3 \section{Présentation de la théorie de la démonstration}
6 Il s'agit ici d'explorer les mécanismes du raisonnement humain,
7 c'est-à-dire les schémas de pensée qui nous permettent de décider
8 d'agir d'une certaine manière, dans le but d'obtenir un certain
11 % Nous disposons en fait d'une \og base de connaissances\fg{} qui fait
12 % que nous savons que, dans telles ou telles circonstances, certaines
13 % causes produisent certains effets. Pour obtenir ces effets, nous
14 % essayons de nous replacer dans les conditions de leur réalisation.
16 % \subsection{Système formel et règles d'inférences}
18 % Un système formel qui est chargé de reproduire mécaniquement ce
19 % fonctionnement est constitué d'{\sl axiomes logiques\/}, qui jouent
20 % le rôle de \og connaissances de base\fg{} ; il s'agit de formules de
21 % logique qui servent de \og points de départ\fg{} aux déductions
24 % Puis, le système est muni de \og règles d'inférence\fg{}, qui sont
25 % chargées de simuler les divers modes de raisonnement que nous
28 En théorie de la démonstration, une preuve est un objet mathématique.
29 Elle est classiquement représentée comme une structure de donnée
30 (liste, arbre,\ldots). Elle est construite à l'aide d'axiomes logiques
31 et de règles d'inférence. Plus formellement:
33 \begin{Def}[Axiome Logique]\index{axiome logique}
34 Un \emph{axiome logique} est une tautologie qui sert
35 de \og point de départ\fg{} aux déductions du système formel.
38 \begin{Def}[Règle d'inférence]\index{règle d'inférence}
39 Une \emph{règle d'inférence} est une règle qui, à partir de
40 formule(s) \emph{prémisses}, produit une formule \emph{conclusion}.
44 %\subsection{Statut des axiomes logiques}
46 % Il convient de distinguer les axiomes logiques des autres axiomes qui
47 % peuvent être posés dans divers domaines (par exemple, en géométrie,
48 % l'axiome d'Euclide); ces axiomes n'appartiennent pas à la logique et
49 % autorisent la construction d'une théorie (la géométrie euclidienne en
52 % Il faut aussi les distinguer des axiomes posés au sujet de la logique
53 % elle-même, comme, par exemple, celui que nous avons appelé le principe
54 % de non-contradiction% .
55 % Ces axiomes énoncés {\sl au sujet de\/} la logique, ne sont pas non
56 % plus des axiomes logiques.
58 % Ils jouent le même rôle, pour la logique, que l'axiome d'Euclide pour
59 % la géométrie : ils conduisent à la
60 % construction d'une certaine logique, étant bien entendu que d'autres
61 % axiomes peuvent conduire à la construction d'autres logiques que celle
62 % qui est l'objet du présent chapitre. Plus précisément :
64 %\paragraph{Théorème logique}
66 \begin{Def}[Théorème logique]
67 Un résultat obtenu par une déduction correcte ou une suite de
68 déductions correctes (c'est-à-dire qui utilisent explicitement les
69 règles d'inférence autorisées) à partir des axiomes logiques et,
70 éventuellement, d'autres résultats du même type déjà établis par
71 ailleurs s'appelle un \emph{théorème
72 logique}\index{théorème!logique}.
75 On exprime que la formule $F$ est un théorème par la notation :
76 $\theor F$, qui se lit \og $F$ est un théorème \fg{}.
81 \begin{Def}[Démonstration]
82 La chaîne de déductions qui conduit à un théorème logique est appelée
83 \emph{démonstration} \index{démonstration} de ce résultat.
89 Il est possible d'utiliser des formules logiques supplémentaires
90 (autres que des axiomes ou des théorèmes) et de mener un raisonnement
91 correct à partir de ces formules (et des axiomes et des théorèmes
92 déjà connus). On parle alors de \emph{démonstration sous hypothèses}.
93 L'affirmation \og la formule logique $H$ est démontrée
94 sous les hypothèses $G_1,G_2,\ldots,G_n$\fg{} est notée
95 $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\theor H$.
99 \section{Axiomes logiques et règles d'inférence du système formel \og PR \fg{}} Il existe plusieurs systèmes d'axiomes qui permettent de
100 définir la logique propositionnelle. Nous nous en tiendrons à
101 l'ensemble des axiomes suivants, qui n'est ni minimal, ni
105 \paragraph{Axiomes relatifs à l'implication logique : }
109 \item Axiome 1 : $P\imp (Q\imp P)$
110 \item Axiome 2 : $(P\imp Q)\imp((P\imp(Q
111 \imp R))\imp (P\imp R))$
115 \paragraph{Axiomes relatifs à la conjonction logique : }
119 \item Axiome 3 : $P\imp(Q\imp P\et Q)$
120 \item Axiome 4 : $P\et Q\imp P$
121 \item Axiome 5 : $P\et Q\imp Q$
125 \paragraph{Axiomes relatifs à la disjonction logique : }
129 \item Axiome 6 : $P\imp P\ou Q$
130 \item Axiome 7 : $Q\imp P\ou Q$
131 \item Axiome 8: $(P\imp R)\imp((Q\imp R) \imp(P\ou Q\imp R))$
136 \paragraph{Axiomes relatifs à la négation logique : }
140 \item Axiome 9: $\non\non P\imp P$
141 \item Axiome 10: $(P\imp Q)\imp((P\imp\non Q)
146 \paragraph{Axiomes relatifs à l'équivalence logique : }
150 \item Axiome 11 : $(P\imp Q)\imp((Q\imp P)\imp(P\eqv Q))$
151 \item Axiome 12 : $(P\eqv Q)\imp(P\imp Q)$
152 \item Axiome 13 : $(P\eqv Q)\imp(Q\imp P)$
157 On définit la règle d'inférence
158 du \emph{modus ponens} (le mode \og en posant, on
160 $$\{P,P\imp Q\}\theor Q$$
162 % \og Des formules $P$ et $P \imp Q$, on peut déduire par modus ponens
163 % la formule Q \fg{}.
165 % \paragraph{\og modus tollendo tollens\fg{}}
166 % (le mode \og en niant, on nie\fg{}):\\
167 % $\{P\imp Q,\non Q\}\theor\non P$.
169 % % \paragraph{\og modus ponendo tollens\fg{}} (le mode \og en posant, on
170 % % supprime\fg{}): \\
171 % % $\{\non(P\et Q),P\}\theor\non Q$.
173 % % \paragraph{\og modus tollendo ponens\fg{}} (le mode \og en
174 % % supprimant, on pose\fg{}) : \\
175 % % $\{P\ou Q,\non P\}\theor Q$.
179 % Les noms sont traditionnellement des noms latins, utilisés depuis les
180 % philosophes du XVI\up{ème} siècle.
184 % Une brève étude montrerait que ces deux règles sont équivalentes.
185 % Il est donc possible de n'en conserver qu'une seule, qu'on appelle le
186 % \og modus (sous-entendu : ponendo) ponens\fg{}, ou {\sl règle
187 % de détachement\/} et qui est la première.
190 \begin{Def}[Système formel \og PR \fg{}]
191 Le système formel composé des 13 axiomes précédents et du modus ponens
192 est nommé \og \emph{PR} \fg{}.
