6 \setcounter{Notation}{0}
9 \chapter{Correspondances entre ensembles}
11 \section{Relations binaires entre ensembles}
14 \subsection{Définition}
15 On se donne deux ensembles $E$ et $F$.
18 \begin{Def}[Relation binaire, graphe]
21 \item l'on a défini une \emph{relation binaire} \index{relation binaire} ${\mathcal{R}}$ entre ces deux ensembles lorsqu'on s'est donné une partie $G$ de l'ensemble produit $E\times F$ (: $G\sse E\times F$).
22 \item Cette partie est appelée \emph{graphe} \index{graphe} de la relation binaire.
23 \item Si $x (\in E)$ et $y (\in F)$ sont tels que $(x,y)\in G$, on dit que $x$ est \emph{en relation avec} $y$ par la relation ${\mathcal{R}}$.
28 On utilise, pour formaliser cette proposition, la notation $x {\mathcal{R}} y$. Donc :
31 $$x {\mathcal{R}} y\quad\hbox{[\og x est en relation avec y\fg{} ]}\Ssi
32 (x,y)\in G\quad\hbox{[$G$: graphe de la relation ${\mathcal{R}}$]}.$$
36 Lorsque $E=F$, on parle de relation binaire définie dans l'ensemble $E$.
37 Son graphe est une partie de $E^2$.
41 Il est possible que $x \mathcal{R} y$ sans que $y \mathcal{R} x$.
46 Sur l'ensemble des mots de la langue française, on définit la relation : \og le mot M est lié au mot N s'ils coïncident après qu'on ait retourné l'ordre des lettres de M \fg{}.
48 Déterminer quelques couples de mots en relation, ainsi que des mots en relation avec eux-mêmes.
53 Sur l'ensemble $\Z$ des entiers relatifs, on définit deux relations, notées respectivement $\Sigma$ et $\Delta$, de la façon suivante :
55 \item $x \Sigma y$ quand la somme $x+y$ est paire
56 \item $x \Delta y$ quand la différence $x-y$ est paire
61 \noindent\textit{\underline{Réponse : }} $x \Sigma y \Leftrightarrow x+y = 2k \Leftrightarrow x+y-2y = 2k-2y.$
63 Donc $x \Sigma y \Leftrightarrow x-y = 2(k-y) = 2k' \Leftrightarrow x \Delta y.$
66 \subsection{Application d'un ensemble dans un autre}
68 \subsubsection{Définition d'une application}
70 \begin{Def}[Application]
71 Une \emph{application}\index{application} de l'ensemble $E$ dans l'ensemble $F$ est une relation binaire particulière ${\mathcal{R}}$ entre $E$ et $F$, dont le graphe doit posséder les propriétés suivantes :
74 \item pour tout élément $x$ de $E$, il doit exister un élément $y$ de $F$ tel que $(x,y)$ soit élément de $G$,
75 \item cet élément $y$ doit être unique.
81 \noindent Voici la formalisation (partielle) de ces propositions :
84 \item $\qqs x\in E,\ \exi y\in F,\ (x,y)\in G$
85 \item $\qqs x\in E,\ \qqs y\in F,\ \qqs y'\in F, [(x,y)\in G\ {\rm
86 et}\ (x,y')\in G\Ssi y=y']$.\\
89 Il existe un intermédiaire entre relation et application...
91 \begin{Def}[Relation fonctionnelle]
92 On parle de \emph{relation fonctionnelle}\index{relation!fonctionnelle} quand tout élément de l'ensemble de départ possède au plus une image.
96 Une application est donc une relation fonctionnelle particulière : tout élément de l'ensemble de départ possède exactement une image.
101 Parmi les relations suivantes de $\mathbb{R}$ vers $\mathbb{R}$, repérez les relations fonctionnelles, repérez les applications :
103 \item $\mathcal{R} = \{ (x,y) \in \mathbb{R}^2, |y| = \sqrt{x} \}$
104 \item $\mathcal{R} = \{ (x,y) \in \mathbb{R}^2, xy = 1 \}$
105 \item $\mathcal{R} = \{ (x,y) \in \mathbb{R}^2, y-x+2 = 0 \}$
109 \noindent\textit{\underline{Réponse :}} Les deux dernières sont des relations fonctionnelles, et la dernière est la seule application.
111 \subsubsection{Image d'un élément}
113 Pour un $x$ donné de $E$, il lui correspond un et un seul $y$ de $F$ qui est en relation avec lui par ${\mathcal{R}}$.
116 Cet unique $y$ est alors appelé \emph{image}\index{image} de $x$ par l'application définie par ${\mathcal{R}}$ dans un tel cas.
120 Si l'on désigne par $f$ cette application, l'expression \og $y$ est l'image de $x$ par $f$\fg{} est formalisée par $y=f(x)$.
125 On formalise la proposition \og $f$ est une application de $E$ dans $F$\fg{} par $f: E\vers F$, et la proposition \og $y$ est l'image de $x$ par $f$\fg{} peut aussi être traduite par: $f: x \fc y$.
131 Interpréter chacune des situations suivantes au moyen d'une application. Pour cela, on définira deux ensembles $A$ et $B$ ainsi que $f: A\vers B$.
134 \item Le résultat d'une course de tiercé.
135 \item Le registre d'un hôtel qui possède 55 chambres.
136 \item Le numéro d'INSEE.
137 \item La parité d'un entier naturel.
138 \item Un emploi du temps.
148 \subsubsection{Applications injectives}
150 \begin{Def}[Antécédent]
151 Si $y$ est l'image de $x$ par $f$, alors $x$ est appelé \emph{antécédent} \index{antécédent} de $y$ par $f$.
154 \begin{Th}[Nombre d'antécédents, définition de l'injectivité]
155 L'antécédent de $y$ n'est pas nécessairement unique. S'il l'est, l'application $f$ est dite \emph{injective} \index{application!injective}.
158 Sous forme (partiellement) formalisée:
159 $$\hbox{\og $f$ est (une application) injective\fg{} } \Ssi [ f(x)=f(x') \Imp x=x' ]$$
162 Tracez le graphe d'une application qui est injective, et d'une application qui ne l'est pas. On le fera entre ensembles finis, et entre ensembles infinis.
166 Donnez des exemples (sous forme analytique) de fonctions injectives, et de fonction qui ne le sont pas.
171 Le terme injection\index{injection} est synonyme d'\og application injective\fg{}.
175 Un bon algorithme de hachage, comme on en utilise dans les antivirus, dans emule et pour la recherche des titres d'un CD musical, doit éviter les collisions. Idéalement, il devrait être injectif.
180 On suppose $g o f$ injective. Montrer que $f$ est injective. Est-ce que $g$ est obligatoirement injective ?
184 \subsubsection{Applications surjectives}
187 La définition d'une application $f$ exige seulement que chaque élément $x$ de $E$ admette une image (unique) $y$ dans $F$, mais pas que tout élément $y$ de $F$ admette un antécédent dans $E$.\\
190 S'il en est néanmoins ainsi, l'application est dite surjective :
192 Une application \emph{surjective}\index{application!surjective} $f: E\vers F$ est une application telle que tout $y$ de $F$ admette un antécédent dans $E$.\\
196 \emph{Surjection} est synonyme d'\og application surjective\fg{}. \index{surjection}.
201 Tracez le graphe d'une application qui est surjective, et d'une application qui ne l'est pas. On le fera entre ensembles finis, et entre ensembles infinis.
