1 Au bout d'un nombre $b$ d'itérations,
2 si la fonction, notée $G_{f_u}$ (ou bien $G_{f_g}$)
3 présentée au chapitre~\ref{chap:carachaos},
4 a de \og bonnes\fg{} propriétés chaotiques,
5 le mot $x^b$ devrait \og sembler ne plus dépendre\fg{} de $x^0$.
6 On peut penser à exploiter une de ces fonctions $G_f$
7 comme un générateur aléatoire.
8 Enfin, un bon générateur aléatoire se doit de
9 fournir des nombres selon une distribution uniforme
10 La suite de ce document donnera
11 une condition nécessaire est suffisante pour que
12 cette propriété soit satisfaite.
15 Cette section présente une application directe de la théorie développée ci-avant
16 à la génération de nombres pseudo aléatoires.
17 On présente tout d'abord le générateur
18 basé sur des fonctions chaotiques (section~\ref{sub:prng:algo}),
19 puis comment intégrer la contrainte de distributionuniforme
21 dans le choix de la fonction à itérer (section~\ref{sub:prng:unif}).
22 L'approche est évaluée dans la dernière section.
26 \section{ Nombres pseudo aléatoires construits par itérations unaires}\label{sub:prng:algo}
35 \KwIn{une fonction $f$, un nombre d'itérations $b$,
36 une configuration initiale $x^0$ ($n$ bits)}
37 \KwOut{une configuration $x$ ($n$ bits)}
40 %$k\leftarrow b + \textit{XORshift}(b+1)$\;
43 $s\leftarrow{\textit{Random}(n)}$\;
44 %$s\leftarrow{\textit{XORshift}(n)}$\;
45 $x\leftarrow{F_{f_u}(s,x)}$\;
49 \caption{Algorithme de génération de nombres pseudo aléatoires
50 à l'aide de la fonction chaotique $G_f$}
54 \subsection{Algorithme d'un générateur}
55 On peut penser à construire un générateur de nombres pseudo
56 aléatoires comme dans l'algorithme~\ref{CI Algorithm} donné ci-dessous.
59 Celui-ci prend en entrée: une fonction $f$;
60 un entier $b$, qui assure que le nombre d'itérations
61 est compris entre $b+1 $ et $2b+1$ (et donc supérieur à $b$)
62 et une configuration initiale $x^0$.
63 Il retourne une nouvelle configuration $x$ en appliquant
64 la fonction $F_{f_u}$ vue au chapitre~\ref{chap:carachaos} et correspondant
65 à des itérations unaires.
66 En interne, il exploite un algorithme de génération
67 de nombres pseudo aléatoires
69 Cet algorithme est utilisée dans notre générateur pour construire la longueur
70 de la stratégie ainsi que les éléments qui la composent.
71 Pratiquement, il retourne des entiers dans $\llbracket 1 ; l \rrbracket$
72 selon une distributionuniforme et utilise
73 \textit{XORshift} qui est une classe de générateurs de
74 nombres pseudo aléatoires conçus par George Marsaglia.
77 L'algorithme \textit{XORshift}
78 exploite itérativement l'opérateur $\oplus$
79 sur des nombres obtenus grâce à des decalages de bits.
80 Cet opérateur, défini dans $\Bool^{n}$,
81 applique la fonction \og xor \fg{}
82 aux bits de même rang de ses deux opérandes (\og opération bit à bit \fg{}).
83 Une instance de cette classe est donnée dans l'algorithme~\ref{XORshift} donné
88 \KwIn{la configuration interne $z$ (un mot de 32-bit)}
89 \KwOut{$y$ (un mot de 32-bits)}
90 $z\leftarrow{z\oplus{(z\ll13)}}$\;
91 $z\leftarrow{z\oplus{(z\gg17)}}$\;
92 $z\leftarrow{z\oplus{(z\ll5)}}$\;
96 \caption{Une boucle de l'algorithme de \textit{XORshift}}
101 Nous avons vu au chapitre~\ref{chap:carachaos} que
102 $G_{f_u}$ est chaotique dans l'espace $\mathcal{X}_u$
103 si et seulement le graphe d'itérations $\textsc{giu}(f)$
104 doit être fortement connexe.