197 % Sinon, il serait possible de supprimer quelques axiomes. Mais il
198 % vaut mieux, dans un but ultime de programmation, diminuer le nombre
199 % de règles d'inférence que celui d'axiomes.
204 % Cependant, dans le but de raccourcir au maximum les démonstrations
205 % ou déductions à faire à la main, nous nous conformerons à l'usage et
206 % conserverons les quatre règles classiques.
210 \section{Démonstrations avec ou sans hypothèses}
212 Un raisonnement logique peut être rédigé sous forme de démonstration,
213 soit d'un théorème, soit d'une conséquence de certaines hypothèses.
215 \subsection{Démonstration d'un théorème}
217 La démonstration d'un théorème est constituée :
220 \item d'un en-tête, portant l'indication \og \sou{Démonstration}\fg{};
221 %(de manière à l'isoler totalement du contexte),
222 \item puis d'un certain nombre de lignes, numérotées (pour pouvoir
223 être référencées dans la suite); Chacune comporte deux champs :
225 \item une formule, qui est le \og résultat\fg{}
226 de la ligne courante;
227 \item la justification du résultat;
229 \item une dernière ligne, non numérotée, qui
230 porte l'en-tête \og \sou{Conclusion}\fg{}.
235 Dans une ligne, on peut avancer :
237 \item un axiome en remplaçant éventuellement une variable par une formule;
238 \item un théorème considéré comme connu
239 (dont la démonstration a été vue par ailleurs),
240 en remplaçant éventuellement une variable par une formule;
241 \item un résultat de l'application d'une règle d'inférence
242 sur des formules écrites dans les lignes précédentes.
246 \begin{Ex}[Théorème de réflexivité de l'implication]$ $
247 Soit $P$ une formule propositionnelle.
248 On souhaite démontrer le
249 \emph{théorème de réflexivité de l'implication}:
254 \sou{Démonstration} :\par
255 \begin{tabular}{l l l}
256 \x{1} & $(P\imp(P\imp P))\imp((P\imp((P\imp P)\imp P))\imp(P\imp P))$
257 & Axiome 2 ($P\imp P/Q$, $P/R$ ) \\
258 \x{2} & $P\imp(P\imp P)$
260 \x{3} & $(P\imp((P\imp P)\imp P))\imp(P\imp P)$
261 & m.p. sur \x{2} et \x{1} \\
262 \x{4} & $P\imp((P\imp P)\imp P)$
263 & Axiome 1 ($P \imp P /Q$) \\
265 & m.p. sur \x{4} et \x{3} \\
268 \sou{Conclusion} : $\theor(P\imp P)$
273 \subsection{Démonstration sous hypothèses}
275 Une démonstration sous hypothèses \ldots
277 \item commence par une première ligne qui comporte les mots \og
278 \sou{Démonstration sous les hypothèses}\fg{} suivie de l'écriture de l'ensemble des
279 hypothèses utilisées;
280 \item puis, comme dans une démonstration de théorème, de lignes numérotées \ldots
281 dans lesquelles peuvent figurer les mêmes éléments, auxquels il faut
282 ajouter les hypothèses, dont on a le droit de se servir comme s'il
283 s'agissait de résultats établis ;
284 \item une ligne de conclusion qui rappelle les hypothèses.
287 % Dans la pratique, dans un but d'économie de place (la moindre
288 % démonstration peut très vite prendre de nombreuses lignes), on
289 % s'autorisera d'autres éléments (par exemple, l'utilisation de la
290 % technique de l'hypothèse supplémentaire), qui seront vus dans la suite.
293 \begin{Ex}[Modus (tollendo) tollens]$ $ \\
294 L'objectif est d'obtenir
295 $\{P\imp Q\vir\non Q\}\theor \non P$
296 qui est plus connu sous le nom
300 Soit $P$ et $Q$ des formules propositionnelles quelconques,
301 montrons $\non P$ sous les hypothèses $P\imp Q$ et $\non
304 \sou{Démonstration sous les hypothèses} $\{P\imp Q\vir\non Q\}$
306 \begin{tabular}{l l l}
307 \x{1} & $(P\imp Q)\imp((P\imp\non Q)\imp\non P)$
311 \x{3} & $(P\imp\non Q)\imp\non P$
312 & m.p. sur \x{2} et \x{1} \\
313 \x{4} & $\non Q\imp(P\imp\non Q)$
317 \x{6} & $(P \imp\non Q)$
318 & m.p. sur \x{5} et \x{4} \\
320 & m.p. sur \x{6} et \x{3}\\
323 \sou{Conclusion} : $\{P\imp Q\vir\non Q\}\theor \non P$.
332 % AG : Ce qui suit n'est pas un théorème, démontrable dans le système
333 % PR, mais un méta-théorème, prouvé informellement, à propos du système
334 % PR, dont il exprime une propriété utile. Le discours doit être revu
335 % jusqu'à la fin de la partie IV.
338 %démonstration de ce dernier utilise le théorème d'idempotence.
342 \section{Théorème de la déduction}
344 Les démonstrations sont souvent considérablement simplifiées par
345 l'utilisation du théorème de la déduction donné ci-après.
346 %Il s'agit du résultat qui équivaut, en théorie de la démonstration,
347 %au théorème de la validité en théorie des valeurs de vérité.
349 \begin{Th}[Théorème de la déduction]
350 \index{théorème!de la déduction}
351 Ce théorème s'énonce par :
353 \{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\theor H \textrm{ si et seulement si }
354 \{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1} \}\theor G_n\imp H$$
359 La démonstration s'effectue par récurrence sur la longueur de la
361 \paragraph{Seulement si.}
362 Hypothèse : $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\theor H$.
363 Soit $p$ la longueur de la déduction qui amène à $H$.
365 \item Si $p=1$ : une \og déduction de longueur 1\fg{} n'autorise
366 l'écriture que d'une seule ligne. Cela signifie donc que l'on peut
367 directement écrire $H$ dans
368 celle-ci. Ce n'est possible que si $H$ est un axiome ou une hypothèse.
370 \item Si $H$ est un axiome :\psaut
371 \sou{Démonstration sous les hypothèses}
372 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\} :$
374 \begin{tabular}{l l l}
375 \x{1} & $H\imp (G_n\imp H)$
380 & m.p. sur \x{2} et \x{1} \\
383 \sou{Conclusion} : $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\theor G_n\imp H$
386 Dans ce premier cas : $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\theor H$ implique
387 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\theor G_n\imp H$ (Les hypothèses
388 ne sont en fait pas utilisées, donc elles n'interviennent pas).
389 \item Si $H$ est l'une des hypothèses $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}$,
392 \sou{Démonstration sous les hypothèses}
393 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\} :$
395 \begin{tabular}{l l l}
396 \x{1} & $G_i\imp(G_n\imp G_i)$
400 \x{3} & $G_n\imp G_i$
401 & m.p. sur \x{2} et \x{1} \\
403 \sou{Conclusion} : $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\theor G_n\imp H$
405 Dans ce deuxième cas : $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\theor H$ implique
406 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\theor G_n\imp H$ (Seule
407 l'hypothèse $G_i$ a été utilisée, les autres ne sont en fait pas
408 utilisées, elles n'interviennent pas).
