2 % Objectifs pédagogiques :
3 % arithmétique classique (pgcd, diviseur)
6 % Théorème de Bezout, petit Fermat
7 % Nombres premiers : tests simples, avancés, disctribution
8 % Multiplications rapides:
12 % Cryptographie RSA : comprendre et approfondir
13 % on doit discuter de la taille des nombres premier pour pouvoir coder tout mot.
14 % on doit pouvoir déduire de l'unicité de la clé d pour une cle e
16 \section{Introduction}
18 La \emph{cryptographie}, où l'art d'écrire avec une clé,
19 est apparue en même temps que l'écriture.
20 Dès qu'une information doit être transmise de manière sure,
21 le message doit être protégé de toute interception: il est crypté par l'émetteur
22 et décrypté par le récepteur.
23 Dans le cas où l'on utilise une clé de cryptage, on a le schéma présenté
24 à la figure~\ref{Fig:schemageneral}.
27 %\includegraphics[scale=0.5]{schemacrypto.pdf}
28 \includegraphics[scale=0.5]{schemacrypto.eps}
30 \caption{Schéma général d'une méthode de cryptage/décryptage}\label{Fig:schemageneral}
32 Dans cette figure, rien ne précise cependant que la clé de
33 cryptage est la même que celle de décryptage.
34 Lorsqu'une méthode se fondent sur une clé unique pour chiffrer et déchiffrer
35 un message on emploie le terme de cryptographie \emph{symétrique}.
36 Se pose immédiatement le problème de confidentialité de la clé et la mise
37 en {\oe}uvre de celle-ci
38 surtout lorsque le nombre de destinataires est grand:
39 il faut une clé pour chacun d'entre eux.
41 Pour résoudre ce problème d'échange de clés, la cryptographie
42 \emph{asymétrique} a été mise au point dans les années 1970.
43 Elle se base sur le principe d'une clé publique pour le chiffrement et
44 d'une clé privée pour le déchiffrement.
45 Chaque destinataire (receveur)
46 diffuse sa clé publique à quiconque désire chiffrer
47 un message. Le message crypté ne pourra être déchiffré qu'avec la clé privée,
48 qui elle reste confidentielle.
50 RSA est un algorithme de cette famille. Son étude d'un point de vue mathématique
51 est l'objectif de ce TD.
52 Il s'inspire largement de~\cite{RSA09}
58 \section{L'algorithme RSA}
60 \subsection{Les étapes détaillées de l'algorithme}
62 On rappelle qu'un système cryptographique à clé publique est
63 initialisé par le receveur, c.-à-d. celui qui veut recevoir des messages de
66 \paragraph{Première étape: choix des deux nombres $p$ et $q$.}
67 Le receveur choisit deux grands nombres premiers
68 $p$ et $q$ et calcule $n = pq$. Puis il calcule $\varphi(n)$,
69 où $\varphi : \N^* \rightarrow \N^* $ est la \emph{fonction d'Euler}
70 définie par $\varphi(n)$ est le nombre d'entiers dans $\{1, 2, \dots , n -1 \}$
71 qui sont premiers avec $n$.
72 \paragraph{Deuxième étape: choix de la clé publique.}
73 Le receveur choisit $e \in
74 \{1, \dots , n-1\}$ premier avec $\varphi(n)$.
75 La clé publique est la paire $(e,n)$. L'expéditeur
76 va s'en servir pour crypter son message à la quatrième étape ci-dessous.
77 \paragraph{Troisième étape: construction de la clé privée.}
78 Le receveur calcule l'entier $d \in \{1,\dots, n-1\}$
79 tel que le reste de la division de $ed$ par $\varphi(n)$ est 1.
80 Ceci se note aussi $ed \equiv 1 [\varphi(n)]$ qui se lie $ed$ est congru
81 à 1 modulo $\varphi(n)$.
