on va montrer autrement que $Q$ est conséquence logique
1026 de ces deux formules.
1027 Autrement dit, on va remontrer que: \{$P$, $P \imp Q$\}$\tauto Q$.
1030 \item $\Phi_P(p)=p$: prend la valeur 1 lorsque $p$ prend la valeur
1032 \item $\Phi_{P\imp Q}(p,q)=\overline p+q$ : prend la valeur 1 lorsque
1033 $p=0$ (quelle que soit la valeur de $q$) et lorsque $p=1$ et $q=1$.
1034 \item $\Phi_P(p)$ et $\Phi_{P\imp Q}(p,q)$ prennent simultanément la
1035 valeur 1 uniquement lorsque $p=1$ et $q=1$; dans ce cas,
1036 $\Phi_Q(q)=q=1$ aussi. Donc $Q$ est conséquence logique de $\{P, P
1044 % $\{ P \imp Q, P \} \tauto Q$. En effet:
1045 % $$\begin{array}{|c|c|c|}
1047 % P & Q & P \imp Q \\
1059 % \noindent Il n'y a qu'un seul cas dans lequel $P \imp Q$ et $P$ sont
1060 % simultanément vrais. Dans ce cas, $Q$ est vrai.
1066 Dans chacun des cas suivants, déterminer si le premier ensemble de formules
1067 a pour conséquence logique la deuxième formule:
1069 $$\begin{array}{c r l}
1070 % 1 & \{P \et Q\} & P\\
1071 % 2 & \{(P \et Q) \ou R\} & P\ \et (Q \ou R) \\
1072 % 3 & \{(P \et Q) \imp R \} & (P \imp R) \et (Q \imp R) \\
1073 4 & \{P \imp (Q \ou R)\} & (P \imp Q) \ou (P \imp R) \\
1074 5 & \{A \imp (P \ou Q), \neg S \lor A \} & (\neg P \lor S) \imp Q \\
1075 5 & \{A \imp (B \et C), \neg C \lor D \lor R, R \imp \neg B \} &
1076 (A \land D) \imp \neg R \\
1087 Dans chacun des cas suivants, que peut-on dire d'une formule propositionnelle:
1089 \item \label{item:cons:1} qui a pour conséquence logique une antilogie,
1090 \item \label{item:cons:2} qui a pour conséquence logique une tautologie,
1091 \item \label{item:cons:3} qui est conséquence logique d'une antilogie,
1092 \item \label{item:cons:4} qui est conséquence logique d'une tautologie.
1097 % \ref{item:cons:1}. c'est une antilogie,
1098 % \ref{item:cons:2}. rien,
1099 % \ref{item:cons:3}. rien et
1100 % \ref{item:cons:4}. c'est une tautologie.
1105 La formule propositionnelle $F$ étant fixée, que peut-on dire d'une
1106 formule propositionnelle $G$ qui possède chacune des deux propriétés:
1108 \item $F \ou G$ est une tautologie,
1109 \item $F \et G$ est une antilogie.
1113 %Réponse: la formule $g$ est équivalente à la négation de la formule $f$.