409 \item Si $H$ est l'hypothèse $G_n$ : Alors on sait que :
410 $\theor G_n\imp G_n$ (voir paragraphe précédent).\par
411 Dans ce troisième cas : $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\theor H$ implique
412 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\theor G_n\imp H$.
414 Conclusion : la propriété est vraie pour $p=1$.
415 \item Hypothèse de récurrence : Soit $p$ un entier tel que la propriété
416 soit vraie pour tous les entiers $i$ de 1 à $p$ (récurrence
417 généralisée); on suppose que la longueur de la déduction qui mène
420 \item Si $H$ est un axiome ou l'une des hypothèses, le cas se traite comme
422 \item Dans le cas contraire, $H$ ne peut avoir été obtenu que par un
423 \og modus ponens\fg{} sur des formules $P$ et $P\imp H$. Ces formules
424 ont elles-mêmes été obtenues par des déductions de longueur
425 inférieure ou égale à $p$, donc on peut dire que
427 $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\theor P$ implique
428 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\theor G_n\imp P$ et que
430 $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\theor P\imp H$ implique
431 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\theor G_n\imp(P\imp H)$.
433 \sou{Démonstration sous les hypothèses} $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}$ :
435 \begin{tabular}{l l l}
437 & Résultat intermédiaire 1 \\
438 \x{2} & $G_n\imp(P\imp H)$
439 & Résultat intermédiaire 2 \\
440 \x{3} & $(G_n\imp P)\imp((G_n\imp(P\imp H))\imp(G_n\imp H))$
442 \x{4} & $(G_n\imp(P\imp H))\imp(G_n\imp H)$
443 & m.p. sur \x{1} et \x{3} \\
445 & m.p. sur \x{2} 4 \x{4} \\
447 \sou{Conclusion} $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\theor G_n\imp H$,\psaut et donc :
448 $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\theor H$ implique
449 $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\theor G_n\imp H$, lorsque la
450 déduction est de longueur $p+1$.
453 %Le résultat est établi.
454 \paragraph{Si.} Réciproquement, supposons $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\theor
455 (G_n\imp H)$. Alors, \psaut
456 \sou{Démonstration sous les hypothèses} $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}$\par
457 \begin{tabular}{l l l}
459 & Résultat obtenu sous les hyp. $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}$\\
463 & m.p. sur \x{2} et \x{1} \\
465 \sou{Conclusion} $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\theor H$\psaut
466 \psaut Donc : $\{G_1,G_2,\ldots,G_{n-1}\}\theor
467 G_n\imp H$ entraîne $\{G_1,G_2,\ldots,G_n\}\theor H$.
471 %\subsubsection{Exemples d'utilisation du théorème de la déduction}
474 % Le \og modus tollens \fg{} $\{ P \imp Q, \non Q \} \theor \non P$
479 On cherche à montrer le \emph{théorème d'échange des prémisses}:
480 $$\theor (P\imp(Q\imp R))\imp(Q\imp(P\imp R))$$
483 La démonstration de ce théorème équivaut à la démonstration sous hypothèses
484 $$\{P\imp(Q\imp R)\}\theor(Q\imp(P\imp R)),$$
485 \noindent équivalente à la démonstration sous hypothèses
486 $$\{P\imp(Q\imp R),Q\}\theor(P\imp R),$$
487 elle-même équivalente à la démonstration sous hypothèses
488 $$\{P\imp(Q\imp R),Q,P\}\theor R$$
489 qui est obtenu comme suit:
492 \sou{Démonstration sous les hypothèses} $\{P\imp(Q\imp R),Q,P\}$\par
493 \begin{tabular}{l l l}
496 \x{2} & $P\imp(Q\imp R)$
499 & m.p. sur \x{1} et \x{2} \\
503 & m.p. sur \x{4} et \x{3} \\
505 \sou{Conclusion} $\{P\imp(Q\imp R),Q,P\}\theor R$.\psaut
510 Cette méthode est beaucoup plus rapide que celle qui consisterait à
511 essayer de démontrer ce théorème à partir des axiomes et de la
517 % On a démontré la règle d'inférence du \og modus (tollendo) tollens\fg{} :
519 % \hfil $\{P\imp Q,\non Q\}\theor\non P$.\hfil
521 % D'après le théorème de la déduction, ce dernier résultat est
524 % \hfil $\{P\imp Q\}\theor(\non Q\imp\non P)$.\hfil
526 % Une nouvelle application de ce même théorème donne :
528 % \hfil $\theor(P\imp Q)\imp(\non Q\imp\non P)$.\hfil
533 L'utilisation principale du théorème de la déduction consiste à remplacer la démonstration d'implication par des déductions sous hypothèses.
537 \section{Quelques théorèmes classiques et
538 quelques règles d'inférence annexes}
539 Au théorème de réflexivité de l'implication
540 ($\theor\ P\imp P$) et au théorème d'échange des prémisses
541 ($\theor (P\imp(Q\imp R))\imp(Q\imp(P\imp R))$) on
542 ajoute ceux qui suivent.
546 \begin{Th}[Théorème de transitivité de l'implication]
547 Soit $P$ et $Q$ deux formules propositionnelles quelconques\index{théorème!de la transitivité
549 $$\theor\ (P\imp Q)\imp((Q\imp R)\imp(P\imp R))$$
553 Effectuer la démonstration du théorème.
556 \begin{Def}[Contraposée]
557 L'implication $\non Q\imp\non P$ est appelée \emph{contraposée} \index{contraposée} de l'implication $P\imp Q$.
560 \begin{Th}[Théorème de la contraposée]
561 Soit $P$ et $Q$ deux formules propositionnelles quelconques\index{théorème!de la contraposée}.
562 $$\theor(P\imp Q)\imp(\non Q\imp\non P)$$
567 Effectuer la démonstration du théorème.
572 % $\theor\ (P\imp Q)\imp((Q\imp R)\imp(P\imp R))$
574 % équivalent $ \{P\imp Q\} \theor (Q\imp R)\imp(P\imp R)$
576 % équivalent $ \{P\imp Q, Q\imp R \} \theor P\imp R$
578 % équivalent $ \{P\imp Q, Q\imp R, P \} \theor R$
580 % Cette déduction est évidente avec le modus ponens, avec :
583 % \item $P \imp Q$ et $Q$,
584 % \item $Q \imp R$ et $Q$ obtenu en 1,
585 % \item on obtient $R$ en 2.
591 \begin{Th}[Théorème de la contradiction]
592 \index{théorème!de la contradiction}
593 Soit $P$ et $Q$ deux formules propositionnelles quelconques\index{théorème!de la contradiction}.
594 $$\theor \non P\imp(P\imp Q)$$
596 Intuitivement, cela signifie que si $\non P$ et $P$ sont établies,
597 alors on peut en déduire n'importe quoi ($Q$).