105 Pour $b=1$, l'algorithme itère la fonction $F_{f_u}$.
106 Regardons comment l'uniformité de la distribution a
107 contraint la fonction.
109 \subsection{Un générateur à sortie uniformément distribuée}\label{sub:prng:unif}
111 Une matrice stochastique est une matrice carrée
112 dont tous les éléments sont positifs ou nuls et dont
113 la somme de chaque ligne
115 Une matrice stochastique l'est doublement si la somme de chaque colonne est 1.
116 Enfin, une matrice stochastique de taille $n \times n$ est régulière
117 si la propriété suivante est établie:
118 $$\exists k \in \mathds{N}^\ast, \forall i,j \in \llbracket 1; n \rrbracket, M_{ij}^k>0.$$
120 On énonce enfin le théorème suivant liant les
121 vecteur de probabilite
122 et les chaines de Markov.
127 \begin{theorem}\label{th}
128 Si $M$ est une matrice stochastique régulière, alors $M$
129 possède un unique vecteur stationnaire de probabilités $\pi$
131 De plus, si $\pi^0$ est un {vecteurDeProbabilite}
133 la suite $(\pi^{k})^{k \in \Nats}$ par
134 $\pi^{k+1} = \pi^k.M $ pour $k = 0, 1,\dots$
135 alors la {chaineDeMarkov} $\pi^k$
136 converge vers $\pi$ lorsque $k$ tend vers l'infini.
140 Montrons sur un exemple jouet à deux éléments
141 que ce théorème permet de vérifier si la sortie d'un générateur de
142 nombres pseudo aléatoires est uniformément distribuée ou non.
143 Soit alors $g$ et $h$ deux fonctions de $\Bool^2$
144 définies par $g(x_1,x_2)=(\overline{x_1},x_1.\overline{x_2}) $
145 et $h(x_1,x_2)=(\overline{x_1},x_1\overline{x_2}+\overline{x_1}x_2)$.
146 Leurs graphes d'interactions donnés en figure \ref{fig:g:inter} et \ref{fig:h:inter}
147 vérifient les hypothèses du théorème~\ref{th:Adrien}.
148 Leurs graphes d'itérations
149 sont donc fortement connexes, ce que l'on peut vérifier aux figures~\ref{fig:g:iter}
151 \textit{A priori}, ces deux fonctions pourraient être intégrées
152 dans un générateur de nombres pseudo aléatoires. Montrons que ce n'est pas le cas pour $g$ et
153 que cela l'est pour $h$.
165 \subfigure[$g(x_1,x_2)=(\overline{x_1},x_1\overline{x_2}) $]{
166 \begin{minipage}{0.40\textwidth}
168 \includegraphics[height=4cm]{images/g.pdf}
173 \subfigure[$h(x_1,x_2)=(\overline{x_1},x_1\overline{x_2}+\overline{x_1}x_2)$]{
174 \begin{minipage}{0.40\textwidth}
176 \includegraphics[height=4cm]{images/h.pdf}
181 \caption{Graphes d'itérations de fonctions booléennes dans $\Bool^2$}
182 \label{fig:xplgraphIter}
195 \subfigure[$g(x_1,x_2)=(\overline{x_1},x_1\overline{x_2}) $]{
196 \begin{minipage}{0.40\textwidth}
198 \includegraphics[height=3cm]{images/gp.pdf}
203 \subfigure[$h(x_1,x_2)=(\overline{x_1},x_1\overline{x_2}+\overline{x_1}x_2)$]{
204 \begin{minipage}{0.40\textwidth}
206 \includegraphics[height=3cm]{images/hp.pdf}
211 \caption{Graphes d'interactions de fonctions booléennes dans $\Bool^2$}
212 \label{fig:xplgraphInter}
220 Comme le générateur \textit{Random} possède une sortie uniformément
221 distribuée, la stratégie est uniforme sur $\llbracket 1, 2 \rrbracket$,
223 pour tout sommet de $\textsc{giu}(g)$ et de $\textsc{giu}(h)$,
224 chaque arc sortant de ce sommet a, parmi l'ensemble des arcs sortant
225 de ce sommet, une probabilité $1/2$ d’être celui qui sera traversé.