205 Donnez des exemples (sous forme analytique) de fonctions surjectives, et de fonction qui ne le sont pas.
209 D'une manière générale, on peut considérer l'ensemble des images des éléments de $E$ par une application $f$ de $E$ dans $F$ (ils en ont tous une, et une seule).\\
212 Cet ensemble, qui est évidemment une partie de $F$, est noté $f<E>$, et est appelé image de $E$ par $f$ : $f<E>=\{f(x)\in F \mid x\in E\}$.\\
215 Si tous les éléments de $F$ ont un antécédent dans $E$ ($f$ est surjective), cela signifie que tout élément de $F$ est élément de $f<E>$, donc que $F\sse f<E>$; comme on a remarqué par ailleurs que $f<E>\sse F$, on a, dans ce cas, $f<E>=F$.\\
218 Cette dernière remarque autorise la formalisation suivante :
220 \begin{Th}[Caractérisation de la surjectivité]
221 $$\hbox{\og $f$ est (une application) surjective\fg{} } \Ssi f<E>=F$$
226 Soit l'application \og élévation au carré \fg{} $f : x \longmapsto x^2$ de $\R$ dans $\R$. Elle est :
228 \item non surjective : $f < \R > = \R^+$,
229 \item non injective : $f(-2) = f(2) = 4$.
234 On suppose $g o f$ surjective. Montrer que $g$ est surjective. Est-ce que $f$ est obligatoirement surjective ?
237 \subsubsection{Applications bijectives}
239 \begin{Def}[Applications bijectives]
240 Une application qui est à la fois injective et surjective est dite \emph{bijective} \index{application!bijective}.
245 Synonyme d'\og application bijective\fg{} : bijection \index{bijection}.
249 Dans chaque cas, dire si l'application $f:A \vers B$ est injective, surjective ou bijective.
252 \item $A = \R, B = \R, f(x) = x+7$
253 \item $A = \R, B = \R, f(x) = x^2+2x-3$
254 \item $A = \{ x \in \R | 4 \leqslant x \leqslant 9 \}, B = \{ x \in \R | 21 \leqslant x \leqslant 96 \}, f(x) = x^2+2x-3$
255 \item $A = \R, B = \R, f(x) = 3x-2|x|$
256 \item $A = \R, B = \R, f(x) = e^x+1$
257 \item $A = \N, B = \N, f(x) = x(x+1)$
263 Dans le cas d'une bijection, à chaque élément $x$ de $E$ correspond un et un seul élément $y$ de $F$ (définition d'une application) et, réciproquement, à chaque (surjectivité) élément $y$ de $F$ correspond un et un seul (injectivité) élément $x$ de $E$.
267 Cette dernière proposition est précisément l'affirmation de l'existence d'une application $g$ de $F$ dans $E$, telle que $x = g(y) \Longleftrightarrow f(x) = y $.
272 \begin{Def}[Application inverse]
273 Cette application est appelée application inverse de l'application $f$.
281 Reprendre l'exercice précédent, en trouvant l'application réciproque des applications bijectives.
286 On peut démontrer que la bijectivité est une condition nécessaire et suffisante pour qu'une application admette une inverse.
290 Un cryptosystème (algorithme de chiffrement/déchiffrement) est une application bijective.
294 Les algorithmes de hachage ne sont pas bijectifs.
300 Soit l'application \og multiplication par 2 \fg{} $f : x \longmapsto 2 x$ de $\R$ dans $\R$. Elle est :
305 Elle admet donc une application inverse, à savoir : $f^{-1} : x \longmapsto x/2$.
309 Soit $f : \Z \vers \Z$ définie par $f(n) = n + (-1)^n$.
311 \item Montrer que $n$ et $f(n)$ sont toujours de parité différente.
312 \item Montrer que $f$ est bijective.
313 \item Calculer $f(f(n))$. En déduire une expression de $f^{-1}$ et résoudre l'équation $347 = n+(-1)^n$.
319 \subsection{Cardinal et puissance d'un ensemble}
321 Il s'agit ici de proposer une réflexion sur la notion intuitive de \og nombre d'éléments d'un ensemble\fg{} , nécessaire pour pouvoir
322 aborder ultérieurement les notions de dénombrabilité et de calculabilité, fondamentaux en informatique.\\
325 \subsubsection{Cas des ensembles finis}
328 On commence par prendre deux ensembles $E=\{a,b,c,d\}$ et $F=\{1,2,3\}$ et à remarquer que :
330 \item il est possible de définir une injection de $F$ dans $E$, mais pas une surjection,
331 \item de définir une surjection de $E$ sur $F$, mais pas d'injection,
333 ...tout simplement parce qu'il n'y a \og pas assez\fg{} d'éléments dans $F$ (ou \og trop\fg{} dans $E$).\\
336 Si l'on veut pouvoir définir une bijection entre deux ensembles, il semble nécessaire et suffisant qu'ils aient le même \og nombre d'éléments\fg{} (on se limite ici au domaine fini).
340 Cette notion intuitive, résultat immédiat d'une simple opération de comptage, est reliée à la notion mathématique de mise en bijection avec une partie de $\Net$ de la forme $\{1\vir 2\vir\ldots\vir n\}$.
344 Ainsi, pour $n\in\Net$ donné, les ensembles à $n$ éléments sont tous ceux qui peuvent être mis en bijection avec $\{1\vir 2\vir\ldots\vir n\}$ (et, par convention, $\vide$ a 0 élément).
347 \begin{Def}[Cardinal d'un ensemble fini]
348 L'élément maximum de cette partie finie de $\Net$ est un représentant du \emph{cardinal}\index{ensemble!cardinal} des ensembles en question.
353 Pas de problème donc lorsqu'on s'en tient aux ensembles finis, dont la définition mathématique est :
356 \begin{Def}[Ensemble fini]
357 Un ensemble est dit fini\index{ensemble!fini} s'il ne peut pas être mis en bijection avec une partie stricte de lui-même.
361 \subsubsection{Cas des ensembles infinis}
365 Lorsqu'on se pose la question du \og nombre d'éléments\fg{} d'un ensemble infini, on peut être tenté, dans un premier temps, de répondre par \og une infinité\fg{} , ce qui n'est pas satisfaisant pour au moins deux raisons :
367 \item jusqu'à présent, le \og nombre d'éléments\fg{} était un entier, et l'infini n'est pas un nombre entier,
368 \item cela laisserait supposer que tous les ensemble infinis ont le même \og nombre d'éléments\fg{}
372 Une réflexion plus appronfondie apparaît comme nécessaire. On décide donc de se calquer sur le domaine fini...
375 \begin{Def}[Puissance d'un ensemble infini]
376 Deux ensembles ont \emph{même puissance}\index{ensemble!puissance}\index{puissance!d'un ensemble} (\og même nombre d'éléments\fg{}) si l'on peut les mettre en bijection.
382 Il existe des bijections entre $\N$ et l'ensemble des entiers pairs ($2\N$) ou impairs ($2\N+1$), qui conduisent à des formulations du style \og il y a autant d'entiers que d'entiers pairs \fg{}.
387 $2\N \cup 2\N+1 = \N$, bien que ces trois ensembles \og on le même nombre d'éléments \fg{}, les deux premiers étants disjoints... à rapprocher de $\infty\plinf=\infty$.
392 Pour ce genre de raisons, on a tendance à abandonner ce vocabulaire (sur les nombres d'individus) pour dire simplement que ces ensembles ont même puissance.
397 \subsubsection{Nombre d'infinis}
399 \paragraph{Notion de puissance d'un ensemble}
401 Le résultat fondamental est...
404 Il est impossible de définir une surjection de $E$ sur $\mathcal{P}(E)$.
411 Ce résultat montre que, même si $E$ est un ensemble infini, il ne peut être mis en bijection avec ${\cal P}(E)$, qui a donc \og strictement plus d'éléments\fg{} que $E$.
414 Conséquemment, $\N$ et ses parties infinies, $\Z$, et même $\Q$ ont la même puissance, dite \emph{puissance du dénombrable}\index{puissance!du dénombrable}, mais...
417 \begin{Def}[Puissance du continu]
418 ${\cal P}(\N)$ n'est pas dénombrable, et est de puissance supérieure, dite \emph{puissance du continu}\index{puissance!du continu}.
422 C'est la puissance de $\R$.
426 De même, ${\cal P}(\R)$ est de puissance supérieure à $\R$, et ainsi de suite\ldots...
428 \paragraph{$\mathbb{R}$ est indénombrable : une démonstration de Cantor.}
430 Supposons que $\mathbb{R}$ soit dénombrable.
432 On pourrait alors écrire la liste de TOUS les réels, à partir du premier, en écriture décimale $r_1$, $r_2$, $r_3$, etc.