601 Effectuer la démonstration.
603 % \sou{Démonstration sous les hypothèses} $\{P\vir\non P\}$\par
604 % \begin{tabular}{l l l}
605 % \x{1} & Hypothèse 1 & $P$ \\
606 % \x{2} & Axiome 1 & $P\imp(\non Q\imp P)$ \\
607 % \x{3} & m.p. sur \x{1},\x{2} & $\non Q\imp P$ \\
608 % \x{4} & Hypothèse 2 & $\non P$ \\
609 % \x{5} & Axiome 1 & $\non P\imp(\non Q\imp\non P)$ \\
610 % \x{6} & m.p. sur \x{4},\x{5} & $\non Q\imp\non P$ \\
611 % \x{7} & Axiome 10 & $(\non Q\imp P)\imp((\non Q\imp \non P)\imp \non\non Q)$\cr
612 % \x{8} & m.p. sur \x{4}, \x{7} & $(\non Q\imp \non P)\imp \non\non Q$ \cr
613 % \x{9} & m.p. sur \x{6}, \x{8} & $\non\non Q$ \cr
614 % \x{10} & Axiome 9 & $\non\non Q\imp Q$ \cr
615 % \x{11} & m.p. sur \x{9}, \x{10} & $Q$ \cr
617 % \sou{Conclusion} $\{P\vir\non P\}\theor Q$.\psaut
621 On introduit une règle permettant de s'abstraire de l'application de deux
622 modus ponens sur l'axiome 8.
623 En effet, considérons l'axiome 8:
624 $$\theor (P\imp R)\imp((Q\imp R)\imp(P\ou Q\imp R))$$
625 En appliquant deux fois de suite le théorème de la déduction, il est équivalent à la déduction:
626 $$\{P\imp R\vir Q\imp R\}\ \theor\ P\ou Q\imp R$$
627 que l'on peut utiliser sous cette forme comme règle d'inférence annexe : elle s'appelle {\sl règle de disjonction des cas\/}.\psaut
629 \begin{Th}[Règle de disjonction des cas]
630 \index{règle!de disjonction des cas}
632 $$\{P\imp R\vir Q\imp R\}\ \theor\ P\ou Q\imp R$$
636 Pour finir, en appliquant deux fois de suite le théorème de la
637 déduction à l'axiome 10:
638 $$\theor (P\imp Q)\imp((P\imp\non Q)\imp \non P)$$
639 il est équivalent à la déduction\par
640 $$\{P\imp Q\vir P\imp\non Q\}\theor\ \non P$$
641 que l'on peut utiliser sous cette forme comme règle
642 d'inférence annexe : elle s'appelle {\sl règle de réduction à
645 \begin{Th}[Règle de réduction à l'absurde]
646 \index{règle!de réduction à l'absurde}
648 $$\{P\imp Q\vir P\imp\non Q\}\theor\ \non P$$
653 % Démontrer les règles d'inférence suivantes :
656 % \item \og modus tollendo ponens\fg{}: $\{\non P, P\ou Q\}\theor Q$
657 % \item \og modus ponendo tollens \fg{}: $\{P, \non(P\et Q)\}\theor\non
661 % Pour la première, on pourra utiliser le théorème de la contradiction
662 % et, pour la seconde, le théorème de la contraposée.
668 \begin{Exo}[Démonstrations avec ou sans hypothèses]
669 Démontrer les théorèmes logiques suivants (seuls les axiomes, règles
670 d'inférence, règles d'inférence annexes et théorèmes du cours sont
675 %\item $\theor (P\imp Q)\imp((Q\imp R)\imp(P\imp R))$
676 %\item $\theor(P\imp(Q\imp R))\eqv(Q\imp(P\imp R))$
677 \item $\theor(P\imp(Q\imp R))\eqv(P\et Q\imp R)$
678 \item $\theor (P\imp Q)\eqv(\non Q\imp\non P)$
679 \item $\theor P\eqv\non\non P$
680 %\item $\theor (P\eqv Q)\et(Q\eqv R)\imp(P\eqv R)$
681 \item $\theor P\et (Q\ou R)\eqv(P\et Q)\ou(P\et R)$
682 \item $\theor P\ou(Q\et R)\eqv(P\ou Q)\et(P\ou R)$
683 %\item $\theor \non(P\et\non P)$
684 %\item $\theor \non(P\ou Q)\eqv\non P\et\non Q$
685 %\item $\theor \non(P\et Q)\eqv\non P\ou\non Q$
686 % \item $\theor P\ou Q\eqv\non(\non P\et\non Q)$
687 % \item $\theor P\et Q\eqv\non(\non P\ou\non Q)$
688 %\item $\theor (P\imp Q)\eqv\non P\ou Q$
689 %\item $\theor (P\imp Q)\eqv\non(P\et\non Q)$
690 %\item $\theor \non(P\imp Q)\eqv P\et\nonQ$
692 \item $\{P \lor R, P \imp Q, R \eqv S\} \theor Q \lor S$
693 \item $\{P \land \neg S, Q \lor \neg R, S \imp R\} \theor
694 ( P \imp Q) \lor (R \imp S)$
698 % \section {Technique de l'hypothèse supplémentaire}
700 % \subsection{Introduction et suppression d'une hypothèse supplémentaire}
702 % Supposons qu'au cours d'une démonstration, il arrive que l'on ne
703 % sache plus quoi écrire pour progresser en direction du résultat
704 % recherché, mais que l'utilisation d'une hypothèse qui ne figure pas
705 % dans l'ensemble déclaré au départ semble pouvoir débloquer la
708 % On admettra alors l'écriture d'une ligne contenant la déclaration de
709 % cette hypothèse, appelons-la $H$, avec la justification \og Hypothèse
710 % supplémentaire\fg{}. Cette hypothèse pourra alors être utilisée pour
711 % progresser, et pour atteindre, quelques lignes plus loin, un certain
712 % résultat, disons $R$. La démonstration a alors l'allure suivante :\par
714 % \sou{Démonstration sous les hypothèses} $\{H_{1}\vir H_{2}\vir\ldots\vir
717 % \begin{tabular}{c c c}
718 % \x{1} & $\cdots$ & $\cdots$ \\
719 % $\vdots$ & $\vdots$ & $\vdots$ \\
720 % \x{i} & Hypothèse supplémentaire & $H$ \\
721 % $\vdots$ & $\vdots$ & $\vdots$ \\
722 % \x{j} & $\cdots$ & $R$ \\
727 % Dans une telle démonstration, le résultat obtenu est celui qui est écrit
728 % sur la dernière ligne écrite (même si ce n'est pas le résultat
730 % Autrement dit, si la démonstration s'arrêtait à cet endroit, le résultat
731 % obtenu serait $R$ mais, pour l'obtenir, une hypothèse non prévue au
732 % départ a été utilisée. Le véritable résultat obtenu est en fait
734 % \sou{Conclusion} $\{H_{1}\vir H_{2}\vir\ldots\vir H_{n}\vir H\}\theor
737 % %\noindent (en rajoutant $H$ à l'ensemble des hypothèses de départ).
740 % Mais on sait que ce résultat est équivalent à :
742 % \sou{Conclusion} $\{H_{1}\vir H_{2}\vir\ldots\vir H_{n}\}\theor H\imp
745 % \noindent R'est-à-dire un résultat établi en utilisant les seules
746 % hypothèses de départ.