82 La paire $(d,n)$ est la clé privée de décryptage. Elle
83 est secrète et permet au receveur de décrypter tous les messages reçus
84 et cryptés avec $(e,n)$.
85 \paragraph{Quatrième étape: cryptage du message.}
86 L’expéditeur peut crypter tout message écrit sous la forme
87 d'un nombre $m$ appartenant à $\{1, \dots , n-1\}$ et qui est
89 Le message codé est le reste $a$ de la division de $m^e$ par $n$.
90 On a donc $m^e \equiv a [n]$, où $a \in \{1, \dots , n - 1\}$.
91 \paragraph{Cinquième étape: décryptage du message.}
92 Le receveur dispose de $a$ et de sa clé privée $(d,n)$.
93 Pour décrypter $a$, il calcule le reste dans la division par $n$
94 de $a^d$ (c.-à-d. $a^d [n]$).
95 Si aucune erreur de calcul n'a été effectuée, c'est le message initial $m$.
98 \subsection{Sur un exemple très petit}
99 Le receveur choisit $p=7$, $q=13$.
101 \item Construire l'ensemble des entiers qui sont premiers avec $n=pq$
102 et en déduire que $\varphi(91)=72$.
103 \item Montrer que $(29,91)$ est un candidat acceptable de clé publique.
104 \item Trouver la clé privée associée.
105 \item Montrer que l'expéditeur a la possibilité de crypter le message $m=59$.
106 \item Construire le message crypté $a$ à l'aide de la clé publique.
108 le message $a$ à l'aide de la clé privée. Il doit s'agir de $m$.
112 \subsection{Les points clés}
113 L'algorithme RSA repose sur plusieurs points clés rencontrés successivement:
115 \item la génération de deux grands nombres premiers $p$ et $q$ ;
116 \item la multiplication de grands nombres : $pq$, $ed$,
117 \item l'arithmétique modulaire;
118 \item l'algorithme d'Euclide de génération de PGCD et son corollaire de Bézout;
119 \item la factorisation, qui tant qu'elle n'est pas réalisable sur des grands nombres, garantit la sécurité du cryptage des données.
122 \section{Rappels d'arithmétique}
124 Soit deux entiers $a$ et $b$ dans $\Z$.
125 On dit que $a$ divise $b$ (que l'on note $a | b$)
126 s'il existe un entier $q \in \Z$ tel que $b = aq$.
128 Le plus grand diviseur commun (PGCD) de
129 $a$ et $b$, noté $a\land b$ est l'entier naturel qui vérifie
131 \item $a \land b | a$ et $a \land b | b$;
132 \item Si $d | a$ et $d | b$, alors $d | a\land b$.
135 \subsection{Algorithme d'Euclide de calcul de PGCD}
137 Par définition, le PGCD de $a$ non nul avec
138 0 est $a$ (définition raisonnable, car 0
139 est divisible par tout entier non nul, donc par $a$, qui l'est aussi par $a$)
140 et enfin le PGCD de 0 et de 0 n'est pas
143 On se limite ici au cas de deux entiers $a$ et $b$ strictement positifs. Supposons par exemple $a>b$
146 \item La division euclidienne de $a$ par $b$ peut s'écrire $a=bq+r$ avec $0\infeg r<b$.
148 \item Montrons que \og $d$ est un diviseur commun à $a$ et $b$ \fg{}
149 est équivalent à \og $d$ est un diviseur commun à $b$ et $r$ \fg{}.
151 \item Soit $d$ un diviseur commun à $a$ et $b$, qui peuvent alors s'écrire $a=da'$ et $b=db'$. L'égalité $a=bq+r$ devient $da'=db'q+r$ ou encore $r=d(a'-b'q)$, donc $d$ est aussi un diviseur commun à $b$ et $r$.
153 \item Réciproquement, soit $d$ un diviseur commun à $b$ et $r$, qui peuvent alors s'écrire $b=db'$ et $r=dr'$ et l'égalité $a=bq+r$ devient $a=d(b'q+r')$.