435 On choisit pour les nombres décimaux l'écriture qui ne comporte que des zéros à partir d'un certain rang, s'il y a ambiguïté.
439 On préférera l'écriture 1 à 0,9999999......
442 Construisons alors le nombre $S$ de la manière suivante :
444 \item sa partie entière est 0,
445 \item et pour sa partie décimale,
447 \item le premier chiffre est différent du premier chiffre après la virgule de $r_1$,
448 \item le deuxième chiffre est différent du deuxième chiffre après la virgule de $r_2$,
453 Le nombre $S$ ne fait alors pas partie de la liste des réels, ce qui est contradictoire : l'hypothèse $\mathbb{R}$ dénombrable (on peut numéroter tous les réels avec $\mathbb{N}$) est erronée.
456 \subsection{Relations d'ordre}
457 Dans ce paragraphe, on se place dans le cas où $E=F$.
461 \subsubsection{Définition}
463 Soit ${\mathcal{R}}$ une relation binaire définie dans un ensemble $E$, de graphe $G$.
465 \paragraph{Réflexivité, antisymétrie, transitivité}
468 \begin{Def}[Réflexivité]
469 ${\mathcal{R}}$ est dite \emph{réflexive} \index{relation!réflexive} quand tout élément de $E$ est en relation avec lui-même :
470 $$\qqs x\in E,\ (x,x)\in G$$
475 C'est-à-dire $\qqs x\in E,\ x {\mathcal{R}} x$, ou encore : la diagonale de $E^2$ est incluse dans $G$.
480 \begin{Def}[Antisymétrie]
481 ${\mathcal{R}}$ est dite \emph{antisymétrique} \index{relation!antisymétrique} si, lorsque $x$ est en relation avec $y$, alors $y$ ne peut pas être en relation avec $x$ (sauf si $x=y$) :
483 $$\qqs x\in E,\ \qqs y\in E,\ (x,y)\in G ~{\rm et}\ (y,x)\in G\ \Imp x=y$$
488 C'est-à-dire $\qqs(x,y)\in E^2,\ x {\mathcal{R}} y\ {\rm et}\ y {\mathcal{R}} x\Imp\ x=y$.
493 \begin{Def}[Transitivité]
494 ${\mathcal{R}}$ est dite \emph{transitive} \index{relation!transitive} lorsque, si $x$ est en relation avec $y$, et si $y$ l'est avec $z$, alors $x$ est en relation avec $z$ :
495 $$\qqs x\in E,\qqs y\in E,\ \qqs z\in E,\ (x,y)\in G\ {\rm et}\ (y,z)\in G
501 C'est-à-dire : $\qqs x\in E,\ \qqs y\in E,\qqs z \in E,\ x {\mathcal{R}} y\ {\rm et}\ y {\mathcal{R}} z \Imp x {\mathcal{R}} z$.
506 Les relations suivantes sont-elles réflexives, antisymétriques ou transitives ?
508 \item $A = \mathbb{R}$ et $x \mathcal{R} y$ si $|x| = |y|$.
509 \item $A = \mathbb{R}$ et $x \mathcal{R} y$ si $sin^2 x + cos^2 y = 1 $.
510 \item $A = \mathbb{N}$ et $x \mathcal{R} y$ s'il existe $p$ et $q$ entiers tels que $y = p x^q$.
511 \item $A$ est l'ensemble des points du plan, et $x \mathcal{R} y$ si la distance de $x$ à $y$ est inférieure à 52,7 km.
517 \paragraph{Relation d'ordre}
519 \begin{Def}[Relation d'ordre]
520 ${\mathcal{R}}$ est une \emph{relation d'ordre}\index{relation!d'ordre} lorsqu'elle est réflexive, antisymétrique et transitive.
524 \begin{Ex}[Exemples de relations d'ordre]
525 Quelques relations d'ordre :
527 \item $(\R,\leqslant )$
528 \item $({\cal P}(E),\sse)$
532 \begin{Ex}[Relation de divisibilité]
533 On note $a|b$ si et seulement si $b$ est un multiple de $a$ ( $\exists k \in \Net, b=ka$).
535 C'est une relation d'ordre définie dans $\Net$. En effet, elle est
538 \item reflexive : $a=1a$, donc $a|a$ est vrai,
539 \item antisymétrique : si $a|b$ et $b|a$, alors $\exists k,k' \in \Net, a=kb$ et $b=k'a$. Donc $a = kk' a$. Comme $a \neq 0$, $kk'=1$. Mais $k,k' \in \Net$, donc $k = k' = 1$, et $a = b$.
540 \item transitive : si $a|b$ et $b|c$, alors alors $\exists k,k' \in \Net, a=kb$ et $b=k'c$. Donc $a = k k' c$ : il existe $k'' \in \Net$ ($k''=k k'$) tel que $a = k''c$ : $a|c$.
546 La structure algébrique constituée par l'ensemble $E$, muni de la
547 relation d'ordre ${\mathcal{R}}$, (c'est-à-dire: le couple $(E,{\mathcal{R}})$) est
548 celle d'\emph{ensemble ordonné}\index{ensemble!ordonné}.
552 \subsubsection{Ordre partiel, ordre total}
554 Une relation d'ordre définie dans un ensemble $E$ peut posséder une propriété supplémentaire, celle selon laquelle tous les éléments de $E$ sont comparables entre eux.
557 Cela signifie que, si l'on choisit deux éléments $x$ et $y$ quelconques dans $E$, $x$ est en relation avec $y$, ou $y$ est en relation avec $x$ : $\qqs x\in E, \qqs y\in E, (x,y)\in G\ {\rm ou}\ (y,x)\in G$.
560 \begin{Def}[Relation d'ordre totale]
561 Une relation d'ordre qui possède cette dernière propriété est dite relation d'\emph{ordre total}\index{relation!d'ordre!totale}, et la structure algébrique correspondante est celle d'\emph{ensemble totalement ordonné}\index{ensemble!totalement ordonné}.
566 Cette propriété est aussi équivalente à : $\qqs x\in E,\ \qqs y\in E,\ x\ {\mathcal{R}}\ y\ {\rm ou}\ y {\mathcal{R}} x$, ou encore : si $x$ n'est pas en relation avec $y$, alors $y$ est en relation avec $x$.
570 \begin{Def}[Relation d'ordre partiel]
571 Dans le cas contraire, il existe des éléments qui ne sont pas comparables : on parle alors d'\emph{ordre partiel} \index{relation!d'ordre!partiel}.
576 $\leqslant$ est une relation d'ordre totale dans $\R$.
580 $\subset$ dans $\mathcal{P}(E)$, et $|$ dans $\N$ sont des relations d'ordre partiels.
584 \subsubsection{Exercices}
587 Parmi les relations suivantes sur l'ensemble $E$, repérez les relations d'ordre, les relations d'ordre total :
589 \item $E = \mathbb{Z}$, $x \mathcal{R} y \Leftrightarrow \exists k \in \mathbb{N} : x = y^k$.
590 \item $E = \mathbb{N}$, $x \mathcal{R} y \Leftrightarrow x<y$.
591 \item $E = \mathbb{R}$, $x \mathcal{R} y \Leftrightarrow x^2 = y^2$.
592 \item $E = \mathbb{R}^2$, $(x_1,x_2) \mathcal{R} (y_1,y_2) \Leftrightarrow (x_1 \leqslant y_2) \et (x_2 \leqslant y_1)$.
599 On se place dans l'ensemble $E=\{1,2,3,\ldots,20\}$.
602 Représenter, dans le plan rapporté à deux axes de coordonnées rectangulaires, les graphes des relations binaires sur E dont les définitions suivent:
604 \item $x {\mathcal{R}} y \Ssi x\leqslant y$
605 \item $x {\mathcal{R}} y \Ssi x\mid y$ (x divise y)
606 \item $x {\mathcal{R}} y \Ssi x\equiv y\ [3]$ (x est congru à y
607 modulo 3, voir cours)
608 \item $x {\mathcal{R}} y \Ssi y=x^2$
609 \item Tenter de caractériser par son graphe, à l'aide
610 des dessins précédents, une relation d'ordre (partiel,
611 total), une relation d'équivalence, une application.