749 % On pourra donc rajouter une ligne contenant la justification : \og
750 % Suppression de l'hypothèse supplémentaire\fg{} et comme résultat
751 % $H\imp R$ et, comme ce résultat est obtenu avec les seules hypothèses
752 % de départ, il est utilisable dans la suite (à la différence de ceux
753 % qui sont écrits dans les lignes $i$ à $j$ incluses).
756 % \noindent On obtient
758 % \sou{Démonstration sous les hypothèses} $\{H_{1}\vir H_{2}\vir\ldots\vir
761 % \begin{tabular}{c c c}
762 % \x{1} & $\cdots$ & $\cdots$ \\
763 % $\vdots$ & $\vdots$ & $\vdots$ \\
764 % \x{i} & Hypothèse supplémentaire & $H$ \\
765 % $\vdots$ & $\vdots$ & $\vdots$ \\
766 % \x{j} & $\cdots$ & $R$ \\
767 % \x{j+1} & Suppression hyp. suppl. $H$ & $H\imp R$ \\
768 % $\vdots$ & $\vdots$ & $\vdots$ \\
771 % On espère évidemment que ce dernier résultat a rendu le résultat
772 % recherché plus accessible.\psaut
774 % Cependant, les lignes écrites dans le domaine de validité de
775 % l'hypothèse supplémentaire (de $i+1$ à $j$) ne peuvent pas être
776 % utilisées dans la suite de la démonstration.
780 % Dans certains cas complexes, il est possible de faire successivement
781 % plusieurs hypothèses supplémentaires.
783 % Il faut dans ce cas respecter la règle selon laquelle, lorsque
784 % plusieurs hypothèses supplémentaires coexistent, elles doivent être
785 % supprimées dans l'ordre inverse de leur introduction.
788 % \subsection{Utilisation de cette technique dans une disjonction des cas}
790 % Lorsque le résultat à établir a la forme $\{P\ou Q\}\theor R$, o\`u $R$
791 % est une formule quelconque, le raisonnement \og par disjonction des
792 % cas\fg{} prend la forme suivante, lorsque le résultat n'est pas
797 % \sou{Démonstration sous l'hypothèse} $\{P\ou Q\}$
799 % \begin{tabular}{c c c}
800 % \x{1} & Hypothèse supplémentaire & $P$ \\
801 % $\vdots$ & $\vdots$ & $\vdots$ \\
802 % \x{i} & $\cdots$ & $R$ \\
803 % \x{i+1} & Suppression hyp. suppl. $P$ & $P\imp R$ \\
804 % \x{i+2} & Hypothèse supplémentaire & $Q$ \\
805 % $\vdots$ & $\vdots$ & $\vdots$ \\
806 % \x{j} & $\cdots$ & $R$ \\
807 % \x{j+1} & Suppression hyp. suppl. $Q$ & $Q\imp R$ \\
808 % \x{j+2} & Disjonction des cas sur \x{i+1},\x{j+1} & $P\ou Q\imp R$ \\
809 % \x{j+3} & Hypothèse & $P\ou Q$ \\
810 % \x{j+4} & m.p. sur \x{j+2}, \x{j+3} & $R$ \\
813 % \sou{Conclusion} $\{P\ou Q\}\ \theor\ R$.
817 % Il faut veiller que ce soit bien le résultat final attendu qui soit
818 % obtenu avant la suppression des hypothèses supplémentaires.
823 % \section{Méthodes de démonstration}
824 % Il peut sembler {\sl a priori\/} difficile de trouver les idées qui
825 % permettent de mener à bien une démonstration sous hypothèses.
827 % On pourra s'inspirer des principes suivants qui sont souvent d'une
828 % aide précieuse bien qu'on ne puisse affirmer qu'ils fournissent dans
829 % tous les cas la solution la plus courte, ni même ne suffisent
830 % toujours pour trouver une solution.
834 % La première chose à faire est de faire intervenir au maximum le
835 % théorème de la déduction.
836 % On conseille ensuite d'observer...
837 % \begin{description}
838 % \item[Les hypothèses.] Une hypothèse (ou un résultat intermédiaire)
839 % qui se présente sous la forme d'une
840 % \begin{description}
841 % \item[conjonction :] s'utilise par application des axiomes 4 et 5
842 % \item[disjonction :] s'utilise par une disjonction des cas (voir
843 % paragraphe précédent)
844 % \item[négation :] s'utilise par application du théorème de la
846 % \item[implication logique :] souvent la technique de l'hypothèse
847 % supplémentaire (utilisée aussi
848 % dans le cas précédent) permet de l'utiliser.
849 % \item[équivalence logique :] s'utilise par application des axiomes 12 et 13
852 % L'application de ces quelques principes permet en général de bien
853 % démarrer les démonstrations, par leurs premières lignes. On observe
856 % \item[La conclusion.] Si elle se présente sous la forme d'une
857 % \begin{description}
858 % \item[conjonction :] elle peut s'obtenir par application de l'axiome
860 % \item[disjonction :] elle peut s'obtenir par application de l'axiome 6
862 % \item[négation :] elle peut s'obtenir par une réduction à l'absurde.
863 % \item[implication :] vous n'avez pas suivi les conseils d'utiliser le
864 % théorème de la déduction au maximum !
865 % \item[équivalence logique :] elle peut s'obtenir par application de
866 % l'axiome 11 (concrètement, on effectue en général séparément les
867 % démonstrations des deux implications et on peut s'abstenir de \og
868 % reconstruire\fg{} l'équivalence logique à partir des deux
869 % implications, de l'axiome 11 et de deux \og modus ponens\fg{}).
871 % L'application de ces quelques principes permet en général de découvrir
872 % un bon chemin vers le résultat, c'est-à-dire les dernières lignes de
876 % Au total, sauf dans des cas très compliqués, on devrait avoir ainsi
877 % l'intégralité de la démonstration.
879 % \section{Exercices}
882 % \begin{Exo}[Validité de raisonnements] Formaliser, puis étudier la
883 % validité des raisonnements suivants :
887 % \item Un étudiant ne peut résoudre un exercice si on ne lui dit pas
888 % comment faire. On ne lui dit pas comment faire s'il ne pose pas de
889 % questions. Il a trouvé, donc il a posé des questions.
891 % \item Ce qui est compréhensible ne m'intrigue jamais; la logique
892 % m'intrigue. Donc, la logique est incompréhensible.
894 % \item Aucun professeur n'est ignorant; les gens ignorants sont
896 % aucun professeur n'est ennuyeux.
898 % \item Tout professeur de mathématiques est logique; un homme illogique
900 % toujours têtu. Donc, aucun professeur de mathématiques n'est têtu.
902 % \item Un parapluie est utile en voyage; toute chose inutile en voyage
904 % laissée à la maison. Il faut donc emporter son parapluie en voyage.
906 % \item Aucun problème ne m'intéresse s'il est possible de le résoudre;
908 % problèmes m'intéressent. Ils sont donc impossibles à résoudre.
918 % \'Etude de raisonnements concrets :
922 % \item Peut-on conclure quelque chose au sujet de la réussite de
923 % l'attaque envisagée dans les conditions suivantes?