226 En d'autres mots, $\textsc{giu}(g)$ est le graphe orienté d'une chaîne de Markov.
227 Il est facile de vérifier que la matrice de transitions
229 est $M_g = \frac{1}{2} \check{M}_g$,
230 où $\check{M}_g$ est la matrice d' adjacence donnée en
231 figure~\ref{fig:g:incidence} (voir ci-après), et similairement pour $M_h$.
235 \subfigure[$\check{M}_g $.]{
236 \begin{minipage}{0.25\textwidth}
250 \label{fig:g:incidence}
252 \subfigure[$\check{M}_h $.]{
253 \begin{minipage}{0.25\textwidth}
266 \label{fig:h:incidence}
269 \caption{Graphe des fonctions candidates avec $n=2$}
273 Les deux matrices $M_g$ et $M_h$ sont stochastiques. Pour
274 montrer qu'elles sont régulières il suffit de constater qu'aucun élément de
275 $M^5_g$ ni de $M^3_h$ n'est nul.
276 De plus, les vecteurs de probabilités
277 $\pi_g=(\frac{4}{10}, \frac{1}{10},\frac{3}{10},\frac{2}{10})$ et
278 $\pi_h=(\frac{1}{4},\frac{1}{4},\frac{1}{4},\frac{1}{4})$
279 vérifient $\pi_g M_g = \pi_g$ et
281 Alors d'après le théorème~\ref{th},
282 pour n'importe quel vecteur initial de probabilités $\pi^0$, on a
283 $\lim_{k \to \infty} \pi^0 M^k_g = \pi_g$ et
284 $\lim_{k \to \infty} \pi^0 M^k_h = \pi_h$.
285 Ainsi la chaîne de Markov associé à $h$ tend vers une
286 distribution uniforme, contrairement à celle associée à $g$.
287 On en déduit que $g$ ne devrait pas être itérée dans
288 un générateur de nombres pseudo aléatoires.
290 $h$ devrait pouvoir être embarquée dans l'algorithme~\ref{CI Algorithm},
291 pour peu que le nombre $b$ d'itérations entre deux mesures successives
292 de valeurs soit suffisamment grand de sorte que
293 le vecteur d’état de la chaîne de Markov
294 ait une distribution suffisamment proche de la distribution uniforme.
296 On énnonce directement le théorème suivant dont la preuve est donnée en annexes~\ref{anx:generateur}.
299 Soit $f: \Bool^{n} \rightarrow \Bool^{n}$, $\textsc{giu}(f)$ son
300 graphe d'itérations , $\check{M}$ sa matrice d'adjacence
301 et $M$ une matrice $2^n\times 2^n$ définie comme dans le lemme précédent.
302 Si $\textsc{giu}(f)$ est fortement connexe, alors
303 la sortie du générateur de nombres pseudo aléatoires détaillé par
304 l'algorithme~\ref{CI Algorithm} suit une loi qui
305 tend vers la distribution uniforme si
306 et seulement si $M$ est une matrice doublement stochastique.
310 \subsection{Quelques exemples}
312 On reprend le graphe d'interactions $\Gamma(f)$ donné en figure~\ref{fig:G} à la section~\ref{sec:11FCT}.
313 On a vu qu'il y avait 520 fonctions $f$ non isomorphes de graphe d'interactions $\Gamma(f)$,
314 dont seulement 16 d'entre elles possédent une matrice doublement stochastique.
316 La figure~\ref{fig:listfonction} explicite ces 16 fonctions en
317 définissant les images des éléments de la liste
318 0, 1, 2,\ldots, 14, 15 en respectant l'ordre.
319 Expliquons enfin comment a été calculé le nombre de la troisième
320 colonne utilisé comme le paramètre $b$
321 dans l'algorithme~\ref{CI Algorithm}.
323 Soit $e_i$ le $i^{\textrm{ème}}$ vecteur la base canonique de $\R^{2^{n}}$.
324 Chacun des éléments $v_j$, $1 \le j \le 2^n$,
325 du vecteur $e_i M_f^t$ représente la probabilité
326 d'être dans la configuration $j$ après $t$ étapes du processus de Markov
327 associé à $\textsc{giu}(f)$ en partant de la configuration $i$.
