5 % %\subsection{Insuffisances de la formalisation en calcul
8 % La logique des propositions ne s'occupe que des liens
9 % entre propositions réalisés à l'aide des connecteurs logiques:
11 % une fois qu'une proposition \og complexe\fg{} a été
12 % analysée suivant ces connecteurs, il subsiste des \og atomes\fg{} (non
13 % sécables en calcul propositionnel) et l'analyse ne peut pas être
14 % poussée plus profondément, alors qu'il existe potentiellement encore des
15 % \og relations\fg{} entre ces atomes.
19 \subsection{Introduction aux \og prédicats\fg{}}
21 En logique des propositions,
22 \og Pierre est le père de Marc\fg{} ne comporte aucun
23 connecteur logique: elle ne peut se formaliser que par une variable
24 propositionnelle: $A$.
25 La proposition \og Jean est le père de Sylvie\fg{}
26 qui entretient des rapports évidents avec la précédente, elle ne peut être
27 formalisée en logique des propositions que par une
28 variable propositionnelle, $B$.
29 Après la formalisation, donc, on se retrouve avec deux variables
30 propositionnelles $A$ et $B$, sans lien aucun entre elles, alors qu'il
31 est évident que ces deux propositions évoquent un même lien de parenté
32 entre des individus différents.
36 Il apparaît primordial
37 %Ce premier exemple suggère la nécessité, pour poursuivre l'analyse des
38 % propositions, de la création d'
40 un langage qui permettrait de décrire
41 des propriétés accordées %(ou non)
42 à des individus: c'est ce à quoi s'intéresse la
43 \emph{logique des prédicats}.
44 %Cette préoccupation est aussi celle des mathématiciens, qui
45 %s'occupent, par exemple, de décrire les propriétés des entiers
49 % Il faudra donc envisager des \og variables\fg{} , dans un certain
50 % domaine, et, pour certaines \og valeurs\fg{} de ces variables,
51 % certaines propriétés seront \og vraies\fg{} ou \og fausses\fg{}.
53 \subsection{Introduction à l'\og univers du discours\fg{}}
55 % Soit la proposition \og 7 n'a pas de racine carrée\fg{}.
56 % En calcul propositionnel, elle ne peut être formalisée que par une
57 % variable propositionnelle.
58 % De plus, il semble même difficile de lui accorder une \og valeur de
59 % vérité\fg{} ; en effet, si l'on se place dans l'ensemble des entiers
60 % naturels, cette proposition est \og vraie\fg{}, alors que si l'on se
61 % place dans l'ensemble des nombres réels, elle est évidemment fausse.
63 La valeur de l'expression \og $x$ possède une racine carrée \fg{}
64 dépend de $x$ et de l'\emph{univers} dans lequel on fait évoluer
68 \item toujours vraie si l'univers du discours est l'ensemble des réels
70 \item toujours fausse si l'univers du discours est l'ensemble des réels
72 \item vraie pour certaines valeurs si l'univers du discours est l'ensemble des
78 % Dans cet exemple, comme dans celui de la section précédente, la
80 % une propriété, accordée ou refusée, à un objet bien précis (7).
81 % Bien entendu, la valeur de vérité dépend de la valeur de cet objet,
82 % mais aussi de l'ensemble dans lequel ces valeurs peuvent être
86 % On pourra envisager de formaliser (partiellement) une telle
87 % proposition par une expression du type \og $x$ a une racine
88 % carrée\fg{}, et la valeur de vérité de la proposition obtenue en \og
89 % donnant à $x$ une valeur\fg{} dépend, non seulement de cette valeur,
90 % mais aussi de l'ensemble dans lequel cette valeur peut être prise.
93 % D'une manière générale, et avant de donner une définition précise de
95 % concepts, on dira qu'une \og propriété\fg{} possédée (ou non) par un objet est un prédicat.
96 % La valeur de vérité de la proposition obtenue en appliquant ce
97 % prédicat à un (ou plusieurs) objets dépend de l'univers du discours,
98 % c'est à dire de l'ensemble des valeurs reconnues comme possibles (par
99 % exemple, dans l'exemple précédent, $\N$ ou $\R$), et aussi, bien
100 % entendu, de cette valeur elle-même.
103 \subsection{Introduction à la \og quantification\fg{}}
105 Considérons les propositions \og Tous les étudiants sont sérieux\fg{}
106 et \og certains étudiants sont sérieux\fg{}.
108 La généralisation du calcul propositionnel peut paraître encore
109 plus grand que dans les exemples précédents, puisque la propriété
110 évoquée (\og être sérieux\fg{} ) est accordée, par ces propositions,
111 non pas seulement à un individu bien précis, mais à certains
112 individus, considérés dans leur ensemble, ou même à toute une
113 catégorie d'individus, sans qu'aucun ne soit nommément désigné.
114 Ce troisième exemple suggère la notion de \emph{quantification} d'une
115 variable (tous les\ldots, certains\ldots).
118 % L'objet du calcul des prédicats est d'étudier et de formaliser les
119 % notions qui viennent d'être brièvement évoquées, et que le calcul
120 % propositionnel ne permet pas de faire apparaître.
124 %\subsection{Sujets et individus}
126 \section{Définitions}
132 Le calcul des prédicats fait intervenir des variables, qui prennent
133 des valeurs dans un certain ensemble appelé univers du
134 discours qui par la suite sera souvent noté $U$.
136 % Les éléments de cet univers sont appelés \emph{sujets}. Un sujet distingué ou
137 % \emph{individu} est une instance de l'univers du discours qui peut prendre la
141 % Le symbole 7 est un individu, ou un sujet distingué, dans l'univers
142 % du discours des entiers naturels.
147 % Il existe deux manières de distinguer un sujet de l'univers du
152 % \item le nommer (donner explicitement son nom, ou le symbole qui le
153 % représente), comme dans l'exemple précédent, pour l'entier 7.
155 % \item le désigner indirectement par une \og propriété\fg{}
156 % caractéristique (qu'il doit donc être le seul à posséder, de manière
157 % à ce qu'il soit identifié sans aucune ambiguïté).
158 % Par exemple, si \textit{Pierre} est le père de \textit{Jean}, il est possible de
159 % distinguer \textit{Pierre} sans le nommer explicitement par la locution \og
160 % \textit{le père de Jean}\fg{}.
165 %De manière tout à fait précise :
166 \begin{Def}[Symbole fonctionnel]
167 \index{Symbole fonctionnel}
168 Soit $f$ une fonction du produit d'univers $U_1\times U_2\times\ldots\times U_n$
169 dans $U'$. Le symbole fonctionnel $f$ est dit d'\emph{arité} $n$ et on note $f_n$.
173 % Le groupe opératoire à 1 place $\textit{pere}(x)$ désigne sans
174 % ambiguïté un et un seul individu dans l'univers des êtres humains, dès
175 % que la variable $x$ a été remplacée par un sujet distingué.
176 % Si \textit{Jean} est bien un nom d'individu (c'est à dire, désigne
177 % bien un individu unique), s'il en est de même de \textit{Pierre}, et
178 % si \textit{Pierre} est le père de \textit{Jean}, alors
179 % $\textit{pere}(\textit{Jean})$ distingue l'individu \textit{Pierre}.
182 Lorsque l'expression $f(x_1, \ldots, x_n)$ ne dépend pas de $x_1,
183 \ldots, x_n$, on peut la remplacer par une constante $c$ de l'univers.
190 Un \emph{terme} est défini de manière récursive par:
198 \item l'expression $f(t_1,t_2,\ldots,t_n)$ si $t_1,t_2,\ldots,t_n$ sont des
199 termes et $f$ un symbole fonctionnel d'arité $n$
207 \subsection{Prédicats et atomes}
209 On cherche à formaliser les relations qui peuvent lier des
210 individus de l'univers du discours.
211 Par exemple, \og 22 est le double de 11\fg{}, \og 46 est le double de
213 des propositions (vraies ou fausses!) qui évoquent la relation \og
214 être le double de\fg{} .