926 % L'attaque réussira seulement si l'ennemi est surpris ou si la position
927 % est peu défendue. L'ennemi ne sera pas surpris, à moins qu'il ne soit
928 % téméraire. L'ennemi n'est pas téméraire
929 % lorsque la position est peu défendue.
932 % \item Peut-on conclure quelque chose au sujet de la culpabilité du
933 % suspect décrit dans les propositions suivantes?
936 % Si le suspect a commis le vol, celui-ci a été minutieusement préparé
937 % ou le suspect disposait d'un complice dans la place. Si le vol a été
938 % minutieusement préparé, alors, si le suspect avait un complice dans la
939 % place, le butin aurait été beaucoup plus important.
942 % \item La conclusion du raisonnement suivant est-elle valide?
945 % \`P moins que nous ne continuions la politique de soutien des prix,
946 % nous perdrons les voix des agriculteurs. Si nous continuons cette
947 % politique, la surproduction se poursuivra, sauf si nous contingentons
948 % la production. Sans les voix des agriculteurs, nous ne serons pas
949 % réélus. Donc, si nous sommes réélus et que nous ne contingentons pas
950 % la production, la surproduction continuera.
953 % \item Quelles sont les conclusions que l'on peut tirer des
954 % renseignements suivants:
957 % J'aime les tomates à la provençale, ou je suis né un 29 février, ou je
958 % sais jouer du cornet à pistons. Si je sais jouer du cornet à pistons,
959 % alors je suis né un 29 février ou j'aime les tomates à la
960 % provençale. Si je n'aime pas les tomates à la provençale et si je suis
961 % né un 29 février, alors je ne sais pas jouer du cornet à pistons. Je
962 % n'aime pas les tomates à la provençale ou je ne sais pas jouer du
969 % \begin{Exo}[Un problème de logique]
970 % Trois artisans coiffeurs (Aristide, Barnabé et Clotaire) tiennent un
971 % salon de coiffure. Celui-ci ne peut rester sans surveillance pendant
972 % les heures d'ouverture, donc l'un au moins des trois artisans est
973 % obligatoirement présent. On sait, de plus, qu'Aristide ne peut sortir
974 % seul; lorsqu'il s'absente, il se fait obligatoirement accompagner par
977 % Oncle Jim et oncle Joe, deux sympathiques logiciens, se dirigent vers
978 % le salon, en échangeant les propos suivants:\psaut
980 % -- J'espère bien que Clotaire est là. Barnabé est très maladroit, et
981 % la main d'Aristide tremble constamment depuis qu'il a eu cet accès de
982 % fièvre qui le handicape, dit oncle Jim.
984 % -- Clotaire est sûrement là, affirme oncle Joe.
986 % -- Qu'en sais-tu\,? Je te parie cent sous que non, reprend oncle Jim.
988 % -- Je peux te le prouver logiquement, rétorque oncle Joe, qui poursuit
989 % : Prenons comme hypothèse de travail que Clotaire est {\sl absent\/},
990 % et voyons ce qu'il résulte de cette supposition. Pour cela, je vais
991 % utiliser le principe de {\sl réduction à l'absurde\/}.
993 % -- Je m'en doutais, grommelle oncle Jim. Je ne t'ai encore jamais
994 % entendu discuter quelque chose sans que cela se termine par quelque
997 % -- Sans me laisser démonter par tes propos venimeux, dit noblement
998 % oncle Joe, je continue; Clotaire étant absent, tu m'accordes que, si
999 % Aristide est également absent, Barnabé est obligatoirement présent ?
1001 % -- \'Evidemment, dit oncle Jim en haussant les épaules, sinon il n'y
1002 % aurait plus personne pour garder le salon.
1004 % -- Nous voyons par conséquent que l'absence de Clotaire fait
1005 % intervenir une implication logique, \og {\it si Aristide est absent,
1006 % Barnabé est présent\/} \fg{}, et que cette implication reste vraie
1007 % tant que Clotaire est absent.
1009 % -- Admettons, fait Oncle Jim, et après ?
1011 % -- Il nous faut à présent tenir compte d'une autre hypothétique, que
1012 % je formule par \og {\it Si Aristide est absent, alors Barnabé est
1013 % absent\/} \fg{}, laquelle est {\tt toujours\/} vraie, indépendamment
1014 % de la présence de Clotaire, n'est-ce pas\,?
1016 % -- Sans doute, dit oncle Jim, qui semble gagné par l'inquiétude, je
1017 % confirme qu'Aristide, s'il s'absente, se fait obligatoirement
1018 % accompagner par Barnabé.
1020 % -- Nous somme donc placés en présence de deux implications. La
1021 % première est vraie tant que Clotaire est absent. La seconde, qui est
1022 % toujours vraie, l'est en particulier lorsque Clotaire est absent. Or
1023 % ces deux implications me paraissent parfaitement incompatibles. Donc,
1024 % par une très belle réduction à l'absurde, je conclus qu'il est
1025 % impossible que Clotaire soit absent, tu vas donc le voir tout de
1028 % -- Il y a quand même quelque chose qui me paraît douteux, dans ton \og
1029 % {\it incompatibilité\/} \fg{}, dit oncle Jim, qui semble totalement
1030 % décontenancé. Il réfléchit, puis reprend : Pourquoi, en effet,
1031 % seraient-elles contradictoires\,? Tu ne prouves en fait qu'une seule
1032 % chose : c'est que c'est Aristide qui est présent\,!
1034 % -- Très cher et très illogique frère, fait oncle Joe, ne vois-tu pas
1035 % que tu es en train de décomposer une implication logique en prémisse
1036 % et conclusion\,? Qui te permet d'affirmer que l'implication \og {\it
1037 % si Aristide est absent, Barnabé est présent\/} \fg{} est vraie\,?
1038 % N'as-tu jamais appris que, de la valeur de vérité d'une implication,
1039 % on ne peut rien déduire sur celles de ses éléments\,?
1042 % \`P l'aide des variables propositionnelles $P$ (pour : \og Aristide
1043 % est présent \fg{}), $Q$ (pour: \og Barnabé
1044 % est présent \fg{}) et $R$ (pour: \og Clotaire est présent \fg{}),
1045 % formaliser les raisonnements d'oncle Joe (dont la conclusion est $R$)
1046 % et d'oncle Jim (dont la conclusion est $P$). Qui a raison et qui a
1053 \section{Théorèmes de complétude du calcul propositionnel}
1055 On a jusqu'à maintenant deux points de vue :
1058 \item La théorie des valeurs de vérité, avec ses
1060 \item tables de vérités,
1061 \item fonctions de vérités,
1062 \item tautologie, conséquence, hypothèse.
1064 \item La théorie de la démonstration, avec ses
1067 \item règles d'inférence,
1068 \item démonstrations (ou démonstrations sous hypothèses).
1072 On peut se demander si les résultats obtenus dans chacune des deux
1073 théories sont identiques:
1074 une formule propositionnelle est-elle démontrable si et seulement
1075 si elle est une tautologie?
1078 Un sens est immédiat, c'est le \og seulement si\fg{}:
1079 toute proposition démontrée résulte d'un axiome ou
1080 de l'application d'une règle sur des propositions déjà démontrées.