154 Donc $d$ est un diviseur commun à $a$ et $b$.
157 Ainsi, les ensembles des diviseurs communs à $a$ et $b$
158 d'une part et à $b$ et $r$ d'autre part sont identiques.
159 En particulier $a\et b=b\et r$.
161 \item Si $r=0$ on a $a\et b= b\et 0$ qui est égal à $b$.
163 \item Sinon, $r$ est différent de $0$ et on peut donc effectuer la
164 division euclidienne de $b$ par $r$, qui donne un reste $r_{1}$,
165 tel que $0 \le r_{1}<r$ et $b\et r=r\et r_{1}$.
167 \item Cet algorithme est itéré jusqu'à l'obtention d'un reste nul, ce qui se produit obligatoirement puisqu'il s'agit d'entiers et que la suite des restes ainsi construite est strictement décroissante.
168 Le PGCD est alors l'avant-dernier reste (le dernier non nul).
172 Déterminer $154 \land 35$ par l'algorithme d'Euclide.
177 Donner le code d'un programme qui prend en entrée deux entiers naturels $a$
178 et $b$ tels que $a>b \ge 0$ et qui retourne leur PGCD
181 \subsection{Les incontournables Bézout et Gau{\ss}}
183 \begin{Prop}[Identite de Bézout]
184 On considère deux nombres entiers strictement positifs $a$ et $b$.
185 Il existe un couple d'entiers $x$ et $y$ tels que $ax+by=d$,
186 où $d$ est le PGCD de $a$ et de $b$.
190 Dans la preuve de la proposition précédente, on avait successivement
193 a &=& b \times q_1 +r_1 \label{eq:def:r1} \\
194 b &=& r_1 \times q_2 +r_2 \nonumber \\
195 r_1 &=& r_2 \times q_3 +r_3 \nonumber\\
196 & \vdots & \nonumber\\
197 r_{n-4} & = & r_{n-3} \times q_{n-2} + r_{n-2} \label{eq:def:rnm4} \\
198 r_{n-3} & = & r_{n-2} \times q_{n-1} + r_{n-1} \label{eq:def:rnm3} \\
199 r_{n-2} & = & r_{n-1} \times q_{n} + r_{n} \label{eq:def:rnm2}\\
200 r_{n-1} & = & r_{n} \times q_{n+1} + 0 \nonumber
204 On sait que $a\land b$ est $r_n$ le dernier reste non nul.
205 On remonte les équations une à une en démarrant de (\ref{eq:def:rnm2}).
207 r_{n} & = & r_{n-2} - r_{n-1} \times q_{n} \nonumber \\
208 & = & r_{n-2} - (r_{n-3} - r_{n-2} \times q_{n-1}) \times q_{n} (\textrm{on remplace $r_{n-1}$ par sa def dans (\ref{eq:def:rnm3})}) \nonumber\\
209 & = & r_{n-2}. (1 + q_{n-1}. q_{n}) - r_{n-3}. q_{n} (\textrm{factorisation})\nonumber \\
210 & = & (r_{n-4} - r_{n-3} \times q_{n-2}). (1 + q_{n-1}. q_{n}) - r_{n-3}. q_{n}(\textrm{on remplace $r_{n-2}$ par sa def dans (\ref{eq:def:rnm4})}) \nonumber \\
211 & \vdots & \nonumber \\
212 & = & \ldots (\textrm{on remplace $r_{1}$ par sa def dans (\ref{eq:def:r1})}) \nonumber\\
213 & = &ax + by \nonumber
219 \begin{Def}[Nombres premiers entre eux]
220 Les deux entiers relatifs $a$ et $b$ sont premiers entre eux si
221 leur plus grand commun diviseur est égal à 1.