217 \begin{Def}[Symbole prédicatif]
218 Soit $p$ une fonction du produit d'univers $U_1\times U_2\times\ldots\times U_n$
219 dans $\{\textit{vrai},\textit{faux}\}$.
220 Le symbole prédicatif $p$ d'\emph{arité} $n$ (notée $p_n$) est aussi nommé
225 Un atome est de la forme $p(t_1, . . . , t_n)$, où $p$ est un
226 symbole de prédicat d'arité $n$ et $t_1$,\ldots, $t_n$ sont des termes.
230 \section{Quantificateurs}
232 \subsection{Quantificateur universel}
234 Considérons la proposition \og Tous les étudiants travaillent les
235 mathématiques\fg{} pour l'analyser du point de vue du calcul
237 %Aucun connecteur logique n'apparaît.
238 On peut exprimer ceci à l'aide un prédicat binaire qui peut être formalisé
239 par $\textit{travaille}(x,y)$, et qui signifie qu'un individu $x$ travaille une
240 certaine matière $y$.
243 % Il faut préciser l'univers du discours, il s'agit ici d'un ensemble
244 % produit cartésien de deux ensembles :
246 % \item le premier est l'ensemble des étudiants,
247 % \item le second un ensemble de noms de matières (celles qui sont
248 % susceptibles d'être enseignées).
251 % Il est bien clair qu'il s'agit d'une proposition. Or, si la seconde
252 % variable ($y$) est bien remplacée par un symbole d'individu ($maths$),
253 % aucun nom, explicite ou implicite, n'est donné pour désigner un
254 % étudiant particulier : on a \og $\textit{travaille}(x,maths)$\fg{} sans que
255 % l'on sache \og qui est $x$\fg{} .
257 % Il s'agit d'une construction particulière, qui permet d'obtenir des
258 % propositions à partir de prédicats sans qu'une variable soit
259 % distinguée, et qui porte le nom de quantification : le sujet $x$ n'est
260 % pas distingué, il est \emph{quantifié}.
263 La notation utilisée pour cette quantification est \og $\qqs$ \fg{} qui
264 représente un A à l'envers (pour \emph{All}).
265 Ainsi on représente la proposition ci dessus par
266 $$ \qqs x\, . \, \textit{travaille}(x,\textit{maths}).$$
270 \begin{Def}[Quantificateur universel]
271 $\qqs$ est un symbole de quantificateur, appelé le
272 \emph{quantificateur universel}\index{quantificateur!universel}. On
273 dit alors que $\qqs x$ est le quantificateur universel de la variable
277 \begin{Rem} La présence du symbole de quantification est indispensable
278 pour donner du sens aux formules avec variables.
280 \item $\forall x \, . \, \textit{travaille}(x,\textit{maths})$ est une
281 proposition. La variable $x$ est dite \emph{liée} au quatificateur $\forall$;
282 \item $\textit{travaille}(x,\textit{maths})$ n'est pas une
283 proposition: on ne peut pas lui attribuer une valeur de
284 vérité. Il est nécessaire de substituer $x$ par un terme distinguant
285 un individu pour que cela le devienne
287 $\textit{travaille}(Jean,\textit{maths})$ ou bien
288 $\textit{travaille}(\textit{fils}(\textit{Pierre}),\textit{maths})$).
289 Dans cette expression, la
290 variable $x$ est dite \emph{libre}.
295 Pour chacune des formules $A$ suivantes,
297 l'ensemble $\textit{Var}(A)$ des variables de A,
298 l'ensemble $\textit{Varliees}(A)$ des occurences liées de $\textit{Var}(A)$,
299 l'ensemble $\textit{Varlibres}(A)$ des occurences libres de $\textit{Var}(A)$.
301 \item $ A \equiv P (f (x, y)) \lor \forall z\, .\, Q(a, z)$
302 \item $A \equiv (\forall x \,.\, P(x, y, z)) \lor (\forall z\,.\, Q(z)
305 $A \equiv \forall x\,.\, (\forall y\,.\, P (x, y) \imp \forall z\,.\,
311 \subsection{Quantificateur existentiel}
314 Dans la proposition \og Tous les étudiants travaillent au moins une
315 matière\fg{}, intervient le même prédicat binaire
316 $\textit{travaille}(x,y)$; on remarque qu'aucun étudiant n'est
317 explicitement nommé, pas plus que la matière qu'il travaille. Si le
318 \og Tous \fg{} induit une quantification universelle, le \og au moins
319 une matière \fg{} signifie qu'il existe une matière travaillée par
320 cet étudiant. Il suffit alors d'introduire le quantificateur
321 existentiel, représenté par un E (première lettre de \emph{Exists}) retourné
325 Cet exemple se traduit alors par
326 $$\qqs x\, . \, \exi y\, . \, \ \textit{travaille}(x,y)$$
328 $x$ est liée par le quantificateur universel $\qqs x$ et la variable
329 $y$ est liée par le quantificateur existentiel $\exi y$.
331 % AG : ce ne sont pas des quantificateurs, mais des modalités.
333 % Dans d'autres logiques (modales, temporelles\ldots), on fait
334 % intervenir d'autres symboles de quantificateurs.
335 % Ces autres logiques se situent en dehors du cadre de notre étude.
339 Formalisez les affirmations suivantes, en utilisant uniquement les
340 prédicats indiqués, les connecteurs logiques et les quantificateurs.
342 \item Personne n'est parfait ($p(x)$ représente que $x$
344 \item 0 est multiple de chaque nombre entier
345 ($e(x)$ et $m(x,y)$ signifient respectivement que $x$ est un entier
346 et que $x$ est un multiple de $y$).
347 \item les absents n'ont pas tous tort
348 ($a(x)$ et $t(x)$ signifient respectivement que $x$ est absent
354 % \item $\forall x \,. \, \non p(x)$
355 % \item $ \forall x \,.\, e(x) \imp m(0,x)$
356 % \item $\exists x \, . \, a(x) \et \non t(x)$
366 $\textit{curé}(x)$ ($x$ est un curé),
367 $\textit{vélo}(y)$ ($y$ est un vélo) et
368 $\textit{possède}(x,y)$ ($x$ possède $y$).
370 Traduisez en langage courant les formules quantifiées suivantes :
372 \item $\forall x\, . \textit{vélo}(x) \imp
373 (\exists z \, . \, \textit{curé}(z) \land \textit{possède}(z,x))$.
374 \item $\forall x\, . \textit{curé}(x) \imp
375 (\forall y,z \, . \, (\textit{velo}(y) \land \textit{velo}(z) \land y
377 (\neg \textit{possède}(x,y) \lor \neg \textit{possède}(x,z)))$
378 \item $\exists x \, . \, \textit{curé}(x) \land
379 (\forall y \, . \, \textit{vélo}(y) \imp \neg
380 \textit{possède}(x,y))$.
387 \subsection{Alternance de quantificateurs}
389 Attention : \emph{Il est interdit d'intervertir des quantificateurs
390 de symboles différents} (si l'on désire que la formule conserve le
391 même sens, bien entendu).
396 \item $\qqs x\, . \, \exi y \, .\, \textit{travaille}(x,y)$ signifie que
397 tout étudiant travaille une matière (au moins).
398 Autrement dit, la matière travaillée dépend de cet étudiant, elle
399 n'est éventuellement pas la même pour tous les étudiants.
401 \item La formule $\exi y\, . \, \qqs x\, .\, \
402 \textit{travaille}(x,y)$ signifie qu'il y a une matière que tous les
403 étudiants travaillent. La différence fondamentale avec le cas
404 précédent est que, dans cette dernière affirmation, on affirme que
405 tous les étudiants travaillent la même matière.
409 % AG : cet exemple n'est pas très satisfaisant, car donne vrai dans
412 % Un autre exemple, plus mathématique :
414 % \item $\qqs x\exi y\,(x+y=x)$, soit: \og pour tout $x$, on peut
415 % trouver un $y$, tel que $x+y=x$\fg{} . Si l'univers du discours est
416 % une algèbre de Boole, il est clair que la formule est vraie : il
417 % suffit pour s'en convaincre de choisir $y=x$, et on a bien, en
418 % algèbre de Boole, $x+x=x$: la valeur de $y$ dépend bien de celle de
419 % $x$ (c'est la même).