1081 On peut facilement de vérifier que les axiomes fournissent
1082 des tautologies et que les règles conservent les tautologies.
1083 Toute proposition démontrée est donc une tautologie.
1084 On dit que le système déductif PR est \emph{correct}.
1085 L'autre sens la démonstration qui consiste à vérifier que toute tautologie
1086 admet une démonstration dans PR est un peu plus complexe et admise.
1087 Pour ce sens on dit que PR est \emph{complet}.
1089 On retiendra les théorèmes suivants
1090 (abusivement nommés théorèmes de complétude).
1092 % Le théorème de complétude du calcul des propositions énonce que le système de déduction PR est complet
1094 % \subsection{Théorème de complétude}
1095 % %\subsubsection{Théorème}
1097 % Le théorème de complétude du calcul propositionnel s'énonce ainsi :
1100 \begin{Th}[Théorème de complétude]
1101 \index{théorème!de complétude}
1102 tout théorème est une tautologie et réciproquement, soit :
1103 $$\theor F \textrm{ si et seulement si } \tauto F$$.
1106 % Autrement dit, les deux points de vue (théorie des valeurs de vérité,
1107 % théorie de la démonstration) sont équivalents pour les théorèmes et
1113 % \paragraph{Seulement si.}
1114 % Hypothèse : $\theor F$ (c'est-à-dire : $F$ est un théorème). La
1115 % démonstration utilise les résultats suivants :
1118 % \item Tous les axiomes du calcul propositionnel sont des tautologies
1120 % calcul sur leurs fonctions de vérité, qui ne sera pas développé ici).
1121 % \item Le modus ponens est valide: $\{P,P\imp Q\}\tauto Q$.
1124 % Il résulte de ces considérations que, lorsqu'on effectue une
1125 % démonstration, cette
1126 % démonstration utilise des axiomes, qui sont des tautologies,
1127 % c'est-à-dire des formules propositionnelles \og toujours vraies\fg{}, et
1128 % en déduit d'autres formules propositionnelles; d'après la validité du
1129 % \og modus ponens\fg{}, les formules propositionnelles qui ont été
1130 % déduites sont \og vraies\fg{} chaque fois que les formules d'origine le
1131 % sont aussi; or, ces dernières le sont toujours, donc les formules
1132 % déduites le sont aussi toujours; autrement dit, les formules déduites
1133 % en théorie de la démonstration sont des tautologies.
1134 % Conclusion : $\tauto F$.
1136 % \paragraph{Si.} Hypothèse : $\tauto F$ (c'est-à-dire : $F$ est une
1137 % tautologie) : Plus compliqué : il faut exhiber une démonstration
1138 % d'une tautologie. La démonstration se fait en trois étapes :
1142 % \item étape 1 : On montre que, si $\tauto F$, alors $\{P_1\ou\non P_1,
1143 % P_2\ou\non P_2,\ldots,P_n\ou\non P_n\}\theor F$ [Dans cette expression,
1144 % $P_1,P_2,\ldots,P_n$ sont les variables propositionnelles qui interviennent
1145 % dans l'expression de $F$, à l'exclusion de toute autre].
1147 % \item étape 2 : On montre que $\theor P\ou\non P$.
1149 % \item étape 3 : On montre que, si, $\forall i\in\{1,2,...,p\},\
1150 % \Gamma\theor Q_i$ et si $\{Q_1,Q_2,\ldots,Q_p\}\theor R$ , alors
1151 % $\Gamma\theor R$ ou transitivité de la déductibilité [$\Gamma$ est un ensemble, éventuellement vide,
1154 % \item Conclusion : L'étape 3, appliquée à $\theor P_1\ou\non P_1,
1155 % \theor P_2\ou\non P_2,\ldots,\theor P_n\ou\non P_n$ [l'ensemble
1156 % d'hypothèses $\Gamma$ est ici vide] permet d'obtenir : $\theor F$.
1160 % Voici le détail de la démonstration des trois étapes :
1164 % \item étape 1 : Toute ligne d'une table de vérité concernant une formule
1165 % propositionnelle peut être interprétée comme introduisant une \og règle
1166 % de déductibilité\fg{}. Exemple : la ligne
1167 % \begin{tabular}{|c|c|c|} \hline
1168 % $P$ & $Q$ & $P\ou Q$ \\ \hline
1169 % V & F & V \\ \hline
1170 % \end{tabular} de la table de vérité de la disjonction logique peut être interprétée comme
1171 % représentant une déduction : $\{P,\non Q\}\theor(P\ou Q)$. Cette \og règle de
1172 % déductibilité\fg{} résulte immédiatement des considérations suivantes :\psaut
1173 % \sou{Démonstration sous les hypothèses} $\{P\vir\non Q\}$\par
1174 % \begin{tabular}{l l l}
1175 % \x{1} & Hypothèse 1 & $P$ \\
1176 % \x{2} & Axiome 6 & $P\imp P\ou Q$ \\
1177 % \x{3} & m.p. sur \x{2},\x{3} & $P\ou Q$ \\
1179 % \sou{Conclusion} $(P,\non Q)\theor P\ou Q$.\psaut
1180 % [remarque : l'hypothèse $\non Q$ ne
1181 % sert en fait pas, mais peu importe]. Il suffit alors d'établir ces
1182 % \og règles de déductibilité\fg{} pour toutes les lignes des tables de
1183 % vérité des connecteurs logique (ce qui est un peu long -il y en a 18 - mais ne
1184 % présente pas de véritable caractère de difficulté, elles sont
1185 % proposées en TD); comme la
1186 % table de vérité de $F$ est obtenue à partir de celles des connecteurs
1187 % logiques, chacune de ses lignes
1188 % peut aussi être considérée comme une règle de déductibilité; comme $F$
1189 % est une tautologie,
1190 % sa dernière colonne est uniquement composée de \og V\fg{}, autrement dit, les
1191 % règles de déductibilité qui la concernent pourront s'écrire :
1193 % \begin{tabular}{c c c c c c c c c c c c c}
1194 % \{ & $\non P_1$ & , & $\non P_2$ & , & $\ldots$ & , & $\non P_{n-1}$ & , &
1195 % $\non P_n$ & \} & $\theor$ & $F$ \\
1196 % \{ & $\non P_1$ & , & $\non P_2$ & , & $\ldots$ & , & $\non P_{n-1}$ & , &
1197 % $P_n$ & \} & $\theor$ & $F$ \\
1199 % \dotfill & \dotfill & \dotfill & \dotfill & \dotfill & \dotfill & \dotfill &
1200 % \dotfill & \dotfill & \dotfill & \dotfill & \dotfill & \dotfill \\
1201 % \{ & $P_1$ & , & $P_2$ & , & $\ldots$ & , & $P_{n-1}$ & , &
1202 % $\non P_n$ & \} & $\theor$ & $F$ \\
1203 % \{ & $P_1$ & , & $P_2$ & , & $\ldots$ & , & $P_{n-1}$ & , &
1204 % $P_n$ & \} & $\theor$ & $F$ \\
1207 % [Le tableau comporte $2^n$ lignes]. Il ne reste plus qu'à établir
1209 % $\Gamma$ est un ensemble quelconque de formules propositionnelles, et si on a
1210 % $\Gamma\union\{P\}\theor R$ et $\Gamma\union\{Q\}\theor R$, alors on a
1211 % $\Gamma\union\{P\ou
1212 % Q\}\theor R$, ce qui se fait de la manière suivante (il s'agit en fait
1213 % d'une disjonction des
1218 % \item $\Gamma\union\{P\}\theor R$ est équivalent à $\Gamma\theor
1219 % P\imp R$ [d'après le théorème de la déduction].