329 t \mid t \in \Nats, \vectornorm{e_i M_f^t - \pi} < 10^{-4}
330 \}$ représente le plus petit nombre d'itérations où la distance de
331 ce vecteur au vecteur $\pi=(\frac{1}{2^n},\ldots,\frac{1}{2^n})$
332 -- autrement dit, où la déviation par rapport à la distribution uniforme --
334 à $10^{-4}$. En prenant le max pour tous les $e_i$, on obtient une valeur pour
338 b = \max\limits_{i \in \llbracket 1, 2^n \rrbracket}
341 t \mid t \in \Nats, \vectornorm{e_i M_f^t - \pi} < 10^{-4}
347 \noindent Par la suite, ce nombre sera appelé \emph{temps de mélange}.
353 \subfigure[Graphe d'interactions]{
354 \begin{minipage}{0.20\textwidth}
356 \includegraphics[width=3.5cm]{images/Gi.pdf}
361 \subfigure[Fonctions doublement stochastiques]{
362 \begin{minipage}{0.75\textwidth}
365 \begin{tabular}{|c|c|c|}
367 {Nom}& {Définition}&{$b$} \\
369 $\mathcal{F}_1$ & 14, 15, 12, 13, 10, 11, 8, 9, 6, 7, 4, 5, 2, 3, 1, 0 & 206\\
371 $\mathcal{F}_2$ &14, 15, 12, 13, 10, 11, 8, 9, 6, 7, 5, 4, 3, 2, 0, 1
374 $\mathcal{F}_3$ &14, 15, 12, 13, 10, 11, 8, 9, 6, 7, 5, 4, 3, 2, 1, 0
377 $\mathcal{F}_4$ &14, 15, 12, 13, 10, 11, 9, 8, 6, 7, 5, 4, 3, 2, 0, 1
380 $\mathcal{F}_5$ &14, 15, 12, 13, 10, 11, 9, 8, 6, 7, 5, 4, 3, 2, 1, 0
383 $\mathcal{F}_6$ &14, 15, 12, 13, 10, 11, 9, 8, 7, 6, 4, 5, 2, 3, 0, 1
386 $\mathcal{F}_7$ &14, 15, 12, 13, 10, 11, 9, 8, 7, 6, 4, 5, 2, 3, 1, 0
389 $\mathcal{F}_8$ &14, 15, 12, 13, 10, 11, 9, 8, 7, 6, 4, 5, 3, 2, 1, 0
392 $\mathcal{F}_9$ &14, 15, 12, 13, 10, 11, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 0, 1
395 $\mathcal{F}_{10}$ &14, 15, 12, 13, 10, 11, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, 0
398 $\mathcal{F}_{11}$ &14, 15, 12, 13, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 2, 3, 1, 0
401 $\mathcal{F}_{12}$ &14, 15, 13, 12, 11, 10, 8, 9, 7, 6, 4, 5, 2, 3, 1, 0
404 $\mathcal{F}_{13}$ &14, 15, 13, 12, 11, 10, 8, 9, 7, 6, 4, 5, 3, 2, 1, 0
407 $\mathcal{F}_{14}$ &14, 15, 13, 12, 11, 10, 8, 9, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, 0
410 $\mathcal{F}_{15}$ &14, 15, 13, 12, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 0, 1
413 $\mathcal{F}_{16}$ &14, 15, 13, 12, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, 0
420 \label{fig:listfonction}
423 \caption{Candidates pour le générateur avec $n=4$}
427 La qualité des séquences aléatoires a été évaluée à travers la suite
428 de tests statistiques développée pour les générateurs de nombres
429 pseudo aléatoires par le
430 \emph{National Institute of Standards and Technology} (NIST).
431 L'expérience a montré notamment que toutes ces fonctions
432 passent avec succès cette batterie de tests.
434 Pour conclure cette section, on remarque que le générateur de nombres pseudo-aléatoires
435 a été prouvé chaotique pour $b=1$, \textit{i.e.}, lorqu'il y a une sortie pour chaque itération.
436 Ceci est difficilement compatible avec la volonté d'avoir une sortie uniformémement distribuée:
437 se rapprocher de cette distribution nécessite en effet un nombre plus élevé
438 d'itérations $b$ entre chaque sortie. Par exemple, dans l'exemple précédent, il est nécessaire
439 d'itérer au moins 42 fois entre chaque sortie pour suivre une loi uniforme à $10^{-4}$ près.