226 \begin{Prop}[Théorème de Bézout]
227 Deux entiers strictement positifs
228 $a$ et $b$ sont premiers entre eux, si et seulement s'il
229 existe un couple $(x,y)$ d'entiers relatifs vérifiant $ax + by = 1$.
233 \item[\textbf{Seulement si.}] Supposons $a$ et $b$ premiers entre eux.
234 D'après l'identité de Bézout,
235 il existe donc un couple d'entiers $x$ et $y$ tels que $ax+by=1$,
236 car 1 est le PGCD de $a$ et de $b$.
238 Supposons qu'il existe un couple $(x,y)$
239 d'entiers relatifs vérifiant $ax + by = 1$ et $d = a \land b$.
240 L'entier $d$ divise les produits $ax$ et $by$. Donc $d$ divise
241 $ax + by$ et donc $d$ est 1.
245 \begin{Prop}[Théorème de Gau{\ss}]
246 Soient $a$, $b$ et $c$ trois entiers naturels.
247 Si $a$ divise le produit $bc$
248 et s'il est premier avec $b$, alors il divise $c$.
252 Faire la preuve de ce théorème
255 \begin{Prop}[Fonction d'Euler]
256 Si $p$ et $q$ sont deux nombres premiers distincts alors l'égalité
257 suivante permet de trouver le valeur de la fonction d'Euler en un seul
260 \varphi(pq)=(p-1)(q-1) \label{FEuler}
264 \begin{Exo}[Preuve de l'expression d'Euler]
265 On doit compter le cardinal des nombres de $\{1, 2, . . . , pq -1\}$ qui sont
268 \item Construire l'ensemble $P$ des entiers naturels multiples de $p$ inférieurs à $pq -1$. Combien en a-t-on?
269 \item Construire l'ensemble $Q$ des entiers naturels multiples de $q$ inférieurs à $pq -1$. Combien en a-t-on?
270 \item Supposons qu'un élément $k$ appartienne à la fois à $P$ et à $Q$.
271 Montrer que cela implique qu'il existe deux entiers naturels
272 $m_1$ et $m_2$ tels que $m_1.p = m_2.q$.
273 \item En utilisant le théorème de Gau{\ss}, montrer que cela est absurde.
274 \item En déduire l'équation (\ref{FEuler}).
281 %Refaire cet exo avec 27x +8y = 1
283 L'objectif est de résoudre l'équation $(E)$ $405x -120y =15$
284 d'inconnues $x$ et $y$.
286 \item Trouver le PGCD de 405 et 120 à l'aide de l'algorithme d'Euclide.
287 \item En déduire une solution particulière de cette équation.
288 \item En utilisant la solution particulière, montrer que $(E)$ est
289 équivalente à $27(x-3) = 8(y-10)$.
290 \item Utiliser le théorème de Gau{\ss} pour montrer que
291 l'ensemble des solutions de $(E)$ est $\{(8k+3;27k+10)| k \in \Z\}$.
298 \begin{Exo}[Sujet du bac S Liban 2005]
299 On rappelle le résultat suivant appelé le corollaire du
300 petit théorème de Fermat.
302 \emph{Si $p$ est un nombre premier et $a$ un entier non divisible par $p$,
303 alors $a^{p-1}-1$ est un multiple de $p$.}
305 \item On considère l’équation $(E)$ : $109x-226y=1$ où $x$ et $y$
306 sont des entiers relatifs.
308 \item Déterminer $109\land 226$.
309 Que peut-on en conclure pour l'équation $(E)$?
310 \item Montrer que l'ensemble des solutions de $(E)$
311 est l'ensemble des couples de la forme
312 $(141+226k ;68+109k)$, où $k$ appartient à $\Z$.
313 En déduire qu'il existe un unique entier naturel non nul $d$
314 inférieur ou égal à 226 et un unique entier naturel non nul $e$ tels que
315 $109d =1+226 e$ (on précisera les valeurs des entiers $d$ et $e$).