421 % \item $\exi y \qqs x\,(x+y=x)$, soit: \og il existe une valeur de $y$
422 % telle que, pour tout $x$, $x+y=x$\fg{} . Si l'univers du discours
423 % est une algèbre de Boole, il est clair que la formule est vraie :
424 % la valeur 0 pour $y$ convient, et, si $y=0$, on a bien, quelle que
425 % soit la valeur de $x$, $x+0=x$.
433 % En supposant que $(a,b,c)$ prenne ses valeurs dans un univers du
434 % discours qui est une partie de $\R^3$ telle que $b^2-4ac>0$, la
439 % \item $\qqs a\,.\, \qqs b \, . \, \qqs c \, .\, \exi x\, .\, \
440 % ax^2+bx+c=0$ est une formule vraie (une équation du second
441 % degré dont le discriminant est positif admet des racines réelles, et
442 % tout le monde sait que les valeurs de ces racines dépendent de
443 % celles de $a$, de $b$ et de $c$).
445 % \item $\exists x\,.\,\qqs a\,.\,\qqs b\,.\,\qqs c\,.\, ax^2+bx+c=0$ est
446 % une formule fausse : il n'y a pas de réel qui soit solution de
447 % n'importe quelle équation du second degré !
452 Dans cet exercice, nous considérons qu'aimer est une relation binaire
453 (non nécessairement symétrique). On note $\textit{aime}(x, y)$
454 si la personne $x$ aime la personne $y$.
457 \item Représentez, à l'aide de propositions logiques, les phrases suivantes :
459 \item Quelqu'un aime Valentine.
460 \item Personne n'aime Quentin.
461 \item Toute personne aime quelqu'un.
462 \item Quelqu'un est aimé de tous.
463 \item Toute personne s'aime.
464 \item Il n'y a personne qui ne s'aime pas lui-même.
466 \item Les deux propositions suivantes sont-elles \'equivalentes ?
467 $$(\exists x\, .\, \textit{aime}(x,\textit{caroline}) )\land
468 (\exists x\, .\, \textit{aime}(\textit{caroline}, x) )$$
470 $$\exists x \, . \, \textit{aime}(x,\textit{caroline})
471 \land \textit{aime}(\textit{caroline}, x)$$
476 Formaliser les propositions suivantes dans le calcul des prédicats.
478 \item \og Il existe une planète plus petite que toutes les autres;\fg{}
479 \item \og Il y a une planète plus grande que tout objet du système solaire;\fg{}
480 \item \og Toute planète a une planète plus proche du soleil qu'elle;\fg{}
481 \item \og Certaines planètes sont plus petites que Neptune, d'autres pas;\fg{}
482 \item \og Il n'y a pas de planète qui soit plus grande qu'une autre tout en
483 étant plus proche du soleil qu'elle;\fg{}
484 \item \og Tout ce qui tourne autours de la Terre est plus petit que toutes
486 \item \og Certaines planètes sont plus grosses que Neptune, mais aucune n'est
487 plus éloignée du soleil qu'elle;\fg{}
488 \item \og Certaines planètes sont plus grosses que Neptune tout en étant
489 plus éloignées du soleil qu'elle.\fg{}
494 % Traduire les affirmations suivantes en formules au moyen de prédicats
495 % et de quantificateurs.
497 % \item \og la somme des angles d'un triangle vaut 180 degrés \fg{}
498 % \item \og deux droites perpendiculaires a une même troisième sont
499 % parallèles entre elles\fg{}
500 % \item \og un nombre complexe égal à son conjugué est un nombre réel
502 % \item \og après 4, tout entier pair est la somme de deux nombres
504 % \item \og un polynome de degré $n$ ne peut pas s'annuler plus de $n$
510 % Imaginer une façon d'exprimer l'affirmation suivante
512 % $\epsilon + \epsilon + \epsilon + \ldots +\epsilon$ finit toujours par
513 % faire beaucoup, même si $\epsilon$ est très petit \fg{} au moyen d'un
514 % prédicat d'arité 3 et de trois quantificateurs.
517 \subsection{Portée d'un quantificateur}
519 \begin{Def}[Portée d'un quantificateur] La \emph{portée d'un
520 quantificateur}\index{portée d'un
521 quantificateur}\index{quantificateur!portée} dans une formule du
522 calcul des prédicats est la partie de cette formule couverte par ce
527 Par convention, dans l'écriture d'une formule, un quantificateur est
528 prioritaire sur tout connecteur logique. Sa portée est donc
529 généralement clairement délimitée par une paire de parenthèses, avant
530 le quantificateur jusqu'après la formule elle-même.
534 Dans cet exercice $f_n$ signifie que le symbole $f$ (propositionnel ou
535 prédicatif) est d'arité $n$.
536 On considère un langage
537 $\mathcal{L}=\{f_1, g_1, h_2, R_1,S_2,T_2,=_2\}$ et les expressions
559 (\exists x \, .\, (f(x,y)))))$
566 ((\forall x' \, . \,\neg (f(x) = y))) \lor T(y,z)))$
581 \item Parmi ces expressions, lesquelles sont des formules de
583 \item Pour celles qui sont des formules, supprimer les parenthèses
585 \item Déterminer les occurrences liées des variables dans les formules.
591 Classer les huit propositions suivantes dans les deux premières
592 colonnes libres du tableau ci-dessous de
593 manière à ce que les relations annoncées soient vérifiées.
595 Compléter le tableau avec les formules correspondantes.
598 \item Dans cette assemblée, tout le monde parle l'anglais et le français.
599 \item Dans cette assemblée, tout le monde parle l'anglais ou le français.
600 \item Dans cette assemblée, tout le monde parle l'anglais et tout le monde
602 \item Dans cette assemblée, tout le monde parle l'anglais ou tout le monde
604 \item Un accompagnateur au moins parlera le russe et un accompagnateur
605 au moins parlera le chinois.
606 \item Un accompagnateur au moins parlera le russe ou un accompagnateur
607 au moins parlera le chinois.
608 \item Un accompagnateur au moins parlera le russe et le chinois.
609 \item Un accompagnateur au moins parlera le russe ou le chinois.
612 \begin{tabular}{|c|c|c|c|c|c|}
614 \multirow{2}{0.5cm}{\ldots} & $\Rightarrow$ &
615 \multirow{2}{0.5cm}{\ldots} &
616 \multirow{2}{3.5cm}{$\forall x\,. \, P(x) \ldots Q(x)$} &
617 \multirow{2}{0.5cm}{$\approx$} &
618 \multirow{2}{3.5cm}{$\forall x\,. \, P(x) \ldots \forall y\,. \, Q(y)$}\\
620 & $\Leftarrow$ & & & & \\
622 \multirow{2}{0.5cm}{\ldots} & $\Rightarrow$ &
623 \multirow{2}{0.5cm}{\ldots} &
624 \multirow{2}{3.5cm}{\ldots} &
625 \multirow{2}{0.5cm}{$\not \approx$} &
626 \multirow{2}{3.5cm}{\ldots}\\
628 & $\not \Leftarrow$ & & & & \\
630 \multirow{2}{0.5cm}{\ldots} & $\Rightarrow$ &
631 \multirow{2}{0.5cm}{\ldots} &
632 \multirow{2}{3.5cm}{\ldots} &
633 \multirow{2}{0.5cm}{$ \approx$} &
634 \multirow{2}{3.5cm}{\ldots}\\
636 & $ \Leftarrow$ & & & & \\
638 \multirow{2}{0.5cm}{\ldots} & $\Rightarrow$ &
639 \multirow{2}{0.5cm}{\ldots} &
640 \multirow{2}{3.5cm}{\ldots} &
641 \multirow{2}{0.5cm}{$\not \approx$} &
642 \multirow{2}{3.5cm}{\ldots}\\
644 & $\not \Leftarrow$ & & & & \\
655 \subsection{Formules du calcul des prédicats}
656 % AG : Cette introduction ne convient pas : on utilise aussi des
657 % connecteurs logiques entre formules avec variables libres !