612 \item Définir, par leurs graphes, les relations d'équivalence dans E qui comportent respectivement le moins et le plus possible de points; que peut-on dire de ces relations? Même question pour les relations d'ordre.
620 \begin{Exo}[Relations d'ordre en Algèbre de Boole]
621 Soit $\cal A$ une algèbre de Boole.
623 On considère la relation binaire, de symbole $<$, définie par $$a<b \Ssi a+b=b.$$
625 \item Montrer qu'il s'agit d'une relation d'ordre.
626 \item Montrer que $a<b\ \Ssi\ a\cdot b=a$.
627 \item Montrer que, $\forall (a,b,c)\in {\cal A}^3,\ b\cdot c<a\cdot b+{\sur a}\cdot c$.
628 \item On définit la relation binaire $\sse$ par: $a\sse b$ si et seulement si
629 $a\cdot{\sur b}=0$; montrer que c'est une relation d'ordre, comparer avec les
630 résultats précédents.
631 \item En utilisant l'une ou l'autre des définitions ci-dessus pour la relation d'ordre, trouver,
632 lorsqu'ils existent, les éléments $\sup\{a,b\}$ et $\inf\{a,b\}$. Trouver $\max{\cal A}$ et
638 \subsubsection{\'Eléments maximaux}
640 Soit $(E,{\mathcal{R}})$ un ensemble ordonné et $A$ une partie de $E$. Quelques définitions...
643 \begin{Def}[Majorant]
644 On appelle \emph{majorant} \index{majorant} de $A$ tout élément $M$ de $E$ tel que, quel que soit $a\in A$, $a{\mathcal{R}}M$.
648 \begin{Def}[Partie majorée]
649 La partie $A$ de $E$ est dite \emph{majorée}\index{partie majorée} s'il existe un majorant de $A$.
653 Trouvez des exemples de majorants et de parties majorées sur $\mathbb{N}$ et $\mathcal{R}$.
658 Il existe des parties non majorées ($\mathcal{R}^+$ pour $\leqslant$ dans $\R$)
662 Il peut exister une infinité de majorants pour une partie majorée.
666 \begin{Def}[Minorant]
667 On appelle \emph{minorant} \index{minorant} de $A$ tout élément $m$ de $E$ tel que, quel que soit $a\in A$, $m{\mathcal{R}}a$.
669 On parle aussi de partie minorée.
673 Trouvez des exemples de minorants et de parties minorées sur $\mathbb{Z}$ et $\mathcal{Q}$.
678 \begin{Def}[Élément maximum]
679 On appelle \emph{élément maximum} \index{maximum} de $A$ un élément de $A$ qui est majorant de $A$.
683 Trouvez des exemples d'élément maximum sur $\mathbb{N}$ et $\mathcal{R}$.
691 Si $A$ est non majorée, il est exclu qu'elle admette un élément maximum.
695 Cet élément maximum n'existe pas toujours, même pour une partie majorée. Ainsi, l'intervalle réel ]2,3[ est majoré, mais n'a pas d'élément maximum.
697 Cependant, s'il existe, cet élément est unique.
702 \begin{Def}[Élément minimum]
703 On appelle \emph{élément minimum} \index{minimum} de $A$ un élément de $A$ qui est minorant de $A$.
712 \begin{Def}[Borne supérieure]
713 On appelle \emph{borne supérieure}\index{borne!supérieure} de $A$ l'élément minimum, s'il existe, de l'ensemble des majorants de $A$.
722 \begin{Def}[Borne inférieure]
723 On appelle \emph{borne inférieure}\index{borne!inférieure} de $A$ l'élément maximum de l'ensemble des minorants de $A$.
734 Trouvez des exemples de bornes sup et de bornes inf sur $\mathcal{R}$.
741 \begin{Exo}[Une relation d'ordre]
742 On considère l'ensemble des points d'un plan affine euclidien, et on y définit une relation binaire (symbole $\leqslant $) par $P_1\leqslant P_2 \Ssi (x_1\leqslant x_2\ {\rm et}\ y_1\leqslant y_2)$.
745 \item Définir, lorsqu'ils existent, les points $\sup\{P_1,P_2\}$ et $\inf\{P_1,P_2\}$.
746 \item Existent-ils toujours, quels que soient les points $P_1$ et $P_2$ ?
755 \item dans certains cas, les éléments définis ici n'existent pas,
757 \item que l'élément maximum est aussi borne supérieure.
760 \noindent Et finalement, pour une partie $A$ d'un ensemble ordonné $E$ :
763 \item $A$ peut ne pas être majorée.
764 \item Si $A$ est majorée, elle peut ne pas admettre de borne supérieure.
765 \item Si $Sup A$ existe ($A$ est majorée), $A$ peut ne pas admettre d'élément maximum.
766 \item Si $Max A$ existe, alors $Sup A = Max A$.
769 \noindent ...et on a les mêmes résultats pour les parties minorées.
776 Cas de $E=\{x\in\Q\mid x\leqslant 32\}$.
778 \item ensemble majoré de nombres réels
779 \item 56 , 32 sont majorants
780 \item ensemble $E'$ des majorants : $E'=\{y\in\Q\mid y\geqslant 32\}$
782 \item $\min E'=32$, donc $\sup E=32$.
787 Cas de $E=\{x\in\Q\mid x<32\}$.
789 \item ensemble majoré de nombres réels
790 \item 56, 32 sont majorants
791 \item ensemble $E'$ des majorants : $E'=\{y\in\Q\mid y\geqslant 32\}$
792 \item $E$ n'a pas d'élément maximum
793 \item $\min E'=32$, donc $\sup E=32$.
801 \subsubsection{Treillis}
803 \paragraph{Cas des ensembles totalement ordonnés}
805 Dans un ensemble totalement ordonné, si l'on choisit une paire d'éléments quelconques $(x,y)$ il est possible de décider lequel est le plus petit et lequel est le plus grand.
809 Et, comme cette partie $\{x\vir y\}$ admet un élément minimum et un élément maximum, ces deux éléments sont aussi (respectivement) borne inférieure et supérieure, on peut écrire $\inf\{x\vir y\}=x$ et $\sup\{x\vir y\}=y$.
813 L'existence de ces deux éléments est assurée, ce qui n'est pas le cas dans un ensemble qui n'est que partiellement ordonné.
817 \paragraph{Cas des ensembles partiellement ordonnés}
820 Il existe alors des paires d'éléments $(x,y)$ qui ne sont pas comparables et, pour une telle paire, les éléments $\min\{x\vir y\}$ et $\max\{x\vir y\}$ ne sont pas définis.
824 Il se peut, cependant, que les éléments $\inf\{x\vir y\}$ et
825 $\sup\{x\vir y\}$ soient, eux, définis.
829 Si cette propriété est vérifiée pour tous les couples d'éléments $(x,y)$, alors l'ensemble est un treillis :
832 \begin{Def}[Treillis]
833 Un ensemble ordonné est un \emph{treillis} \index{treillis} lorsque toute partie finie admet une borne sup et une borne inf.
837 Il suffit que la propriété soit vraie pour deux éléments distincts (\emph{i.e.} une partie à deux éléments) pour qu'elle soit vrai pour toutes les parties finies.
841 Démontrez l'assertion de la remarque précédente.
845 \begin{Def}[Treillis complet]
846 Si la propriété est vrai pour toute partie, alors le treillis est dit \emph{complet}\index{treillis!complet}.
851 Un ensemble totalement ordonné est toujours un treillis.
856 Cette notion n'offre un intérêt que dans le cas d'un ensemble partiellement ordonné, car l'existence d'une borne inférieure et d'une borne supérieure pour tout couple (et donc pour toute partie finie) permet de les comparer aux autres par l'intermédiaire de ces bornes, même si on ne peut pas les comparer entre eux.