440 Montrer les sous-séquences de suites chaotiques ainsi générées demeurent chaotiques
441 est l'objectif de la section suivante.
444 \section{Un PRNG basé sur des itérations unaires qui est chaotique }
446 Cette section présente un espace métrique adapté au générateur de nombres pseudo-aléatoires
447 pésenté à l'algorithme~\ref{CI Algorithm} et prouve ensuite que la fonction qu'il représente
448 est chaotique sur cet espace.
450 \subsection{Un espace $\mathcal{X}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}$ pour le PRNG de l'algorithme~\ref{CI Algorithm}}
454 Introduisons tout d'abord $\mathcal{P} \subset \mathds{N}$ un ensemble fini non vide de cardinalité
455 $\mathsf{p} \in \mathds{N}^\ast$.
456 Intuitivement, c'est le nombre d'itérations qu'il est autorisé de faire.
457 On ordonne les $\mathsf{p}$ éléments de $\mathcal{P}$ comme suit:
458 $\mathcal{P} = \{ p_1, p_2, \hdots, p_\mathsf{p}\}$
459 et $p_1< p_2< \hdots < p_\mathsf{p}$.
460 Dans l'algorithme~\ref{CI Algorithm},
461 $\mathsf{p}$ vaut 1 et $p_1=b$.
464 Cet algorithme peut être vu comme $b$ compostions de la function $F_{f_u}$.
465 Ceci peut cependant se généraliser à $p_i$, $p_i \in \mathcal{P}$,
466 compositions fonctionnelles de $F_{f_u}$.
467 Ainsi, pour chaque $p_i \in \mathcal{P}$, on construit la fonction
468 $F_{{f_u},p_i} : \mathds{B}^\mathsf{N} \times \llbracket 1, \mathsf{N} \rrbracket^{p_i}
469 \rightarrow \mathds{B}^\mathsf{N}$ définie par
472 F_{f_u,p_i} (x,(u^0, u^1, \hdots, u^{p_i-1})) \mapsto
473 F_{f_u}(\hdots (F_{f_u}(F_{f_u}(x,u^0), u^1), \hdots), u^{p_i-1}).
477 on construit l'espace
478 $\mathcal{X}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}= \mathds{B}^\mathsf{N} \times \mathds{S}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}$, où
479 $\mathds{S}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}=
480 \llbracket 1, \mathsf{N} \rrbracket^{\Nats}\times
481 \mathcal{P}^{\Nats}$.
482 Chaque élément de l'espace est une paire où le premier élément est
483 un $\mathsf{N}$-uplet de $\Bool^{\mathsf{N}}$ (comme dans $\mathcal{X}_u$).
484 Le second élément est aussi une paire $((u^k)_{k \in \Nats},(v^k)_{k \in \Nats})$ de suites infinies.
485 La suite $(v^k)_{k \in \Nats}$ définit combien d'itérations sont exécutées au temps $k$ entre deux sorties.
486 La séquence $(u^k)_{k \in \Nats}$ définit quel élément est modifié (toujours au temps $k$).
488 Définissons la fonction de décallage $\Sigma$ pour chaque élément de $\mathds{S}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}$.
489 $$\begin{array}{cccc}
490 \Sigma:&\mathds{S}_{\mathsf{N},\mathcal{P}} &\longrightarrow
491 &\mathds{S}_{\mathsf{N},\mathcal{P}} \\
492 & \left((u^k)_{k \in \mathds{N}},(v^k)_{k \in \mathds{N}}\right) & \longmapsto & \left(\sigma^{v^0}\left((u^k)_{k \in \mathds{N}}\right),\sigma\left((v^k)_{k \in \mathds{N}}\right)\right).