658 % JFC : un atome peut contenir des variables. Cela permet de définir
659 % des formules avec variables libres
660 % Comme les prédicats produisent des propositions
662 % \item soit quand les variables sont remplacées par des individus,
663 % \item soit quand elles sont liées par quantification,
665 % il est possible de relier ces propositions par les connecteurs
666 % logiques habituels, comme en calcul propositionnel. On obtient ainsi
667 % une formule du calcul des prédicats\ldots
671 La définition d'une \emph{formule}\index{formule} est:
675 \item un atome est une formule,
677 \item si $P$ est une formule, si $Q$ est un symbole de quantificateur
678 et si $x$ est un symbole de variable, alors $Qx\,.\, P $ est une
681 \item si $P$ est une formule, alors $\non(P)$ est une formule,
683 \item si $P$ et $Q$ sont des formules, alors
687 $(P \eqv Q)$ sont des formules,
689 \item il n'existe pas d'autres manières de construire une formule
690 qu'en appliquant les règles précédentes un nombre fini de fois.
695 On considère un ensemble d'objets de différentes couleurs.
696 Chacun de ces objet porte un numéro et possède une forme géométrique
697 particulière (cube, sphère prisme).
698 En utilisant les prédicats
699 $\textit{pair}(x)$, $\textit{cube}(x)$,
700 $\textit{vert}(x)$\ldots, formalisez les phrase suivantes en logique
703 \item Si un objet est sphérique, alors cet objet n'est pas vert ou
704 porte un numéro impair.
705 \item S'il existe un objet vert sphérique, alors il existe un objet
706 vert portant un numéro impair.
707 \item Si tout objet vert porte un numéro impair, alors aucun objet
708 sphérique n'est vert.
719 \subsection{Valeurs de vérité}
722 Le calcul des prédicats utilise, comme le calcul propositionnel, les
723 connecteurs logiques, et produit des propositions.
724 Il est possible d'étendre la notion de \og valeur de vérité\fg{} au
725 calcul des prédicats.
726 Mais l'étude de la valeur de vérité d'une formule du calcul des
727 prédicats est beaucoup plus compliquée.
730 \item Une expression typique (une forme propositionnelle) du calcul
731 propositionnel est $P\imp Q$.
732 Les \og atomes\fg{} sont ici des variables propositionnelles qui
733 peuvent être remplacées par n'importe quelle proposition. Quelle que
734 soit cette proposition, sa valeur de vérité ne peut être que \og
735 \vrai \fg{} ou \og \faux\fg{}.
736 Cela permet de lui associer une simple variable booléenne, sa valeur
737 de vérité, pour obtenir simplement la fonction de vérité $\sur p+q$.
739 \item Une expression analogue (une formule) du calcul des prédicats
740 pourrait être $\forall x\, .\, p(x,y)\imp q(x,z)$.
741 Les atomes sont ici des prédicats binaires qui, eux aussi, ne
742 peuvent prendre que les valeurs \og \vrai\fg{} ou \og \faux\fg{}, mais
743 pas indépendamment des individus considérés.
748 Il n'est donc pas possible de remplacer un atome par une simple
749 variable booléenne. Seule une fonction booléenne (de variables non
750 booléennes) peut convenir, pour faire intervenir les valeurs des
751 variables qui sont les arguments du prédicat.
753 \item si $f_p(x,y)$ est la fonction booléenne associée au prédicat
755 \item si $f_q(x,z)$ est celle qui est associée à $q(x,z)$,
757 alors la fonction de vérité de la formule est: $\sur{f_p(x,y)}+f_q(x,z)$.
759 Attention, $x$, $y$ et $z$ ne sont pas ici des variables booléennes,
760 mais elles prennent leurs valeurs dans l'univers du discours. Il n'est
761 donc pas question de \og calculer avec $x$, $y$ et $z$ comme en
762 algèbre de Boole\fg{}.
764 Le seul moyen, en général, pour étudier une telle fonction de vérité
765 est de construire le tableau de ses valeurs, en donnant à $x$, $y$ et
766 $z$ successivement toutes les valeurs possibles dans l'univers du
767 discours (si celui-ci est infini, on imagine aisément les problèmes
768 qui vont se poser\ldots).
771 Les définitions de tautologie et de conséquence logique s'adaptent
774 \begin{Def}[Tautologie, conséquence logique, équivalence]
775 si $P$ et $Q$ sont des formules du calcul des prédicats
779 \item $\tauto P$ [$P$ est une tautologie] si et seulement si, pour
780 tous les univers du discours possibles, pour tous les prédicats qui
781 interviennent dans $P$, et pour toutes les valeurs des
782 variables dans chacun des univers, la valeur de vérité de $P$ est
785 \item $\{P\}\tauto Q$ [$Q$ est conséquence logique de $P$] si et seulement
786 si, dans les mêmes conditions que ci-dessus, chaque fois que $P$ est
787 vraie, $Q$ l'est aussi.
789 \item $P\approx Q$ [les formules $P$ et $Q$ sont équivalentes] si et
790 seulement si $\{P\}\tauto Q$ et $\{Q\} \tauto P$.
796 Il reste à donner la définition de la fonction de vérité pour les
797 nouveaux symboles introduits (les quantificateurs)\ldots
801 \item la valeur de vérité de $\qqs x\,. \, p(x)$ est obtenue en faisant la
802 liste des valeurs de vérité de $p(x)$ pour toutes les valeurs
803 possibles de $x$ dans l'univers du discours:
804 % (liste effective lorsque c'est possible, ou démonstration).
805 si, pour toute valeur de $x$, la
806 valeur de vérité de $p(x)$ est $\vrai$, alors la valeur de vérité de
807 $\qqs x\, . \, p(x)$ est $\vrai$. S'il y a une seule valeur de $x$ pour
808 laquelle la valeur de vérité de $p(x)$ est $\faux$, alors la valeur
809 de vérité de $\qqs x\, . \, p(x)$ est $\faux$.
811 \item la valeur de vérité de $\exi x\, . \, p(x)$ est obtenue en faisant la
812 liste des valeurs de vérité de $p(x)$ jusqu'à ce qu'on trouve
813 $\vrai$. Si on trouve $\vrai$, la valeur de vérité de
815 est $\vrai$. Si, pour tout élément $x$ de l'univers du discours, la
816 valeur de vérité de $p(x)$ est $\faux$,
817 % (liste effective ou démonstration),
818 alors celle de $\exi x\, . \, p(x)$ est $\faux$.
823 Bien entendu, dans certains cas, il n'est pas nécessaire d'établir
824 effectivement la table de vérité d'une formule du calcul des prédicats
825 pour prouver qu'il s'agit d'une tautologie. Par exemple, il est bien
826 clair que, pour un atome $p(x,y,z)$, on a:
827 $\tauto (\forall x, y, z \, . \, p(x,y,z)) \imp
828 (\forall x, y, z \, . \, p(x,y,z)) $.
830 % Soit $p$ est un prédicat unaire.
831 % Pour donner un exemple de la complexité introduite en théorie
832 % des valeurs de vérité par le calcul des prédicats, étudions la formule
833 % $\forall x,y \, . \, p(x) \imp p(y)$
834 % pour savoir s'il s'agit d'une
835 % tautologie. Pour prouver qu'il s'agit d'une tautologie, il faut prouver
841 % \item pour tout univers du discours ${\cal U}$,
843 % \item pour toutes valeurs des variables $x$ et $y$ dans ${\cal U}$,
846 % la valeur de vérité de la formule est $\vrai$. \og Pour tout univers du
847 % discours\fg{} : il faut envisager des univers à 1, puis 2,\ldots
848 % éléments et essayer d'en déduire un résultat général, si c'est
853 % \item Dans un univers à un seul élément, $x$, comme $y$, ne peut
854 % prendre qu'une seule valeur; on a donc $x=y$, et donc la valeurs de
855 % vérité de $p(x)$ est la même que celle de $p(y)$, et donc $p(x)\imp
856 % p(y)$ est $\vraie$ [table de l'implication].