859 En effet, on a toujours $\inf\{x\vir y\}\leqslant x\leqslant \sup\{x\vir
860 y\}$ et $\inf\{x\vir y\}\leqslant y\leqslant \sup\{x\vir y\}$ (on reprend les exemples vus plus haut).
866 \begin{Exo}[Diagrammes de transitivité]
869 \item $E=\{1\vir 2\vir 3\vir 4\vir 5\vir 6\vir 7\vir 8\vir 9\}$ et on
870 définit la relation binaire $\mathcal{R}$ dans $E$ par son graphe
871 $G=\{ $ (1,1), (1,2), (1,3), (1,4), (1,5), (1,6), (1,7), (1,8), (1,9), (2,2), (2,3), (2,4), (2,6), (2,8), (2,9), (3,3), (4,3), (4,4), (4,6), (4,8), (4,9), (5,3), (5,4), (5,5), (5,6), (5,7), (5,8),
872 (5,9), (6,6), (6,8), (6,9), (7,7), (7,8), (7,9), (8,8), (9,9) $\}$
873 (c'est-à-dire: $1{\mathcal{R}}1$, etc\ldots). Montrer que cette relation est une relation d'ordre. $E$ est-il totalement ordonné par cette relation ? est-il un treillis ?
875 \item Mêmes questions pour $E'=\{1\vir 2\vir 3\vir 4\vir 5\vir 6\}$ et
876 $G'=\{$ (1,1), (1,2), (1,3), (1,4), (1,5), (1,6),
877 (2,2), (2,4), (2,5), (2,6), (3,3), (3,4), (3,6), (4,4), (4,6), (5,5), (5,6), (6,6)$\}$.
887 \subsection{Relations d'équivalence}
890 On se place encore dans ce paragraphe dans le cas où $E=F$.
894 \subsubsection{Définition}
895 Soit ${\mathcal{R}}$ une relation binaire définie dans un ensemble (non vide) $E$, de graphe $G$.
897 \begin{Def}[Relation symétrique]
898 ${\mathcal{R}}$ est dite \emph{symétrique} \index{relation!symétrique} si, dès que $x$ est en relation avec $y$, alors $y$ est en relation avec $x$
899 $$\qqs x\in E,\ \qqs y\in E, (x,y)\in G \Imp (y,x)\in G$$
905 Ou encore: $\qqs x\in E, \qqs y\in E,\ x {\mathcal{R}} y \Imp y {\mathcal{R}} x$.
910 Est-ce qu'une relation sur un ensemble A dont le graphe est constitué uniquement de couples (x,x) est symétrique ? transitive ?
916 \begin{Def}[Relation d'équivalence]
917 ${\mathcal{R}}$ est une relation d'équivalence lorsqu'elle est réflexive, symétrique et transitive.
922 L'égalité est une relation d'équivalence.
927 \begin{Ex}[Relation de congruence modulo $n$ dans $\Z$]
928 Par définition: $$x\equiv y\ [n]
929 \hbox{(lire: \og $x$ est congru à $y$ modulo $n$\fg{} )} \Ssi
930 \exi k\in\Z,\ x-y=k\cdot n$$.
932 \item réflexivité: $x\equiv x [n]$: en effet, $x-x=0\cdot n$, et
934 \item symétrie: si $x\equiv y\ [n]$, $\exists k\in\Z$, $x-y=k\cdot n$;
935 alors $y-x=(-k)\cdot n$; or, si $k\in\Z$, $(-k)\in\Z$, donc $y\equiv x\
937 \item transitivité: si $x\equiv y\ [n]$ et $y\equiv z\ [n]$, $\exi
938 k\in\Z$, $x-y=k\cdot n$ et $\exi l\in\Z$, $y-z=l\cdot n$. En
939 aditionnant membre à membre ces deux égalités, on obtient
940 $x-z=(k+l)\cdot n$, or $(k,l)\in\Z^2$, donc $k+l \in\Z$, donc
943 C'est bien une relation d'équivalence.
949 Sur $\mathbb{Z}$, on écrit \og $x \mathcal{R} y$ quand $x+y$ est pair. \fg{}
951 Montrez que $\mathcal{R}$ est une relation d'équivalence.
955 Sur $\mathbb{R}$, on définit la relation \og $x \mathcal{R} y$ quand $cos(2x)=cos(2y)$.\fg{}
957 Montrez que $\mathcal{R}$ est une relation d'équivalence.
965 \subsubsection{Classes d'équivalence}
967 \paragraph{Définition}
969 \begin{Def}[Classe d'équivalence]
970 Soit $x$ un élément de $E$.
972 On appelle \emph{classe d'équivalence} \index{classe d'équivalence} de cet élément l'ensemble des éléments de $E$ qui sont en relation avec $x$ (on dit encore : \og qui sont équivalents à $x$ \fg{} ).
979 On note $\dot x$ la classe de l'élément $x$ : $\dot x=\{y\in E \mid y {\mathcal{R}} x\}$
984 Trouvez les classes d'équivalences des deux exercices précédents.
988 On définit une relation sur l'ensemble des mots de la langue française de la façon suivante : \og le mot $M$ est lié au mot $N$ si $N$ est une anagramme\index{anagramme}\footnote{Mot obtenu par transposition des lettres d'un autre mot. Une anagramme intéressante : aimer - Marie. Le pseudonyme de Alcofribas Nasier est, à peu près, l'anagramme de François Rabelais.} de $M$.\fg{}
990 Quelle est la classe d'équivalence du mot chien?
994 \paragraph{Propriétés des classes d'équivalence}
999 Une classe d'équivalence n'est jamais vide.
1003 En effet, la classe de $x$ contient toujours au moins l'élément $x$ lui-même, par réflexivité.
1009 L'intersection de deux classes d'équivalence distinctes est vide.
1013 On dit aussi que les classes sont deux à deux disjointes.
1018 On considère deux classes, $\dot x$ et $\dot y$, soit $z\in\dot x\inter\dot y$; $\qqs t\in\dot x$, on a $(t,x)\in G$; mais
1019 $z\in\dot x$, donc $(z,x)\in G$, donc (symétrie) $(x,z)\in G$, donc
1020 (transitivité) $(t,z)\in G$; mais $z\in\dot y$, donc $(z,y)\in G$, donc
1021 (transitivité) $(t,y)\in G$, donc (finalement) $t\in\dot y$, et donc
1022 $\dot x\sse\dot y$; raisonnement analogue pour tout $t\in\dot y$, qui
1023 aboutit à $\dot y\sse\dot x$, et enfin (par double inclusion)
1024 $\dot x=\dot y$; si deux classes ont un élément commun, elles sont
1025 confondues; donc deux classes distinctes sont disjointes).
1028 \begin{Def}[Partition d'un ensemble]
1029 Une \emph{partition}\index{partition} d'un ensemble $E$ est une famille de sous-ensembles de $E$, 2 à 2 disjoints, et dont la réunion est égale à E$.$
1035 Les classes d'équivalence réalisent une partition de $E$.
1039 Comme les classes sont des parties de $E$, leur réunion est une partie de
1042 Réciproquement, tout élément de $E$ appartient à une classe (\og tout élément est classé\fg{} ). Donc $E$ est une partie de la réunion des classes; et $E$ est égal à la réunion des classes.
1046 On reprend la congruence modulo $n$, par exemple pour $n = 4$.On a:
1048 $\dot 0=\{\ldots,-12,-8,-4,0,4,8,12,\ldots\}$
1050 $\dot 1=\{\ldots,-11,-7,-3,1,5,9,13,\ldots\}$
1052 $\dot 2=\{\ldots,-10,-6,-2,2,6,10,14,\ldots\}$
1054 $\dot 3=\{\ldots,-9,-5,-1,3,7,11,15,\ldots\}$
1063 \begin{Exo}[Une relation d'équivalence]
1064 On considère l'ensemble des points du plan rapporté à
1065 deux axes de coordonnées rectangulaires et deux points $P_1$ et
1066 $P_2$ de coordonnées respectives $(x_1,y_1)$ et $(x_2,y_2)$; on
1067 définit dans cet ensemble la relation binaire ${\mathcal{R}}$ par:
1068 $$P_1 {\mathcal{R}} P_2 \Ssi x_1y_1=x_2y_2$$
1070 \item S'agit-il d'une relation d'équivalence? Si oui, étudier
1071 les classes d'équivalence.