1117 \subsection{Formules équivalentes}
1119 \begin{Def}[Formules équivalentes]
1120 Si la formule propositionnelle $G$ est conséquence logique de la formule
1121 propositionnelle $F$ et si $F$ est aussi conséquence logique de $G$,
1122 alors ces deux formules sont dites \emph{équivalentes}\index{formules
1123 équivalentes} (que l'on note $\approx$), soit:
1124 $$\{F\}\tauto G\hbox{ et }\{G\}\tauto F
1125 \textrm{ si et seulement si } F \approx G.$$
1129 C'est cette notion de formules équivalentes qui autorise le remplacement
1130 d'une expression par une autre (équivalente, bien sûr) dans une formule
1134 On est autorisé à remplacer $\non \non A$ par $A$, puisque ces formules
1140 Dans chacun des cas suivants, dire si les deux formules
1141 propositionnelles inscrites sur la même ligne sont équivalentes:
1143 \begin{array}{c r l}
1144 1 & \non (\non P) & P\\
1145 2 & P \et (P \imp Q) & P \et Q \\
1146 3 & P \imp Q & (\non P ) \ou (P \et Q)\\
1147 4 & P \imp Q & (\non P ) \imp (\non Q) \\
1148 5 & P \ou Q & \non ((\non P) \et (\non Q))\\
1149 6 & P \et Q & \non ((\non P) \ou (\non Q))\\
1150 7 & \non P & (\non ( P \ou Q)) \ou ((\non P) \et Q) \\
1151 8 & P \imp (Q \imp R) & (P \imp Q) \imp R\\
1152 9 & P \imp (Q \et R) & (P \imp Q) \et (P \imp R) \\
1153 10 & P \imp (Q \ou R) & (P \imp Q) \ou (P \imp R)\\
1154 11 & (P \imp Q) \et (Q \imp P) & (P \et Q) \imp (P \et Q) \\
1155 12 & (P \et Q) \ou (Q \et R) \ou (R \et P) & (P \ou Q) \et (Q \ou R)
1161 %Réponse: oui pour 1, 2, 3, 5, 6, 7, 9, 10, 12.
1165 Soit $F$ une formule propositionnelle dépendant de trois variables $P,
1166 Q, R$ qui possède deux propriétés:
1168 \item $F(P,Q,R)$ est vraie si $P, Q, R$ sont toutes les trois vraies,
1169 \item la valeur de vérité de $F(P,Q,R)$ change quand celle d'une
1170 seule des trois variables change.
1172 Construire la table de vérité de $F$, et déterminer une formule
1175 Réponse: table de vérité
1177 $$\begin{array}{|c c c|c|}
1195 (P \et \non Q \et \non R) \ou
1196 (\non P \et \non Q \et R) \ou
1197 (\non P \et Q \et \non R)$
1201 Déterminer des formules propositionnelles $F, G, H$ dépendant des
1202 variables $P,Q,R$ qui admettent les tables de vérité:
1203 $$\begin{array}{ccc}
1204 \begin{array}{|ccc|c|}
1220 \begin{array}{|ccc|c|}
1235 \begin{array}{|ccc|c|}
1255 % \noindent $ f = (P \et Q \et R) \ou (P \et (\non Q) \et R) \ou
1256 % ((\non P) \et Q \et (\non R)) \ou ((\non P) \et (\non Q) \et R) \ou
1257 % ((\non P) \et (\non Q) \et (\non R))$
1259 % \noindent $ g = (P \et Q \et (\non R)) \ou (P \et (\non Q) \et R)
1260 % \ou ((\non P) \et Q \et (\non R)) \ou ((\non P) \et (\non Q) \et R)$
1262 % \noindent $ h = (P \et Q \et R) \ou (P \et Q \et (\non R)) \ou (p
1263 % \et (\non Q) \et R) \ou ((\non P) \et Q \et (\non R)) \ou ((\non P)
1264 % \et (\non Q) \et R) \ou ((\non P) \et (\non Q) \et (\non R))$
1266 \subsection{Simplification du calcul des fonctions de vérité}
1268 \subsubsection{Théorème de substitution}
1270 \begin{Th}[Théorème de substitution]
1271 \index{théorème!de substitution}
1272 Soit $F$ une formule propositionnelle dans laquelle interviennent les
1273 variables propositionnelles $P_1\,$, $P_2\,$, $P_3\,$,\ldots, $P_n$.
1274 Supposons que l'on remplace ces variables par des formules
1275 propositionnelles $G_1\,$, $G_2\,$, $G_3\,$,\ldots, $G_n$; la nouvelle
1276 formule propositionnelle obtenue est notée $F^*$.
1279 Dans ces conditions: si $\tauto F$, alors $\tauto F^*$.
1285 $F$ étant une tautologie, sa fonction de vérité ne dépend pas des
1286 valeurs de vérité des variables booléennes, qui peuvent donc
1287 être remplacées par n'importe quelle fonction booléenne.
1290 Attention, la réciproque n'est pas vraie\ldots
1293 Soit $F=A\imp B$ et $F^*=P\et \non P \imp Q$,
1294 obtenue à partir de $F$ en remplaçant $A$ par
1295 $P\et \non P$ et $B$ par $Q$.