858 % \item Dans un univers à deux éléments, pour que la valeur de vérité de
859 % $p(x)$ soit définie, il faut se la donner pour chacune des deux
860 % valeurs de $x$; or, il faut le faire \og pour tout prédicat unaire
861 % $p$\fg{} , donc envisager toutes les fonctions booléennes de deux
862 % variables: il y en a quatre, que nous noterons $z$, $i$, $n$, et
863 % $r$. Désignons les deux éléments de ${\cal U}$ par 1 et 2 (pour ne
864 % pas les confondre avec des variables booléennes):\saut
865 % \centerline{\begin{tabular}{|c|c|c|c|c|} \hline
866 % $x$ & $z(x)$ & $i(x)$ & $n(x)$ & $r(x)$ \\ \hline
867 % $1$ & $\faux$ & $\faux$ & $\vrai$ & $\vrai$ \\ \hline
868 % $2$ & $\faux$ & $\vrai$ & $\faux$ & $\vrai$ \\ \hline
870 % \noindent Puis il faut faire le tableau des valeurs de vérité de
871 % $p(x)$, $p(y)$ et de $p(x)\imp p(y)$ en fonction des valeurs de $x$ et
872 % de $y$ et de la fonction booléenne associée à $p$ ($z$, $i$, $n$, ou
873 % $r$)\saut\centerline{
874 % \begin{tabular}{|c|c|c|c|c|c|}\hline
875 % fonction booléenne de $p$ & $x$ & $y$ & $p(x)$ & $p(y)$ & $p(x)\imp p(y)$
876 % \\ \hline $z$ & 1 & 1 & $\faux$ & $\faux$ & $\vrai$ \\ \hline
877 % & 1 & 2 & $\faux$ & $\faux$ & $\vrai$ \\ \hline
878 % & 2 & 1 & $\faux$ & $\faux$ & $\vrai$ \\ \hline
879 % & 2 & 2 & $\faux$ & $\faux$ & $\vrai$ \\ \hline
880 % $i$ & 1 & 1 & $\faux$ & $\faux$ & $\vrai$ \\ \hline
881 % & 1 & 2 & $\faux$ & $\vrai$ & $\vrai$ \\ \hline
882 % & 2 & 1 & $\vrai$ & $\faux$ & $\faux$ \\ \hline
883 % & 2 & 2 & \dotfill & \dotfill & \dotfill \\ \hline
884 % $n$ & \dotfill & \dotfill & \dotfill & \dotfill & \dotfill \\ \hline
886 % \noindent Inutile de construire le reste du tableau: on a trouvé $\faux$ dans une ligne, donc $p(x)\imp p(y)$ n'est pas une tautologie [en effet, il existe un prédicat unaire, un univers à deux éléments, et, dans cet univers, une valeur de $x$ et une valeur de $y$ pour lesquels la formule est fausse\ldots].
891 Donnons enfin deux exemples pour lesquels la construction d'une table
892 de vérité n'est pas nécessaire :
896 $\tauto (\qqs x\, . \, p(x,x))\imp (\qqs x \, . \, (\exi
899 % Soit ${\cal U}$ un univers du discours, $p$ une relation binaire
904 % \item Premier cas : dans ${\cal U}$, $\qqs x\, . \, p(x,x)$ est
906 % l'implication est vraie.
908 % \item Deuxième cas : dans ${\cal U}$, $\qqs x\,. \, p(x,x)$ est
909 % $\vrai$; donc, pour chaque valeur de $x$ dans ${\cal U}$, $p(x,x)$
910 % est vrai. Alors $\forall x \, . \, \exi y\,.\, p(x,y)$ est $\vrai$
911 % car, pour toute valeur de $x$, il suffit de prendre pour $y$ la même
912 % valeur que celle de $x$ pour que $p(x,y)$ soit $\vrai$.
920 % $(\qqs x\, . \, (r(x)\imp s(x)))\et (\exi x\,.\, (\non r(x)\et s(x))$
921 % n'est ni une antilogie, ni une tautologie.
923 % Pour montrer que cette formule n'est pas une antilogie, il suffit
924 % d'exhiber un exemple dans lequel elle est vraie; pour montrer qu'elle
925 % n'est pas une tautologie, il suffit d'exhiber un exemple dans lequel
930 % \item ${\cal U}$ est l'ensemble des habitants de la France; $r(x)$ est
931 % le prédicat \og $x$ habite Belfort\fg{} et $s(x)$ est le prédicat \og
932 % $x$ habite la France\fg{} . Puisque Belfort est en France, tout
933 % habitant de Belfort habite la France, donc
934 % $\qqs x\, . \, r(x)\imp s(x)$
935 % est $\vrai$. Mais tous les habitants de la France ne sont pas
936 % concentrés à Belfort, autrement dit: il existe des habitants de la
937 % France qui n'habitent pas Belfort,
938 % donc: $\exi x\, . \, \non r(x) \et s(x)$ est $\vrai$; enfin, d'après
939 % la table de vérité de la conjonction logique, la formule est vraie.
941 % \item ${\cal U}$ est un ensemble $E$, dans lequel on a défini deux
942 % parties $R$ et $S$, telles que $S\sse R$; $r(x)$ est le prédicat \og
943 % $x\in R$\fg{} et $s(x)$ est le prédicat \og $x\in S$\fg{} . Comme
944 % $S\sse R$, tout élément extérieur à $R$ ne peut pas être dans $S$,
945 % donc $\exi x\,.\, \non r(x) \et s(x)$ est $\faux$, et donc la formule
954 \subsection{Simplification de formules quantifiées}
955 De la définition de la valeur de vérité d'une formule quantifiée, on
959 \non (\exi x\, . \, p(x)) & \approx & (\qqs x \,.\, \non p(x)) \\
960 \non (\qqs x \,.\, p(x)) &\approx & (\exi x\, . \, \non p(x))
964 % considérons la proposition (fausse):
965 % \og l'ensemble des entiers naturels admet un élément maximum\fg{}.
966 % Pour formaliser cette proposition en calcul des prédicats,
967 % il faut introduire le prédicat classique d'inégalité qu'il faudrait,
968 % en toute rigueur, noter $\le (x,y)$, qui signifie que $x$ est
969 % inférieur ou égal à $y$, mais
970 % pour lequel nous conserverons la notation usuelle $x \leqslant
971 % y$. L'univers du discours est évidemment $\N$, et, pour exprimer que
972 % $\N$ admet un élément maximum, on exprime que tout élément de $\N$ est
973 % inférieur ou égal à cet élément maximum,
975 % $$\exi M \,.\, \qqs n\,.\, n\leqslant M.$$
977 % % (en calcul des prédicats, on ne précise jamais
978 % % l'univers du discours dans la formule, comme on le fait habituellement
979 % % en mathématiques: $\exi M\in\N,\ \qqs n\in\N,\ n\leqslant M$)
980 % Pour montrer que cette proposition est fausse,
981 % on intuite qu'il suffit de démontrer que
982 % sa négation est vraie, soit
984 % \non (\exi M \,.\, \qqs n\,.\, n\leqslant M).$$
986 % D'après ce que nous venons de voir, cette
987 % négation a même valeur de vérité que
988 % $\qqs M \, .\, \exi n\,.\, \non (n\leqslant M)$, ou encore
989 % $\qqs M \, .\, \exi n\,.\, M<n$.
990 % Ceci signifie que, pour tout entier
991 % $M$, on peut trouver un entier $n$ qui est plus grand (il suffit de
992 % prendre $n$ égal à $M+1$).