495 En d'autres termes, $\Sigma$ reçoit deux suites $u$ et $v$ et
496 effectue $v^0$ décallage vers la droite sur la première et un décallage vers la droite
500 Ainsi, les sorties $(y^0, y^1, \hdots )$ produites par le générateur détaillé dans
501 l'algorithme~\ref{CI Algorithm}
502 sont les premiers composants des itérations $X^0 = (x^0, (u,v))$ et $\forall n \in \mathds{N},
503 X^{n+1} = G_{f_u,\mathcal{P}}(X^n)$ dans $\mathcal{X}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}$ où
504 $G_{f_u,\mathcal{P}}$ est définie par:
511 G_{f_u,\mathcal{P}} :& \mathcal{X}_{\mathsf{N},\mathcal{P}} & \longrightarrow & \mathcal{X}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}\\
512 & (e,(u,v)) & \longmapsto & \left( F_{f,v^0}\left( e, (u^0, \hdots, u^{v^0-1}\right), \Sigma (u,v) \right) .
518 \subsection{Une distance sur $\mathcal{X}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}$}
520 On définit la fonction $d$ sur $\mathcal{X}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}$ comme suit:
521 Soit $x=(e,s)$ et $\check{x}=(\check{e},\check{s})$ dans
522 $\mathcal{X}_{\mathsf{N},\mathcal{P}} = \mathds{B}^\mathsf{N} \times \mathds{S}_{\mathsf{N},\mathcal{P}} $,
523 où $s=(u,v)$ et $\check{s}=(\check{u},\check{v})$ sont dans $ \mathds{S}_{\mathsf{N},\mathcal{P}} =
524 \mathcal{S}_{\llbracket 1, \mathsf{N} \rrbracket} \times \mathcal{S}_\mathcal{P}$.
526 \item $e$ et $\check{e}$ sont des entiers appartenant à $\llbracket 0, 2^{\mathsf{N}-1} \rrbracket$.
527 La distance de Hamming $d_{\mathds{B}^\mathsf{N}}$ sur entre les
528 décompositions binaires de $e$ et de $\check{e}$ (\textit{i.e.}, le
529 le nombre de bits qu'elles ont de différent) constitue
530 la partie entière de $d(X,\check{X})$.
531 \item la partie décimale est construite à partir des différences entre
532 $v^0$ et $\check{v}^0$, suivie des différences entre les séquences finies
533 $u^0, u^1, \hdots, u^{v^0-1}$ et $\check{u}^0, \check{u}^1, \hdots, \check{u}^{\check{v}^0-1}$, suivie par les différences entre $v^1$ et $\check{v}^1$,
534 suivie par les différences entre $u^{v^0}, u^{v^0+1}, \hdots, u^{v^1-1}$ et
535 $\check{u}^{\check{v}^0}, \check{u}^{\check{v}^0+1}, \hdots, \check{u}^{\check{v}^1-1}$, etc.
537 Plus précisemment, soit
538 $p = \lfloor \log_{10}{(\max{\mathcal{P}})}\rfloor +1$ et
539 $n = \lfloor \log_{10}{(\mathsf{N})}\rfloor +1$.
541 \item Les $p$ premiers éléments de $d(x,\check{x})$ sont $|v^0-\check{v}^0|$
542 écrits en base 10 et sur $p$ indices;
543 \item les $n\times \max{(\mathcal{P})}$ éléments suivants servent
544 à évaluer de combien $u^0, u^1, \hdots, u^{v^0-1}$ diffère de
545 $\check{u}^0, \check{u}^1, \hdots, \check{u}^{\check{v}^0-1}$.
546 Les $n$ premiers éléments sont $|u^0-\check{u}^0|$. Il sont suivis de
547 $|u^1-\check{u}^1|$ écrits à l'aide de $n$ éléments, etc.
551 alors le processus se continue jusqu'à $|u^{v^0-1}-\check{u}^{\check{v}^0-1}|$ et la
552 partie décimale de $d(X,\check{X})$ est complétée par des 0
554 $p+n\times \max{(\mathcal{P})}$ éléments.
555 \item Si $v^0<\check{v}^0$, alors les $ \max{(\mathcal{P})}$ blocs de $n$
556 éléments sont $|u^0-\check{u}^0|$, ..., $|u^{v^0-1}-\check{u}^{v^0-1}|$,
557 $\check{u}^{v^0}$ (sur $n$ éléments), ..., $\check{u}^{\check{v}^0-1}$ (sur $n$ éléments), suivi par des 0, si besoin.
558 \item Le cas $v^0>\check{v}^0$ est similaire, et donc omis
560 \item Les $p$ suivants sont $|v^1-\check{v}^1|$, etc.