1296 Comme $\Phi_{F^*}(p,q)=\overline{p\cdot\overline
1297 p}+q=\overline 0+q=1+q=1$, alors $F^{*}$ est une tautologie.
1298 Cependant de $\Phi_{F}(a,b)$, on ne peut pas dire que $F$ est une tautologie.
1302 Exemple d'utilisation de ce résultat:
1305 La formule propositionnelle
1306 $$F^*=((P\imp Q\et\non R)\ou (\non S\eqv T))\imp ((P\imp
1307 Q\et\non R)\ou(\non S\eqv T)),$$
1308 est compliquée puisqu'elle contient 5 variables propositionnelle.
1309 il y a donc 32 lignes
1310 à calculer pour obtenir les valeurs de la fonction de vérité.
1311 Cependant, il suffit de remarquer que $F^*$ est obtenue à partir de
1312 $F=A \imp A$, qui est une tautologie; donc $F^*$ en est une aussi.
1317 Ce résultat peut évidemment être appliqué aussi à des parties de
1318 formules propositionnelles, pour accélérer le calcul de leurs fonctions
1320 si une partie d'une formule propositionnelle constitue à elle seule une
1321 tautologie, la partie correspondante de la fonction de vérité peut
1322 être avantageusement remplacée par 1.
1324 \subsubsection{Théorème de la validité}
1326 \begin{Th}[Théorème de la validité]
1327 Soit $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ un ensemble de formules propositionnelles
1328 et $H$ une formule propositionnelle; alors:
1330 \{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\tauto G_n\imp H
1331 \textrm{ si et seulement si }
1332 \{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\tauto H
1340 \noindent Supposons $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\tauto H$, c'est à dire, chaque
1341 fois que les formules de $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ sont vraies, $H$ l'est
1343 Supposons que les formules de $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}$ soient vraies:
1345 \item Alors, si $G_n$ est vraie, toutes les formules de
1346 $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ sont vraies, et donc, d'après {l'hypothèse},
1348 Dans ce cas (voir table de vérité de l'implication logique), $G_n\imp
1350 \item Et si $G_n$ n'est pas vraie, alors $G_n\imp H$ est vraie.
1352 \textbf{Seulement si.}
1354 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\tauto G_n\imp H$.
1355 En d'autres termes, chaque fois que les
1356 formules de $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}$ sont vraies, $G_n\imp H$ est
1358 Regardons si $H$ est une conséquence logique de
1359 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n}\}$ en distinguant selon que $G_n$ est vraie
1362 \item soit lorsque $G_n$ n'est pas vraie, indépendamment de la valeur
1363 de vérité de $H$ sur laquelle on ne peut alors rien dire, mais peu
1364 importe, puisque, dans ce cas, les formules de
1365 $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ ne sont pas
1366 toutes vraies, puisque $G_n$ n'est pas vraie.
1367 \item soit lorsque $G_n$ est vraie, et, dans ce cas, on sait que $H$
1368 est obligatoirement vraie aussi. Ceci se produit chaque fois que
1369 toutes les formules de $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$ sont vraies, et, dans
1370 ce cas, $H$ l'est aussi.
1371 Donc $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\tauto H$.
1374 % AG: Raisonnement typique de deduction naturelle, serait
1375 % mieux placé dans ce contexte.
1377 \begin{Ex}[Exemple d'application]
1379 $$\tauto (A\imp(B\imp C))\imp((A\imp B)\imp(A\imp C)).$$
1381 On pourrait bien entendu déterminer la fonction de vérité de cette formule.
1382 Mais, d'après le théorème précédent, la démonstration du résultat
1383 demandé est équivalente à celle de:
1384 $$\{A\imp(B\imp C)\}\tauto(A\imp B)\imp(A\imp C).$$
1386 Une nouvelle application de ce même théorème nous montre que la
1387 démonstration demandée est encore équivalente à celle de:
1388 $$\{A\imp(B\imp C), (A\imp B)\}\tauto (A\imp C).$$
1389 Et enfin à celle de:
1390 $$\{A\imp(B\imp C),(A\imp B),A\}\tauto C.$$
1392 Or les fonctions de vérité de $\{A\imp(B\imp C),(A\imp B),A\}$
1397 \overline{a} + \overline{b} + c \\
1402 \textrm{ qui valent sim. 1 quand }
1411 Ainsi $C$ est vraie et on a terminé la démonstration.
1412 % Or, dire que les formules de $\{A\imp(B\imp C),(A\imp B),A\}$ sont
1413 % simultanément vraies revient à dire que $A$ est vraie.