996 \'Ecrire la négation des formules suivantes
998 \item $\forall x \, .\, p(x) \imp q(x)$
999 \item $\exists x \, .\, p(x) \land q(x)$
1000 \item $\forall x \, . \, p(x) \Ssi q(x)$
1001 \item $\exists x\, .\, (\forall y \,.\,
1002 q(x,y) \imp (p(x,y) \lor r(x,y)))$
1008 % \item $\exists x \, .\, p(x) \land \neg q(x)$
1009 % \item $\forall x \, .\, p(x) \imp \neg q(x)$
1010 % \item $\exists x \, . \, (p(x) \land \neg q(x)) \lor (\neg p(x) \land q(x))$
1012 % $\forall x\, .\, (\exists y \,.\,
1013 % q(x,y) \land \neg p(x,y) \land \neg r(x,y))$
1022 \'Ecrire la négation des formules suivantes
1024 \item $\forall x \, .\, (\exists y \,.\, p(x,y) \land q(x,y))$
1025 \item $\forall x \, .\, (\exists y \,.\, p(x,y) ) \imp q(x)$
1026 \item $\forall x \, .\, (\exists y \,.\, p(x,y) ) \imp
1027 (\forall z\, .\, q(z))$
1028 \item $ \forall x \,.\, r(x) \imp (\exists y \,.\, p(x,y))$
1032 \noindent Voici d'autres résultats d'équivalences entre formules
1033 permettant de réduire la portée de quantificateurs.
1036 \begin{Th}[Réduction de portée de quantificateurs]
1037 Soit $p$ et $q$ des prédicats unaires. Alors on a les deux
1038 équivalences suivantes :
1041 (\qqs x\, . \, p(x) \et q(x))
1043 (\qqs x\, . \, p(x))
1045 (\qqs y\, . \, q(y)) \label{eq:reduction:forall}\\
1046 (\exi x\,.\, p(x) \ou q(x))
1051 \label{eq:reduction:exists}
1057 \paragraph{Preuve de (\ref{eq:reduction:forall}).}
1058 Si, pour toute valeur de $x$, $p(x)$ et $q(x)$ sont
1059 simultanément vrais, alors, pour toute valeur de $x$, $p(x)$ est vrai,
1061 pour toute valeur de $y$, $q(y)$ est vrai.
1062 Réciproquement, si, pour toute
1063 valeur de $x$, $p(x)$ est vrai, et, si, pour toute valeur de $y$,
1065 est aussi vrai, il est bien évident que, pour toute valeur de $x$,
1067 et $q(x)$ sont simultanément vrais.
1069 \paragraph{Preuve de (\ref{eq:reduction:exists}).}
1070 S'il existe une valeur de $x$ pour laquelle l'une au moins des deux
1071 propriétés $p(x)$ ou $q(x)$ est vraie, il est bien clair qu'il existe
1072 une valeur de $x$ pour laquelle $p(x)$ est vraie ou qu'il en existe
1073 une pour laquelle $q(y)$ est vraie; la réciproque est aussi évidente.
1079 \item un exemple où $\forall x \, .\, p(x) \lor q(x)$ est vraie
1080 sans que $(\forall x \, .\, p(x)) \lor (\forall x \, .\, q(x))$ ne le
1083 $(\exists x \, .\, p(x)) \land (\exists x \, .\, q(x))$ est vraie
1085 $\exists x \, .\, p(x) \land q(x)$ ne le
1091 Pour chacune des formules suivantes,
1093 \item dire si c'est une négation, une conjonction, une disjonction,
1094 une implication, une quantification (universelle ou existentielle);
1095 \item donner la portée des quatificateurs;
1096 \item donner les occurences libres des variables.
1100 \item $\exists x \, . \, A(x,y) \land B(x)$
1101 \item $\exists x \, . \, (\exists y \, . \, A(x,y) \Rightarrow B(x))$
1102 \item $\neg (\exists x \, . \, \exists y \, . \, A(x,y) \Rightarrow B(x))$
1103 \item $\forall x \, . \, \neg (\exists y \, . \, A(x,y))$
1104 \item $\exists x \, . \, A(x,y) \land B(x)$
1105 \item $\exists x \, . \, A(x,x) \land \exists y \, . \,B(y)$
1109 \subsection{Substitutions}
1111 Si $t$ est un terme et $\varphi$ est une formule pouvant contenir la
1112 variable $x$, alors $\varphi(t/x)$ est le résultat du remplacement de
1113 toutes les occurrences libres de $x$ par $t$ dans $\varphi$.
1116 Le résultat du remplacement $\varphi(t/x)$ est une formule qui est
1117 une conséquence logique de la formule originale $\varphi$ si aucune
1118 des variables libre de $t$ ne devient liée suite à ce remplacement.
1119 Pour éviter que de telles variables libres deviennent liées il suffit
1120 de changer le nom des variables liées de $\varphi$ en des noms frais
1121 (qui n'apparaissent pas dans les variables libres de $t$). L'oubli de
1122 cette condition est une cause fréquente d'erreurs de raisonnement.
1125 A titre d'exemple, on considère la formule $\varphi$ définie par
1126 $\forall y \, .\, y \le x $ sur l'univers $\mathcal{U}$.
1128 \item Si $t$ est un terme sans la variable libre $y$,
1129 alors $\varphi(t/x)$ signifie juste que $t$ est l'élément maximal.
1130 \item A l'opposé, si $t$ est $y$, la formule $\varphi(y/x)$ est
1131 $\forall y\,.\, y \le y$ qui ne dit plus que $y$ est maximal.
1135 Soit le langage $\mathcal=\{a, f_2, R_2, S_1\}$, les termes
1136 $t_i$ et les formules $\varphi_j$ suivantes.
1138 \item $t_1 = f(x,y)$
1139 \item $t_2 = f(a,y)$
1141 \item $t_4 = f(x,f(x,x))$
1142 \item $\varphi_1 : R(x,y) \imp \forall y \,. \, S(y)$
1144 (\forall y \, .\, R(y,a) ) \imp
1145 (\exists y \, .\, R(x,y))$
1147 (\forall x \,.\, \exists z \,.\, R(x,z))
1149 (\exists x \,.\, \forall y \,.\, R(y,x))$
1151 Déterminer si $t_i$ est substituable à $x$ dans $\varphi_j$ et
1152 calculer, le cas échéant, $\varphi_j (t_i/x)$ pour $1 \le i \le 4$ et
1153 $1 \le j \le 3$. Dans le cas où $t_i$ n'est pas substituable, renommer
1154 les variables qui le composent ou les variables de la formule afin
1159 Quelle est la valeur de vérité des formules
1161 \item $\varphi_1 = \exists x,y,z \, . \,
1165 \item $\varphi_1 = \forall x,y,z,t \, . \,
1173 pour les univers suivants
1175 \item $\mathcal{U}_1 = \{0\}$;
1176 \item $\mathcal{U}_2 = \{0,1\}$;
1177 \item $\mathcal{U}_2 = \{0,1,3\}$.
1182 % \item la formule $\varphi_1$ est fausse sur $\mathcal{U}_1$ et $\mathcal{U}_2$
1183 % mais vraie sur $\mathcal{U}_3$;
1184 % \item la formule $\varphi_2$ est vraie sur $\mathcal{U}_1$ et fausse ailleurs.
1189 Dans le langage $\mathcal{L}=\{R_2, =_2\}$, on considère
1193 \Gamma_1 &=&\forall x \,.\, \exists y\, .\, R(x,y) \\
1194 \Gamma_2 &=&\forall x \,.\, (\forall y\, .\,
1195 (\exists z \, .\, R(x,z) \land R(z,y)) \imp R(x,y)) \\
1196 \Gamma_3 &=&\forall x,y \,.\, (R(x,y) \land R(y,x)) \Ssi
1198 \Gamma_4 &=&\forall x,y \,.\,
1199 (\exists z \, .\, \neg R(z,x) \land \neg R(z,y)) \lor x =y
1201 Déterminer la valeur de vérité de ces formules dans les
1202 interprétations suivantes :
1204 \item $\mathcal{U}_1= \N$ et
1205 $R(x,y)$ est vraie si et seulement si $x\le y$.
1206 Le prédicat $=$ a l'interprétation standard.
1208 \item $\mathcal{U}_2= \N\setminus \{0\}$ et
1209 $R(x,y)$ est vraie si et seulement si $x \neq y$ et $x$ divise $y$.