317 \item Démontrer que 227 est un nombre premier.
318 \item On note $A=\{0,1,2,\dots,226\}$. On considère les deux fonctions
319 $f$ et $g$ de $A$ dans $A$ définies de la manière suivante:
321 \item A tout entier $a\in A$, $f$ associe le reste de
322 la division euclidienne de $a^{109}$ par 227.
323 \item A tout entier $a\in A$, $g$ associe le reste de la
324 division euclidienne de $a^{141}$ par 227.
327 \item Vérifier que $g(f(0))=0$ .
328 \item Montrer que, quel que soit l'entier non nul $a$ de $A$ , $a^{226}-1$ est multiple de 227.
329 \item En déduire que, quel que soit l'entier non nul $a$ de $A$,
330 $g(f(a))=a$ . Que peut-on dire de $f(g(a))=a$?
337 \section{Arithmétique modulaire}
339 \begin{Def}[Congruence modulo]
340 Soit $a$ et $b$ deux entiers relatifs.
341 On dit que $a$ est congru $b$ modulo $n$ si $n$ divise $a-b$, c'est-à-dire
342 s'il existe $x \in \Z$ tel que $(a-b) = nx$.
343 On note $a \equiv b [n]$.
344 La relation \og $\equiv [n]$ \fg{}
345 est une relation d'équivalence appelée congruence modulo $n$.
349 Soit $a$, $b$, $c$, $d$, $x$ et $y$ dans $\Z$.
350 Si $a \equiv c[n]$ et $b \equiv d[n]$, alors
352 \item $a +b \equiv c + d [n]$;
353 \item $ab \equiv cd [n]$;
354 \item $ax +by \equiv cx +dy [n]$.
359 Démontrer la proposition précédente.
363 Soit deux entiers naturels $a$ et $n$ tels que $a< n$.
364 Si $a$ et $n$ sont premier entre eux,
365 alors il existe un unique $x \in \{1, \dots, n-1\}$ tel
366 que $ax \equiv 1[n]$.
371 \item[\textbf{Existence.}]
372 Comme $a$ et $n$ sont premiers entre eux, d'après le théorème de Bézout,
373 il existe $x$ et $y$ entiers tels que
381 Trouvons les nombres $x$ tels que $7x+11$ soit multiple de 36. Dit autrement,
382 résoudre l'équation $7x \equiv -11 [36]$.
384 On cherche un \og inverse \fg{} de 7 c.-à-d. un nombre $t$, $1 < t < 35$
385 tel que $7t \equiv 1 [36]$.
386 Soit à résoudre $7t \equiv 1 [36]$ qui revient à trouver $t$ et $u$ tels
387 que $7t -36u = 1$, soit encore les coefficient de Bézout relatifs à
388 (7 et 36). On trouve successivement
390 36 & = & 7 \times 5 +1 \\
391 7 & = & 7 \times 1 + 0 \\
392 & \textrm{et donc}&\\
393 1 & = & 36 - 7 \time 5
395 et donc $t = -5$ (et $u=-1$).
396 On en déduit $7x \equiv -11 [36]$ est équivalent à
397 $(-5).7x \equiv (-5).-11 [36]$ soit encore
398 $x \equiv 55 [36] \equiv 19 [36]$.
402 Trouver les entiers relatif $x$ tels que
403 $261x +2$ soit multiple de 305.
410 \item Démonter que $35 \equiv 1 [11]$
411 \item En déduire que pour tous entiers naturels $k$ et $r$ on a
412 $35k +r \equiv 3r [11]$.
413 \item $n$ étant un entier naturel, quels sont les restes possibles
414 dans la division de $3^n$ par 11?
415 \item Trouvez pour quelles valeurs de $n$, $3n + 7$ est divisible par 11
423 On se place dans le contexte de cryptographie par RSA.
424 Démontrer que si la clé d'encryptage est $e < \varphi(n)$, alors
425 il existe une unique clé de décodage entre 1 et $\varphi(n)$.