1414 % Dans ce cas, $(A\imp B)$ ne peut être aussi vraie que si $B$ est vraie
1415 % et, de même, $A\imp(B\imp C)$ ne peut être vraie que si $(B\imp C)$
1416 % est vraie. $B$ étant vraie, $(B\imp C)$ ne peut être vraie que si $C$
1419 % Donc, chaque fois que $\{A\imp(B\imp C),(A\imp B),A\}$ sont
1420 % simultanément vraies, $C$ est nécessairement vraie. Donc
1421 % $$\{A\imp(B\imp C),(A\imp B), A\}\tauto C,$$
1422 % ce qui, d'après le théorème énoncé ci-dessus, est équivalent
1423 % à $$\tauto (A\imp(B\imp C))\imp((A\imp B)\imp(A\imp C)).$$
1434 Trois dirigeants d'une Société (Pierre P., Marc M. et Alain A.) sont
1435 prévenus de malversations financières ; au cours de l'enquête, l'agent
1436 du fisc enregistre leurs déclarations:
1438 \item Pierre P.: ``Marc est coupable et Alain est innocent''.
1439 \item Marc M.: ``Si Pierre est coupable, Alain l'est aussi''.
1440 \item Alain A.: ``Je suis innocent, mais l'un au moins des deux
1441 autres est coupable''.
1445 \item Ces trois témoignages sont-ils compatibles?
1446 \item En supposant qu'ils sont
1447 tous les trois innocents, lequel a menti?
1448 \item En supposant que chacun dit
1449 la vérité, qui est innocent et qui est coupable?
1450 \item En supposant que les
1451 innocents disent la vérité et que les coupables mentent, qui est
1452 innocent et qui est coupable?
1459 Simplifier le règlement suivant:
1462 \item Les membres de la Direction Financière doivent être choisis
1463 parmi ceux de la Direction Générale.
1464 \item Nul ne peut être à la fois membre de la Direction Générale et de
1465 la Direction Technique s'il n'est membre de la Direction
1467 \item Aucun membre de la Direction Technique ne peut être membre de la
1468 Direction Financière.
1474 Un inspecteur des services de santé visite un hôpital psychiatrique
1475 o\`u des phénomènes étranges lui ont été signalés.
1477 Dans cet hôpital, il n'y a que des malades et des médecins, mais les
1478 uns comme les autres peuvent être sains d'esprit ou totalement
1479 fous. L'inspecteur doit faire sortir de
1480 l'hôpital les personnes qui n'ont rien à y faire, c'est à dire les
1481 malades sains d'esprit et les médecins totalement fous (quitte à les
1482 réintégrer ultérieurement en tant que malades\ldots). Il part du principe
1483 que les personnes saines d'esprit ne disent que des choses vraies,
1484 alors que les personnes folles ne disent que des choses fausses.
1486 Dans une salle, il rencontre deux personnes (appelons-les A et B pour
1487 préserver leur anonymat). A affirme que B est fou et B affirme que A
1490 \item Après une intense réflexion, l'inspecteur fait sortir l'un des
1491 deux de l'hôpital. Lequel (et pourquoi ?)
1492 \item Peut-il dire quelque chose au sujet de l'autre ?
1498 Le prince de Beaudiscours est dans un cruel embarras. Le voici au pied
1499 du manoir o\`u la méchante fée Antinomie maintient prisonnière la
1500 douce princesse Vérité. Deux portes y donnent accès. L'une d'elles
1501 conduit aux appartements de la princesse, mais l'autre s'ouvre sur
1502 l'antre d'un dragon furieux. Le prince sait seulement que l'une de ces
1503 deux portes s'ouvre lorsqu'on énonce une proposition vraie, et l'autre
1504 si on énonce une proposition fausse.