1072 \item Mêmes questions pour la relation ${\mathcal{R}}'$, définie par
1073 $$P_1 {\mathcal{R}}' P_2 \Ssi x_1y_1=x_2y_2\ {\rm et}\ x_1x_2\geqslant 0$$
1080 \subsubsection{Ensemble-quotient}
1082 \begin{Def}[Ensemble-quotient]
1083 Il s'agit de l'ensemble des classes d'équivalence de tous les éléments de $E$.
1092 Pour parler aisément d'une classe, on choisit un de ses éléments, et cet élément, surmonté d'un point, sert à représenter la classe en question.
1095 Une fois que ce choix est fait, il est définitif, et il n'est plus question d'évoquer les autres éléments de cette classe, il faut
1096 se tenir, sous peine d'incohérence, au choix qui a été fait.
1100 \begin{Ex}[Congruence modulo 4]
1101 On choisit pour représentants les entiers $<4$, donc 0, 1, 2 et 3.
1103 L'ensemble-quotient est $\Z/4\Z=\{\dot 0,\dot 1,\dot 2,\dot 3\}$.
1108 \subsubsection{Exercices}
1111 Sur un ensemble à $n$ éléments, combien y a-t-il de relations...
1121 Déterminer quand une relation $R$ dans un ensemble $A$ est
1124 \item non symétrique
1125 \item non transitive
1126 \item non antisymtrique
1132 Donner des exemples de relation $R$ dans $\{1,2,3\}$ ayant les propriétés suivantes:
1134 \item $R$ est symétrique,
1135 \item $R$ n'est ni symétrique ni antisymtrique,
1136 \item $R$ est transitive mais $R \cup R^{-1}$ n'est pas transitive.
1142 Soit $R$ et $S$ deux relations dans $A$.
1144 \item Montrer que si $R$ et $S$ sont transitives alors $R\cap S$ est transitive.
1145 \item Si $R$ est antisymétrique alors $R \cap S$ est antisymétrique.
1151 Soit $R$ la relation d'équivalence suivante dans l'ensemble $A=\{A,2,3,4,5,6\}$:
1153 R = \{(1,1), (1,5), (2,2), (2,3), (2,6), (3,2), (3,3), (3,6),
1154 (4,4),(5,1),(5,5), (6,2),(6,3),(6,6)\}
1156 Trouver la partition de $A$ induite par $R$, c'est-à-dire trouver les classes d'équivalence de $R$.
1160 \subsection{Compatibilité entre une opération et une relation binaire}
1163 La relation binaire (dans $E$) de symbole ${\mathcal{R}}$ est dite
1164 \emph{compatible avec l'opération} (définie dans $E$) de symbole $\circ$ lorsque, quels que soient les éléments $x$, $x'$, $y$ et $y'$ de $E$ : si $x{\mathcal{R}}x'$ et si $y{\mathcal{R}}y'$, alors $(x\circ y){\mathcal{R}}(x'\circ y')$
1168 Autrement dit, l'opération conserve la relation.
1172 On considère la relation classique d'inégalité dans $\R$ : si on a $x\leqslant x'$ et $y\leqslant y'$, on peut écrire $x+x'\leqslant y+y'$.
1174 Ce résultat est bien connu : on a le droit \og d'additionner des inégalités membre à membre\fg{}. En d'autres termes, l'addition des réels est compatible avec l'inégalité.
1177 Mais, de $-2\leqslant 1$ et de $-3\leqslant -1$, on ne peut pas déduire que $6\leqslant -1$... On n'a pas le droit de \og multiplier des inégalités membre à membre\fg{}.
1179 La multiplication des réels, quant a elle, n'est donc pas compatible avec l'inégalité.
1184 \begin{Exo}[Congruences modulo $n$]
1185 Montrer que la relation de congruence modulo $n$ dans $\Z$ définie en cours est compatible avec addition et multiplication.
1187 Établir les tables des opérations que l'on peut alors définir dans les ensembles $\Z/5\Z$, $\Z/6\Z$.
1190 Lorsqu'une relation d'équivalence est compatible avec une opération, on peut définir dans {l'en\-sem\-ble-quo\-tient} une opération, dite \emph{induite} de celle qui existe dans l'ensemble d'origine.
1194 Montrer que la congruence modulo $n$ est compatible avec l'addition et la multiplication des entiers relatifs.
1200 \section{Relations $n$-aires}
1202 \subsection{Définitions}
1204 \subsubsection{Relations orientées et non orientées}
1206 Exactement comme dans le cas des relations binaires, on considère une partie $G$ de l'ensemble produit cartésien de $n$ ensembles $\famn E$, soit $G\sse E_1\times E_2\times\cdots\times E_n$.
1208 \begin{Def}[Relation $n$-aire]
1209 Cette partie définit une relation $n$-aire\index{relation n-aire} entre ces ensembles.
1215 Pour un $n$-uplet $\famn x$ d'éléments de $E_1\times E_2\times\cdots\times E_n$, on notera $\famn x\in G$ ou ${\mathcal{R}}\famn x$ le fait que ces éléments sont en relation par la relation ${\mathcal{R}}$ de graphe $G$.
1222 Comme dans le cas des relations binaires, les $n$-uplets sont ordonnés et, même si deux des ensembles $E_i$ et $E_j$ sont identiques (pour $i\neq j$), le couple d'éléments
1223 $(x_i,y_j)$ est considéré comme différent du couple $(y_j,x_i)$ lorsque $x_i\neq y_j$.
1227 Cependant, dans la plupart des applications pratiques des relations $n$-aires, et dans toutes celles que nous verrons en tout cas, on \og étiquette les colonnes\fg{}, ce qui permet de s'affranchir de cet ordre, et de considérer ce que l'on appelle des relations
1228 $n$-aires {\it non orientées\/}, dont les {\it domaines\/} sont les ensembles $\famn E$, dans un ordre non spécifié, car ils sont nommés.
1233 \paragraph {Exemple de relation ternaire orientée}
1239 \item $E_1=\{1,2,3,4,5,6,7,8,9\}$,
1240 \item $E_2=\{1988, 1989, 1990, 1991, 1992, 1993, 1994\}$
1241 \item $E_3=\{\hbox{Alsace}, \hbox{Beaujolais}, \hbox{Côtes du Rhône}\}$.
1247 $G=\{$ (3,1988,\hbox{Alsace}), (4,1991,\hbox{Alsace}), (8,1989,\hbox{Beaujolais}), (4,1989,\hbox{Côtes du Rhône}) $\}$.
1253 $G$ est le graphe d'une relation ternaire orientée qui représente une cave à vins.\\
1258 On peut la représenter par le tableau :\\
1261 \centerline{$\begin{array}{c|c|l}
1262 3 & 1988 & \hbox{Alsace} \\
1263 4 & 1991 & \hbox{Alsace} \\
1264 8 & 1989 & \hbox{Beaujolais} \\
1265 4 & 1989 & \hbox{Côtes du Rhône} \\ \end{array}$}
1270 Il est évident que l'ordre des éléments du $n$-uplet élément de $G$ a une importance fondamentale, surtout lorsque l'intersection des domaines n'est pas vide.
1273 Autrement dit, cette relation doit être considérée comme différente de la relation définie sur $E_3\times E_2\times E_1$ par le graphe $G'$ représenté par le tableau\\
1277 \centerline{$\begin{array}{l|l|l}
1278 \hbox{Alsace} & 1988 & 3 \cr
1279 \hbox{Alsace} & 1991 & 4 \cr
1280 \hbox{Beaujolais} & 1989 & 8 \cr
1281 \hbox{Côtes du Rhône} & 1989 & 4 \cr\end{array}$}
1286 \paragraph {Exemple de relation ternaire non orientée}\hfill\break Pour s'affranchir de l'ordre en évitant toute ambiguïté, il faut nommer les colonnes du tableau, c'est-à-dire ajouter un ensemble d'{\it attributs\/} (ou clés, ou étiquettes) qui pourraient être ici
1287 $\{$Nombre, Année, Région$\}$.