1210 Le prédicat $=$ a l'interprétation standard.
1214 % On notera par $A(x)$ une formule du calcul des prédicats (éventuellement
1215 % compliquée!) dans laquelle la variable $x$ présente des occurrences; ces
1216 % occurrences peuvent être libres ou liées, et $A$ peut présenter des
1217 % occurrences libres et des occurrences liées de $x$; bien entendu, il peut
1218 % aussi n'y avoir aucune occurrence libre, ou aucune occurrence liée; enfin,
1219 % d'autres variables peuvent aussi présenter des occurrences dans $A$. Soit
1220 % ensuite $t$ un terme du calcul des prédicats, qui présente des
1221 % occurrences de diverses variables (toutes libres, dans un terme,
1222 % évidemment; un terme ne comporte pas de quantificateurs).
1224 % On dit que ce terme $t$ est libre pour $x$ dans $A$ lorsque les
1225 % occurrences libres de $x$ dans $A$ ne rentrent dans la portée d'aucun
1226 % quantificateur portant sur une variable de $t$.
1228 % Exemple: Soit la formule $A(x)=\exi x\,r(x,y)\imp\qqs y\,s(x,y,z)$
1229 % [Cette formule présente une occurrence liée et une occurrence libre de
1234 % \item Examinons le terme $y$ (une variable est un terme) par rapport à la
1235 % variable $x$ dans $A$. Comme l'occurrence libre de $x$ dans $A$ (la
1236 % seconde) entre dans la portée du quantificateur $\qqs y$, et que $y$ est
1237 % une variable (et même la seule\ldots) du terme $y$, le terme $y$ n'est pas
1238 % libre pour $x$ dans $A$.
1240 % \item Examinons le terme $t=f(x,z)$ [où $f$ est un symbole opératoire,
1241 % $t$ est bien un terme] par rapport à la variable $x$ dans $A$. Comme
1242 % l'occurrence libre de $x$ dans $A$ n'entre pas dans la portée d'un
1243 % quantificateur portant sur $x$ (et pour cause\ldots), ni dans celui d'un
1244 % quantificateur portant sur $z$ (il n'y en a pas\ldots), ce terme $t$ est
1245 % libre pour $x$ dans $A$.
1248 % On appelle substitution libre de la variable $x$ par le terme $t$ dans la
1249 % formule $A$ le remplacement de $x$, dans toutes ses occurrences libres
1250 % dans $A$ (et uniquement celles-ci\ldots) par le terme $t$, à condition que ce
1251 % terme soit libre pour $x$ dans $A$. La nouvelle formule obtenue est notée
1256 % \item il est impossible d'effectuer la substitution libre de $x$ par $y$
1257 % dans la formule de l'exemple ci-dessus ($y$ n'est pas libre pour $x$ dans
1260 % \item il est possible d'effectuer la substitution libre de $x$ par
1261 % $t=f(x,z)$ dans $A$, car ce terme est libre pour $x$ dans $A$. Le résultat
1262 % est $(x\mid f(x,z))A=\exi x\,r(x,y)\imp\qqs y\,s(f(x,z),y,z)$.
1265 % Par convention, si $x$ ne présente pas d'occurrences libres dans $A$, la
1266 % substitution libre de $x$ par n'importe quoi est toujours possible, et
1267 % elle laisse la formule $A$ inchangée.
1269 % %________________ 24.
1271 % \subsection{Tautologies quantifiées}
1273 % Soit $A(x)$ la formule $A$ où $x$ est une variable libre et $A(r)$ le
1274 % résultat de $A[r/x]$. Alors:
1278 % \item Tautologie 1: $\tauto (\qqs x\,.\, A(x))\imp A(r)$
1279 % \item Tautologie 2: $\tauto A(r)\imp (\exi x \, .\, A(x))$
1282 % La première est le \og principe de particularisation\fg{} : si, pour
1284 % de $x$, $A(x)$ est vrai, alors $A(r)$ est vrai, $r$ étant une \og
1286 % particulière\fg{} de $x$. La seconde est le principe d'\og exhibition
1288 % valeur particulière\fg{} : si on peut trouver une valeur $r$ pour
1290 % $A(r)$ est vraie alors on peut affirmer qu'il existe une valeur de $x$
1291 % pour laquelle $A(x)$ est vraie (c'est $r$!).
1293 % \noindent Exemples (mathématiques):
1297 % \item Si tout nombre premier n'est divisible que par 1 et par lui-même,
1298 % alors 17 (qui est un nombre premier) n'est divisible que par 1 et par 17.
1300 % \item Puisque 2 divise 6, il existe des nombres qui sont divisibles par 2.
1303 % L'extrême simplicité de ces exemples ne doit pas faire oublier que le
1304 % terme $r$ peut être bien autre chose qu'une constante, en fait, tout terme
1305 % libre pour $x$ dans $A$.
1307 % Soit $A(x)$ une formule répondant à la définition du paragraphe précédent
1308 % et $B$ une formule ne contenant pas d'occurrences libres de $x$. Alors:
1312 % \item Si $\tauto B\imp A(x)$, alors: $\tauto B\imp (\qqs x\,.\, A(x))$
1314 % \item Si $\tauto A(x)\imp B$, alors: $\tauto(\exi x\,.\, A(x))\imp B$.
1317 % Le premier résultat est le \og principe de
1318 % généralisation\fg{} ; il est très souvent utilisé en
1319 % mathématiques: Si on conduit une démonstration qui a pour conclusion
1320 % un résultat dont l'expression fait intervenir une variable $x$, et si cette
1321 % démonstration n'a fait intervenir aucune hypothèse sur cette variable,
1322 % alors le résultat est vrai pour toute valeur de $x$. On appelle aussi
1323 % cette règle (il s'agira ultérieurement, en théorie de la
1324 % démonstration, d'une règle d'inférence) la règle d'introduction du
1325 % quantificateur universel.
1327 % Le second est l'introduction du quantificateur existentiel. Autant le
1328 % premier est facilement utilisé (souvent abusivement\ldots) autant le
1330 % est malaisé à saisir.
1333 % \section{Théorie de la démonstration en calcul des prédicats}
1335 % %________________ 31.
1337 % \subsection{Axiomes et règles d'inférence}
1338 % Pour élaborer la théorie de la démonstration en calcul des prédicats,
1339 % on reprend celle qui a été donnée en calcul propositionnel en ajoutant
1340 % les axiomes et les règles d'inférence qui permettent de traiter les
1341 % nouveaux symboles introduits (les quantificateurs).
1345 % \item Nouveaux axiomes :
1349 % \item Axiome 14: $(\qqs x\, . \, A(x))\imp A(r)$
1351 % \item Axiome 15: $A(r)\imp (\exi x\, . \, A(x))$
1354 % [Dans les conditions indiquées au paragraphe précédent: substitution libre
1355 % de $x$ par $r$ dans $A$, $r$ étant libre pour $x$ dans $A$].
1357 % \item Nouvelles règles d'inférence, avec $C$ sans occurrences libres
1362 % \item $\{C\imp A(x)\}\theor C\imp\qqs x\, . \, A(x)$ [règle d'introduction de
1363 % $\qqs$ ou règle-$\qqs$]
1365 % \item $\{A(x)\imp C\}\theor\exi x\, . \, A(x)\imp C$ [règle d'introduction de
1366 % $\exi$ ou règle-$\exi$].
1373 % \subsection{Validité des résultats établis en calcul
1375 % Le calcul propositionnel étant un sous-ensemble du calcul des
1376 % prédicats, tous les théorèmes établis en calcul propositionnel demeurent
1377 % établis en calcul des prédicats.
1378 % Bref, tant que l'on n'utilise pas les symboles (quantificateurs), pas les axiomes
1379 % (14 et 15) ni les règles d'inférence (introductions de quantificateurs)
1380 % propres au calcul des prédicats, les démonstrations et déductions du
1381 % calcul des propositions s'étendent sans difficultés au calcul des
1384 % Il ne faudrait pas en conclure hâtivement que les règles d'inférence vraies en
1385 % calcul propositionnel s'appliquent aussi en calcul des prédicats.