565 La fonction $d$ peut se formaliser comme suit:
566 $$d(x,\check{x})=d_{\mathds{S}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}}(s,\check{s})+d_{\mathds{B}^\mathsf{N}}(e,\check{e}),$$
567 où: % $p=\max \mathcal{P}$ and:
569 \item $d_{\mathds{B}^\mathsf{N}}$ est la distance de Hamming,
570 \item $\forall s=(u,v), \check{s}=(\check{u},\check{v}) \in \mathcal{S}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}$,\newline
572 d_{\mathds{S}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}}(s,\check{s}) &= &
573 \sum_{k=0}^\infty \dfrac{1}{10^{(k+1)p+kn\max{(\mathcal{P})}}}
574 \bigg(|v^k - \check{v}^k| \\
575 & & + \left| \sum_{l=0}^{v^k-1}
576 \dfrac{u^{\sum_{m=0}^{k-1} v^m +l}}{ 10^{(l+1)n}} -
577 \sum_{l=0}^{\check{v}^k-1}
578 \dfrac{\check{u}^{\sum_{m=0}^{k-1} \check{v}^m +l}}{ 10^{(l+1)n}} \right| \bigg)
580 $$ %\left| \sum_{l=0}^{v^k-1} \dfrac{u^{\sum_{m=0}^{k-1} v^m +l}}{ 10^{l}} - \sum_{l=0}^{\check{v}^k-1} \dfrac{\check{u}^{\sum_{m=0}^{k-1} \check{v}^m +l}}{ 10^{l}}\right|\right)}.$$
586 On considère par exemple
587 $\mathsf{N}=13$, $\mathcal{P}=\{1,2,11\}$ ($\mathsf{p}$ vaut ainsi $3$),
591 u=\underline{6,} ~ \underline{11,5}, ...\\
598 \check{u}=\underline{6,4} ~ \underline{1}, ...\\
603 Ainsi $d_{\mathds{S}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}}(s,\check{s}) = 0.010004000000000000000000011005 ...$
604 En effet, les $p=2$ premiers éléments sont 01, c'est-à-dire
605 $|v^0-\check{v}^0|=1$,
606 et on utilise $p$ éléments pour représenter cette différence
607 (Comme $\mathcal{P}=\{1,2,11\}$, cette différence peut valoir 10).
608 On prend alors le $v^0=1$ premier terme de $u$,
609 chaque terme étant codé sur $n=2$ éléments, soit 06.
610 Comme on itère au plus $\max{(\mathcal{P})}$ fois,
611 on complète cette valeur par des 0 de sorte que
612 la chaine obtenue a $n\times \max{(\mathcal{P})}=22$ éléments, soit:
613 0600000000000000000000.
614 De manière similaire, les $\check{v}^0=2$ premiers
615 termes de $\check{u}$ sont représentés par
616 0604000000000000000000.
617 LA valeur absolue de leur différence est égale à
618 0004000000000000000000.
619 Ces éléments sont concaténés avec 01. On peut construire alors le reste de
625 On considère à présent que $\mathsf{N}=9$, que $\mathcal{P}=\{2,7\}$ et que
628 u=\underline{6,7,} ~ \underline{4,2,} ...\\
635 \check{u}=\underline{4, 9, 6, 3, 6, 6, 7,} ~ \underline{9, 8}, ...\\
641 Ainsi $d_{\mathds{S}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}}(s,\check{s}) = 0.5173633305600000...$,
643 $|v^0-\check{v}^0|=5$, $|4963667-6700000| = 1736333$, $|v^1-\check{v}^1|=0$,
644 et $|9800000-4200000| = 5600000$.
649 On a la proposition suivante, qui est démontrée en annexes~\ref{anx:generateur}.
651 $d$ est une distance sur $\mathcal{X}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}$.