1292 \centerline{$\begin{array}{c|c|l}
1293 \hbox{Nombre} & \hbox{Année} & \hbox{Région} \cr
1295 3 & 1988 & \hbox{Alsace} \cr
1296 4 & 1991 & \hbox{Alsace} \cr
1297 8 & 1989 & \hbox{Beaujolais} \cr
1298 4 & 1989 & \hbox{Côtes du Rhône} \cr\end{array}$}
1302 Cette relation ternaire ne sera pas considérée comme différente de la relation représentée par\\
1305 \centerline{$\begin{array}{l|c|c}
1306 \hbox{Région} & \hbox{Année} & \hbox{Nombre} \cr
1308 \hbox{Alsace} & 1988 & 3 \cr
1309 \hbox{Alsace} & 1991 & 4 \cr
1310 \hbox{Beaujolais} & 1989 & 8 \cr
1311 \hbox{Côtes du Rhône} & 1989 & 4 \cr\end{array}$}\psaut
1315 En effet, les attributs ne sont pas ordonnés, l'ensemble $\{$Région, Année, Nombre$\}$ est égal à l'ensemble $\{$Nombre, Année, Région$\}$.
1320 Dans la suite, le terme de relation $n$-aire sera réservé aux relations non orientées.
1326 On peut toujours associer à une relation $n$-aire une relation $n$-aire orientée, définie sur $D_1\times D_2\times\cdots\times D_n$, où les $D_i$ sont les domaines attachés aux attributs de $A$, énoncés dans un certain ordre.
1329 Bien entendu, si les attributs sont énoncés dans un ordre différent, la relation $n$-aire orientée associée peut ne pas être la même, mais, pour une même relation $n$-aire, toutes les relations $n$-aires orientées associées se déduisent les unes des autres par une permutation sur les domaines.
1334 C'est pourquoi on s'autorisera à utiliser l'abus de notation ${\mathcal{R}}\famn x$, pour exprimer que les $x_i$ sont en relation par la relation $n$-aire (non orientée) ${\mathcal{R}}$, en se référant à l'une quelconque des relations $n$-aires orientées associées (celle qui correspond à l'ordre des domaines $D_i$ lorsque les $x_i$ sont énoncés).
1338 On notera ${\mathcal{R}}[A]$ une relation $n$-aire (non orientée) d'attributs $A$.
1343 \subsubsection{Relations équivalentes, relations égales}
1345 \begin{Def}[Relations $n$-aires équivalentes]
1346 Deux relations $n$-aires (non orientées) sont \emph{équivalentes}\index{relations n-aires!équivalentes} lorsque leurs domaines sont les mêmes et qu'il existe une permutation de ces domaines telle que les relations orientées associées sont égales (au sens de l'égalité des ensembles, puisqu'une relation $n$-aire orientée est définie comme un ensemble).
1352 \begin{Def}[Relations $n$-aires égales]
1353 Deux relations $n$-aires (non orientées) sont \emph{égales}\index{relations n-aires!égale} lorsqu'elles sont équivalentes et que leurs attributs sont les mêmes.
1359 \begin{tabular}{ccc}
1361 \begin{tabular}{|c|c|c|}
1363 Groupe & Nom & Age \cr
1375 \begin{tabular}{|c|c|c|}
1377 Age & Nom & Groupe \cr
1389 \begin{tabular}{|c|c|c|}
1391 Note & Matière & Nombre \cr
1403 Une relation ${\mathcal{R}}$
1407 Une relation égale à ${\mathcal{R}}$
1411 Une relation équivalente à ${\mathcal{R}}$
1420 \subsubsection{Interprétation fonctionnelle}
1422 Chaque ligne du tableau d'une relation $n$-aire ${\mathcal{R}}[A]$ aux attributs $A$, de domaines $\famn D$, peut être interprétée comme une application de $A$ (l'ensemble des attributs) dans $D_1\union
1423 D_2\union\cdots\union D_n$.
1428 Par exemple, pour la première relation du paragraphe précédent, on peut considérer les fonctions $f_1$, $f_2$ et $f_3$ définies par $f_1(\hbox{Groupe})=1$, $f_1(\hbox{Nom})=A$, $f_1(\hbox{Age})=18$, $f_2(\hbox{Groupe})=1$, etc.
1433 \subsubsection{SGBD}
1436 Un Système de Gestion de Base de Données Relationnelles (SGBD) \index{SGBD} est une application informatique de définition et de travail sur des relations $n$-aires (non orientées).
1443 Cette application met en général à la disposition de l'utilisateur un langage (le plus souvent, SQL) qui permet
1445 \item de définir les objets et leurs liens, de les modifier et d'enrichir la base de données,
1446 \item de retrouver l'information contenue dans la base de données par la formulation de requêtes.
1452 \subsection{Projections}
1454 \subsubsection{Définitions}
1457 Soit ${\mathcal{R}}[A]$ une relation $n$-aire d'attributs $A$, et $a\in A$.
1459 On pose $A=\{a\}\union B$, et on suppose que le domaine de $a$ est $D_1$ et que les domaines des attributs de $B$ sont $D_2 \vir \ldots \vir D_n$.
1463 \begin{Def}[Projection d'une relation]
1464 La projection de la relation ${\mathcal{R}}$ suivant $a$ sur $B$, notée ${\mathcal{R}}_a$ (on autorise aussi ${\mathcal{R}}[B]$), est définie par :
1465 $${\mathcal{R}}_a(x_2\vir\ldots\vir x_n)\qquad\Ssi\qquad \exi x_1\in D_1,\ {\mathcal{R}}\famn x.$$
1470 Dans la pratique, on obtient la projection d'une relation :
1472 \item en supprimant la colonne de l'attribut selon lequel se fait la projection,
1473 \item et en ne conservant qu'une seule occurrence de lignes qui
1474 seraient devenues identiques.
1480 \subsubsection{Théorème des projections}
1482 Soit ${\mathcal{R}}[A]$ une relation $n$-aire d'attributs $A$, $a\in A$, $b\in A$ ($b\neq a$).
1484 \begin{Th}[Théorème des projections]
1485 $$\left({\mathcal{R}}_a\right)_b=\left({\mathcal{R}}_b\right)_a\ .$$
1491 (Démonstration immédiate).
1496 Ce dernier résultat nous autorise à considérer la projection d'une relation suivant un sous-ensemble d'attributs (et sur le complémentaire de ce sous-ensemble d'attributs).
1502 On notera cette projection ${\mathcal{R}}_B$ (ou ${\mathcal{R}}[A\moins B]$) (si $B\sse A$, c'est la projection suivant $B$ de ${\mathcal{R}}$ sur $C=A\moins B$.
1509 \subsection{Opérations sur les relations $n$-aires}
1512 \subsubsection{Somme et produit}
1514 Soit ${\mathcal{R}}$ une relation d'attributs $A$ et ${\cal S}$ une relation d'attributs $B$, pour lesquelles les attributs de même nom ont même domaine.
1516 Les relations somme ${\mathcal{R}}+{\cal S}$ et produit ${\mathcal{R}}*{\cal S}$ ont pour attributs $A\union B$.
1520 Pour l'énoncé de la définition, comme l'ordre dans lequel on énonce les attributs est sans importance, on suppose que, dans $A\union B$, les éléments sont énumérés dans l'ordre suivant
1522 \item les attributs de $A$ qui ne sont pas dans $B$, les domaines sont $D_1\vir\ldots\vir D_p\,$,
1523 \item les attributs communs à $A$ et à $B$, les domaines sont $D_{p+1}\vir\ldots\vir D_q\,$,
1524 \item les attributs de $B$ qui ne sont pas dans $A$, les domaines sont $D_{q+1}\vir\ldots\vir D_n\,$.
1526 (l'un de ces sous-ensembles peut être vide).