428 \begin{Prop}[Théorème d'Euler]\label{th:Euler}
429 Si $m<n$ est relativement premier avec $n$, alors
431 m^{\varphi(n)}\equiv1 [n].
434 On laisse de côté la démonstration.
436 \begin{Prop}[Correction de RSA]
437 Le cryptage-décryptage du code RSA est correct:
438 on crypte un message $m$ tel que
439 $m\land n= 1$ en $a$ avec
440 $ m^e \equiv a [n]$ selon la clé $(e,n)$.
441 Alors le décryptage selon la clé $(d,n)$ redonne
442 le message initial : $a^d \equiv m [n]$.
446 a^d & \equiv & (m^e)^d [n]\\
447 & \equiv & m^{ed} [n] (\textrm{ réécriture})\\
448 & \equiv & m^{k.\varphi(n)+1} [n] (\textrm{ définition de $d$})\\
449 & \equiv & m^{k.\varphi(n)}m [n] (\textrm{ réécriture})\\
450 & \equiv & (m^{\varphi(n)})^km [n] (\textrm{ réécriture})\\
451 & \equiv & (1)^km [n] (\textrm{ théorème d'Euler})\\
452 & \equiv & m [n] (\textrm{ réécriture})\\
457 \begin{Prop}[Petit théorème de Fermat]
458 Si $p$ est un nombre premier et $a$ un entier
459 alors $a^{p} \equiv a [p]$.
463 La preuve se fait par récurrence sur $a$.
465 \item Pour $a=0$, c'est trivial.
466 \item Supposons la formule établie pour $k=a$ et montrons qu'elle l'est aussi
468 On remarque tout d'abord que pour chaque $k$, $0 < k < p$, le coefficient
469 binomial $\binom{p}{k} = \frac{p!}{k!(p-k)!}$ est divisible par $p$, c.-à-d.
470 $\binom{p}{k} \equiv 0 [p]$.
471 On a alors successivement:
474 \binom{p}{1}a^{p-1}+\binom{p}{2}a^{p-2}+\dots +\binom{p}{p-1}a^{1}+1\\
475 &\equiv& a^p +1 [p]\textrm{ (d'après la remarque sur les coeff. binomiaux)}\\\
476 &\equiv& a +1 [p]\textrm{ (par hypothèse de récurrence)}\\\
480 \begin{Prop}[Corrolaire du petit théorème de Fermat]
481 Si $p$ est un nombre premier et $a$ un entier non divisible par $p$,
482 alors $a^{p-1}-1$ est un multiple de $p$,
485 D'après le petit théorèmede Fermat, $a^{p} \equiv a [p]$. Dit Autrement
486 $p$ divise $a^{p} - a = a (a^{p-1}-1)$. Or $p$ ne divise pas $a$ d'après les
487 hypothèses. D'après le théorème de Gau{\ss}, $p$ divise $a^{p-1}-1$.
490 \subsection{Puissance de grands nombres}
493 Calculons $666^{999}[13]$.
496 666^{999} & \equiv & (13\times 51 + 3)^{999} [13]\\
497 & \equiv & 3^{999} [13]\\
498 & \equiv & 3^{12\times83 +3} [13] \\
499 & \equiv & 3^3 \time (3^{12})^{83} [13] \\
500 & \equiv & 3^3 \time (1)^{83} [13] \textrm{(car $3^{12}\equiv 1 [13]$ d'après le corollaire du petit théorème de Fermat)}\\
508 Montrer que l'entier naturel $n$ est premier si et seulement si
509 $$(x +1) ^n \equiv x ^n +1[n].$$
516 Calculer $2^{500} [13]$ et $26^{1000} [17]$.
520 \section{Génération de grands nombres premiers}
521 Dans ce qui suit, on nomme $\Prem$ l'ensemble des nombrs premiers.
522 Depuis Euclide, on sait que $\Prem$ est de taille infinie.
523 Fermat avait cru donner une formule ne générant que des nombres premiers.
524 Il affirmait que pour tout $n \in \N$, le nombre
528 était premier. Or 641 divise $F_5$. Aujourd'hui, on pense que seuls
529 les nombres de $F_0$ à $F_4$ sont premiers, les qutres étant composés.