655 \subsection{Le graphe $\textsc{giu}_{\mathcal{P}}(f)$ étendant $\textsc{giu}(f)$}
657 A partir de $\mathcal{P}=\{p_1, p_2, \hdots, p_\mathsf{p}\}$, on
658 definit le graphe orienté $\textsc{giu}_{\mathcal{P}}(f)$ de la manière suivante:
660 \item les n{\oe}uds sont les $2^\mathsf{N}$ configurations de $\mathds{B}^\mathsf{N}$,
661 %\item Each vertex has $\displaystyle{\sum_{i=1}^\mathsf{p} \mathsf{N}^{p_i}}$ arrows, namely all the $p_1, p_2, \hdots, p_\mathsf{p}$ tuples
662 % having their elements in $\llbracket 1, \mathsf{N} \rrbracket $.
663 \item il y a un arc libellé $u_0, \hdots, u_{p_i-1}$, $i \in \llbracket 1, \mathsf{p} \rrbracket$ entre les n{\oe}uds $x$ et $y$ si et seulement si $p_i$ est un élément de
664 $\mathcal{P}$ (\textit{i.e.}, on peut itérer $p_i$ fois),
665 chaque $u_k$ de la suite appartient à $[\mathsf{N}]$ et
666 $y=F_{f_u,p_i} (x, (u_0, \hdots, u_{p_i-1})) $.
668 Il n'est pas difficile de constater que $\textsc{giu}_{\{1\}}(f)$ est $\textsc{giu}(f)$.
676 \subfigure[$\textsc{giu}_{\{2\}}(h)$]{
677 \begin{minipage}{0.30\textwidth}
679 \includegraphics[height=4cm]{images/h2prng}
684 \subfigure[$\textsc{giu}_{\{3\}}(h)$]{
685 \begin{minipage}{0.40\textwidth}
687 \includegraphics[height=4cm]{images/h3prng}
692 \subfigure[$\textsc{giu}_{\{2,3\}}(h)$]{
693 \begin{minipage}{0.40\textwidth}
695 \includegraphics[height=4cm]{images/h23prng}
702 \caption{Graphes d'iterations $\textsc{giu}_{\mathcal{P}}(h)$ pour $h(x_1,x_2)=(\overline{x_1},x_1\overline{x_2}+\overline{x_1}x_2)$}
703 %\label{fig:xplgraphIter}
710 On reprend l'exemple où $\mathsf{N}=2$ et
711 $h(x_1,x_2)=(\overline{x_1},x_1\overline{x_2}+\overline{x_1}x_2)$ déjà détaillé
712 à la section~\ref{sub:prng:unif}.
714 Le graphe $\textsc{giu}_{\{1\}}(h)$ a déjà été donné à la figure~\ref{fig:h:iter}.
715 Les graphes $\textsc{giu}_{\{2\}}(h)$, $\textsc{giu}_{\{3\}}(h)$ et
716 $\textsc{giu}_{\{2,3\}}(h)$ sont respectivement donnés aux figure~\ref{fig:h2prng}, ~\ref{fig:h3prng} et ~\ref{fig:h23prng}.
717 Le premier (repsectivement le second)
718 illustre le comportement du générateur lorsque qu'on itère exactement
719 2 fois (resp. 3 fois) puis qu'on affiche le résultat.
720 Le dernier donnerait le comportement d'un générateur qui s'autoriserait
721 à itérer en interne systématiquement 2 ou trois fois avant de retourner un résultat.
726 \subsection{le PRNG de l'algorithme~\ref{CI Algorithm} est chaotique sur $\mathcal{X}_{\mathsf{N},\mathcal{P}}$}
728 Le théorème suivant, similaire à celui dans $\mathcal{X}_u$ et dans $\mathcal{X}_g$
729 est prouvé en annexes~\ref{anx:generateur}.
732 La fonction $G_{f_u,\mathcal{P}}$ est chaotique sur
733 $(\mathcal{X}_{\mathsf{N},\mathcal{P}},d)$ si et seulement si
734 graphe d'itération $\textsc{giu}_{\mathcal{P}}(f)$
735 est fortement connexe.
737 On alors corollaire suivant
740 Le générateur de nombre pseudo aléatoire détaillé
741 à l'algorithme~\ref{CI Algorithm}
743 sur $(\mathcal{X}_{\mathsf{N},\{b\}},d)$ pour la fonction négation.
746 Dans cet algorithme, $\mathcal{P}$ est le singleton $\{b\}$.
747 Que $b$ soit pair ou impair, $\textsc{giu}_{\mathcal{b}}(f)$
748 n'est pas fortement connexe.