1530 On a alors, par définition
1532 \item $({\mathcal{R}}+{\cal S}) (x_1\vir\ldots\vir x_p\vir x_{p+1}\vir\ldots\vir x_q \vir\ldots\vir x_{q+1}\vir
1533 x_n)$ si et seulement si\\ $ {\mathcal{R}} (x_1\vir\ldots\vir x_q)$ ou ${\cal S} (x_{p+1}\vir\ldots\vir x_n)$,
1534 \item $ ({\mathcal{R}}*{\cal S}) (x_1\vir\ldots\vir x_p\vir\ldots\vir x_q\vir\ldots\vir x_n)$ si et seulement si\\ $ {\mathcal{R}} (x_1\vir\ldots\vir x_q)$ et ${\cal S} (x_{p+1}\vir\ldots\vir x_n).$
1541 On note $\left({\mathcal{R}}+{\cal S}\right)[A\union B]$ et $\left({\mathcal{R}}*{\cal S}\right)[A\union B]$.
1548 Le domaine de l'attribut Groupe est $\{1,2,3\}$, celui de Nom est $\{$A,B,C$\}$ et celui de Age est $\{19,20,21\}$.
1553 \begin{tabular}{cccc}
1554 \begin{tabular}{c|c}
1564 \begin{tabular}{c|c}
1574 \begin{tabular}{c|c|c}
1575 Groupe & Nom & Age \cr
1586 \begin{tabular}{c|c|c}
1587 Groupe & Nom & Age \cr
1606 Une relation ${\mathcal{R}}$
1610 Une relation ${\cal S}$
1614 La relation ${\mathcal{R}}*{\cal S}$
1618 La relation ${\mathcal{R}}+{\cal S}$
1624 \subsubsection{Réunion et intersection}
1625 C'est le cas particulier de la somme et du produit de deux relations d'attributs $A$ et $B$ dans le cas où $A=B$.
1628 Donc, dans le cas où $A=B$, ${\mathcal{R}}\union{\cal S}={\cal
1629 R}+{\cal S}$ et ${\mathcal{R}}\inter{\cal S}={\mathcal{R}}*{\cal S}$.
1633 On note donc $\left({\mathcal{R}}\union{\cal S}\right)[A]$ et $\left({\mathcal{R}}\inter{\cal S}\right)[A]$
1638 \subsubsection{Produit cartésien}
1640 Il s'agit du cas particulier du produit de deux relations dans le cas où $A\inter B=\void$.
1643 Donc, dans le cas où $A\inter B=\void$, ${\mathcal{R}}\times{\cal S}={\mathcal{R}}*{\cal S}$.
1647 On note donc $\left({\mathcal{R}}\times{\cal S}\right)[A\union B]$.
1652 \subsection{Sélection d'une relation $n$-aire}
1654 Soit ${\mathcal{R}}[A]$ une relation $n$-aire d'attributs $A$ et $F$ une formule de logique dans laquelle les variables sont des éléments de $A$ et les constantes des éléments du domaine des attributs.
1658 La sélection de ${\mathcal{R}}$ suivant $F$ est une relation ayant les mêmes attributs $A$, notée $\left({\mathcal{R}}:F\right)[A]$
1659 et telle que ${\mathcal{R}}\famn x$ et $F\famn x$.
1663 Autrement dit, il s'agit des éléments des domaines des attributs qui sont en relation par ${\mathcal{R}}$ et qui satisfont la formule $F$ donnée.
1666 Sur une relation d'attributs $\{\hbox{Nom}\vir\hbox{Age}\vir\hbox{Note}\}$ on pourra définir la
1667 relation $[(\hbox{Age}\leqslant 19)\ \hbox{et}\ (\hbox{Note}\geqslant 16)]$ pour sélectionner les étudiants admis à s'inscrire au département d'Informatique.
1672 \subsection{Dépendances fonctionnelles et clés}
1674 \subsubsection{Dépendances fonctionnelles}
1676 Il s'agit, lorsque c'est possible, de remplacer une relation $n$-aire par une autre, plus simple, et sans perte d'information.\\
1679 Soit ${\mathcal{R}}[A]$ une relation d'attributs $A$ telle que $A$ soit de la forme $X\union Y\union Z$.
1682 On suppose pour simplifier :
1684 \item que les domaines des attributs de $X$ sont $D_1\vir D_2\vir\ldots\vir D_p$,
1685 \item que ceux de $Y$ sont $D_{p+1}\vir\ldots\vir D_q$
1686 \item que ceux de $Z$ sont $D_{q+1}\vir\ldots\vir D_n$.
1690 \begin{Def}[Dépendance fonctionnelle]
1691 On dit que $Y$ dépend fonctionnellement de $X$ lorsque l'on a $${\mathcal{R}}(x_1\vir\ldots\vir x_p\vir x_{p+1}\vir\ldots\vir x_q\vir x_{q+1}\vir\ldots\vir x_n)$$ et $${\mathcal{R}}(x_1\vir\ldots\vir x_p\vir x'_{p+1}\vir\ldots\vir x'_q\vir x'_{q+1}\vir\ldots\vir
1692 x'_n)$$ si et seulement si $$x_{p+1}=x'_{p+1}\vir\ldots\vir x_q=x'_q\,$$.
1703 Dans la suite, et pour une situation du même type, on s'autorisera à utiliser les notations suivantes :
1705 \item $D_X$ pour $D_1\vir D_2 \vir\ldots\vir D_p$,
1706 \item $D_Y$ pour $D_{p+1}\vir\ldots\vir D_q$,
1707 \item $D_Z$ pour $D_{q+1}\vir\ldots\vir D_n$,
1708 \item $x$ pour $(x_1\vir\ldots\vir x_p)$,
1709 \item $y$ pour $(x_{p+1}\vir\ldots\vir x_q)$
1710 \item et $z$ pour $(x_{q+1}\vir\ldots\vir x_n)$.
1716 Ainsi, la condition énoncée peut s'écrire plus simplement ${\mathcal{R}}(x,y,z)$ et ${\mathcal{R}}(x,y',z')$ si et seulement si $y=y'$ (cette égalité devant être considérée comme une égalité de $n$-uplets, c'est-à-dire l'égalité composante par composante.
1720 Dans la relation suivante,\\
1722 \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|c|}
1724 Groupe & Nom & Niveau & Age \cr
1740 On distingue les dépendances fonctionnelles
1742 \item $\{$Nom$\}\imp$ $\{$Age$\}$
1743 \item $\{$Groupe , Niveau$\}\imp$ $\{$Age$\}$
1749 \subsubsection{Théorème des dépendances fonctionnelles}
1751 \begin{Th}[Théorème des dépendances fonctionnelles]
1752 Si la relation ${\mathcal{R}}[A]$ d'attributs $A=X\union Y\union Z$ admet une dépendance fonctionnelle $X\imp Y$, elle est le produit de ses projections sur $X\union Y$ et $X\union Z$.
1757 La relation précédente est le produit de ses deux projections ${\cal
1758 R}[\{\hbox{Nom}\vir\hbox{Age}\}]$ et ${\mathcal{R}}[\{\hbox{Nom}\vir\hbox{Groupe}\vir\hbox{Niveau}\}]$.
1763 \subsubsection{Clés}
1766 Pour une relation ${\mathcal{R}} [A]$ d'attributs $A$, une \emph{clé} \index{clé} est un sous-ensemble minimal $K$ de $A$ tel qu'il existe une dépendance fonctionnelle $C\imp A\moins K$.
1769 ($K$ est un sous-ensemble minimal au sens qu'il n'y a pas de partie stricte $K'$ de $K$ pour laquelle il existe une dépendance fonctionnelle $K'\imp A\moins K'$).
1773 Cette \og minimalité\fg{} n'entraîne en aucune manière l'unicité de la clé pour une relation donnée.
1777 Pour toute relation, il est possible d'introduire un attribut dont les valeurs sont toutes différentes, et qui constitue donc une clé pour la nouvelle relation obtenue (par exemple, une numérotation).
1786 \centerline{\x{Fin du Chapitre}}