531 \subsection{Distribution des nombres premier parmi les entiers}
533 Même si on ne connaît pas de formule permettant de construire tous les
534 nombres premiers, tout n'est pas perdu puisque les nombres premiers
535 ne sont pas si rares que cela. Le théorème suivant donne même la distribution
536 la proportion approximative des entiers inférieurs ou égaux à
537 $N$ qui sont premiers.
538 \begin{Prop}[Théorème des nombres premiers]
539 La fonction $\pi:\N \rightarrow \N$ associe
540 à chaque nombre $n$ nombre d'entiers inférieurs ou égaux à $n$ qui sont
541 premiers, soit $\pi(N) = |\{p \le N | p \textrm{premier}\}|$.
542 Lorsque $n$ est grand, on a:
544 \pi(N) &\approx& \dfrac{N}{\ln(N)}
547 La preuve de ce théorème est d'un niveau très avancé et n'est pas reproduite
550 Pour obtenir un entier de 100 chiffres, il suffit de considérer
551 $N= 10^{100}$. Si on choisit au hasard un nombre $n$ dans $\N_{N}^{*}$,
552 la probabilité qu'il soit premier est:
554 \textrm{Prob}(n \textrm{ premier}) &\approx&
555 \dfrac{\dfrac{N}{\ln(N)}}{N} \\
559 Le tableau~\ref{Table:propPrem} donne une valeur approchée de
560 cette probabilité pour quelques nombres de chiffres.
563 \item la seconde ligne n'impose aucune restriction sur le dernier chiffre;
564 \item la troisième ligne impose que le dernier chiffre soit dans
565 $\{1,3,5,7,9\}$: il est inutile de vérifier que les
566 multiples de 2 sont premiers!
567 \item la quatrième ligne impose que le dernier chiffre soit dans $\{1,3,7,9\}$:
568 les multiples de 5 ne sont pas premiers!
570 On constate que si l'on tire au hasard un nombre (même de 100 chiffres),
571 parmi ceux qui se terminent par $\{1,3,7,9\}$ (ensemble noté $B$ par la suite)
572 la probabilité qu'il soit premier n'est pas infime. La solution au problème
573 de génération de nombres premiers repose sur la capacité ou non a disposer
574 d'un test efficace de primalité pour des grands nombres.
576 %% Attention ce tableau est généré par ailleurs
579 \begin{tabular}{|l|l|l|l|l|l|l|l|l|l|l|}
581 Nombre de chiffres & \textbf{75}& \textbf{100}& \textbf{125}& \textbf{150}& \textbf{175}& \textbf{200}& \textbf{225}& \textbf{250}& \textbf{275}& \textbf{300}\\
583 Dernier chiffre quelconque & 172& 230& 287& 345& 402& 460& 518& 575& 633& 690\\
585 Dernier chiffre impair & 86& 115& 143& 172& 201& 230& 259& 287& 316& 345\\
587 Dernier chiffre dans $\{1,3,7,9\}$& 69& 92& 115& 138& 161& 184& 207& 230& 253& 276\\
591 \caption{Probabilités inverse d'obtenir un \label{Table:propPrem}}
595 On considère comme expérience aléatoire le fait de tirer un nombre au hasard
596 dans $B$. On a une probabilité $p$ que le nombre soit premier.
597 Soit $X$ la variable aléatoire qui compte le nombre
598 de fois où l'on a réalisé cette expérience avant d'obtenir un nombre premier.