1506 Comment peut-il délivrer la princesse?
1512 Que dire des raisonnements suivants?
1514 \item Si Jean n'a pas rencontré Pierre l'autre nuit,
1515 c'est que Pierre est le meurtrier ou que Jean est un menteur.
1516 Si Pierre n'est pas le meurtrier, alors Jean n'a pas rencontré Pierre
1517 l'autre nuit et le crime a eu lieu après minuit.
1518 Si le crime a eu lieu après minuit, alors Pierre est
1519 le meurtrier ou Jean n'est pas un menteur.
1520 Donc Pierre est le meurtrier
1521 \item Manger de la vache folle est dangereux pour la santé;
1522 manger du poulet aux hormones aussi, d'ailleurs.
1523 Quand on ne mange pas de la vache folle, on mange du poulet aux hormones.
1524 Notre santé est donc en danger.
1525 \item Si je n'étudie pas, j'ai des remords.
1526 Mais si je ne vis pas à fond ma jeunesse, j'ai aussi des remords.
1527 Or je n'ai pas de remords.
1528 C'est donc que j'étudie tout en vivant à fond ma jeunesse.
1529 \item Quand Marie est là, c'est qu'elle accompagne Paul ou Jean.
1530 Paul ne vient jamais en même temps que son cousin Serge.
1531 Si Jean et Serge viennent tous les deux, leur s{\oe}ur Louise les accompagne.
1532 Si Louise se pointe, Raoul ne reste pas.
1533 Hier, Raoul et Serge étaient présents jusqu'au bout. Peut-on en conclure que
1534 Marie n'était pas présente?
1537 \subsection{Conclusion}
1539 Le calcul sur les fonctions de vérité paraît tout-à-fait
1540 satisfaisant et séduisant, lorsqu'il s'agit de calculer des valeurs de
1541 vérité ou d'examiner des conséquences logiques.
1542 Il est vrai qu'il est simple, nécessite un minimum de réflexion (très
1543 important dans le cas des ordinateurs!) et qu'il est très facile à
1547 Mais, pour une formule propositionnelle qui comporte 10 variables
1548 propositionnelles (ce qui n'est pas beaucoup pour les problèmes que
1549 l'on cherche à programmer!), la table des valeurs de la fonction de
1550 vérité comporte $2^{10}=1024$ lignes.
1551 Celui qui opère à la main a déjà démissionné.
1552 L'ordinateur démissionne un peu plus loin, certes, mais il finit aussi
1553 par avouer son incapacité:
1555 \item Sur les machines modernes, il n'est plus impossible d'envisager
1556 d'écrire et d'exécuter une \og boucle vide\fg{} qui porte sur toutes
1557 les valeurs entières représentables sur 32 bits, donc de 0 à
1558 $2^{32}-1$, le temps d'exécution est récemment devenu raisonnable.
1559 \item Il ne faut cependant pas exiger que ce temps demeure raisonnable
1560 dès qu'il s'agit d'exécuter un algorithme un peu compliqué. Et 32
1561 variables constituent un nombre
1562 ridiculement petit pour un système expert, dans lequel les expressions
1563 offrent souvent une complexité qui n'a aucune commune mesure avec ce
1564 que l'on peut imaginer de plus compliqué\ldots
1571 Les \og raccourcis\fg{} qui viennent d'être étudiés et qui permettent
1572 d'accélérer, voire de supprimer totalement, le calcul d'une fonction
1573 de vérité, sont plus utiles lorsque l'on opère \og à la main\fg{} que
1574 pour la programmation d'algorithmes de logique.
1580 Il faut donc garder en réserve la méthode des fonctions de vérité:
1581 celle-ci peut être très utile dans certains cas, essentiellement
1582 lorsque le problème peut être résolu \og à la main\fg{}, mais il faut
1583 aussi trouver une autre méthode pour songer à aborder des problèmes
1586 Cette méthode, qui supprime toute référence aux valeurs de vérité,
1591 \centerline{\x{Fin du Chapitre}}