1221 % \item $\Gamma\union\{ Q\}\theor R$ est équivalent à
1222 % $\Gamma\theor Q\imp R$ [d'après le théorème de la déduction].
1226 % Donc, dans une\psaut
1228 % \sou{Démonstration sous les hypothèses} $\Gamma$ :\par
1229 % \begin{tabular}{l l l}
1230 % \x{1} & Résultat intermédiaire 1 & $P\imp R$ \\
1231 % \x{2} & Résultat intermédiaire 2 & $Q\imp R$ \\
1232 % \x{3} & Axiome 8 & $(P\imp R)\imp ((Q\imp R)\imp(P\ou Q\imp R))$ \\
1233 % \x{4} & m.p. sur \x{1},\x{3} & $(Q\imp R)\imp(P\ou Q\imp R)$ \\
1234 % \x{5} & m.p. sur \x{2},\x{4} & $P\ou Q\imp R$ \\
1236 % \sou{Conclusion} $\Gamma\theor P\ou Q\imp R$\psaut
1237 % Donc, si on suppose $\Gamma\union\{P\}\theor R$ et
1238 % $\Gamma\union\{Q\}\theor R$, il existe
1239 % une démonstration sous les hypothèses $\Gamma$ dont la conclusion est
1241 % Q\imp R$. R'est à dire : $\Gamma\theor P\ou Q\imp R$. D'après le
1242 % théorème de la déduction, ce dernier résultat est équivalent à :
1243 % $\Gamma\union\{P\ou Q\}\theor R$. R'est la conclusion qui était
1246 % Ce résultat est à présent appliqué $n$ fois de suite aux $2^n$
1247 % \og règles de déductibilité\fg{}, que l'on prend deux par deux, pour obtenir
1248 % enfin : $\{P_1\ou\non P_1,P_2\ou\non P_2,\ldots,P_n\ou\non P_n\}\theor F$.
1250 % \item étape 2 : Il faut montrer que : $\theor P\ou\non P$ ({\sl
1251 % théorème du tiers-exclu}).\psaut
1253 % \sou{Démonstration} :\par
1254 % \begin{tabular}{l l l}
1255 % \x{1} & Axiome 6 & $P\imp P\ou\non P$ \\
1256 % \x{2} & Th. de la contrap. & $(P\imp P\ou\non
1257 % P)\imp(\non(P\ou\non P)\imp\non P)$ \\
1258 % \x{3} & m.p. sur \x{1},\x{2} & $\non(P\ou\non P)\imp\non P$ \\
1259 % \x{4} & Axiome 7 & $\non P\imp P\ou\non P$ \\
1260 % \x{5} & Th. de la contrap. & $(\non P\imp P\ou\non
1261 % P)\imp(\non(P\ou\non P)\imp\non\non P)$ \\
1262 % \x{6} & m.p. sur \x{4},\x{5} & $\non(P\ou\non P)\imp\non\non P$ \\
1263 % \x{7} & Axiome 10 & $(\non(P\ou\non P)\imp\non P)\imp((\non(P\ou\non
1264 % P)\imp\non\non P)\imp\non\non(P\ou\non P))$ \\
1265 % \x{8} & m.p. sur \x{3},\x{7} & $(\non(P\ou\non P)\imp\non\non
1266 % P)\imp\non\non(P\ou\non P)$ \\
1267 % \x{9} & m.p. sur \x{6},\x{8} & $\non\non(P\ou\non P)$ \\
1268 % \x{10} & Axiome 9 & $\non\non(P\ou\non P)\imp P\ou\non P$ \\
1269 % \x{11} & m.p. sur \x{9},\x{10} & $P\ou\non P$ \\
1271 % \sou{Conclusion} : $\theor P\ou\non P$.
1273 % \item étape 3 : Il faut montrer que, si, $\forall i\in\{1,2,...,p\}$,
1274 % $\Gamma\theor Q_i$ et si $\{Q_1,Q_2,\ldots,Q_p\}\theor R$, alors
1276 % Pour cela, il suffit de remarquer qu'une \og conclusion
1277 % partielle\fg{}, c'est à
1278 % dire une formule obtenue au cours d'une démonstration, est d\^ument établie,
1279 % et peut donc servir pour des inférences dans la suite (cette remarque a
1280 % déjà été utilisée dans plusieurs des démonstrations de ce cours).
1281 % Ainsi, il suffit de regrouper au sein d'une même démonstration (sous les
1282 % hypothèses de $\Gamma$), les démonstrations qui mènent aux $Q_i$ (pour
1283 % $1\infeg i\infeg p$). Ceux-ci seront considérés, dans la suite, comme
1284 % \og conclusions partielles\fg{} ou \og résultats
1285 % intermédiaires\fg{}. Et ils seront
1286 % donc réutilisés en tant que tels dans la suite de la démonstration, qui
1287 % consistera à recopier la démonstration de $R$ (sous les hypothèses $Q_i$).
1288 % Dans cette démonstration, les références aux $Q_i$, en tant
1289 % qu'hypothèses, seront remplacées par les références aux lignes qui
1290 % précèdent dans lesquelles les $Q_i$ ont été obtenus comme
1291 % \og conclusions partielles\fg{}. Cette nouvelle démonstration sera bien une
1292 % démonstration de $R$ sous les hypothèses de $\Gamma$.
1298 % \subsection{Théorème de complétude généralisé}
1300 % Le résultat énoncé dans le théorème de complétude au sujet des
1301 % théorèmes (donc des démonstrations sans hypothèses) et des tautologies
1302 % est étendu aux démonstrations sous hypothèses et aux conséquences
1303 % logiques; c'est-à-dire :
1305 \begin{Th}[Théorème de complétude généralisé]
1307 $$\{P_1,P_2,\ldots,P_n\}\theor Q \textrm{ si et seulement si }
1308 \{P_1,P_2,\ldots,P_n\}\tauto Q$$
1312 % La démonstration de ce théorème est obtenue aisément en appliquant,
1313 % pour la partie \og théorie de la démonstration\fg{}, le théorème de la déduction, et, pour la partie \og théorie des valeurs de vérité\fg{}, le théorème de validité. Il ne reste plus alors qu'à appliquer le théorème de complétude.
1315 % Ainsi, $\{P_1,P_2,\ldots,P_n\}\theor Q$ est remplacé par
1316 % $\theor(P_1\imp (P_2\imp \ldots (P_n\imp Q)\ldots))$
1318 % et $\{P_1,P_2,\ldots,P_n\}\tauto Q$ est remplacé par
1319 % $\tauto(P_1\imp (P_2\imp\ldots(P_n\imp Q)\ldots))$.
1324 \centerline{\x{Fin du Chapitre}}