599 $X$ suit une loi géométrique de paramètre $p$:
601 P(X=k) = (1-p)^{k-1}p.
603 Or l'espérance d'une variable aléatoire
604 suivant une loi géométrique de paramètre $p$ est $\frac{1}{p}$.
605 Pour 100 chiffres, il faudra en moyenne 92 tirages pour générer un
608 Il \og reste \fg{} à fournir une méthode efficace pour décider
609 de la primalité d'un entier, ce que présente la section suivante.
612 \subsection{Tests de primalité}
613 Chque section donne un algorithme permettant de décider si un entier $p$ fourni
614 en entrée est premier ou non.
616 \subsubsection{Méthode naïve}
617 On vérifie s'il est divisible par l'un des entiers pairs compris entre 2 et
618 $\sqrt{p}$. Si la réponse est négative, alors $p$ est premier,
619 sinon il est composé. Pour améliorer la performance de cette méthode, on peut
620 calculer à l'avance une liste des nombres premiers inférieurs à $\sqrt{p}$
621 (avec un crible d'Ératosthène), pour ne tester que ceux-ci.
623 Par exemple, pour tester un nombre inférieur à 39 000,
624 il suffit de vérifier qu'il nest pas multiple d'un nombre premiers inférieur
625 à 198 (car $198^2 = 39 204$); on doit faire au maximum 45 divisions.
627 \subsubsection{Tests probabilistes}
629 \begin{Prop}[Corrolaire du petit théorème de Fermat]
630 Si $p$ est un nombre premier et $a$ un entier non divisible par $p$,
631 alors $a^{p-1}-1$ est un multiple de $p$, c'est-à-dire:
633 \forall a\in \N \forall p \in \N ( p \in \Prem \textrm{ et } a \not\equiv 0[p]
634 \Rightarrow a^{p-1}\equiv 1 [p]).
635 \label{petittheremeFermat}
640 \paragraph{Test de Fermat.}
641 Le petit théorème de Fermat est une implication et non pas une équivalence:
643 \item si on prend un $p\in \N$ et un $a \in\N$ quelconque,
644 alors si $p$ est premier et $a$ non divisible par $p$, alors on peut en déduire que $a^{p-1}\equiv 1 [p]$;
645 \item rien ne dit que si on a $a^{p-1}\equiv 1 [p]$, alors $p$ est premier et $a$ non divisible par $p$.
646 \item rien ne dit non plus que que si on a $a^{p-1}\equiv 1 [p]$ et que $a$ non divisible par $p$, alors $p$ est premier.
648 Cependant si on effectue un grand nombre de fois l'expérience de choisir
649 $a \in \N_{n-1}^{*}$ et qu'à chaque foit on établit $a^{p-1}\equiv 1 [p]$,
650 alors $p$ est probablement premier.
651 Cependant ce n'est pas toujours le cas: par exemple $2^{340} \equiv 1 [341]$ et
652 pourtant $341 = 11 \times 31$.
655 Donner le code de la fonction \verb+testPrimaliteFermat(n,t)+ qui retourne \verb+True+ si \verb+t+ evaluations de $\texttt{a}^{\texttt{p}-1}\equiv 1 [\texttt{p}]$ pour un
660 \paragrpah{Test de Miller-Rabin}
662 \section{Factorisation}
667 On considère que l'étape 1 de l'algorithme RSA a généré deux nombre premiers $p$ et $q$ tels que $p>q$. On definit $t = \frac{p+q}{2}$ et $s = \frac{p−q}{2}$.
670 \item le produit $n = pq = t^2 − s^2$;
671 \item l'entier $t$ est légèrement supérieur à la racine carrée de $n$ et que $s $ est petit;
672 \item l'on peut utiliser ces informations pour factoriser $n$ c.-à-d. retrouver $p$ et $q$.
673 \item Factoriser 9623827 et 343570291, % res=2953*3259 res = 17729*19379
678 cf SMATH paragraphe applications p 223.