1386 % A titre d'exemple, on va étudier le cas du méta-théorème de la déduction.
1388 % %________________ 33.
1390 % \begin{Th}[méta-théorème de la déduction]
1391 % En calcul des prédicats, on a:
1394 % (B_1,B_2,\ldots,B_{n-1}) \theor B_n\imp C
1396 % (B_1,B_2,\ldots,B_n)\theor C
1401 % $(B_1,B_2,\ldots,B_{n-1}) \theor B_n\imp C$ et
1402 % $(B_1,B_2,\ldots,B_{n-1},B_n)$ par modus ponens on en déduit
1406 % En général, la réciproque n'est pas vraie.
1407 % Cependant elle reste établie dans les cas suivants:
1412 % lorsque la déduction de $C$ est faite \og à variables
1413 % constantes\fg{} (cette expression
1414 % %malheureuse, mais consacrée,
1415 % signifie %simplement
1417 % n'utilise aucune des
1418 % règles d'introduction des quantificateurs, donc est faite comme en
1419 % calcul propositionnel).
1421 % lorsque les hypothèses de la déduction sont toutes des formules closes
1422 % (c'est à dire sans variables libres).
1427 % \section{Le système formel \og \textit{PR}\fg{} }
1429 % Il s'agit du système formel construit pour la formalisation
1430 % du calcul des prédicats. Comme pour \og \textit{LP}\fg{} , le nombre de
1432 % réduit par rapport à celui du calcul des prédicats tel qu'il a été
1434 % ci-dessus, dans le but d'obtenir plus d'efficacité en \og
1435 % démonstration automatique\fg{} .
1439 % \subsection{Définition}
1443 % \item L'alphabet $\Sigma_{\textit{PR}}$ est celui de \og
1444 % \textit{LP}\fg{} , auquel on adjoint:
1448 % \item le symbole de quantificateur universel
1449 % \item des symboles de variables et d'individus (les \og constantes\fg{} )
1450 % \item des symboles opératoires et fonctionnels
1454 % \item Les formules sont celles du calcul des prédicat (limitées au
1455 % vocabulaire de \og \textit{PR}\fg{} )
1456 % \item Les (schémas d') axiomes sont au nombre de 5:
1460 % \item Axiome 1: $A\imp(B\imp A)$
1461 % \item Axiome 2: $(A\imp(B\imp C))\imp((A\imp B)\imp(A\imp C))$
1462 % \item Axiome 3: $(\non B\imp\non A)\imp(A\imp B)$
1463 % \item Axiome 4: $(\qqs x\, . \, A(x)) \imp A(t)$
1464 % \item Axiome 5: $(C\imp B(x)) \imp (C\imp \qqs x\, . \, B(x))$ [$x$ n'étant pas
1465 % variable libre de $C$].
1469 % \item Il y a 2 règles d'inférence:
1473 % \item Le \og modus ponens\fg{} $(A,A\imp B)\theor\ B$
1474 % \item La généralisation $A\theor\ \qqs x\, . \, A$.
1480 % %________________ 42.
1482 % % \subsection{Calcul des prédicats égalitaire}
1484 % % Dans de nombreuses applications, notamment mathématiques, on a besoin de
1485 % % l'égalité. La \og vraie\fg{} égalité, c'est à dire la capacité de
1486 % % reconnaissance de l'identité de deux objets, n'est pas une notion de
1487 % % logique du premier ordre (celle dont nous nous occupons ici). En effet,
1488 % % deux objets sont identiques lorsque toute propriété qui est vraie pour
1489 % % l'un est aussi vraie pour l'autre, et que toute propriété fausse pour
1490 % % l'un est aussi fausse pour l'autre. Autrement dit, pour définir
1491 % % l'égalité, il faudrait quantifier universellement un symbole de prédicat,
1492 % % écrire une formule qui pourrait ressembler à :\par
1493 % % \centerline{$(x=y)$ si et seulement si $\qqs p\,.\,(p(x)\eqv
1494 % % p(y))$.}\par\noindent
1495 % % Or, quantifier un symbole de prédicat n'est pas possible en calcul des
1496 % % prédicats du premier ordre. Donc, lorsqu'on a besoin d'une égalité, on se
1497 % % contente d'une égalité \og affaiblie\fg{} comme simple relation d'équivalence
1498 % % (réflexive, symétrique, transitive), donc comme un prédicat
1499 % % binaire, qu'il faudrait noter $\equiv(x,y)$ mais que l'on note $(x\equiv
1500 % % y)$. Bien entendu, il faut ajouter les axiomes qui fixent les propriétés
1501 % % de cette égalité, pour obtenir un calcul des prédicats égalitaire.
1503 % % %________________ 43.
1505 % %\subsection{Interprétations de \og \textit{PR}\fg{} }
1508 % %________________ 44.
1510 % \subsection{Théorème de complétude de Gödel}
1511 % La démonstration est longue et repose sur un raisonnement par récurrence
1512 % sur la complexité de la formule (en gros, le nombre de connecteurs ou
1513 % quantificateurs qui interviennent dans celle-ci), après avoir démontré la
1514 % propriété individuellement pour chaque formule de complexité 1 (un seul
1515 % connecteur ou quantificateur). Toute la difficulté provient de la
1516 % cardinalité (du \og nombre d'éléments\fg{} ) de l'interprétation. Le
1517 % résultat est connu sous le nom de théorème de complétude de Gödel (1930).
1518 % \begin{Th}[Théorèmes de complétude de Gödel] $ $
1520 % \item le système formel \og \textit{PR}\fg{} est complet:
1522 % \tauto B \textrm{ si et seulement si } \theor B
1524 % \item sa généralisation aussi:
1526 % F\tauto B \textrm{ si et seulement si } F\theor B$$
1531 % \subsection{Satisfaisabilité et insatisfaisabilité}
1533 % Soit $E$ l'interprétation de \og \textit{PR}\fg{} .
1537 % \item une formule de \og \textit{PR}\fg{} est dite \emph{satisfaite} dans $E$
1539 % existe un ensemble de valeurs, choisies dans $E$, pour les variables libres
1540 % qui interviennent dans cette formule tel que la proposition qui en résulte
1541 % est \og vraie\fg{} .
1543 % \item une formule de \og \textit{PR}\fg{} est dite \emph{valide} dans
1544 % $E$ si, pour tout ensemble
1545 % de valeurs, choisies dans $E$, pour les variables libres qui interviennent
1546 % dans $E$, la proposition qui en résulte est vraie.
1548 % % \item une formule de \og \textit{PR}\fg{} est \emph{universellement valide ou est une thèse
1549 % % lorsqu'elle est valide dans toute interprétation. L'usage veut cependant
1550 % % que l'on conserve terme de tautologie (qui devrait être réservé au calcul
1551 % % propositionnel).
1557 % Soit $F$ un ensemble de formules de \og \textit{PR}\fg{} ; $F$ est dit
1558 % \emph{satisfaisable} s'il
1559 % est possible de trouver une interprétation dans laquelle les formules de
1560 % $F$ sont simultanément satisfaites. Une telle interprétation
1561 % est appelée modèle de $F$. S'il n'est pas possible de
1562 % trouver un modèle pour l'ensemble de formules $F$, celui-ci est dit
1563 % \emph{insatisfaisable}, \emph{incohérent}, \emph{contradictoire}.
1565 % Ce sont ces notions d'insatisfaisabilité qui sont à
1566 % l'origine des méthodes de démonstration dites de réfutation.
1567 % Elles sont basées sur le théorème suivant.
1568 % \begin{Th}[Théorème de contradiction]
1569 % Soit $F$ un ensemble de formules closes et $B$ une formule close de
1570 % \og \textit{PR}\fg{}. Alors, $F\theor B$ si et
1571 % seulement si $F\union\{\non B\}$ est insatisfaisable
1574 % Ce théorème peut être démontré à l'aide du théorème de complétude.
1579 \centerline{\x{Fin du Chapitre}}